Dans presque toutes les familles, il existe un secret qui affecte une génération ou une autre, et qui peut avoir des retombées sur tout le monde. Ce secret « suinte » à travers de subtiles distorsions entre le verbal et le non-verbal, qui peuvent échapper aux adultes, mais pas aux enfants. Il y a toujours des bons prétextes pour taire ces secrets, notamment le (soi-disant) intérêt de l'enfant. Mais celui-ci est miné par le tabou qu'il a pressenti devant les embarras (plus ou moins visibles) des grandes personnes. Il est insécurisé, il fantasme, il va jusqu'à culpabiliser. La rupture du secret est nécessaire pour l'enfant, mais souvent très difficile pour l'adulte.
Le psychiatre Serge Tisseron étudie les divers aspects des secrets de famille, dans un langage qui ne m'a pas semblé abscons. Il s'appuie sur de nombreux exemples, dont certains m'ont paru très probants. Cet ouvrage est court et lisible. Il peut favoriser la réflexion et surtout la solution de problèmes en suspens au sein de la famille.
Commenter  J’apprécie         50
Une approche dynamique et nuancée d'un sujet sensible. J'ai préféré cet ouvrage à celui signé du même auteur sous le même titre paru il y a plusieurs années. le plan est clair et structuré, ce qui permet de retrouver facilement des notions abordées antérieurement.
Commenter  J’apprécie         00
Aux questions des enfants, on répond comme pour s’excuser : « Tu le sauras quand tu seras plus grand », ou encore : « Je te dirai peut-être cela un jour… » C’est pourquoi le chemin des secrets, comme celui de l’enfer, est pavé de bonnes intentions… Pourtant les secrets que les parents gardent, soi-disant pour protéger leurs enfants, créent à ces derniers des difficultés bien plus graves que celles contre lesquelles on voulait les protéger !
Il arrive qu’un secret de famille favorise la reproduction à l’identique d’une situation d’une génération à l’autre, un peu comme un appareil à photocopier multiplie les exemplaires d’un même document. Pourtant, de telles reproductions sont plutôt le fait de situations qui ne sont pas ignorées des enfants, et qui provoquent chez eux des identifications puissantes soutenues par la tentative de l’enfant (puis de l’adulte qu’il devient) de ressembler à son parent.
Les adultes qui dissimulent quelque chose à leur enfant pensent volontiers que celui-ci n’a aucun moyen de le savoir. Pourtant, lorsqu’il existe un secret, l’enfant le pressent à de multiples occasions. Pourquoi ? Parce que le secret ne se communique pas seulement avec des mots. Il transparaît à travers certaines intonations de son porteur, certains de ses gestes, l’emploi de mots incongrus ou inusités ou même l’existence d’objets dont il s’entoure ! Selon les circonstances ou les personnalités, les « suintements » du secret sont tantôt des « cris », tantôt des « chuchotements ».
Garder un secret, c’est contredire ce désir primitif et essentiel. C’est pourquoi celui qui porte un secret éprouve le besoin constant de s’en délivrer. Ce besoin n’est pas lié en premier lieu à la nature douloureuse en soi du secret, bien que celui-ci puisse être parfois pénible. C’est l’existence d’un clivage à l’intérieur du psychisme et la souffrance l’accompagnant qui déterminent l’apparition de constructions névrotiques d’où découlent les diverses formes de « suintements du secret ».
Si le parent porteur du secret est pour son enfant comme un miroir porteur d’une opacité localisée, le parent qui a lui-même été soumis à un parent porteur de secret, et dont la personnalité a été déformée à son insu, est pour son enfant comme un miroir déformant. Les effets du secret ne sont plus cernables et localisables comme à la génération précédente. Ils sont diffus et imposent des déformations dont le parent de la seconde génération du secret n’a pas la clef.
État des lieux et enjeux
Avec la participation de Nora ABED, Gisèle APTER, Angélique BELMONT, Stéphane BOUCHARD Dana CASTRO, Nele DE WITTE, Bénédicte DEFONTAINES, Naomie DESIREE, Emmanuel DEVOUCHE, Haddia DIARRA, Philippe DRWESKI, Capucine DUBOIS, Quentin FRULEUX, Sara GABRI, Carlo GALIMBERTI, Richard GNASSOUNOU, Sarah HAMMAMI, Marianne JOVER, Gilbert LACANAL, Fredi LANG, Alice LECOQUIERRE, Andra LUNGU, Carine MILCENT, Sylvain MISSONNIER, Gladys MONDIERE, Clotilde PERREVE, Virginie PICCARDI, Fanny REDLINGER, Bertrand SCHOENTGEN, Serge TISSERON, Emmanuelle TRUONG-MINH, Inès UTRILLA, Tom VAN DAELE, Ilaria VERGINE, Xanthie VLACHOPOULOU
Un état des lieux sur les pratiques psychologiques à distance, en France et ailleurs, piloté par des acteurs majeurs de cette discipline.
Cet état des lieux des pratiques à distance des psychologues, en France et au niveau international, a pour objectif de nourrir les réflexions et les pratiques des professionnels et des chercheurs. En effet, les récentes et rapides évolutions de ces modes d'intervention facilitées par l'usage des TIC (technologies de l'information et de la communication) génèrent des débats éthiques et méthodologiques qui s'inscrivent dans les transformations du champ de la santé. Ainsi la télépsychologie, discipline encore assez nouvelle, est amenée à se développer de façon structurée grâce aux résultats de la recherche et aux apports des professionnels de terrain.
Si la pandémie COVID-19 en a généralisé l'utilisation pour permettre le maintien d'un lien ou d'une écoute dans une situation alors particulièrement anxiogène, elle a révélé la nécessité d'une meilleure formation des psychologues pour cerner les problématiques pratiques, techniques, méthodologiques, théoriques et déontologiques. Certains cadres existaient avant la crise dans le contexte scientifique plus large de la cyberpsychologie mais ils restent à enrichir voire à construire dans une démarche collective pour les inscrire dans le champ social, institutionnel et réglementaire. Les auteurs, acteurs majeurs de cette discipline, y contribuent.
Dans la collection
Cybercultures
+ Lire la suite