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L'Homme de Neige tome 1 sur 3
2/5   1 notes
Résumé :
LNGLD - (Livre Numérique Gratuit Libre de Droit)

Sand George – L’Homme de Neige (Tome 1) : Envie de passer Noël dans les neiges de la Dalécarlie suédoise ? Laissons-nous emporter par George Sand en 1770 au château de Stollborg propriété du baron Olaüs de Waldemora, l’homme de neige. Elle nous présente les lieux – hantés par les trolls, kobolds …et par la dame grise, le fantôme de la malheureuse Hilda de Waldemora – comme un décor de théâtre où le feu... >Voir plus
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
– Diable ! diable ! dit M. Goefle, vivement contrarié de l’idée de perdre son compagnon de chambre… Si je croyais pou-voir faire agir un peu ces bonshommes ;… mais, bah ! je ne saurai jamais.
– Rien n’est pourtant plus facile. Essayez : l’index dans la tête, le pouce dans un bras, le doigt du milieu dans l’autre bras…
Mais vous y êtes ! c’est cela ! Voyons, saluez, levez les mains au ciel !
– Ce n’est rien, cela ; mais mettre le geste d’accord avec la parole ! et puis que dire ? Je ne sais improviser que le mono-logue, moi !
– C’est déjà beaucoup. Tenez, plaidez une cause ; élevez ce bras, oubliez que vous êtes M. Goefle, ayez l’œil sur la figurine que vous faites mouvoir. Parlez, et tout naturellement les gestes que feraient vos bras et toute l’attitude de votre personne vont se reproduire au bout de vos doigts. Il ne s’agit que de se pénétrer de la réalité du burattino, et de transporter votre individua-lité de vous à lui.
– Diantre ! cela vous est facile à dire ; mais quand on n’a pas l’habitude… Voyons donc un peu. Je suppose que je plaide… Que plaiderais-je bien ?
– Plaidez pour un baron accusé d’avoir fait assassiner son frère !
– Pour ? J’aimerais mieux plaider contre.
– Si vous plaidez contre, vous serez pathétique ; si vous plaidez pour, vous pourrez être comique.
– Soit, dit M. Goefle en allongeant le bras qui tenait la figu-rine et en gesticulant. Je plaide, écoutez. « Que pouvez-vous al-léguer contre mon client, ô vous qui lui reprochez une action aussi simple, aussi naturelle que celle d’avoir supprimé un membre gênant de sa famille ? Depuis quand un homme qui aime l’argent et le dépense est-il astreint à respecter cette vul-gaire considération que vous appelez le droit de vivre ? Le droit de vivre ! mais nous le réclamons pour nous-mêmes, et qui dit le droit de vivre, dit le droit de vivre à sa guise. Or, donc, si nous ne pouvons vivre sans une fortune considérable et sans les privi-lèges de la grandeur, si, faute de luxe, de châteaux, de crédit et de pouvoir, nous sommes condamnés à périr de honte et de dépit, à crever d’ennui, comme on dit en langue vulgaire, nous avons, nous revendiquons, nous prenons le droit de nous débar-rasser de tout ce qui fait obstacle à l’épanouissement, à l’extension, au rayonnement de notre vie morale et physique ! Nous avons pour nous… »
Plus haut ! dit Christian, qui écoutait en riant le satirique plaidoyer de l’avocat.
– « Nous avons pour nous, reprit M. Goefle élevant la voix, la tradition de l’ancien monde, depuis Caïn jusqu’au grand roi Birger-Iarl, qui fit mourir de faim ses deux frères dans le châ-teau de Nikoeping. Oui, messieurs, nous avons la vieille coutume du Nord et le glorieux exemple de la cour de Russie dans ces derniers temps. Qui de vous oserait opposer la petite morale aux grandes considérations de la raison d’État ? La raison d’État, messieurs ; savez-vous ce que c’est que la raison d’État ? »
– Plus haut ! reprit Christian ; plus haut, monsieur Goefle !
– « La raison d’État, cria M. Goefle en fausset, car sa voix ne se prêtait pas à un diapason très-élevé ; la raison d’État, c’est, à nos yeux… »
– Plus haut !
– Que le diable vous emporte !… Je m’y casserai le pharynx ! Merci, j’en ai assez, s’il faut hurler de la forte.
...
(p294/295/296)
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D’où vient ce prodige, qu’une tête si légèrement indiquée, si laide à voir de près, prenne tout à coup, dans le jeu de la lumière, une réalité d’expression qui vous en fait oublier la dimension réelle ? Oui, je soutiens que, quand vous voyez le burattino dans la main d’un véritable artiste, sur un théâtre dont les décors bien entendus, la dimension, les plans et l’encadrement sont bien en proportion avec les personnages, vous oubliez complètement que vous n’êtes pas vous-même en proportion avec cette petite scène et ces petits êtres, vous oubliez même que la voix qui les fait parler n’est pas la leur. Ce mariage, impossible en apparence, d’une tête grosse comme mon poing et d’une voix aussi forte que la mienne s’opère par une sorte d’ivresse mystérieuse où je sais vous faire entrer peu à peu, et tout le prodige vient… Savez-vous d’où vient le prodige ? Il vient de ce que ce burattino n’est pas un automate, de ce qu’il obéit à mon caprice, à mon inspiration, à mon entrain, de ce que tous ses mouvements sont la conséquence des idées qui me viennent et des paroles que je lui prête, de ce qu’il est moi enfin, c’est-à-dire un être, et non pas une poupée. (p182)
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– En vérité, monsieur le professeur, lui dit Cristiano, vous me semblez un homme admirablement complet dans votre merveilleuse logique.
– Ah ! je vous en réponds, reprit M. Stangstadius. Je suis un autre gaillard que votre baron Olaüs, dont les sots admirent la force et le sang-froid !
– Mon baron ? Je vous jure que je ne veux rien de lui.
– Moi, je n’en dis ni mal ni bien, répliqua le professeur. Tous les hommes sont plus ou moins de pauvres sires ; mais ce-lui-là n’a-t-il pas la prétention d’être un esprit fort et de n’avoir jamais rien aimé ?
– Aurait-il réellement aimé quelqu’un ? Sa physionomie se-rait bien trompeuse.
– Je ne sais s’il a aimé sa femme pendant qu’elle était en vie. C’était une méchante diablesse.
– C’était peut-être de l’admiration qu’il avait pour elle ?
– Qui sait ? Elle le menait comme elle voulait. Tant il y a qu’après sa mort, il ne pouvait plus se passer d’elle, et qu’il vint alors me trouver pour que j’eusse à calciner et à cristalliser ma-dame la baronne.
– Ah ! ah ! le fameux diamant noir est votre ouvrage ?
– Vous l’avez donc vu ? N’est-ce pas que c’est un joli résultat ? Le lapidaire qui l’a taillé a donné sa langue aux chiens, ne pouvant deviner si c’était un produit de la nature ou de l’art. Il faut que je vous raconte de quelle façon j’ai opéré, et comment j’ai obtenu la transparence. J’ai pris mon corps, je l’ai enveloppé d’une nappe d’amiante à la manière des anciens, et je l’ai placé sur un brasier très-ardent, composé de bois, de houille et de bitume, le tout arrosé d’huile de naphte. Quand mon corps a été bien réduit… (p105/106)
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Il y avait un bon quart d’heure que l’on frappait et sonnait à la porte extérieure du gothique manoir de Stollborg ; mais la bourrasque soufflait si fort, et le vieux Stenson était si sourd !… Il était bien servi par son neveu, qui avait l’oreille moins dure ; mais ce neveu, le blond et colossal Ulphilas, croyait aux esprits et ne se souciait pas d’aller leur ouvrir. M. Stenson (l’ancien ré du baron de Waldemora), malingre et d’un caractère mélancolique, habitait un des pavillons du vieux castel délabré et délaissé dont il avait la jouissance et la garde. Il lui sembla bien que l’on frappait à la porte du préau ; mais Ulphilas lui fit judicieusement observer que les lutins et les trolls du lac n’en faisaient jamais d’autres. Stenson reprit en soupirant la lecture de sa vieille Bible, et alla se coucher peu d’instants après.
Si bien que ceux qui frappaient s’impatientèrent jusqu’à faire sauter le pêne de la serrure, entrèrent dans le préau, et, trouvant un péristyle étroit au rez-de-chaussée, s’introduisirent avec leur âne jusque dans la salle ci-dessus décrite, et que l’on nommait la chambre de l’ourse, à cause de l’animal couronné sculpté sur l’écusson armorial au-dessus de la fenêtre à l’extérieur.
La porte de cette chambre était fermée ordinairement. Elle ne l’était pas ce jour-là, circonstance particulière dont s’inquiétèrent fort peu les survenants. (p9)
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En même temps que j’apprenais les langues, j’apprenais aussi le dessin et un peu de peinture, pour être à même de fixer, par quelques études de ce genre, mes souvenirs de voyage, les sites, les hautes plantes, les costumes, les monuments, tout ce qui ne peut être emporté que dans l’esprit quand la main est in-habile et contrarie le sentiment intérieur. Et puis je lisais aussi les bons écrivains, afin de m’exercer à rédiger clairement et rapidement ; car j’étais souvent choqué du style obscur et confus des livres de voyage ; si bien, monsieur Goefle, qu’à dix-huit ans j’étais tout préparé à devenir, sinon un savant, du moins un homme utile par son savoir, son activité, son aptitude au travail et ses facultés d’observation. Ce fut là le plus beau temps de ma vie, le mieux employé, le plus pur et le plus doux. Ah ! s’il avait pu durer quelques années de plus, je serais un autre homme ! (p159/160)
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Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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