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Serge Mestre (Traducteur)Ramón Chao (Traducteur)
EAN : 9782070765171
156 pages
Gallimard (13/02/2003)
3.74/5   63 notes
Résumé :

Manuel Rivas nous prouve une fois de plus qu'il est, par son écriture et par sa sensibilité, l'un des auteurs espagnols les plus remarquables de sa génération. Chacune de ses nouvelles nous offre ici une vision intense et poétique de la Galice et des Galiciens, ce peuple de paysans et de pêcheurs habitués depuis toujours au dur combat contre la misère et les intempéries. Rivas nous fait entendre leurs voix et, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai passé un bon moment avec ce recueil de nouvelles de Manuel Rivas. Toutes les nouvelles ne sont pas de même qualité, il y en a certaines qui sortent nettement du lot comme La langue des papillons qui est vraiment magnifique.
"La langue d'un papillon ressemble à une trompe enroulée comme le ressort d'une montre. Lorsqu'il est attiré par une fleur, le papillon la déroule et l'introduit dans le calice pour aspirer le pollen. Quand vous plongez le doigt humide dans un sucrier, vous sentez un goût sucré dans votre bouche, n'est-ce pas, comme si le bout du doigt était le bout de la langue ? Eh bien, la langue des papillons, c'est pareil."

C'est un voyage au coeur de l'Espagne que nous offre l'auteur avec ces nouvelles, toutes magnifiquement écrites.
"Pendant deux heures, le soir, je suivais les cours de musique de don Luis Braxe, dans la rue de Santo Andrés. le maître était pianiste, il gagnait sa vie en jouant la nuit dans une boîte de variétés, et aussi comme ça, avec des apprentis. Il consacrait une heure au solfège et l'autre heure à l'instrument. La première fois il m'a dit : "Prends-le comme ça, fermement et avec tendresse, comme si c'était une fille." Je ne sais pas s'il l'a fait exprès, mais ce fut la leçon la plus importante de ma vie. La musique devait avoir un visage de femme que l'on veut séduire. Je fermais les yeux pour l'imaginer, pour pouvoir donner une couleur à ses cheveux et à ses yeux, mais je savais que tant que ne sortiraient de mon sax que de braiments d'âne, cette fille n'existerait pas."

Bref c'est une chouette découverte et j'ai passé un bon moment. Il me reste plus maintenant que de visionner l'adaptation sur grand écran de la langue des papillons.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Peu sensible aux nouvelles de manière général, j'ai ouvert ce recueil surtout pour le texte qui lui a donné son titre : La langue des papillons.
C'est en effet l'un des textes les plus connus de l'auteur galicien, qui a fait l'objet d'une adaptation cinéma par Jose Luis Cuerda sur une BO d'Alejandro Amenabar.
Et effectivement, c'est un texte fort. En quelques pages seulement, toute la tragédie du Franquisme est dite.
L'histoire est celle d'un petit garçon qui tisse une relation forte et sincère avec son instituteur, autour de leur amour commun pour les sciences naturelles, la nature et ses trésors, l'émerveillement qu'ils ont du vivant. Quand les armées franquistes arrivent au village pour rafler les dissidents, le professeur part menotté sous les crachats et les insultes. Seul un petit garçon lui est resté fidèle.
Malgré le bouleversant final de ce court récit, le professeur ne part pas vaincu, car dans sa relation avec ses élèves il a semé une graine, un espoir : celui de la curiosité intellectuelle, de l'envie d'apprendre des autres, de la vie, des livres, qui est le meilleur rempart contre les dictatures.

Les autres textes m'ont moins remué, mais la langue de Rivas est belle et mérite le détour pour le lecteur-voyageur partit à la découverte de la Galice, ce pays rural de marins, de musiciens et de poètes.
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Manuel Rivas, nous offre un recueil de dix-neuf nouvelles, pleines de poésie, pour nous décrire merveilleusement sa région natale, la Galice. Cette Bretagne d'Espagne, peuplée de paysans, de pêcheurs, qui luttent dur contre la misère, la rudesse de cette province balayée par les intempéries. Il nous montre avec délicatesse, sensibilité, leur existence, ainsi que leur combat. Les titres ne révèlent rien de ce que l'auteur nous dévoile dans le cours de chaque texte. Ainsi, dans " Un million de vaches ", une vieille femme qui a raté son autobus pour VIGO alors qu'elle se rend chez son médecin, prise en charge par le narrateur, entend une information, à la radio de la voiture, sur la présence en Galice d'un million de vache, c'est le point de départ d'une conversation dans laquelle elle confie, les difficultés pour une provinciale âgée de vivre chez ses enfants, dans la capitale, dans un immeuble. Tout est positif, MADRID est une ville merveilleuse, sa belle-fille est un bijou, son fils est un bon fils, l'appartement est bien conçu, mais elle n'a pas résisté à l'indifférence qui règne entre voisins, elle n'a pas supporté les pleurs d'un enfant dans l'appartement au-dessus de sa chambre, elle n'a pas accepté qu'on lui dise " Que cela ne la regarde pas ". le texte se termine sur une note d'amour, car en réalité, la femme ne va pas chez son médecin mais elle va rejoindre son fiancée dans un bal du troisième age. Dans la nouvelle, " La flûte de pain " Manuel RIVAS nous montre avec poésie, simplicité, douceur, mais quelle force, jusqu'où la famine peut pousser un enfant, qui dévore en chemin le pain de ses frères, mais également, quel sommet, atteint l'amour d'une mère qui lui pardonne son geste. La description des bouchées de pain après une longue privation est éblouissante, qui déclenche un déferlement de saveurs, l'envol des oiseaux, le carillon joyeux des cloches. Dans, " La laitière de VERMEER ", pour nous décrire l'amour et le respect qu'il éprouve pour sa mère, qui était laitière, l'auteur décrit le merveilleux et célèbre tableau de Johannes VERMEER de DELFT. Dans " la langue des papillons ", par la poésie de ses descriptions, par les images subtiles qu'il utilise, Manuel RIVAS, nous entraîne au sommet de la beauté de la nature, au plus haut de l'amitié, il nous montre l'émerveillement de l'éducation, le respect qu'un enfant peut éprouvé pour son maître, pour mieux, mettre en évidence, ensuite, la lâcheté des hommes, de tout un village, ou moment ou s'installe la dictature et la peur, à travers laquelle la fidélité de l'enfant fait figure de résistance. Dans tous les textes de Manuel RIVAS, la vie est montrée, avec ses joies et ses peines, jamais de manière misérable, toujours avec force et poésie. Après la lecture de ce livre, on est pris par l'envie de lire tout ce que Manuel RIVAS a écrit, ou écrira. Si l'on a eu l'occasion d'assister, comme ce fût mon cas, à une rencontre avec cet auteur, notre envie est décuplée, il y a de la poésie jusqu'en dans ses réponses, Merci, à ceux qui nous font connaître ces auteurs. en l'occurrence la médiathèque de la Rochelle)
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La langue des Papillons, récit qui donne son titre au recueil de nouvelles du même nom de Manuel Rivas, auteur galicien, fait partie de ces oeuvres qui ne laissent personne indifférent tant elles sont intenses et emplies d'émotions.

Les autres nouvelles de ce recueil sont toutes aussi intéressantes, cependant, La Langue des Papillons est celle que je retiendrai.

A l'aube de la Guerre Civile espagnole, Manuel Rivas nous entraîne au coeur d'un petit village de Galice où la vie semble s'écouler paisiblement pour tous ses habitants. Un petit garçon s'apprête à entrer à l'école et en a très peur, mais grâce à son nouveau maître, un homme passionné par la nature, par les insectes et à la pédagogie remarquable, l'école va devenir l'endroit où il se sent le mieux.

Pourtant, à travers cette apparente quiétude, des tensions s'installent, l'ombre de la Guerre Civile plane au-dessus du bonheur de ce petit garçon. En écrivant très simplement, sans jamais tomber dans le discours politique, sans jamais porter de jugement, l'auteur nous décrit, du point de vue d'un jeune enfant, l'anéantissement d'un monde, la peur, la délation... ce qui rend le récit d'autant plus cruel.

L'absurdité de la guerre y est tout à fait mise en exergue. En effet, il y est montré comment, dans un petit village perdu au milieu de la campagne, où tout le monde se connaît depuis toujours, l'adhésion des uns et des autres à certaines idéologies, exacerbée par l'annonce de l'état de guerre, peut conduire à des actes de cruauté et de trahison... Mais ainsi en va-t-il de la nature humaine.

En refermant ce livre, on se retrouve seul avec soi-même, médusé, désemparé, et l'on se demande comment l'on aurait réagi dans une telle situation. On comprend mieux alors le déchirement du peuple espagnol et le traumatisme encore vivant laissé par la Guerre Civile.

Lien : http://marleneaurange.over-b..
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Manuel Rivas, auteur de nombreuses nouvelles primées en Espagne et adaptée au cinéma pour "La langue des papillons", nous emmène à la découverte de la Galicie, de sa terre et de sa culture. Chaque nouvelle est liée à un thème bien précis : la guerre, le franquisme, l'émigration, la jeunesse, l'apprentissage de la vie... Autant de petites merveilles nostalgiques par l'un des créateurs de Greenpeace Espagne à réserver aux lecteurs curieux désirant voyager dans cette région particulière de l'Espagne. le dépaysement est total, mais certaines nouvelles laissent un étrange goût d'inachevé et la fin arrive parfois un peu trop rapidement. L'écriture est simple et directe, sans méandres, sans lourdeur aucune. Bref, un bon moment, trop vite achevé.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pendant deux heures, le soir, je suivais les cours de musique de don Luis Braxe, dans la rue de Santo Andrés. Le maître était pianiste, il gagnait sa vie en jouant la nuit dans une boîte de variétés, et aussi comme ça, avec des apprentis. Il consacrait une heure au solfège et l'autre heure à l'instrument. La première fois il m'a dit : "Prends-le comme ça, fermement et avec tendresse, comme si c’était une fille." Je ne sais pas s'il l'a fait exprès, mais ce fut la leçon la plus importante de ma vie. La musique devait avoir un visage de femme que l'on veut séduire. Je fermais les yeux pour l'imaginer, pour pouvoir donner une couleur à ses cheveux et à ses yeux, mais je savais que tant que ne sortiraient de mon sax que de braiments d’âne, cette fille n'existerait pas.
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La langue d'un papillon ressemble à une trompe enroulée comme le ressort d'une montre. Lorsqu'il est attiré par une fleur, le papillon la déroule et l'introduit dans le calice pour aspirer le pollen. Quand vous plongez le doigt humide dans un sucrier, vous sentez un goût sucré dans votre bouche, n'est-ce pas, comme si le bout du doigt était le bout de la langue ? Eh bien, la langue des papillons, c'est pareil.
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Un camarade de Moineau récite un poème d'Antoine Machado, Souvenirs d'enfance :
"Un après midi sombre et froid
d'hiver. Les collégiens
étudient. Monotonie
de pluie derrière les vitres.
C'est la classe. Sur une affiche
sont présentés Caïn
fugitif, et Abel mort
tout près d'une tache carmin"

La mère demande à son fils si les élèves ont fait leur prière à l'école. Moineau répond oui : "C'était une prière qui parlait d'Abel et Caïn".

"C'est très bien, dit ma mère. Je me demande pourquoi les gens disent que le nouveau maître est un athée."
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Il y avait des orchestres avec des noms mexicains. La mouvance mexicaine a toujours beaucoup plu en Galice. Dans toutes les chansons, il y avait un cheval, un revolver et une femme avec un nom de fleur. Que faut-il de plus à un homme pour se croire le roi ?
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Ces yeux verts et étincelants allaient me suivre toute la soirée, pour mon bonheur, comme deux lucioles. Parce que, moi aussi je m'étais attaché à eux.
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Videos de Manuel Rivas (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manuel Rivas
[Rentrée littéraire 2022]
De passage à Barcelone pour la rétrospective que la Cinémathèque lui consacre, le réalisateur colombien Sergio Cabrera s'interroge : quel tour auraient pris sa carrière, ses mariages, ses relations familiales, sans l'influence de son père ? Ce père maoïste convaincu, qui emmena sa femme et leurs deux enfants vivre à Pékin pendant la Révolution culturelle puis qui les enrôla, au péril de leur vie, dans la guérilla colombienne.
Adolescent, Sergio a été garde rouge, ouvrier en usine et a suivi l'entraînement militaire du Parti. Il a connu le Paris de 1968 et rencontré Louis Malle. de retour en Colombie, il a combattu dans la jungle au nom de la révolution.
Entre les mains de Juan Gabriel Vásquez, cette existence hors du commun se meut en un roman haletant qui mêle avec talent l'intime et la grande marche de l'Histoire. Une aventure personnelle fascinante, symbole d'un courant de pensée qui façonna des générations entières à travers le monde.
Traduit de l'espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon
« Un des plus grands romans écrits dans notre langue. » Mario Vargas Llosa
« Il mord, frappe, blesse, étincelle. La littérature lutte pour être vivante et la vie pour être racontée. Un grand livre ! » Manuel Rivas
« Une plume hypnotisante. Comment parvient-il à transmettre une telle variété d'émotions ? » El País
« Fascinant. Une de ces histoires qui se racontent au coin du feu soir après soir. » La Vanguardia

Juan Gabriel Vásquez est né à Bogotá, Colombie, en 1973. Il est l'auteur de six romans, de deux recueils de nouvelles et de plusieurs essais littéraires. Son oeuvre a été traduite dans une trentaine de langues et couronnée par de nombreux prix. Une rétrospective a reçu le Premio Bienal de Novela Mario Vargas Llosa, l'une des récompenses les plus prestigieuses pour les romans écrits en langue espagnole.
Lire les premières pages : https://bit.ly/3N7ulcc
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