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EAN : 9782747554657
158 pages
Editions L'Harmattan (01/12/2004)
3.5/5   2 notes
Résumé :
A la fois souvenirs et témoignage, Un enfance en Indochine raconte la vie d'une petite Française en Annam (Centre Vietnam) de 1937 à 1946. Ce récit, écrit d'une main à la fois élégante et précise, présente la vie quotidienne d'une famille semblable à bien des familles européennes installées là-bas avant que la Guerre ne vienne définitivement mettre fin à cette douceur de vivre et défigurer un cadre naturel magnifique.
Avec une émotion discrète et contenue l'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est simple et bien écrit. Les souvenirs remontent à la surface accompagnés de l'atmosphère et des parfums du Vietnam. J'ai partagé un bon moment en Indochine avec l'auteure et son entourage.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le tigre hante ces moments où, paupières lourdes nous luttons contre le sommeil.
Le tigre et aussi les "Moïs à queue", ces peuplades sauvages imaginaires des hauts plateaux du côté de Banh Me Thuot: il paraît que leur colonne vertébrale ne se termine pas comme chez nous, qu'elle se prolonge et forme une sorte de queue. Les explications nous semblent logiques: ces Moïs-là doivent être terrifiants. Nous ne savons pas exactement ce qu'ils peuvent nous faire, nous n'en avons jamais vu, nous avons simplement rencontré en promenade les paisibles Moïs des montagnes de Dalat, portant un cache-sexe pour tout vêtement. Il marchent à la queue leu leu, la pipe à la bouche, la couverture roulée et la hotte dans le dos. Même les femmes fument la pipe, et parfois les enfants. Elle se font limer les dents pour être belles et parent leurs oreilles de cylindres d'os de plus en plus gros qu'elle encastrent dans le lobe, distendu à craquer. On dit que lorsqu'ils rencontrent quelque chose de bon à manger, les Moïs le mettent dans leur hotte: des herbes, un fruit, un serpent ou tout autre animal sauvage qu'ils tuent pour se nourrir. Ils sont inoffensifs, mais lorsque nous les croisons, je retiens toujours mon souffle... alors, si je rencontrais des Moïs à queue! C'est en proie à de délicieuses terreurs que nous nous endormons.
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Mon père avait quitté son Tarn natal et avait choisi d'aller vivre en Indochine afin d'assouvir un idéal primitiviste qui lui faisait miroiter un bonheur possible dans cette lointaine Asie, sur les plages désertes du Pacifique. L'administration des Douanes et Régies lui en donnait la possibilité. Il avait le rêve en lui, et Tam Quam lui offrait un cadre susceptible d'abriter ce qui, pour lui, ressemblait plus à la félicité ici-bas. Il pouvait y vivre, un peu comme un Robinson, loin de la civilisation européenne, de ses contraintes et des compromissions d'une vie trop urbanisée. Dès son arrivée dans ce pays, il engagea un professeur qui lui apprit la langue locale. Il la parlait par la suite si bien que les natifs étaient étonnés de lui voir des traits européens et des yeux bleus.
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Un jour, les propriétaires de l'étang bâtissent une diguette pour le diviser en deux parties. Ils entassent la vase, comme procèdent les paysans dans les rizières, et installent une noria sur la ligne de séparation des eaux. Deux hommes prennent place sur la frêle structure en bambou et pédalent: la roue à aube fait passer l'eau d'une moitié de l'étang dans l'autre; alors en mille endroits, la partie asséchée se soulève, se boursoufle, se tord, grouille d'une vie grise et métallique. Les hommes pataugent dans la vase jusqu'aux genoux et attrapent à la main les poissons dont ils remplissent des nasses. On croirait une pêche miraculeuse. Quand la première moitié de l'étang est vidée de sa population, ils installent la noria dans l'autre sens, font repasser l'eau dans la moitié dépeuplée et se livrent, dans l'autre moitié, à la capture de ces longs corps luisants qui se débattent et leur glissent entre les doigts avant d'être saisis d'une main ferme et jetés dans la nasse.
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Tous les après-midi mes parents se promènent le long de la Rivière des Parfums. Ils suivent une rue plantée de camphriers dont les feuilles embaument quand on les froisse entre les doigts, et longent le fleuve que descendent sans bruit des sampans, au rythme régulier du rameur, debout à l'arrière. Ces embarcations reviennent vides du marché qu'elles ont alimenté de leurs fruits et de leurs légumes. Le fleuve est large, majestueux. A la saison chaude, les énormes flamboyants qui ombragent ses berges, dressent contre le ciel l'offrande de leur floraison écarlate. Il règne sous leur épaisse frondaison, un parfum acide, presque comestible, un parfum vert, apaisant, rafraîchissant.
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