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EAN : 9782380940374
432 pages
Nouveau Monde (18/03/2020)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Tous les cinéphiles et les étudiants en cinéma rêvent de pouvoir dialoguer avec les plus grands réalisateurs. Trente-neuf cinéastes de toutes nationalités racontent ici leurs méthodes de travail pour le choix du sujet, l'écriture du scénario, le découpage, la direction des acteurs, Les répétitions, l'improvisation, l'organisation du tournage... Répondant aux mêmes questions et se prêtant à l'exercice de La "leçon de cinéma", ils décrivent à l'aide d'exemples concret... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ancien étudiant de cinéma à La New York Uinversity, Laurent Tirard aurait beaucoup aimé que de prestigieux anciens élèves de son université viennent y donner des cours mais ce ne fut jamais le cas. Après avoir interviewé le tout jeune James Gray pour « Little Odessa » pour « Studio Magazine » et appris que ce dernier donnait également des cours à l'école de cinéma de UCLA, le journaliste décida de s'offrir et d ‘offrir aux lecteurs les master-classes qui lui avaient tant manqué sous la forme d'interviews qui seraient publiées dans la revue où il officiait.
Anis naquirent les « leçons de cinéma » qui durèrent 7 ans et mirent 39 réalisateurs à contribution. Laurent Tirard n'avait pas prévu d'en faire un livre au départ mais cela lui fut suggéré par Tim Burton himself, excusez du peu ! Il parut en premier lieu aux Etats-Unis sous le titre « Moviemakers' Masterclass » en 2002 puis en France d'abord en deux volumes en 2004 et 2006 puis dans une intégrale en 2009. Il s'agit ici de la réédition de cette dernière.

Les questions (non retranscrites) sont les mêmes pour chacun d'eux car il apparut rapidement à l'auteur que « l'aspect le plus fascinant de ces entretiens étaient la façon dont ils démontraient que chaque metteur en scène a une solution différente au même problème et qu'ils ont tous raison » (p.11). le projet se heurta parfois à la disponibilité des réalisateurs mais il parvint à ses fins pour 39 des 70 auteurs qu'il avait sélectionnés. Chaque entretien est introduit par un portrait du réalisateur (par un photographe de « Studio Magazine ») et se clôt sur une bibliographie actualisée. L'interview, plutôt concise, ne dépasse pas une dizaine de pages pour chacun. On est donc loin de la référence en la matière le « Hitchcock par Truffaut » qui fait 500 p mais c'est une plaisante mise en bouche !
Si le cinéma américain domine (Martin Scorsese, David Lynch, les frères Coen, Sydney Pollack, Arthur Penn, Michael Mann…), les cinéastes français (Claude Sautet, Jean-Pierre Jeunet, Jean-Luc Godard, Matthieu Kassovitz, Jacques Audiard, Claire Denis…), espagnols (Pedro Almodovar), allemands (Wim Wenders), italiens (Bernardo Bertolucci), danois (Lars von Trier), japonais (Takeshi Kitano), chinois (Wong Kar-Wai, John Woo), ou slaves (Emir Kusturica) ne sont pas en reste.
Cet ouvrage a donc deux ambitions. La première est pédagogique : à travers les nombreux conseils distillés par les metteurs en scène interrogés, la direction d'acteurs, le placement de la caméra, le montage, ou le découpage technique sont ainsi décryptés dans le détail. Les réponses des uns et des autres se font écho , se complètent et finissent par former une sorte de manuel du réalisateur à mettre dans toutes les mains . On comprend alors pourquoi ce livre est conseillé dans les écoles de cinéma et fait désormais partie de la bibliographie de NYU par exemple ! La seconde est plus artistique : laurent Tirard souligne l'originalité de chacun et ce, paradoxalement, à travers des problématiques techniques. Ainsi, le choix d'une focale ou la façon d'aborder une journée de tournage s'affirment comme des spécificités décisives qui sont autant de considérations sur l'art cinématographique. Les réalisateurs interrogés reviennent sur leur parcours artistique et montrent la cohérence de leur oeuvre et de leurs valeurs. Certains ont d'abord travaillé dans l'animation (Jean-Pierre Jeunet, Tim Burton) et soulignent communément l'intérêt de cette formation dans l'apprentissage des règles du cinéma ; d'autres ont été animateurs radios ( Inarritu) et mettent ainsi en avant l'importance du son et de la captation de l'attention de l'auditoire ; d'autres y sont venus presque par hasard (Arthur Penn) ; certains étaient auparavant journalistes cinéma (Chabrol, Wenders) ou sortent d'école prestigieuses (Jean -Jacques Annaud) tandis que d'autres enfinsont tombés dedans quand ils étaient petits (Jacques Audiard, Mathieu Kassovitz).Ils révèlent leurs maitres et leurs influences et d'ailleurs, il n'est pas rare que les plus jeunes des interviewés prennent les plus anciens comme modèles !
Ces interviews sont donc passionnantes ! Un petit conseil : je ne lis pas « les leçons de cinéma » de façon cursive mais je pioche , depuis que je l'ai reçu, dans ma DVDthèque chaque soir et avant de regarder le film choisi, je lis la master-class de son réalisateur. Et croyez-le ou non c'est très éclairant ! On revoit vraiment l'oeuvre sous un nouveau jour avec la délicieuse impression d'être initié ! Je ne suis ni critique, ni étudiante en cinéma mais simple cinéphile.
Cette anthologie m'apporte beaucoup et je remercie à la fois Laurent Tirard, Les éditions Nouveau Monde et Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage que je juge essentiel…
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J'ai découvert avec bonheur cette ré-édition du recueil de chroniques, parues d'abord dans le magazine Studio, puis dans deux volumes au début des années 2000. Laurent Tirard est un scénariste et réalisateur français auquel on doit notamment « le petit Nicolas » en 2009 et « Asterix et Obélix, au service de sa majesté » en 2012.
A la fin des années 90, l'auteur travaille pour Studio Magazine et propose a sa rédaction l'idée d'une série d'entretiens avec les grands réalisateurs de cinéma, une sorte de grande master-class. A partir d'une grille de questions, chaque réalisateur évoque son travail et ses aspirations face à l'objet filmique. Car il s'agit bien de parler de cinéma dans ce livre, avec les plus grands cinéastes ; casting de première classe : Joel et Ethan Coen, Bertrand Blier, Wong Kar-Wai, Denys Arcand, Martin Scorsese, Claude Miller, Alejandro Gonzalez Inaritu... ils sont 39 à s'être prêtés au jeu de l'interview.

A la lecture de ce livre, on se rend vite compte qu'il n'y a pas de recette immuable pour réaliser un film, que chaque réalisateur à sa façon d'aborder un projet, un sujet, un scénario, un personnage. Pour la plupart d'entre eux, la règle est de ne pas suivre les règles ! C'est sans doute ce qui rend chaque filmographie particulière et unique.
On voit aussi les différences entre les cinéastes, par ce qu'ils nous disent de leur parcours : certains sont autodidactes (Tim Burton, David Lynch), d'autres ont appris au contact d'autres réalisateurs (Wim Wenders, Takeshi Kitano), et certains sont issus du sérail (Jacques Audiard, Mathieu Kassovitz) ou sortent d'écoles prestigieuses...
Les influences des uns et des autres sont aussi révélées, évoquées – parfois même les cinéastes dans cet ouvrage se citent entre eux !

Chaque lecteur aura un intérêt plus ou moins marqué pour telle ou telle chronique selon ses gouts en matière de cinéma. Je retiens personnellement le bel entretien avec David Cronenberg, un littéraire passé à la réalisation par hasard, la critique toujours au vitriol de Jean-Luc Godard sur le cinéma contemporain et enfin les beaux échanges avec John Woo, Michael Mann ou Steven Soderberg.

Un beau recueil pour celui ou celle qui s'intéresse au cinéma, qu'il (ou elle) soit spectateur cinéphile ou jeune professionnel en devenir. C'est très inspirant et parfois transposable à d'autres projets artistiques !
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Un livre qui regroupe des interviews de réalisateurs.
Chaque réalisateur répond à des questions (pas présentées mais qu'on devine) sur leur approche de la réalisation, de la direction d'acteurs, sur l'écriture etc …
C'est intéressant et on voit beaucoup d'éléments revenir d'un réalisateur à l'autre quel que soit sa nationalité Cela peut nous aider à appréhender l'oeuvre du réalisateur mais également l'ensemble du cinéma.
J'aurai deux regrets dans cet ensemble : sur une quarantaine de réalisateurs … bin une réalisatrice. Alors oui, ces entretiens datent souvent des années 90 ou 2000 de ce qu'on comprend, mais quand même…. Et deuxième point encore plus gênant, la présence de deux pédo-criminiels. Mais bon, on va encore me dire qu'il faut séparer l'artiste de l'homme.
Après, on peut tout à fait éviter de lire ces deux individus.
Le livre n'en reste pas moins intéressant, mais ça tourne un peu en rond puisque les réponses se ressemblent.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
«Alors, ça fait quel effet d'être celui auquel on pose les questions ?» Au début, je l'avoue, la phrase m'agaçait un peu. D'abord par son côté systématique : sur la cinquantaine d'interviews que j'ai données après la sortie de Mensonges et trahisons et de Molière, je pense n'y avoir échappé qu'une ou deux fois. Ensuite à cause du statut qu'elle me conférait implicitement. Aux yeux de la presse, je m'en rends compte, je suis - et resterai sans doute à jamais - un journaliste devenu cinéaste. Et j'aurai beau expliquer, et répéter, que le cinéma a toujours été mon but ultime, que je tournais des courts métrages à l'âge de seize ans, que j'ai suivi des études de réalisation, et que le journalisme n'était qu'une étape dans le long et tortueux parcours pour arriver à la mise en scène, je suis certain que dans vingt ans encore, on continuera de me poser la question, ou sa variante, un peu plus déstabilisante : «Ça fait quel effet de lire des critiques de ses films quand on a soi-même critiqué les films des autres ?» On peut y voir, bien sûr, la volonté de créer une forme de complicité : «Je suis journaliste, et en rappelant que vous avez vous-même été journaliste, je tente de nous rapprocher.» On peut aussi y lire de l'envie, de la jalousie, ou des sentiments moins nobles encore. Mais dans la majeure partie des cas, la question trahit surtout une certaine paresse. On a lu dans ma biographie que j'avais été journaliste, et on se dit : «Tiens, ça fera un sujet facile sur lequel s'appuyer pour lancer la conversation». Je le sais, parce que c'est un travers dans lequel il m'est aussi arrivé de tomber. C'est naturel. Les interviews se suivent, une routine s'installe, et on ne peut pas à chaque fois préparer ses questions comme si on allait rencontrer Jean-Paul Sartre. (avant-propos)
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Video de Laurent Tirard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Tirard
À l'occasion de la réouverture des lieux culturels, rendez-vous avec Nicolas Maury, acteur, réalisateur de "Garçon Chiffon" (en salles le 19 mai) et Benjamin Lavernhe, acteur, sociétaire de la Comédie-Française, à l'affiche du "Discours" de Laurent Tirard (en salles le 9 juin).
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