Bon polar
Le début du livre avec l'interrogatoire du policier blessé par ses collègues me faisaient penser à un SAS ou SAN ANTONIO et n'aimant pas le style j'ai failli l'abandonner. Mais quand on rentre dans l'enquête sur la disparue et sur l'amnésie du policier cela devient intéressant .
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Un inspecteur de police que l'on trouve amnésique dans un hôpital, une enfant disparue depuis trois ans, un père d'origine Russe qui semble toucher à des affaires louches... On aurait pu voir là un super polar, tenant en haleine et pour lequel on espérait des personnages profonds, fouillés. Tout du moins, c'est ce que j'en espérais.
Quel ne fut pas ma déception de me regarder tourner et compter les pages qu'il me restait avant de finir ce livre dont je n'en voyais pas la fin. Trop de répétitions, une psychologie des personnages effleurée où l'on ne fait que tourner en boucle sans jamais comprendre leurs motivations profondes, des personnages auxquels en définitive je n'ai pu m'attacher.
Dommage, car pourtant les rebondissements s'enchainent sans que l'on sache même comment créer tous ces liens et la fin est néanmoins surprenante et inattendue, ce qui m'a permis de me dire que j'étais contente de ne pas l'avoir abandonnée.
Je pense, en conclusion, que ce livre rejoindra la pile de ceux dont l'histoire aurait pu m'accrocher mais dont la pauvreté des personnages va me le faire oublier très vite. Encore une fois, dommage.
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Je dois l'avoir lu deux fois dont la seconde sans vraiment me souvenir de la première. Il faut dire que cette histoire laborieuse avec un inspecteur que sa hiérarchie méprise au seul titre qu'il est vieux n'en finit pas de s'étirer sur plus de 540 pages. C'est comme çà quand on tombe sur un carton de bouquins. Ce n'est pas un cef d'oeuvre, ce n'est pas non plus un nanar et vu la production du bonhomme on lui doit bien un peu d'admiration.
Il se trouve qu'une gamine disparait et que l'inspecteur ne croit pas qu'elle soit morte. D'ailleurs un supposé pervers pépère croupit en prison pour ce crime non élucidé. Vous saurez tout (ah bon, ben alors c'était donc ça!) à la toute fin de ce pensum bien traduit.
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Voilà un roman dont l'auteur n'a pas su aller au bout des choses. Il n'a pas su s'arrêter là où il aurait pu.
C'est l'histoire de l'enlèvement d'une fillette et d'un rebondissement de l'enquête quatre ans plus tard. de la série noire, de "bonne tenue", avec des personnages bien fissurés comme on les aime dans ce genre littéraire, de poursuites échevelées à pieds ou en voiture, des malfrats bien perturbés, de l'énigme, des bijoux, des fausses pistes tortueuses...
Malheureusement l'auteur (comme si au dernier moment il n'avait pas voulu aller jusqu'au bout de sa logique) nous afflige d'un happy end totalement invraisemblable. Comme si au dernier moment il a pensé son public frappé d'immaturité.
On obtient donc une oeuvre "tout public" (à attendre comme un terme péjoratif). D'où une obligation de happy end, de méchants punis et autres passages obligés et forcément attendus.
Dommage. Car on n'est plus là dans de la série noire mais dans du produit de grande consommation.
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Pour moi, l’oubli, ça n’existe pas. Il n’y a aucune place dans ma tête pour le vague, le flou, le décousu aux entournures. Je thésaurise, j’entasse les souvenirs comme un avare ses louis d’or. Chaque seconde, chaque minute est soigneusement engrangée et répertoriée, pour peu qu’elle ait une hypothétique valeur.
Je ne catalogue pas les choses de façon linéaire ou photographique. J’établis des connexions entre elles, je les tisse dans une même trame, comme l’araignée file sa toile, raccordant chaque brin à tous les autres. Ce qui explique que je puisse mémoriser en détail des dossiers criminels datant de cinq, dix ou quinze ans. Je m’en souviens comme si les faits remontaient à la semaine dernière. Noms, dates, lieux, témoins, suspects, coupables, victimes — je me souviens de tout. Je peux me déplacer mentalement dans ces mêmes rues, tenir les mêmes conversations, réentendre les mêmes mensonges.
Il est marié, avec trois filles, et les femmes de sa vie le font marcher à la baguette, au point qu’elles pourraient lui mettre un tutu et le faire danser sur un tabouret. Comme elles sont végétariennes, il doit rester dîner à la cantine du poste pour pouvoir s’envoyer un bon steak. C’est un fan des romans de P. D. James ; il se plaît à s’imaginer sous les traits d’Adam Dalgleish, bien qu’il n’ait jamais écrit le moindre vers, et n’ait jamais fait preuve d’une sensibilité particulièrement aiguisée. Il a la fâcheuse habitude de vous assommer avec ses sermons, au lieu d’écouter ce que vous avez à lui dire.
Pendant les événements traumatisants, le système nerveux central altère radicalement notre équilibre hormonal et biochimique. Le corps adopte une sorte de mode de survie — une réaction de fuite ou de contre-attaque. Mais il peut arriver que notre cerveau reste en mode de survie, même lorsque la menace a depuis longtemps cessé, au cas où... Nous devons alors convaincre notre propre cerveau de lâcher prise.
Il paraît que le moyen le plus sûr, pour savoir le temps qu’il fait, c’est de regarder les mains des avocats — s’ils les mettent dans leurs propres poches, c’est qu’il gèle à pierre fendre...
Et voilà bien ce qui m’effraie, chez Joe : on a parfois l’impression qu’il pourrait vous ouvrir le crâne et lire dans vos pensées, comme d’autres dans le marc de café. Face à un type pareil, mieux vaut garder ses distances, de peur qu’il ne finisse par vous tendre un miroir qui vous renverrait l’image que le monde a de vous.