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EAN : 9782868535108
83 pages
Le Temps qu'il fait (14/11/2008)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Le récit est une sorte de synopsis décrivant les scènes principales d’un projet de film conçu comme policier rural, où l’on voit un trafiquant d’eau de vie s’opposer à la brigade volante des Indirectes secondée par la gendarmerie. L’homme est agriculteur le jour et passeur de «goutte» la nuit entre la campagne productrice et la région parisienne (sans payer l’acquit nécessaire à tout transport d’alcool). On le suit quand il cultive la terre, franchit un barrage dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Comme le jour baisse une lumière apparaît à l'étable. Une femme, sa femme, doit commencer la traite. En allant droit écouter à cette porte, on entend les premiers jets faire tinter le chaudron de tôle puis ce fin bruit s'étouffe dans la mousse du lait. de l'ombre alors augmentée, sortent les cris et grognements d'un ou deux cochons qui se plaignent de leur compagnon de cellule. Mais le silence gagne."

Faites une pause, amis citadins. Je vous propose ici un texte d'une douceur incroyable dans lequel nous allons suivre Léandre, un fermier. le texte est accompagné de photographies en N&B prises par l'auteur lui-même.

Le travail de la ferme est souvent méconnu et difficile à retranscrire. L'auteur ne s'en cache pas lorsqu'il se demande comment retranscrire une odeur particulière à ses lecteurs. Sur une couleur, on a tous à peu prés le même avis, sur un son aussi. Un chien aboi, un chat miaule. Mais sur une odeur ? Alors les odeurs de la ferme… Les comparaisons sont à trouver !



Léandre semble mener une vie routinière de la campagne. Ses juments l'aident à labourer, parfois il prend la voiture pour le village… Cependant on apprend rapidement que non, sa vie n'est pas comme les autres. Il est rechercher par la police. Il leur a échappé plusieurs fois en passant par les bois. Que peut bien cacher Léandre, fermier plutôt calme ?



L'auteur joue avec son lecteur. On ne connait pas vraiment Léandre même si on s'amuse à le suivre. Tel un objectif photo on le voit mais nous ne le distinguons pas. Il n'est qu'une forme, une ombre. On est toujours derrière lui et on apprend à le regarder, à le découvrir. Mais son visage reste muet à jamais.



Les photographies portent des indices pour découvrir le secret de Léandre.



Le texte, parfois maladroit et souvent poétique donne une impression d'écriture particulière., un attachement se fait rapidement ressentir pour ce petit monde dans les champs. Une complicité malgré un manque de contact se manifeste.



C'est ici un petit texte rempli d'émotions, de nature et de vie qui nous transporte. C'est à lire, ne serait-ce que pour vivre cette courte expérience de laisser-aller total.



Ouvrage disponible aux éditions le temps qu'il fait depuis Novembre 2008.
Lien : http://lireaujourlejour.word..
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Le monde paysan rapporté par un narrateur, observateur extérieur avec tous ses sens... : toutes les odeurs, les bruits...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’est d’une grande boîte entièrement bâtie en tôle ondulée que Léandre s’approche, il en ouvre la porte, un seul battant, qu’il soulève pour que ça ne frotte pas, à peine grince, et du pied cale contre le mur avec une pierre prête à cette fonction. Le mur est le dos de la maison.
Léandre disparaît dans une voiture noire, bruit de portière, bruit de démarrage, lentement sort le nez le premier une Citroën (toujours tournée de cette façon pour le cas où il faudrait bondir). Celle qui est nommée «onze légère».
Entre les bâtiments Léandre fait un demi-tour (sorte de cercle dans le rectangle) et doucement recule la voiture dans la loge dont la porte à glissière est à l’instant manœuvrée par une femme, la femme de Léandre que nous n’avions pas encore aperçue, tablier, foulard sur les cheveux, un seau à la main.
À grands pas mais sans se presser l’homme va jusqu’à l’écurie. Une jument, la rousse, en sort tout équipée, il la fait reculer entre les brancards du tombereau resté dehors, bleu délavé, posé sur ses deux chambrières. Léandre attache les crochets, tourne la manivelle pour desserrer le frein — cela s’entend — et, prenant la bride sans parler au cheval, quitte la cour que le crépuscule pourrait envahir. Craquements variés du tombereau autour de son axe puisque la moindre irrégularité du sol fait cahoter les roues ferrées. Cet assemblage de sons s’éloigne. C’est l’heure de la chouette chevêche (oui-ou, oui-ou, oui-ou). À part ce cri familier, la cour est silencieuse. La lumière habituelle de l’étable est maintenant allumée.
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Lumière à la fenêtre encombrée par pots de fleurs dehors et rideaux en dentelles dedans. La cour s’est emplie d’une nuit incertaine entre les masses plus sombres, maison, étable et loge, tas de fumier à l’écart dans un coin, tombereau immobile de tout son bois charronné, écurie, cabane à lapins, soue à cochons. Rien ne bouge. Si, une jument frappe lourdement le pavé d’un seul de ses pieds ferrés. On écoute la nuit.
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Videos de Jean-Loup Trassard (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Loup Trassard
La Fête du Livre de Bron propose chaque année une journée de réflexion sur des enjeux majeurs de la littérature contemporaine. le vendredi 8 mars 2019, nous proposions un focus sur les liens entre littérature, nature sauvage, grands espaces, sciences humaines et environnement. Lors de cette 33ème édition, nous avions la chance d'accueillir Pierre Schoentjes, professeur à l'Université de Gand, spécialiste du « nature writing » en langue française pour un grand entretien exceptionnel, animé par Thierry Guichard, à revivre ici en intégralité.
Dans Ecopoétique, Pierre Schoentjes étudie les spécificités du « nature writing » en langue française – le terroir plus que la terre, le lieu plutôt que le paysage, l'esthétique plutôt que l'éthique – en délimitant un corpus littéraire constitué d'écrivains comme Jean-Loup Trassard, Pierre Gascar, Charles-Ferdinand Ramuz ou Philippe Jaccottet. Mais il explore aussi les oeuvres d'écrivains très contemporains comme Emmanuelle Pagano, Belinda Cannone ou Marie-Hélène Lafon. En partenariat avec l'Université Lyon 2, la Médiathèque Départementale du Rhône et Médiat Rhône-Alpes.
©Garage Productions.
Un grand merci à Stéphane Cayrol, Julien Prudent et David Mamousse.
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