Autant l'annoncer d'entrée de jeu, cet essai est une vive déception pour l'aficionado de Woody Allen et de philosophie que je suis. En effet, si la visée de ce livre était, comme semble le suggérer son titre, de mettre en évidence une « philosophie de Woody Allen », alors le résultat n'est pas à la hauteur de l'ambition.
Comme l'indique la quatrième de couverture, les thèmes alléniens sont éminemment philosophiques : « la possibilité du bonheur, les conditions d'une vie authentique, la morale, l'art, la mort, le sens de la vie, etc. » On peut donc légitiment s'interroger s'il existe chez Woody Allen une pensée philosophique cohérente ou si les thèmes philosophiques ne sont chez lui que des matériaux pour donner de la profondeur à ses histoires et faire des traits d'humour (« Et si tout n'était qu'illusion? Si rien n'existait? Dans ce cas, j'aurais payé ma moquette beaucoup trop cher »).
Afin de répondre à cette interrogation, il aurait fallu analyser, à travers l'ensemble de la filmographie, les réponses apportées à ces thèmes philosophiques et s'interroger sur les penseurs auxquels Woody Allen fait référence (par exemple, Nietzsche qui est cité dans de nombreux films).
Roland Quilliot a choisi, au contraire, d'aborder les films de Woody Allen un par un, dans l'ordre chronologique, en étudiant leurs thématiques propres et ceci de façon très superficielle. On aboutit ainsi à un catalogue des films de Woody Allen, à une suite de synopsis (car oui, l'auteur nous « raconte » en plus l'intrigue de chaque film !!) sans véritable intérêt pour le lecteur qui aurait regardé attentivement ces films. En effet, l'auteur est bien plus proche d'une analyse journalistique que d'une analyse philosophique et on termine ce livre en se disant que l'étude philosophique de l'oeuvre de Woody Allen est encore à mener.
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