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Bernard Banoun (Traducteur)
EAN : 9782864324492
200 pages
Verdier (01/09/2005)
4/5   5 notes
Résumé :
Une jeune Vietnamienne, passée à l’Ouest malgré elle un peu avant la fin du régime communiste, se retrouve à Paris sans papiers, sans domicile fixe.
Livrée au hasard des rencontres, ne sachant pas le français, elle cherche à rejoindre un monde dont elle ignorera pendant plusieurs années qu’il a disparu.

Heureusement pour elle, il y a les films de Catherine Deneuve…
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'oeil nu, ou le roman en allemand d'une Japonaise sur les aventures d'une Vietnamienne en France…


Une jeune fille vietnamienne arrive à Berlin-Est à la fin des années 80 : élève modèle, elle est choisie par son école pour prononcer un discours idéologique. Après quelques péripéties, elle se retrouve à Paris. Sans papiers, sans connaissances linguistiques, elle arrive dans une ville où tout lui est étranger. Des rencontres, des hasards forment la trame de ce livre.

L'oeil nu est une sorte de roman d'apprentissage, mais la narratrice ne donne aucune indication psychologique, aucune prise. Ballottée de lieu en lieu, constamment sous l'emprise de quelqu'un, la jeune fille sans nom ne choisit rien. Ce personnage est mystérieux et tellement passif qu'on ne peut simplement expliquer son attitude par le choc des cultures et par les circonstances difficiles de son exil. La seule chose qui la rattache à la vie semble être les films de Catherine Deneuve, qu'elle voit et revoit dans de petits cinémas parisiens.

À ce propos, on se demande à quoi sert, pour l'auteur, de résumer longuement les films de Catherine D. ? Cela crée certes une atmosphère particulière et permet de développer des parallèles intéressants entre les vies de l'héroïne du film et de celle du roman… mais l'exercice est un peu laborieux ! Pourtant, l'ensemble du roman est touchant, subtil et amusant parfois.

On est partagé entre une sensation de mélancolie et une envie de secouer le personnage pour qu'il sorte de ce cinéma et de sa torpeur. Allez, réveille-toi, la vraie vie est dehors, ailleurs…

(critique publiée à l'origine sur Jowebzine.com)
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Quelle aventure que ce périple européen d'une jeune femme vietnamienne, pour un peu, on dirait un film !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Une mélodie ondoie sur l’écran, mon champ de vision est recouvert par la surface trouble de l’eau. Des hommes et des femmes, apparemment vietnamiens, manœuvrent les rames et gouvernails de bateaux ailés comme des dragons. Quelques secondes seulement passent et déjà votre nom apparaît, en caractères roses. C’est comme toujours le sommet du film, à couper le souffle. Avant que le titre ne soit dévoilé, avant que ne commence l’histoire, votre nom doit surgir du fond des mers. Sans ce nom, pas d’actrice, sans actrice, pas d’Éliane Devries censée avoir vécu en Indochine, sans Éliane, pas d’histoire à raconter. Sauf à Paris, sur l’écran, jamais je n’ai vu de pays qui se nomme Indochine.
La voix off était la vôtre. Je ne comprenais pas ce qu’elle racontait, mais je la reconnaissais. Et comme je ne comprenais pas le contenu, la voix était là pour elle-même, pleine d’assurance, souple dans ses accents et ses graves. J’y entendais respirations et frictions, soupirs, parfois aussi une brûlante chaleur faite voix. C’était la première fois que vous parliez dans un film avant même de vous montrer. Votre voix venait des vagues, des voiles, du vent, des hévéas.
Avant le début de l’histoire, quelqu’un est mort. Votre voix parle, semble-t-il, de cette personne défunte. Éliane, vêtue de deuil, est debout devant un autel, le visage encadré d’un voile noir. À son côté se tient une fillette qui n’a pas plus qu’un tiers de sa taille. La fillette, sans lever les yeux, saisit la main d’Éliane comme si ce droit allait de soi. Le visage de la fillette, si jeune qu’on croirait pouvoir discerner sur sa peau les marques des langes, a pourtant déjà une dignité.
Éliane et la fillette ne peuvent être du même sang. La fillette ressemble beaucoup à quelqu’un. Je n’en crois pas mes yeux, mais c’est bien à moi qu’elle ressemble, telle que je suis sur une ancienne photo datant de mon enfance. Les parents de la fillette sont morts, je suppose, et Éliane l’a adoptée. Les vêtements et l’atmosphère de la cérémonie révèlent la position sociale élevée des défunts.
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Elle me raconta aussi qu'il y avait dans la forêt une souche d'arbre brûlé d'où naissaient des enfants sans tête.
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_ J'ai un ami avocat. Il nous aidera.
_ Tous les avocats n'aident pas leurs amis.
_ Je sais.
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La prase "J'étudie à Paris" nettoierait mon corps de tous les soupçons de prostitution, de séjour clandestin, de vol, de malhonnêteté et d'escroquerie.
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Berlin était une gigantesque exposition de vieux palais. S'il existait quelque chose comme une inflation de ruines, c'est à cela qu'elle ressemblait.
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