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EAN : 9782070424689
448 pages
Gallimard (04/09/2002)
4.15/5   118 notes
Résumé :


Notre calendrier indique la date du 9 septembre 2001. A Paris, en France, c'est un dimanche comme les autres. A New York c'est bientôt l'heure des foules pressées qui marchent entre les blocs d'immeubles comme à travers des couloirs. De loin, les deux tours du World Trade Center se découpent dans une aube de plus en plus claire.

Plus loin, beaucoup plus loin dans un pays qui n'a pas intéressé grand monde, ce jour sera celui d'un drame... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Il est des hommes dont on comprend immédiatement qu'ils attirent, séduisent et entraînent les autres hommes par leur physique, leurs discours, leur volonté, leur courage, incontestablement le commandant Massoud, chef emblématique de la résistance afghane contre les Soviétiques et les talibans, fait partie de ceux-là. Un homme cultivé aimant la poésie qui avait compris l'utilité de médiatiser son combat (ce qui lui coûtera la vie par la suite) pour être soutenu et avait accepté de dévoiler un peu de lui-même à Christophe de Ponfilly. le résultat est saisissant, un voyage inoubliable en compagnie d'hommes défendant un pays magnifique avec à leur tête celui dont la réputation de chef militaire lui a valu le surnom de Lion du Pandjchir.
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L'Afghanistan, un pays si éloigné géographiquement et culturellement. Perpétuellement en guerre... mais c'est si loin de nos préoccupations et si compliqué à comprendre. Comment se sentir concerné ?
Christophe de Ponfilly, auteur, producteur, réalisateur et journaliste français spécialiste de ce pays qu'il a aimé avec passion, tente de nous sensibiliser à la situation afghane à travers un portrait du commandant Massoud, chef emblématique de la résistance contre l'invasion soviétique puis contre le régime des talibans. Son livre est prenant et se lit comme un roman. On découvre que le commandant Massoud était un personnage extraordinaire, qu'il ne faudrait surtout pas réduire à son rôle de chef militaire.
Ahmed Chah Massoud a été élève au lycée français de Kaboul, où il a effectué une brillante scolarité, puis étudiant en ingénierie à l'université de Kaboul. Il était passionné de poésie (il lisait régulièrement pour se ressourcer, même, ou plutôt surtout, après des journées de rudes combats), parlait persan, pachtoune, ourdou et français, et comprenait l'anglais. On est bien loin de l'image du " militaire et c'est tout ". On découvre dans ce livre un homme aux multiples facettes, on comprend les raisons de son engagement dans la résistance afghane et ses motivations à poursuivre le combat.
Le livre de Christophe de Ponfilly est passionnant de bout en bout. Il nous permet d'un peu mieux comprendre l'histoire de l'Afghanistan et de son peuple. Cette lecture nous conforte dans l'idée que l'humanité des hommes est universelle, indépendante des époques, des lieux géographiques et certainement des religions.
Si vous avez un tant soit peu l'envie et la curiosité de découvrir d'autres façons de penser et de voir le monde, ce livre est fait pour vous. Je vous recommande également de regarder le documentaire "Massoud l'Afghan" du même auteur. Passionnant, excellent complément du livre.
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Que dire ? un portrait émouvant, sans trop de concession, me semble-t-il ; j'avais vu un documentaire télévisé sur Massoud, qui m'a souvent rappelé ce livre.
Que dire ? d'un homme, Massoud qui aurait dû, aurait pu. On ne sait pas.
Le portrait est magnifique en ce sens qu'il fait revivre un peuple afghan, tout en nous expliquant que celui-ci n'existe pas. Afghan, pachtoun, tadjik, ouzbek, kirghiz, etc... allez savoir... Et venant de lire plusieurs récits sur les Kurdes, je ne peux m'empêcher de faire un mêlé-croisé... L'état afghan existe mais la nation afghane est mal définie, la nation kurde est définie mais son état n'existe pas... Alors vive les traités de l'après première guerre mondiale, Trianon, Sèvres et quelques autres (non, ne cherchez pas, ya pas Bondy ni Gonesse) qui ont quand même bien fichu le bazar (je reste polie car nous sommes sur un site littéraire mais F... le B... aussi ça marche).
Donc un homme Massoud que j'aurais aimé rencontré, simplement voir, apercevoir, car il était imprégné de toutes les cultures du monde. Il aimait la poésie. Il la lisait, il la comprenait.
Oui, sans doute le fait qu'il soit mort tragiquement, sert une image iconique.
Le récit de Christophe de Ponfilly est honnête, lucide, non hagiographique (et pourtant on sent qu'il aime son sujet).
Moi je n'y ai ressenti qu'une immense tristesse, profonde, devant cet abyssal et irréversible gâchis.
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Christophe de Ponfilly, journaliste, entreprit plusieurs voyages en Afghanistan pour rencontrer Massoud et le filmer. 16 ans. 16 années au cours desquelles l'Afghanistan subit tantôt l'U.R.S.S, tantôt les taliban et fit faire de nombreux allers-retours au journaliste afin de filmer cet homme.
Il nous relate ses rencontres.
De très belles préface et postface signées Olivier Roy et Gérard Chaliand;
Un reportage sans fanfaronnade, témoin d'humilité face à la nature, face à un chef de guerre.
Le réalisateur nous dévoile un homme -Massoud- humble, discret, religieux, empli de sagesse. L'humour apparaît parfois en filigrane. Les plaintes : jamais.
Alors même qu'il organise la lutte contre les taliban, une maîtrise absolue de dégage du combattant.
De toutes les photos prises de Massoud, de ses proches, ne transparaissent que la beauté, la sérénité, le calme, les sourires, le sérieux. Je les ai trouvés tous tellement beaux;
Des mots pour témoigner, raconter. Ô combien précieux puisque ni Ahmed Chah Massoud, ni Christophe de Ponfilly ne sont de ce monde, morts respectivement en 2001 et 2006.
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Bien qu'il n'en apprécie pas la dénomination (et on le comprend), Christophe de Ponfilly est définitivement un grand reporter.
Passionné par l'Afghanistan, c'est avant tout un professionnel hors pair qui ne jure que par l'authentique, le vrai, bref, le vécu. Une conception de l'info en rupture avec la recherche du superficiel et du sensationnel.
S'il met un point d'honneur à rester lucide et objectif, de Ponfilly n'en est pas moins admirateur de Massoud, en qui il respecte tant l'érudit spirituel que le chef de guerre. Ayant suivi Massoud dès ses débuts, dans les années 80, le journaliste prend le parti de relater l'épopée du Lion du Panjshir dans son ensemble, de l'émergence de la résistance contre l'envahisseur soviétique à la lutte contre les talibans, bras armé du Pakistan, des USA et de l'Arabie Saoudite, dans une Aghanistan toujours plus convoitée.
Cet ensemble de souvenirs nous entraîne à travers les vallées afghanes, où le lecteur découvre l'incroyable complexité d'un pays morcellé entre ethnies, factions et intérêts contraires. L'auteur a été l'un des rares occidentaux à souhaiter vivre aux premières loges l'histoire contemporaine afghane, et c'est avec intérêt que le lecteur suit ses anecdotes de derrière la caméra. Jamais le lecteur n'a l'impression de suivre un exposé ou de regarder défilé le passé. Au contraire, les pérégrinations trépidantes de l'auteur semblent se dérouler sous nos yeux : on respire l'air glacé des montagnes, on entre dans la confidence des huis-clos chez Massoud, on voit défiler sous nos yeux un pays tant décrié et si peu connu.
Si j'ai apprécié cet ouvrage, qui m'a permis de mieux appréhender la réalité afghane, tout en découvrant un pays d'une diversité incroyable, j'ai eu plus de difficultés avec le style très bref, voire hachuré, de l'auteur. Mais après une carrière dans le journalisme, peut-on vraiment lui en vouloir ? de Ponfilly nous entraine tellement loin avec son équipe et Massoud qu'on en oublierait presque qu'il n'est pas un romancier, mais bien le témoin du combat d'un pays en proie avec des forces qui le dépassent, et dont peu se soucient.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Massoud, dans tout ce méli-mélo, fait figure d’idéaliste trop pur, comme nous. Un politique malhabile car trop honnête pour être valable, une petite carte tout juste bonne à compter pour quelques journalistes dont je suis. Il suffit d'ailleurs de lire la presse américaine pour comprendre qu'il est absent, mentionné comme "la figure charismatique préférée des français". Qui regrettera Massoud lorsqu'il sera acculé, lorsqu'un obus ou une balle mettra fin à son aventure ? Ses amis, sa famille, quelques rares personnes qui l'ont vraiment connu... Le monde s'en moque. Les grands hommes ne sont plus faits de rêves, de rigueur, de courage, d'obstination.
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A l'heure ou j'écris ces lignes, je suis en France, pays en paix, pays que j'aime. Plus pour sa capacité à donner des individus truculents, des poètes, des écrivains, des chanteurs, des savants ... que pour sa capacité à nous fabriquer des technocrates de plus en plus cyniques, des journalistes de plus en plus dénués d'humanité et de simplicité.
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14 Juillet 1997. Massoud.
Autour de lui, les hommes sont attentifs à ne pas le réveiller. L'objectif est maintenant bien posé. L'objectif, c'est un état d'Afghanistan tolérant, démocratique et indépendant. Le contraire de cette folie taleb dont maintenant pensent-ils, plus personne ne veut, sinon les étrangers, ennemis du pays.
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Les Afghans sont-ils condamnés à être toujours les maudits du monde ? Ce monde m’écœure et me rend triste, comme cette tristesse d'avoir perdu un ami, un frère de courage et d'absolu dont je respectais le combat et que je n'oublierai jamais. (Extrait de la postface de la réédition de septembre 2001, écrite juste après l'assassinat de Massoud et les attentats du 11 septembre aux États-Unis)
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Pour le plaisir, parce que la paix, l'amour, l'amitié et l'harmonie restent, pour moi, le plus délicieux des cocktails de l'existence, nous sommes allés marcher. Dans un pays en guerre, grand comme l'Afghanistan, quantité d'espaces existent encore pour montrer à quoi ressemblerait la paix ici. Et tout au long de la vallée de Parende qui va s'élargissant au fur et à mesure de la montée, la paix ressemble au calme de la nature et à ce qu'elle renferme de démesure, parfois, avec ces montagnes brutales, puissantes, comme lancées à la conquête du ciel. Ciel couleur de lapis-lazuli, cette pierre semi-précieuse qui a tant aidé au financement de la résistance. D'un bleu nuit parsemé d'or, comme l'est encore le ciel du petit matin lorsque les dernières étoiles s'accrochent encore au regard.
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Massoud l'afghan - Extrait « le poème »
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