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EAN : 9782070302031
119 pages
Gallimard (01/05/2008)
3.78/5   18 notes
Résumé :
«Ne pas dater ces fragments. Ils sont pour moi en marge du temps qui passe, de la chaîne du temps. Même quand ils évoquent une circonstance, une rencontre, une lecture d'autrefois, ces circonstances, rencontres, lectures sont mon présent.
Je sors ces fragments des marges de ma mémoire, elle-même fragmentée, lacunaire, pour les porter non au centre - personne n'a en lui de centre ou du moins ce centre introuvable n'occupe jamais le même lieu -, mais pour qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ouvrage emprunté à la bibliothèque- Mi-octobre 2023

Comme une conversation à bâtons rompus ! Des sujets sensibles, passionnants, d'autres plus anodins...

Comme l'auteur le précise lui-même, il a volontairement " non- dater" ces fragments qu'il souhaitait en marge du temps...

Des évocations, des souvenirs, des questionnements, des observations...des sujets plus personnels abordés régulièrement au fil de ses écrits....comme les très complexes rapports " entre frères" ; J.B.Pontalis aborde ce sujet qui lui est sensible par un biais : son envie d'écrire sur les célèbres frères : Henry et William James....

" Je l'aime comme un frère. " " C'est un vrai frère pour moi." Et pourtant la rivalité n'existe qu'entre frères. (...)
Cet hypothétique " William et Henry" (**James) pourrait m'aider à cerner ce qu'il en est de la jalousie.Entre frères amis ennemis, aimés détestés, entre frères sortis d'un même ventre, la relatio n n'est jamais simple, j'en sais quelque chose..."

L' écrivain nous parle de ses auteurs de prédilection : Stefan Zweig, Pascal Quignard, Sylvie Germain, etc, mais aussi du temps qui passe, de la douleur, de la mort... de sa pratique de psychanalyste...
De ses rapports aux autres, à la fois sa curiosité insatiable envers autrui et parfois sa détestation devant les mauvais côtés , destructeurs et toxiques de ses " semblables"...

"Les occasions ne manquent pas de se trouver confronté à la bassesse, à la connerie, à la méchanceté des humains. Ce qui me retient de les mépriser ou de les haïr, c'est que j'appartiens à la même espèce qu'eux.Je leur en veux quand même à ces humains- là, de me faire honte d'être des leurs.Pourquoi ai- je tant besoin de me différencier d'eux ? Pourquoi ai-je une telle envie de m'écrier:
" Mais non, je ne suis pas votre semblable !"

Je retiens et rappelle toujours que ce fut lui qui créa une collection extraordinaire, unique chez Gallimard, proposant une perspective singulière du genre
" biographique " avec " L'UN & L' AUTRE "...
Des écrivains proposaient un texte sur une personnalité célèbre ou nom, qui avait durablement marqué leur parcours, ou une oeuvre, ou une passion, un élément- déclic , ayant i influencé leurs choix ultérieurs...


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Jean-Bertrand Pontalis nous renseigne en fin de volume sur la nature de ce recueil de miscellanées : « Certains des fragments qui composent ce livre ont trouvé leur origine dans des notes qu'il m'arrive de consigner de temps à autre dans un cahier, en marge des jours qui passent. » Sage précaution … « En marge des jours » se présente comme un assemblage, au sens oenologique du terme, de diverses pensées de l'auteur, destinées à conforter la démarche psychanalytique et souvent introduites par une citation. A ce titre, outre Freud et Lacan, incontournables, sont convoqués pêle-mêle Le Clézio, Primo Lévy, Paulhan, Egon Schiele, Christian Bobin, Pascal Quignard, Roger Grenier, Stefan Sweig

Ayant découvert et apprécié la prose de Jean-Bertrand Pontalis par un ouvrage posthume, « Marée basse, marée haute », « En marge des jours » constitue mon deuxième essai pour aller plus loin dans les écrits de ce psychanalyste renommé. Deuxième essai, et deuxième couche de perplexité… C'est vrai que je ne suis pas un grand adepte de cette pratique, la psychanalyse, que je ne suis pas bien loin d'assimiler à une supercherie ; n'est-ce pas d'ailleurs ce que semble vouloir dire Pontalis quand il écrit : « L'analyse ne devrait-elle son efficacité qu'à un fondamental malentendu ? » Qui sait….

Il reste de ce petit opus d'à peine cent-vingt pages un sentiment de collecte de fond de tiroir qui nuit au confort de lecture par son hétérogénéité, et au plaisir de goûter le beau style de l'auteur (voir « Marée basse, marée haute ») par la brièveté des textes qui ne laisse que peu de place au développement… Dommage.
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"Certains des fragments qui composent ce livre ont trouvé leur origine dans des notes qu'il m'arrive de consigner de temps à autre dans un cahier, en marge des jours qui passent."
J-B, psychanalyste reconnu, évoque ici des souvenirs...
De conversations, de patients, d'enfance...
Sa passion pour le tennis aussi.
Ses lectures...
C'est aussi fin que délicat.

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Perversion/sublimation. L. se présente comme étant un artiste, il est reconnu comme tel. Le même L. se désigne comme étant un pervers.
C'est un peintre qui représente des corps. Il ne les défigure pas, il respecte leur forme, il leur donne des couleurs lumineuses. Et, en même temps, subtilement, il les met en pièces. Un corps n'est plus alors qu'un assemblage de morceaux épars, une manière de collage ; la chair ne l'intéresse pas, ni celle des humains ni celle des objets (les objets aussi ont une chair ; voir les « Natures » improprement appelées « mortes »). D'ailleurs L. ne fait pas de  différence entre un corps humain et un objet.
Il a une grosse cote sur le marché de l'art. Des musées ont acheté ses toiles.
Sublimation ? Si on accepte la définition d'usage : « dérivation des pulsions vers des buts socialement valorisés », etc.
L. traite la femme qu'il « baise » - il ne dit pas : avec qui il fait l'amour -, et qui se prête au jeu, comme un agrégat d'organes. La femme toute entière, divisée, parcellisée est un organe sexuel.
Le faire jouir, cet organe, par tous les moyens, le faire jouir, toujours plus fort, sans limites. Pulsion d'emprise proche d'un désir d'anéantissement de ce qui pourrait s'appeler un sujet.
Perversion ? Là aussi si on accepte la définition d'usage : « Primat des pulsions partielles, au lieu du primat de l'organisation génitale », etc. Organisation : soumission à la forme, son unité.
L'enfant pervers polymorphe. L'adulte qui tient à tout prix à faire preuve de sa normalité (le « normopathe » selon Joyce McDougall) serait-il un pervers polymorphe … et plutôt triste ?
Sublimerions-nous dès l'origine ? Serions-nous tous des pervers plus ou moins contrôlés, plus ou moins amortis, nous efforçant de donner congé à l'enfant sauvage, ne lui permettant de se manifester que dans nos rêves ?
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Les occasions ne manquent pas de se trouver confronté à la bassesse, à la connerie, à la méchanceté des humains. Ce qui me retient de les mépriser ou de les haïr, c'est que j'appartiens à la même espèce qu'eux.Je leur en veux quand même à ces humains- là, de me faire honte d'être des leurs.Pourquoi ai- je tant besoin de me différencier d'eux ? Pourquoi ai-je une telle envie de m'écrier:
" Mais non, je ne suis pas votre semblable !"

( p.112)
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" L'Espèce humaine" de Robert Antelme .Beaucoup plus qu'un témoignage.Dire la souffrance, l'abjection, le sordide, la faim, les copains, bref ne jamais quitter " le camp de travail ", et, sans jamais trahir l'horreur absolue de l'expérience, s'obstiner à la penser. Totale humilité et totale intelligence.Est-ce d'avoir pu penser la chose qui a sauvé ( de justesse) Antelme de la mort ?
Je le revois traverser le jardin de la N.R.F.pour rejoindre sa table de travail dans le pavillon de la Pléiade, d'un pas lent et lourd, le béret vissé sur la tête. Il ne pouvait pas oublier, il était toujours "là-bas."

( p.46)
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" Je l'aime comme un frère. " " C'est un vrai frère pour moi." Et pourtant la rivalité n'existe qu'entre frères. (...)
Cet hypothétique " William et Henry" (**James) pourrait m'aider à cerner ce qu'il en est de la jalousie.Entre frères amis ennemis, aimés détestés, entre frères sortis d'un même ventre, la relation n'est jamais simple, j'en sais quelque chose...

( p. 94)
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Chercher à avoir raison, c'est vouloir avoir raison de l'autre, c'est l'arraisonner : qu'il soit immobilisé, pétrifié, qu'il reste sans voix devant la puissance de votre argumentation, qu'il soit empêché, comme un bateau arraisonné, de poursuivre sa propre traversée, incertaine.
Je ne récuse pas les théories. Je préfère naviguer dans leurs marges.
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