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EAN : 9782226328830
420 pages
Albin Michel (31/08/2016)
  Existe en édition audio
3.49/5   756 notes
Résumé :
Le don de voir les morts...
Stagiaire à un canard local de Charleroi, Augustin est épuisé. Affamé, contraint de manger dans les poubelles, il vit dans un squat, s'endort au bureau et se fait houspiller par son rédacteur en chef acariâtre.
Heureusement, Augustin à un don : il voit les morts autour de chacun de nous, ces âmes qui nous accompagnent, nous aiment ou nous harcèlent. Le jour où un djihadiste dynamite l'église du quartier, il a repéré une s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (125) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 756 notes
Augustin Triollet ne manque pas de talent mais il manque cruellement d'argent. Ce héros qui voit les morts à travers les visages est journaliste, vit dans un squat et se nourrit dans les poubelles. Il mène l'enquête sur l'attentat de Charleroi dont il a été témoin. Il a vu l'esprit qui accompagnait le terroriste et décide d'interviewer Eric Emmanuel Schmitt afin de mieux comprendre l'histoire des religions.

Ce roman ambitieux aux allures d'enquête policière soulève de multiples questions philosophiques. La liberté, la fortune, la sécurité, l'humanité, l'instinct, le salut, la connaissance, la nostalgie et l'espoir « son revers » indiscutable, le bonheur acquis « qui s'avère plus solide qu'un bonheur donné » la violence, le mal……..

La philosophie qui aide, qui soutient, qui éclaire, qui, selon l'auteur « est la seule discipline que l'on devrait pratiquer après avoir appris à lire et à compter » est omniprésente dans ce roman.

Contrairement à certains écrivains qui ne s'appuient sur aucun plan pour mener leur histoire, là j'ai le sentiment qu'Eric-Emmanuel Schmitt a particulièrement soigné sa construction. Une mise en scène hors du commun où il se retrouve acteur de sa propre fiction, où tout s'imbrique impeccablement laissant la part belle à la réflexion, au souci du détail, à l'actualité cruelle et malheureusement réelle, à la spiritualité mais aussi à la fiction.
Cette mise en scène de très belle facture se sert de mille symboles dans une enveloppe concrète. L'imaginaire au service du quotidien. La vie courante prend le pas sur l'immatériel. La pensée armée de connaissances, trébuche parfois sur une route un peu hasardeuse, brumeuse et improbable. L'humour est là parfois, un humour subtil!
Et tout ça fonctionne à merveille ! C'est digeste, limpide, très très bien écrit, maîtrisé, original et savoureux. Jusqu'à la dernière page l'auteur nous livre un récit dosé, travaillé, singulier et pétri d'intelligence.

Et Dieu dans tout çà ???
Un personnage à part entière appelé « le grand oeil » Allez, pourquoi pas, Augustin va l' interviewer…..aussi.
Dieu est omniprésent dans l'oeuvre de Schmitt. La question de Dieu plus exactement. Ce récit n'échappe pas à cette règle, et l'auteur nous soumet des propos pesés et lourds de sens. Le lecteur se pose beaucoup de questions.

Par exemple: « La foi ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Lui seul l'octroi ou la retire »………. » « Dieu n'est pas équitable. Il passe son temps à élire, à choisir, à désigner ». « Dieu est cruel » « Dieu est radin, il s'économise » ….
« Les déçus de Dieu sont les déçus de l'homme. En réclamant un Dieu omnipotent, ils courent après un homme sans liberté. »

Mais le passage que j'ai aimé encore un peu plus dans ce roman est celui-ci : Augustin va chez Eric-Emmanuel Schmitt à Guermanty . Grâce à son don, il voit des personnages. « Mozart un peu agité avec sa perruque blanche, Diderot, débraillé en robe de chambre. Sur une banquette repose Bouddha. Un peu plus loin une femme aux cheveux crépus….dans une position lascive et rêveuse s'apparente à Colette. » Ce passage m'a impressionnée par son authenticité. Je suis certaine que là c'est vrai. E.E.Schmitt vit auprès de l'âme de ces « génies », qu'il les consulte, qu'il s'en inspire, qu'il s'y soumet, qu'il les questionne qu'il les voit et que chaque jour des conversations intimes ont lieu dans ce salon.
Alors du coup je ne sais plus qui est l'auteur de cette histoire. Je pense qu'il s'agit d'une oeuvre collégiale. Je m'incline devant cette assemblée si riche et si généreuse. Merci pour ce moment magnifique.

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Un roman profond, peut-être un peu trop mystique à mon goût, avec de longues réflexions sur Dieu et les religions.

Il faut être prévenu, le roman met en scène des fantômes qui hantent les vivants. « L'homme qui voit à travers les visages » voit plutôt les esprits qui se cachent parfois derrière les individus et influencent leurs actions et leurs idées.

Le contexte, celui d'attentats terroristes, sert de prétexte pour réfléchir à la violence des religions, avec l'interrogation : une violence qui vient de Dieu ou des hommes?

La réflexion est intéressante et selon ses convictions, elle touchera plus ou moins le lecteur. Par contre, et c'est ici que je décroche, le ton prend parfois la forme de longs discours. On croirait presque lire un essai plutôt qu'un roman. On explique en long et en large, si bien qu'on a un peu trop l'impression que l'intrigue n'est qu'un décor pour exprimer des idées. Presque en comble d'artifice, l'auteur se met en scène lui-même pour bien marquer les contours de sa pensée et de ses croyances.

Ce qui m'a agacée pourra en réjouir d'autres, car les réflexions d'Eric-Emmanuel Schmitt sont belles et apportent aussi de magnifiques pages sur l'écriture et la joie de vivre. Et au-delà de la forme, je reconnais que cela prend un certain courage à un auteur pour explorer de nouvelles avenues et pour se mettre à nu en exprimant à la fois ses doutes et ses convictions profondes.

Et, comme l'auteur, je terminerai par une question, une interrogation qui hante les adeptes des mots, pour qui écrivons-nous?
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Tout commence par un attentat, une bombe explose à la sortie d'une messe à Charleroi.
Au milieu du chaos, des cris et des gémissements, Augustin est là, paniqué et incrédule.
Augustin a le don de voir à travers les visages, il décèle et communique avec les morts qui continuent à entourer les vivants. Il perçoit des petits personnages qui dictent le bien ou le mal sur les épaules des gens. Et il voit sur l'épaule du terroriste, juste avant l'explosion, un homme barbu haut de quelques centimètres qui l'encourage à passer à l'acte.
EES nous propose un roman aux multiples facettes ; un côté ésotérique savamment mis en avant avec le don particulier du personnage d'Augustin, et narrateur de l'histoire. Il explore grâce à ses personnages, disserte, et extrapole sur la religion (les religions), sur la présence d'un Dieu, ce qui pousse les terroristes à agir.
« L'homme qui voyait à travers les visages » est un livre original, qui peut se lire comme une réflexion philosophique ou un roman à suspense.

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EES nous invite a consulter les grands textes fondateurs et nous renseigne sur ce que sont les autres religions,les autres concepts religieux.Jolie prouesse,l'air de rien comme ca,pour aiguiser notre curiosite.Tout en ayant ete elevee dans la connaissance de Dieu,mais sans etre une activiste ou un extremiste de la religiosite,j'ai toujours ressenti une forme de respect vis-à-vis de la notion de Dieu.
EES est ici virulent avec Dieu,quelque soit son concept,ses régions du monde.J'ai eu un peu de mal avec certains passages concernant la barbarie de Dieu;il nous pousse dans nos retranchements,dans mon savoir et mes opinions.
J'aime beaucoup cette demarche,cette poussee vers l'avant;vers cette porte que l'on doit ouvrir si l'on veut continuer de penser et de reflechir.Cet ouvrage est véritablement bien concu.Jusqu'au dernier mot,EES nous pousse a l'esprit critique,nous pousse a nous depasser;a toujours poser plus de questions
A travers l'illustration de l'integrisme comme on le vit actuellement,EES tente de nous demontrer qu'il faut continuer a croire en l'homme,qu'il peut encore s'elever ...et peut-être jusqu'à Dieu...
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Après La nuit de feu, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit sa quête mystique en se questionnant sur Dieu. Un roman troublant, qui coïncide avec l'actualité et qui cherche à faire réfléchir le lecteur par lui-même.

C'est sans doute l'actualité qui a insufflé son idée de roman à l'auteur. En effet, le livre s'ouvre sur un attentat, commis par Mohammed Badawi, place Charles-II à Charleroi, faisant état d'une dizaines de morts. Suite à ce massacre, les enquêteurs vont se baser sur le témoignage d'un témoin, le jeune Augustin, stagiaire dans le journal local de Charleroi. Il va leur raconter sa rencontre impromptue avec le djihadiste et la vision d'un second homme, plus petit, insufflant dans la tête de ce dernier ses recommandations. Mais Augustin va avoir du mal à se faire entendre, car ce second homme n'est autre qu'un fantôme.

Eric-Emmanuel Schmitt m'étonnera toujours. Dans un seul roman, tel que celui-ci, se regroupe nombre de thèmes et de styles différents. Il surfe sur l'actualité en parlant des vagues d'attentats, il incorpore des personnages fictionnels, mais aussi des célébrités réelles (telle que lui-même). Il s'enfonce dans des débats théologiques, tout en narrant une histoire spirituelle inconcevable. Bref, il arrive à jongler d'un thème à un autre, tout comme il le fait d'un livre à un autre ; en trouvant toujours de nouvelles idées et en changeant constamment de genre littéraire. Seuls quelques petits éléments présents dans son livre précédent - La nuit de feu - se retrouvent dans celui-ci.

Il y a tout d'abord le gros mystère qu'entoure l'irréel, le mystique, le religion. Au nom de quoi, pourquoi et pour qui, ce djihadiste sans problème, a-t-il, du jour au lendemain, voulu se faire exploser, lui, et de nombreux innocents ? Les débats sont lancés ! Pour permettre aux lecteurs de se faire sa propre idée sur la question, l'auteur va mettre en parallèle deux avis totalement opposés. D'abord, celui de la juge Poitrenot, qui pense que Dieu est responsable de toutes les ignominies que les hommes commettent sur Terre. Au contraire, Eric-Emmanuel Schmitt va tenter de donner son avis subjectif sur le poids des religions dans les actes terroristes. Selon lui, Dieu est une sorte d'écrivain incompris par les hommes, qui n'arrivent pas à comprendre clairement les textes saints.

Autre constance que l'on retrouve souvent dans les livres de l'auteur, sa propre apparition dans le cours de l'histoire. Dans La nuit de feu, nous suivions son propre cheminement vers l'apparition mystique du Sahara. Ici, l'auteur s'intègre dans son récit comme un personnage à part entière. de ce fait, il peut ouvertement parler en son nom et non pas à travers un personnage fictif. C'est vraiment original !

Laissez-vous entraîner dans l'univers singulier de Eric-Emmanuel Schmitt. Il proposera des idées philosophiques salvatrices pour faire face à la vague d'attentat qui s'abat sur la France. Je ne m'attendais pas à aimer autant ce roman. Bien écrit, original et d'actualité, il a tous les ingrédients pour satisfaire un maximum de lecteurs. On adore, on achète !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
19 septembre 2016
Agrégé de philosophie, le vrai Schmitt déploiera toutefois une fois de plus son immense talent d’écrivain pour nous faire réfléchir et nous amener à voir les choses autrement.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (218) Voir plus Ajouter une citation
Nous accusons des victimes.L'assassin,c'est celui qui decrete,pas celui qui execute.Le cerveau,pas la main.Qui commande en l'occurrence?Dieu.
Les combattants le trompent!Depuis des siecles,ils dénoncent Dieu et,par je ne sais quelle bizarre infirmite,nous n'entendons pas leurs propos.Croisades,guerres saintes,querelles entre chrétiens et cathares,lutte des catholiques et des protestants,toutes cse batailles furent perpetrees au nom de Dieu.Les colons américains exterminaient les Indiens en citant le livre de Josue,les Hollandais alléguaient le Deuteronome pour justifier l'apartheid en Afrique du Sud,les japonais envahissaient la Chine au nom du Shento,au sein de l'Islam sunnites et chiitesq ferraillaient en obeissant a Allah,et aujourd'hui les terroristes de Daech ou d'Al Quaida s'immolent et massacrent en tonitruant Allahou Akbar.La surdite nous affecte.Pire:lorsque nous percevons ces assertions,nous les critiquons sévèrement.Trucider au nom de Dieu?Les croyants jugent qu'il s'agit de diffamation,les athées de delire.
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La violence révèle une maladie de la pensée. Attention, une maladie de la pensée, pas une maladie religieuse. On massacre pour d'autres idéologies que la religieuse, on massacre pour des querelles dynastiques, on massacre par nationalisme, on massacre par racisme, on massacre par antisémitisme, on massacre par sentiment de supériorité. Quelle idiotie, prétendre que les religions génèrent la férocité ! À chaque époque on abat. Au nom de n'importe quoi. Toutes ces intolérances expriment l'identique peur de la perplexité. Le barbare élimine celui qui ne pense pas comme lui.
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L'athéisme n'impose pas une croyance mais une incroyance. Il n'assène pas la parole de Dieu et les devoirs qui nous incombent, il nous intime l'ordre de nous débrouiller.
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La violence revele une maladie de la pensee.Attention,une maladie de la pensee,pas une maladie religieuse.On massacre pour d'autres ideologies que la religieuse,on massacre pour des querelles dynastiques,on massacre par nationalisme,on massacre par racisme,on massacre par antisemitisme,on massacre par sentiment de superiorite.Quelle idiotie,pretendre que les religions generent la ferocite
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- « Vous paraît-il probable que je sois un terroriste?

- Oh non!

- Pourquoi?

- Parce que tu te poses des questions. Un intégriste n’a plus de questions, seulement des réponses.

- Il y a des intégristes intelligents.

- La croyance absolue ne relève pas de l’intelligence mais de la volonté. Elle ne représente pas une façon de connaître le monde, mais un engagement dans le monde. Le fanatique rencontre toujours des raisons de douter mais il ne veut pas douter. Il préfère tant sa fiction à la réalité qu’il nettoie la réalité à la kalachnikov dès qu’elle le contredit. Toi, tu cherches, tu ne prétends pas avoir trouvé… ». p. 423
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