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Patrick Tudoret (Autre)
EAN : 9782251451916
240 pages
Les Belles Lettres (06/05/2021)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Que se passe-t-il ce 15 décembre 1840 où les « cendres » de Napoléon Ier sont transportées, en grande pompe, de Courbevoie jusqu’à l’hôtel des Invalides ?
En dépit d’un froid sibérien, une véritable marée humaine ― plus d’un million de personnes, dont Hugo, Balzac, Gautier et tellement d’autres ―, vient rendre hommage à la dépouille d’un empereur déchu, mort dix-neuf ans plus tôt sur une île anglaise perdue, hostile, battue par les vents.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dix-neuf ans après la mort de l'empereur déchu sur l'île de Sainte-Hélène, la dépouille mortuaire de Napoléon 1er est finalement rapatriée en France pour être inhumée aux Invalides le 15 décembre 1840. Plus d'un million de personnes, soit l'équivalent de toute la population du Paris de l'époque, se masse le long de l'impressionnant cortège qui traverse la capitale transie par un froid sibérien. Ce jour-là, en ce qui sonne comme une ultime victoire de l'illustre exilé, s'achève en grande pompe l'extraordinaire expédition partie de Toulon près de six mois plus tôt pour assurer le « retour des Cendres », et s'ouvre l'éternité de la gloire et du mythe…


Imprégné d'une abondante et sérieuse documentation qui lui permet une totale exactitude historique, Patrick Tudoret réussit à nous immerger dans une narration aux allures de reportage sur le vif, qui, en investissant le regard de la population parisienne et en s'assortissant des commentaires des personnages de l'époque – politiques, peintres ou écrivains, en tête desquels l'intarissable Hugo, mais aussi Balzac, Gautier, Lamartine, Chateaubriand… -, crée la sensation de vivre de l'intérieur cette froide et grandiose journée de 1840. A la plongée au plus près des événements répond une mise en perspective historique qui éclaire toute leur portée. Destiné à redorer l'image de la Monarchie de Juillet, le retour des Cendres s'avère un échec politique pour le roi Louis-Philippe et le gouvernement d'Adolphe Thiers, mais un magistral dernier coup d'éclat pour un Napoléon définitivement entré dans la légende.


Tandis que l'intérêt du lecteur rebondit de page en page, au fil de détails qui n'en finissent pas de surprendre, affleure aussi l'émotion, celle qui étreint le peuple de Paris et, en particulier, les plus humbles des vétérans. Mais c'est aussi le sourire aux lèvres que, décidément séduit, le lecteur se délecte de ce texte plein d'humour et d'esprit.


Aussi passionnant qu'étonnant, parfois bouleversant mais souvent drôle, ce récit d'une grande exactitude historique et d'une érudition sans apprêt coule avec la fluidité d'un roman, nous laissant songeurs face à tant d'incroyable théâtralité de l'Histoire et d'imprévisible puissance des ressorts de la gloire. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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« Où s'éteint la réalité ? Où commence la légende ? »

C'est dans cette perspective que Patrick Tudoret construit son livre au titre on ne peut plus explicite : «La gloire et la cendre – l'Ultime victoire de Napoléon» (Éditions Les Belles Lettres). Ce récit concentrique, ordonné autour de la date symbolique du 15 décembre 1840, se veut « plutôt une balade d'écrivain, une enquête à la fois flâneuse et sérieuse ». de quoi s'agit-il donc ? Réponse dans ce passionnant entretien avec Patrick Tudoret, l'auteur de ce livre.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Napoléon n’est jamais aussi grand qu’à l’heure de son déclin et même à son couchant. C’est là que se bâtit sa gloire, c’est là que se trame sa légende. Plus le « héros » est à terre, plus sont grandes les chances de son salut.
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Napoléon, parangon du grand homme au sens hégélien du mot, cela ne fait aucun doute. Personne, pas même son pire contempteur, ne pourrait lui contester ce statut. Grand homme de guerre, grand stratège, grand conquérant, grand esprit (même Germaine de Staël, son ennemie la plus acharnée sans doute, le concédait : « Chaque fois que je l’entendais parler, j’étais frappée de sa supériorité »), grand administrateur. Grand despote aussi et grand sacrificateur de vies humaines… Mais avant tout, ne fut-il pas un grand communicant, capable d’édifier son propre mythe à coups de géniales proclamations, de gazettes calibrées pour l’exaltation de sa gloire, d’art officiel voué à la promotion de son image, capable aussi de sculpter sa propre statue jusqu’à la veille de sa mort en dictant ses pensées à quelques évangélistes zélés ?
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Fulgurante destinée que celui qui fut général de brigade à vingt-quatre ans, de division à vingt-six, général en chef de l’armée d’Italie un an plus tard, Premier consul à trente, empereur à trente-cinq pour achever son vol à quarante-six ans et mourir à cinquante et un. A cet âge, Alexandre avait conquis un monde, mais était mort depuis vingt ans, César, lui, avait à peine franchi le Rubicon et n’était pas encore César… Fulgurantes destinées de tous ces généraux, déjà aux commandes de l’armée à vingt-cinq ans à peine. Ils sont souvent morts avant la trentaine : Hoche, Marceau, Desaix… « Un hussard qui n’est pas mort à trente ans n’est qu’un jean-foutre », disait, d’ailleurs, le général Lasalle à ses troupes d’élite.
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Arthur Wellesley, duc de Wellington, est au fond le seul à avoir vraiment vaincu Napoléon sur un champ de bataille, mais à deux contre un ou presque et avec l’aide de Blücher. La revanche de l’histoire prendra la forme du plus terrible des venins : une véritable fascination du vainqueur pour le vaincu… Wellington, dit-on, passa des heures à méditer en silence devant le portrait de l’Empereur et n’eut de cesse qu’il n’eût créé le premier musée au monde qui lui fût presque entièrement consacré… Il ira jusqu’à se mettre en ménage avec la Grassini, cantatrice aussi célèbre pour sa voix que pour sa liaison avec son grand adversaire. Et l’historien Frédéric Masson de commenter, avec un rien de fiel : « Il a comme une folie de manger les restes de Napoléon... »
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Affermir son pouvoir en consolidant celui du roi, c’est bien l’ambition de Thiers. Il lui faut pour cela gagner les coeurs bonapartistes, mais aussi ceux des républicains nostalgiques d’un ordre jacobin incarné naguère par un certain… Bonaparte. Accaparer symboliquement le pouvoir et le prestige de l’Empereur, mais aussi détourner l’opinion des sujets qui fâchent en faisant revenir ses cendres, voilà qui semble jouable et qu’il plaide auprès de son souverain. Outre qu’elle couperait l’herbe sous le pied de l’opposition bonapartiste, l’opération constituerait aussi un habile écran de fumée pour masquer les difficultés extérieures du pays et l’enlisement politique d’un régime atone et sans envergure.
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Videos de Patrick Tudoret (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Tudoret
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/patrick-tudoret-en-marchant-53762.html
Voilà un livre qui fait un bien fou, un livre qui prend le temps, qui nous invite à l'introspection et nous invite surtout à marcher pour nous approcher de ce que nous sommes au plus profond de nous. « En marche », c'est le nouveau titre de Patrick Tudoret.
Il y eut le politologue, il y eut le chef d'entreprise, l'homme de media et puis il y a l'écrivain, l'écrivain polyformes qui s'exprime aussi bien dans l'essai que dans le roman ou la dramaturgie avec plusieurs pièces à son actifs.
Son 1er titre, « Impasse du Capricorne » sort en 1992 aux éditions de la Table ronde. D'autres titres suivront jusqu'en 2015 avec « L'homme qui fuyait le Nobl » paru chez Grasset qui lui permet d'atteindre un public plus large. A travers cet écrivain sélectionné pour recevoir le prestigieux prix et qui préfère partir sur les chemins pour s'en échapper, Patrick Tudoret nous racontait aussi une bouleversante histoire d'amour, de deuil et de résilience. Ce livre reste une référence, le genre de livre qu'on garde précieusement dans sa bibliothèque pour les bienfaits qu'il apporte mais que l'on a aussi plaisir à partager pour ses enseignements. Dans le même registre, mais cette fois-ci sous la forme de l'essai, Patrick Tudoret nous avait aussi séduits avec son « Petit traité de bénévolence » dans lequel il nous rappelait l'importance de l'ouverture aux autres.
On l'aura compris, dans notre monde d'urgence, de violence, de repli sur soi, Patrick Tudoret nous apporte par son écriture une salvatrice bouffée d'air frais.
Il le prouve cette fois-ci encore avec son nouveau livre « En marchant » paru chez Tallandier. A travers son expérience personnelle mais aussi en convoquant d'autres écrivains, il nous raconte l'importance de ces quelques pas qui deviennent des kilomètres, l'art de la marche qui nous permet de nous recentrer sur nous-mêmes, de revenir à l'essentiel tout en restant attentif à la rencontre et à l'inattendu.
Porté par une écriture douce, poétique, riante aussi, ce livre qui mêle étroitement pérégrinations pédestres, vagabondage philosophique et littéraire, souvenirs personnels et interrogations sur le sens de l'existence fait un bien fou. Que vous soyez vous-même adepte de la marche ou que vous vous disiez « un jour je m'y mettrai », emparez-vous de ce joli livre qui est avant tout un acte de vie et aussi un acte de foi.
« En marchant » de Patrick Tudoret, est publié chez Tallandier
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