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EAN : 9782757802472
118 pages
Points (05/06/2008)
3.14/5   35 notes
Résumé :
Par un hasard douloureux de la vie, Louise, à vingt-cinq ans, perd sa mère et retrouve son père. Emprisonné depuis vingt ans, celui-ci demande l'hospitalité à sa fille avant de recommencer une nouvelle vie. Louise accepte, dans le déchirement et la culpabilité. Pendant cinq jours, le père et la fille vont tenter de vivre ensemble.
Enfermée dans son hostilité, Louise découvre cette partie d'elle-même qu'elle a toujours niée. Mais ce subit retour du passé est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Louise est une jeune femme fragile, mais son intime est tout en volonté. Sa mère est morte brutalement dans un accident et son père - celui qu'elle refuse de nommer ainsi - va être libéré au terme d'une peine de vingt ans de prison.
"Cet homme d'ailleurs", devenu étranger lui demande la possibilité d'être hébergé chez elle quelques jours à sa sortie.
Contrainte davantage que consentante, Louise accepte. Un tout petit "oui", car comment ouvrir les bras à celui qu'elle nie, celui dont elle refuse l'existence, celui qu'elle aurait préféré mort pour s'inventer un père de substitution tout en harmonie de sentiments, de douceur, et surtout de présence.
Sa mère, cependant, même si elle évoquait peu l'homme, puisque Louise ne voulait pas entendre prononcer son nom, avait offert le plus beau signe d'amour, le pardon, à celui qui se résumait à l'absence comme un espoir à cultiver, comme une porte laissée entrebâillée entre un père et sa fille...

Louise vit baignée de musique, elle aurait aimé composer mais l'art ne s'est pas ouvert à elle alors plus tard, elle a trouvé une autre expression : la sculpture.
Un art pour dire ce qu'on tait, un art pour exprimer sa révolte... Un art dans lequel les mots qu'elle refuse à ce père se transforment en coups qui font "jaillir" du bloc de marbre, et qui crient finalement davantage ce besoin de sa présence pourtant refoulé tout au long de ces années.

Louise refuse obstinément cette tendresse à réinventer. Et le père souffre dans cet affrontement, seule attitude que sa fille lui offre, quand ce n'est pas l'indifférence pour ce qu'il est et ce qu'il a vécu.
Louise repousse cet homme loin de sa vie, loin de ses pensées quand celui-ci découvre avec effroi qu'on ne réintègre pas en toute facilité la vie quotidienne au sortir de l'enfermement.



Livre du refus, tissé de souvenirs heureux mais aussi du deuil, de la perte et de l'absence, livre qui dit une relation qui prend forme sous nos yeux comme la sculpture qui naît des mains de Louise, tout doucement, mais en révélant tant, inconsciemment.
Dans ce texte pas de grandiloquence, pas de fioritures, mais une écriture ciselée et aiguë comme un cri ou comme les coups du marteau sur la pierre. Les éclats tombent révélant petit à petit ce qui est tu.
Un très beau petit livre mais dont la lecture laisse malmené, et même brisé devant la violence de cette affection niée et rejetée…


"Rien ne remplace l'épreuve des choses. Les mots demeurent des ombres, à côté de la vie."
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J'avais besoin de lire un roman simple, sobre et efficace. Mes dernières lectures étaient trop empreintes de violence, physique ou psychologique, il me fallait donc une histoire plus vraisemblable (à laquelle je puisse m'identifier), sans trop de personnages (ils sont cinq, ici), dans un contexte que je connais (Paris).

J'ai donc choisi Comme un père, de Laurence Tardieu. J'aime sa façon d'écrire, les relations humaines qu'elle décrit, les portraits qu'elle fait de familles souvent déchirées, d'âmes en peine en quête d'espoir.

Louise a 25 ans, elle est sculpteur. Un jour, elle reçoit une lettre. Son père sort de prison. Son « père » … C'est là un bien grand mot, comment qualifier ainsi un homme qu'elle n'a jamais connu que derrière les barreaux, et dont elle ne parlait que très peu avec sa mère ? Un inconnu dont elle a hérité des gênes, voilà ce qu'il est… Et sa mère … disparue tragiquement, renversée par une voiture alors qu'elle se rendait à la boulangerie acheter du pain pour sa voisine malade. N'est-ce pas là la plus grande injustice de sa vie ? Être amputé de l'être qui l'a construite, et hériter de celui qui a fauté, qui a fait du mal et blessé celle qu'il aimait ?

Et pourtant Louise accepte d'héberger ce père qu'elle renie, pour quelques jours seulement, dans l'appartement qu'elle partage avec Lucien, son compagnon, en voyage d'affaires au Luxembourg. Doux hasard qui fait que l'amant laisse place au père.

Comment laisser entrer cet homme dans sa vie, alors que depuis sa tendre enfance, elle a appris à vivre sans ? Est-il trop tard pour accepter cet homme et devenir sa fille ?

En confrontant les sentiments du père accablé, essoufflé, réunissant ses dernières forces pour retrouver son enfant, à ceux de la fille, tenace, acharnée, reniant l'existence même de cet homme, Laurence Tardieu explore la complexité de l'absence, le besoin de pardon et l'érosion des blessures., qui ne guérissent jamais complètement.

N'est-il jamais trop tard pour pardonner ?

« Soudain il est trop tard
Toutes les fleurs se sont fanées
Il n'y a plus d'été
Soudain il est trop tard
De tout mon coeur abandonné
N'est qu'une blessure »
(Claude François – Soudain il est trop tard)
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L'auteure en quelques mots:
Laurence Tardieu est une écrivaine et comédienne française, née en 1972 à Marseille.

Le bouquin en quelques mots:
Louise a perdu sa maman. Elle a 25 ans lorsqu'elle reçoit la lettre de son père qui, après 20 ans de prison, lui demande de bien vouloir l'héberger ; sa sortie de prison étant imminente. Louise accepte. Cette présence la déchire, la tourmente, la confronte à un passé douloureux. Il lui faut alors trouver les ressources et les armes nécessaires pour avancer.

Mon ressenti en quelques mots:
Après Puisque rien ne dure, c'est le deuxième bouquin que je lis de Laurence Tardieu. J'aime particulièrement l'atmosphère douce et presque réconfortante dans laquelle Laurence Tardieu plonge le lecteur. J'avais eu le même ressenti dans Puisque rien ne dure, malgré le sujet douloureux de ce livre. L'écriture de Laurence Tardieu va à l'essentiel et laisse au lecteur le soin d'imaginer, de composer, de créer. Je trouve son style très beau, très élégant et même poétique. Cette lecture fut un doux et agréable moment. Je remercie encore ma meilleure amie Isa0409 qui me l'a offert. Vite, procurez-vous cette petite perle!
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J'aurais voulu aimer ce livre. L'édition soignée, l'écriture délicate, ce vacillement entre le je et le elle d'une narratrice en équilibre sur un fil... La relation au père, aussi, qui a commis un acte violent à l'extrême et qui revient par effraction dans la vie de cette fille qui ne l'a pas connu - sauf pour savoir qu'il a tué un homme et bousillé la vie de sa mère.
Mais rien ne va, justement, dans cette relation.
Je n'ai ressenti aucune empathie envers ce monsieur, détruit par la prison, qui ne peut plus vivre normalement. A-t-il seulement apporté quelque chose à Louise, notre narratrice sur le fil, à part ajouter à sa colère et à sa fragilité un sentiment de culpabilité injuste ?
Je m'attendais à autre chose qu'une sorte de leçon de vie sur le ton de "c'est ton père, tout de même"... Comme si Louise ne pouvait pas renier, effacer cet homme au simple prétexte qu'il est son père. J'ai eu l'impression de naviguer en plein exemple typique de patriarcat intégré : non cet homme n'est ni un père, ni "comme un père" pour Louise. Même fragilisé, même détruit, il continue de la faire souffrir, pour toujours. A moins que ce soit ça, un père, selon l'autrice ? Un homme qui fait souffrir ses enfants ? (je ne pense pas que ce soit l'intention de l'autrice…) S'il se prétend "comme un père", j'aurais voulu qu'elle ne réagisse pas tant "comme une fille", avec obligation de lui venir en aide, de relationner, de l'aimer, finalement, comme une fille aime un père. Qu'elle sorte du schéma patriarcal.
Je mets 2 étoiles pour l'originalité de la narration, pour la qualité de la langue, de l'écriture. le propos ne m'a pas du tout convaincue, c'est beaucoup trop complaisant avec ce qui est de la violence masculine.
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Premier roman de Laurence Tardieu, "Comme un père" raconte l'histoire de Lucie, 25 ans, dont le douloureux passé refait soudainement surface suite au décès accidentel de sa mère et de la sortie de prison de son père, qui a passé 20 ans derrière les barreaux.
J'ai été un peu déçu par ce livre. D'une part, j'ai trouvé les allers-retours entre la première et la troisième personne agaçants et inopportuns. D'autre part, j'ai eu le sentiment que le livre n'allait pas au fond des choses, l'ensemble reste un peu superficiel et la fin m'a également déçu...
J'ai cependant trouvé que l'auteur réussissait bien à décrire les sentiments, complexes et contradictoires, de ses différents personnages, faculté que l'on retrouve dans l'excellent "Puisque rien ne dure"... Une déception donc, mais à minimiser.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dimanche soir. Louise se couche tôt. Avant d'éteindre la lumière elle lit quelques pages d'un roman. C'est une chose qu'elle aime depuis l'enfance : lire dans la quiétude et la chaleur du lit. L'esprit trouve alors l'espace suffisant pour plonger dans des univers étrangers, s'émouvoir, rire, compatir. Pour prendre le large, et voguer, voguer...
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Le visage d'Ana s'éclaire. Ses yeux reflètent une expression quasi enfantine. Louise sourit. C'est ce qu'elle envie à Ana, cette capacité à s'ancrer dans le présent. A en saisir chaque aspérité.
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C'est difficile de comprendre les autres, la tentation est parfois forte de les vouloir comme nous.
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Un homme, ça ne pleure pas comme une femme. Un homme, ça pleure sec, des larmes presque figées. Mais tout autant salées.
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