Un attentat terroriste en Suisse, en 1975. Soyons honnêtes, le sujet prête à sourire, pourtant nous ne sommes pas dans une fiction.
Un dimanche à la montagne est le récit, 30 ans plus tard, d'un crime commis par l'auteur lui-même : il a mis le feu à un chalet, inhabité, qui appartenait à un magnat de la presse allemande, Axel Springer. Tout le monde pensait que la RAF (Fraction Armée Rouge) était à l'origine de cet incendie. Parce qu'on ne peut pas dire qu'Axel Springer était un simple montagnard. Accusé de nazisme, fondateur du Bild et autres journaux jugés réactionnaires, les groupements allemands d'extrême gauche ne sont pas vraiment sa tasse de thé. La police ne trouvera jamais les coupables, et pour cause, ils étaient suisses.
Daniel de Roulet avait 30 ans et était déjà un auteur et homme engagé. Son livre conte cette folle journée de l'hiver 1975 où deux jeunes gens ont, tout seuls et avec beaucoup de soins, préparé leur méfait. Noms d'emprunt, mise à feu ingénieuses et alibi en poche ils rejoignent le chalet à skis avant d'aller poster des communiqués de presse farfelus qui laisseront les enquêteurs dans le flou.
Daniel de Roulet avoue son crime mais également son erreur quant à son jugement sur Axel Springer et son appartenance au mouvement nazi. Il doit écrire ce livre, dire sa méprise et ses actes, sinon, il ne pourra plus jamais écrire. Il raconte avec une plume captivante, son périple, ses motivations, ses idéaux et l'amour pour sa complice.
La sortie du livre en 2006 à ébranlé le pays helvète, plus habitué à la tranquillité médiatique qu'aux gros titres. La presse l'accuse d'orchestrer ses aveux, de profiter de la prescription pour gagner de l'argent et les politiques, de droite surtout, l'accuse de lâcheté, de terrorisme tout en réclamant qu'il rembourse les différentes aides reçues en tant qu'écrivain.
Daniel de Roulet répondra que "La prescription est un droit humanitaire." et rétrocède ses droits d'auteur à l'ECA.
Un récit fantastique qui revisite une histoire, qui parle d'autocritique, du temps qui passe, des amours perdues.