Un mois à la campagne (1850)
Ivan Tourgueniev (1818-1883)
Comédie écrite en France, cela a son importance, et qui sera montée et jouée à Moscou ; le succès sera clairement au rendez-vous.
Encore une jeune femme qui s'ennuie à la campagne sous la plume stylée d'
Ivan Tourgueniev, mais en cela rien de grave, cela ne semble pas porter à conséquence, elle n'a juste pas chaussure à son pied dans ce domaine qui pourtant lui offre grâce et services, mais grâce à l'imagination de l'auteur russe, on compte bien qu'elle la trouvera cette chaussure à son pied, dans le langage de l'intimité amoureuse s'entend évidemment. Mais ce serait aussi si on devait se limiter à cela sans compter sur le sort de chacun des êtres qui animent la scène et qui interviennent à tour de rôle pour les besoins de cette comédie cocasse et révélatrice d'une société légère servie à dessein par notre ami Ivan. .
Donc récapitulons, un mari plutôt bonne pâte, détaché, propriétaire foncier, pas spécialement séduisant, il a affaire le brave homme ; en présence, un vieil ami de la famille qui en pince pour la charmante Nathalie Petrovna, -c'est ainsi qu'elle se nomme la jeube femme qui s'ennuie -, mais sans retour. On dit que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais le choix de son coeur c'est pire, jusqu'au jour où un beau jeune homme, plutôt timide, non maniéré, arrive dans la maisonnée pour prendre du service comme précepteur du fils. C'est ballot, personne n'y avait pensé, mais ça va arranger tout le monde sauf l'ami de la famille : en effet, Nathalie va avoir le coup de foudre pour le dernier locataire des lieux. C'est la mangouste qui va au poulaillier plutôt qu'au serpent !. Merde alors ! le problème c'est que ça va mettre le bazar à bord contre toute attente ..
Le jeune précepteur va, lui, tomber amoureux, c'est tout comme, d'une jeune orpheline élevée dans la maison. La jalousie va être inévitable chez Nathalie .. et voyant son dessein contrarié va devoir compter sur son pouvoir de maîtresse des lieux pour arriver à ses fins, ça sert toujours sauf que ..
Allez j'en sers encore une gorgée pour la route : je parlais de coup de foudre chez Nathalie plus haut, en fait c'est surtout la vue de cette liaison nouvelle et forte entre Alexis le précepteur et Vera l'orpheline qui va déchainer les passions : Nathalie va se découvrir amoureuse d'Alexis. Alors elle va tenter un stratagème pour éclipser Véra : lui trouver un parti pourri comme épouser un vieux machin gros bêta ! J'ai déjà vu cela chez l'auteur ou chez
Pouchkine, je ne sais plus ! Mais il faut croire que les apparences sont parfois trompeuses, Alexis n'est pas amoureux de Véra en fait. Alors là ! Nathalie est honteuse d'elle-même, sa méprise la laisse sur le carreau ! Pour redresser la barre, la scène va se recentrer sur Alexis, c'est lui en quelque sorte qui a les clefs en main du jeu amoureux qui se dessine avec extravagance, c'est maintenant sur lui que se portent toutes les attentions puisqu'apparemment on n'a rien d'autre à faire dans cette boutique ... Et c'est là aussi que le vieil ami de la famille va réapparaître dans le jeu, son éclipse des scènes précédentes ne sera que conjecture ..