Marthe Robert : une critique littéraire française, germanophile, germanophone, freudienne et une des plus grandes spécialistes de l'oeuvre de Kafka…
Autant de raisons de m'intéresser à ce petit essai, « Livre de lectures », publié en 1981, où l'auteur nous livre sous la forme d'une espèce de journal sans date, ses émotions, ses commentaires au sujet de ce qui l'a occupée le plus clair de son temps : la Littérature avec un grand l'; même si elle s'en défend dans les premières ligne de l'ouvrage : « les remarques et les questions qui me viennent à l'esprit en relation avec ce que je lis, sans tenir compte du genre des textes ni même de leur qualité. »
On croise Cioran, Conan Doyle, Soljenitsyne, Flaubert, Rousseau… même « La série noire », tous traités avec la même acuité …mais aussi et surtout Kafka, relu à la lumière de Freud.
Il y a des personnes dont la hauteur de vue est telle qu'à leur lecture, on se demande pourquoi on n'a pas pensé plus tôt aux notions présentées, tant une fois énoncées, elles deviennent une évidence. Marthe Robert fait assurément partie de celle là !
Je devrais être très affectée par l'énorme masse de livres à lire, que je n'ai pas lus, et pourtant je ne le suis pas, car pour les uns, c'est trop tard de toute façon, pour les autres il sera toujours temps, et pour beaucoup enfin, je me console facilement de les ignorer en considérant tous ceux que j'ai sans cesse envie de relire, et que je relis en effet quelquefois jusqu'à la nausée.
Le déclin du langage est apparemment un phénomène chronique de l’histoire, qui suscite les mêmes plaintes à chaque génération.
Les grands livres changent la vie, les bons l'éclairent, les mauvais l'attristent non seulement parce qu'ils sont mauvais, et qu'ils prolifèrent, mais parce qu'ils ont toujours quelque côté par où l'on pourrait les avoir écrits.
Comme je n’en finis pas de m’interroger sur la littérature et, surtout, sur les rapports exacts des choses écrites avec la vie, je me propose de consigner ici, dans une sorte de journal non daté les remarques et les questions qui me viennent à l’esprit en relation avec ce que je lis, sans tenir compte du genre des textes ni même de leur qualité.
Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?