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EAN : 9782277300670
158 pages
J'ai lu (30/11/-1)
3.5/5   56 notes
Résumé :
Peindre, rêver, choyer ses amis, recueillir chats perdus et garçons errants dans son appartement parisien... Telles sont les joies paisibles d'André. Jusqu'au jour où... Un coup de sonnette, une porte qui s'ouvre... Aurelio surgit dans sa vie, telle une tornade. Avec sa jeunesse provocante, son appétit de vivre, son ambition démesurée...
Bientôt maître des lieux, Aurelio subjugue André et fait de Sabine, la meilleure amie de celui-ci, sa maitresse.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
André est un peintre un peu rêveur, un peu bohème mais à la vie à peu près rangée, dans son appartement parisien. Lors d'un voyage, il va faire la connaissance d'un jeune homme un peu étonnant, Frédéric. Un jour, alors qu'il est revenu à Paris, André voit Frédéric s'installer dans son appartement, totalement sans-gêne, vivant au crochet de celui qui l'héberge.
André ne tarde pas à tomber amoureux de son « locataire » forcé. Mais bientôt, celui-ci rencontre Sabine, la meilleure amie d'André, et ce qui devait arriver … A partir de là, un trio infernal s'installe dans le logement d'André et va cohabiter tant bien que mal, aussi bien en termes de mètres carrés que de sentiments mal partagés.
Sabine va tomber enceinte de Frédéric.
À la naissance de son fils, Frédéric a un peu de mal a assumer sa paternité. Il ne se sent pas fait pour cela. Il part en voyage pendant quelques mois. Sabine ne peut plus compter que sur André pour l'aider. Il est attentionné et équilibré. Il s'occupe de l'enfant comme s'il était sien.
Mais bientôt, Sabine, seule, s'éprend de William. le mariage est prévu et de retour de New York, Frédéric refait surface et reprend Sabine. le mariage est annulé et Sabine suit son ancien amant.

On aborde l'éternel thème de la coexistence de l'amour et de l'amitié. Il faut imaginer ce genre de situations ambiguës, sinon il faut faire confiance à Henry Troyat pour nous concocter des intrigues amoureuses dans lesquelles, les personnages suivant leur propre ressentit réagissent au fur et à mesure du récit. On entrevoit la suite, la solution et finalement le personnage décide pour nous que cela peut se passer autrement. C'est vraiment la touche d'un grand auteur qui nous est encore démontrée en seulement cent cinquante pages.
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La pierre, la feuille et les ciseaux... Jeu de main très connu qui sert de titre à ce roman pas du tout vilain de Troyat. A défaut d'être fascinante, la lecture est franchement agréable, presque ludique : on se plait à décrypter les interactions entre les principaux personnages qui forment une sorte de triangle amoureux et même passionnel. Qui joue le rôle de la feuille ? Qui est la pierre ? Etc.
Le visage "taillé" et le physique sec d'Aurelio, ainsi que son tempérament cassant et ironique, l'associent à la pierre. Et puis, il y a cet arrivisme, ce sens du concret qui le caractérisent également.
A partir de là, le jeu d'esprit peut commencer.
André, l'artiste homosexuel d'âge mûr, spécialiste des gravures et de la lithographie, est d'un caractère doux et conciliant (personnage presque trop archétypal, d'ailleurs), lisse comme une feuille de papier. Par bonté, par amour aussi, il prend soin d'Aurelio : telle une feuille recouvrant la pierre, il veut le protéger. Il l'influence grandement en l'ouvrant notamment à la culture. Aurelio, malgré son caractère dur et indépendant, ne peut le quitter et se donnera à lui.
Sabine est une amie d'André, leur relation est platonique. C'est une femme libre et incisive. Sans égard pour André qu'elle fait souffrir, elle couche avec Aurelio et lui impose même leur enfant : les ciseaux déchirent la feuille...
Mais les ciseaux sont à leur tour ébréchés par la pierre. Aurelio n'est franchement pas un rigolo, genre de type assez antipathique et calculateur qui sait user de son physique sans trop d'état d'âme. Hop, le bellâtre a séduit la jeune femme. Celle-ci lui sacrifie une partie de son indépendance, les disputes sont fréquentes entre les deux amants, et seule Sabine semble marquée dans son âme car Aurelio se montre dur et blessant avec elle (bing, comme un caillou reçu). Marquée dans sa chair aussi : l'enfant qui naît de leur passion est une marque faite au corps de Sabine ; la présence de l'enfant sera une empreinte pour la vie, indélébile. Ah l'amûûr...



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« La feuille gagne sur la pierre, puisqu'elle l'enveloppe, la pierre gagne sur les ciseaux, puisqu'elle les ébrèche, les ciseaux gagnent sur la feuille, puisqu'ils la coupent. »

André, Aurelio et Sabine ..qui est qui?
Années 70, un triangle amoureux à l'ambiance délétère. Après un début un peu "poussif" , la mise en place "télécommandée" des protagonistes de son roman, j'ai retrouvé le plaisir de lire du Troyat!
Une écriture élégante et l'analyse psychologique des personnages donnent à ce roman ses lettres de noblesse .

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Beaucoup de psychologie et de finesse d'analyse dans ce court roman. Un excellent livre de Troyat. J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, et une fois de plus la plume de cet auteur.
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Un roman très fluide de Troyat, dans lequel , les trois principaux protagonistes, André, peintre et décorateur, détaché de l'aspect matériel de la vie et quelque peu rêveur, célibagtaire plus souvent qu'à son tour et homosexuel, Aurélio, aimant la vie, les femmes et les hommes, et l'argent, et Sabine, amie très proche d'André et particulièrement volage, vont jouer tout à tour le rôle de la pierre, de la feuille, et des ciseaux.
L'édition de ce livre remonte à 1972, donc très proche du fameux mai 1968, et si Troyat n'y fait jamais allusion, l'évènement est sous-jacent dans son roman, où seul André semble attaché à certaines valeurs, est constant dans ses rappports à l'autre -voire à l'Autre-contrairement aux deux autres personnages, Sabine et Aurélio, qui vivent leur vie respective comme ils l'entendent, ....au détriment de tous: parents, amis, famille, ...enfant.
Un roman très novateur.
Osé pour l'époque?
Je ne sais pas, je n'avais qu'une dizaine d'années....
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le tumulte du monde l'effraya. Il détestait l'agitation publique, le heurt des opinions, les éclats de colère des intellectuels, à quelque bord qu'ils appartinssent. Comment des gens sensés pouvaient-ils se passionner à ce point pour l'actualité politique ? Sur quoi fondaient-ils leurs convictions, puisqu'ils ne possédaient jamais toutes les données du problème qui les enflammait ? Chacun avait raison et chacun avait tort. Et au lieu de calmer cette dispute, les gazettes l'envenimaient avec leurs gros titres. Les Français marchaient en zigzag, éclaboussés d'encre d'imprimerie. Sur toute la surface de la terre, des hommes condamnaient d'autres hommes, au nom d'un principe, d'une foi ou simplement d'un calcul.
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Comment des gens sensés pouvaient-ils se passionner à ce point pour l’actualité politique ? Sur quoi fondaient-ils leurs convictions, puisqu’ils ne possédaient jamais toutes les données du problème qui les enflammait ? Chacun avait raison et chacun avait tort. Et, au lieu de calmer cette dispute, les gazettes l’envenimaient avec leurs gros titres. Les Français marchaient en zigzag, éclaboussés d’encre d’imprimerie. Sur toute la surface de la terre, des hommes condamnaient d’autres hommes, au nom d’un principe, d’une foi ou simplement d’un calcul. À chaque pas, on se blessait à quelque chose de dur. L’univers était plein de pierres.
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Cette misère physique contrastait étrangement avec la richesse des draperies jaunes à la tête du lit, la finesse de deux guéridons Louis XVI, la grâce d’une commode marquetée, dont les bronzes luisaient dans la pénombre. Chaque meuble, ici, avait un grand prix et une belle histoire. Pouvait-on dormir, manger, aimer, souffrir dans un musée ?
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Un peu plus et il passait sous les roues. Imperturbable, Marcel redressa la voiture. André se retourna pour voir. Le chien courait en zigzag entre les autos. Blanc tacheté de roux.
Un genre d'épagneul.
- Il va se faire écraser! cria André. Arrêtez-vous, bon Dieu! Arrêtez-vous!
Marcel ralentit. La voiture se rangea contre le talus. Le chien courait toujours, de gauche et de droite, mi-affolé, mi-amusé. André ouvrit la portière et se précipita. Marcel le suivit. Ils se retrouvèrent au milieu d'un vignoble. Le chien les attendait, assis sur son derrière, la langue pendante, l'oeil un peu fou. Quand ils s'approchèrent, il détala. C'était un jeu. Et qui finirait mal. André était en nage, le souffle entrecoupé.
- Il est tout jeune, ce chien, dit Marcel.
Il avait l'accent du Midi. Sans se concerter, ils repartirent en courant. Le chien jaillit hors du vignoble. Un peu plus loin, juste avant le grand carrefour, un jeune homme faisait de l'auto-stop. La bête arrivait droit dans ses jambes. Le jeune homme plongea. Comme un gardien de but. A plat ventre. Et le chien sous lui, comprimé, immobilisé, gémissant.
- Merde, dit-il, vous n'êtes pas fou de laisser filer votre chien comme ça?
- Il n'est pas à moi, dit André en se rapprochant. C'est un chien perdu.
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Un véritable artiste n’était pas libre de choisir son mode d’expression. Il travaillait sous la dictée. De qui ? Impossible de le savoir. Celui qui tentait de percer le mystère était perdu d’avance. Déterminer pourquoi l’on peint, comment l’on peint, c’est déjà n’être plus un peintre, mais un critique d’art
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