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EAN : 9791021032873
208 pages
Tallandier (23/03/2023)
3.96/5   25 notes
Résumé :
Dans un livre qui mêle étroitement pérégrinations pédestres, vagabondage philosophique et littéraire,souvenirs personnels et interrogations sur le sens de l’existence, Patrick Tudoret, marcheur invétéré, convie le lecteur à le suivre, à s’interroger lui-même sur ce qu’est la marche.

Dans ce Vendômois qui lui est cher, sur les chemins de Compostelle, dans les forêts de Sologne ou les rues de Paris, mais aussi aux quatre coins du monde et dans ses métro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Ecrivain et auteur dramatique, Patrick Tudoret aime aussi à larguer les amarres et partir, au gré des chemins, se griser de temps, d'espace et de silence. Il rassemble ici les réflexions, intimes et érudites, nées de ses pérégrinations pédestres, autant d'occasions pour lui, comme pour son esprit, de battre la campagne dans le meilleur sens de l'expression.


« Il y a chez les marcheurs les hauturiers, les caboteurs et les insulaires. » Entre les marcheurs au long cours et volontiers de l'extrême, et ceux capables de s'évader en eux-mêmes en arpentant, concentrés, n'importe quel lieu, il y en a d'autres qui se contentent de s'échapper sur la pointe des pieds dès que l'occasion s'en présente. Patrick Tudoret est de ceux-là, ravis de mettre les pouces chaque fois que possible pour une parenthèse hors du temps et du tumulte ordinaire, et, « en marchant », de penser et de rêver, de contempler et de comprendre, de se connaître mieux et de se reconnecter à l'essentiel : le bonheur de sentir battre en soi le pouls de la vie en ressentant la profondeur d'un paysage. Ce que certains, comme l'auteur et ceux qui savent prier Dieu, nomment une « grâce », et Sylvain Tesson dans « Avec les fées », le « merveilleux ».


Dans ses déambulations qui prennent le temps de se donner le temps, de faire un pas de côté pour « redécouvrir le sens de l'horizon », de s'écarter des contingences dont on finit par oublier qu'elles nous font courir comme des poulets sans tête, l'auteur a le goût de l'authenticité et de l'émerveillement, d'une « lenteur orchestrée qui fait durer le temps » et, dans un mouvement plutôt que dans l'atteinte d'une destination, vous replace face à vous-même et au simple bonheur d'exister, vous « lustrant l'âme et l'esprit » en laissant décanter pensées et sentiments. Et puis, le plaisir intellectuel et l'amour de la littérature n'étant jamais loin, marcher s'avère une excellente dynamo pour la réflexion et pour la tension créatrice. Comme à son habitude minutieusement documenté, Patrick Tudoret double la randonnée d'une promenade littéraire fort érudite et intéressante qui, de Sénèque, Dante et Pétrarque à Amin Maalouf, Nicolas Bouvier et même Raymond Devos, en passant par Balzac, Hugo, Proust et bien d'autres, dessine une philosophie de vie étayée par mille références toutes aussi marquantes les unes que les autres.


Erudit et admirablement écrit, un petit livre dense et revigorant, à conserver en toute complicité dans sa besace de randonnée, qu'elle soit pédestre ou simplement littéraire, comme une petite boussole philosophique.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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En marchant... Ce petit livre mérite qu'on le mâchouille, qu'on le malaxe, qu'on le triture, qu'on l'ingère, qu'on le danse, qu'on le trimballe, qu'on le médite, qu'on le digère, qu'on le contemple, qu'on le lise et le relise.

C'est une pépite d'intelligence liée à ce qui, depuis que l'humanité existe, nous met en route, nous permet de survivre, nous renouvelle, nous recycle, nous renforce, nous réinvente, nous connecte, nous libère, nous triture, nous nourrit, nous enrichit, nous donne du courage, nous enfante, nous enchante, nous rend libre.

Marcher est une évidence.
Pourtant, dans nos sociétés occidentales du "tout, tout de suite et toujours plus vite", nous renvoyons cet acte si essentiel aux confins de nos priorités.
Nous courons après le bonheur, cherchons des recettes dans diverses sagesses et expérimentations sensorielles, faisons confiance à moult gourous, coachs ou maîtres alors que la solution se trouve peut-être sous nos pieds.
Marcher est une rencontre.
Qu'on se mette en route pour une randonnée exigeante, pour un chemin de pèlerinage ou pour un trajet en ville, la rencontre avec nous-même est source créatrice. Lorsque les pieds marchent, la tête rêve, pense, se repose, invente, innove, questionne, s'apaise, propose, délie, s'émerveille, s'éclaire, affronte, s'adoucit, classe, crée, se branche à la Source.

Patrick Tudoret dans cet essai nous invite à revisiter l'histoire de l'Homme qui marche, à découvrir ses philosophes arpenteurs de tous temps, ses penseurs aux idées brillantes, ses romanciers à l'inspiration itinérante.
Les citations sont nombreuses, pertinentes et inspirantes.
Les in-citations à chausser nos baskets sont motivantes.

Ce livre est exigeant par son vocabulaire et sa densité.
Il mérite qu'on le médite, qu'on l'emmène en balade, qu'on lui fasse voir du pays et qu'on l'intègre à nos sagesses intérieures.

Une très belle découverte littéraire et philosophique.
Merci à Babelio par son opération Masse Critique et aux Editions Tallandier.
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De Patrick Tudoret, je n'avais lu que @L'homme qui fuyait le Nobel, roman qui m'avait paru mieux parler du chemin de Compostelle que les nombreux récits que j'avais lus jusqu'alors à ce sujet.
Je ne pouvais donc manquer ce rendez-vous de marcheurs qu'il nous a proposé en 2023. Disons le tout de suite, la promenade fut franchement agréable et si je l'ai faite dans un fauteuil, dans mon lit parfois, et assez peu en marchant, elle m'a motivé pour repartir sur les sentiers.
Le lecteur se trouve donc embarqué dans une conversation avec Patrick Tudoret. Bien sûr, on s'imagine marchant avec lui, et si l'ensemble tiens lieu du soliloque plus que de l'échange, ce n'est que lié au caractère virtuel (mais sans écran) de l'exercice, car ce qu'il nous dit résonne en nous ; commentaires comme questions viennent au fil des pages et j'aurais aimé nourrir l'échange. J'imagine d'ailleurs une promenade ponctuée de silence, tout en continuant à marcher cote à cote.
Patrick Tudoret est un homme cultivé. Enraciné, et enraciné profond. Il est donc d'un commerce agréable. La culture traduit l'ouverture d'esprit, l'enracinement permet de donner gravité et sens au propos. Petit bémol, et le seul, l'auteur aime les mots difficiles. J'aurais eu besoin parfois d'un dictionnaire, mais ces mots là, mots de philosophes, sont ils tous dans le dictionnaire? Et il n'est pas facile de marcher avec dictionnaire…
Le livre est bourré de pépites, et seul le temps qui me manque m'empêche de les recopier en citations. Retenons par exemple qu'à notre époque, les seuls luxes sont l'espace, le temps et le silence. Et surtout pas le dernier smartphone!
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Bilan d'une rencontre de l'écrivain en librairie.

Devant un public assis, livre déjà en main comme un bâton de marche, l'écrivain est debout et en ce samedi 25 mars à La Rochelle, dans cette librairie des Saisons qu'il connaît bien, il convie les lecteurs à « l'élévation » de la marche à pied, à cet exercice qui permet, à la façon du géant Antée de la mythologie, de puiser des forces dans la terre par le simple exercice d'y poser son pied puis de le lever…
Patrick Tudoret pratique cette activité depuis bien longtemps dans le sillage d'autres grands marcheurs auxquels il fait allusion dans son dernier ouvrage : « En marchant, petite rhétorique itinérante » qui vient à peine de paraître chez Tallandier. Partageant ses bottes de sept lieues avec une vingtaine de personnes installées aux premières loges de la maison de l'Ogre des livres, il sème des petits cailloux de références.
Pourquoi marcher ? La question est faussement naïve. Elle a le mérite de la plante… Elle chatouille la voute plantaire, elle ouvre la réflexion, elle déroule, elle oxygène… Marcher, c'est rentrer en soi. Marcher, c'est aller au-devant et au-dedans des lieux, aussi bien dans les grandes villes bourdonnantes qu'au coeur de la campagne, du désert ou de la forêt. Marcher dans le fracas de la cité, dans les grandes métropoles, dans « le vacarme du monde » qui effrayait Nabokov, à Shanghai ou à Hanoï où malgré son horreur de la foule, il se souvient avoir perçu comme « un murmure », une impression de sérénité absolue sous un inouï coucher de soleil sublimé par le cynique pinceau de la pollution. Marcher obstinément, à Los Angeles où, depuis l'époque de Kérouac et des hobos, le marcheur n'est déjà plus qu'un vagabond incapable de se payer la moindre voiture…
Avancer toujours tout droit. Se lancer des grands défis comme Sylvain Tesson, Nicolas Bouvier, ou plus modestement, comme « l'écrivain caboteur » qui marche au bord du Néant ou « au bord de l'infini », sans jamais tomber dans le vide et qui atteint les bords du Beuvron, pas loin de l'endroit où il habite quelque part dans le Vendômois… Pousser ses pas à La Rochelle où il vient souvent « trotter menu » avec une personne chère à son coeur. Entrer dans la forêt et voir autrement la nuit, quand les bêtes se réveillent. Marcher vers l'inutilité et « la liberté libre » chère à Rimbaud.
« Presqu'île ballottant sur ses bords… », Patrick Tudoret aime aussi les planches. Je l'avais rencontré au moment où il présentait, en compagnie de la comédienne Marie Lussignol, la pièce adaptée de son livre sur Juliette Drouet. Victor Hugo est une référence absolue, lui qui pendant son exil à Guernesey, accomplissait de manière rituelle, (à une époque où le marcheur ignorait tout du compteur de pas et de la montre connectée) son « mille passus ». du haut de ses falaises, il savait à quel point la tombe de Léopoldine était loin de lui. Mais marcher, comme le confie Patrick Tudoret, c'est aussi cheminer auprès de ceux qu'on a perdus et à qui notre mémoire offre comme « un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs ». C'est emprunter « dans l'or du soir » des chemins pas forcément noirs ; c'est se délester peu à peu des biens matériels qui nous engluent et des signes de cette société de consommation qui nous pèse dans les épaules et sur la nuque comme un mauvais sac à dos.
« Otez-tout que j'y vois », « ne gisons pas dans le caniveau mais regardons vers les étoiles » : Paul Valéry et Oscar Wilde se rejoignent dans le même avertissement. Lever le pied, c'est, au fil des jours, au fil des années, devenir un « sacré marcheur », quelqu'un qui, comme le Christ, n'a d'autre objectif que la sublimation par l'ascèse. Aller « sous le ciel Muse », sans esbroufe, sans équipement clinquant pour « faire le désert », ou « faire la Mongolie », mais en « bohémien », avec ce manteau de bure à travers lequel Hugo voyait des constellations ou avec un vieux paletot sur le dos et filer comme Rimbaud vers son « auberge à la Grande Ourse ».
Mais le corps est un satellite qui dévie parfois de sa course et il se peut bien qu'arthrose, lumbagos et ampoules diverses viennent contrarier les élans vers le ciel et court-circuiter quelques étoiles. Mais l'Idée fixe est là, pour relever l'animal blessé, pour redonner l'humus à la plante. Alors l'écrivain philosophe « met à la voile vers sa pâle étoile » et a recours à une image qu'il emprunte à Nietzsche : marcher, c'est assister à une lente métamorphose… Dans le désert, le dromadaire bâté de diverses marchandises inutiles parvient à se débarrasser de ces liens et à devenir un lion : auréolé de lumière et de parfums inconnus et troublants, il sent pousser autour de son front une crinière vigoureuse et magnétique. Puis ses sabots s'allègent, mélangent « le caniveau », le sable et le vent ; il devient un enfant, ivre et léger « comme un papillon de mai ».
Patrick Tudoret a le frisson, il se souvient de ses émerveillements devant certains paysages, le silence « térébrant » des plateaux D Auvergne, le murmure de la foule à Hanoï, le cliquetis des mâts la nuit dans le port de la Rochelle illuminée ; se retrouve petit garçon, sur les pas de Pagnol au Parc Borély où il venait quand il était « minot » et les clochettes des chèvres aux pieds du mont Garlaban.
L'heure a tourné, les chaises craquent.
Les lecteurs se lèvent, ils marchent vers le livre. Une signature, c'est un pas dans le sable, une orientation dans le ciel.
Ils rejoignent la rue, la trépidation urbaine, les stridences chères à Apollinaire. Ils ont des semelles de vent.

Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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J'ai tellement aimé "L'homme qui fuyait le Nobel" il y a quelques années, que je n'ai pas hésité à choisir le nouveau titre de l'auteur à l'occasion de la dernière opération Masse Critique. Et bien m'en a pris. Ce n'est pas un roman cette fois-ci, mais une réflexion sur ce que peut représenter la marche en général, dans le passé et aujourd'hui.

L'auteur s'appuie autant sur ses expériences personnelles que sur les écrits des philosophes, écrivains, compositeurs etc .. l'ayant pratiquée assidûment.

J'ai retrouvé l'érudition, la plume élégante qui m'avait tant plu et l'humour discret. L'auteur n'idéalise pas la marche, il prône au contraire la simplicité, nul besoin d'équipement coûteux ou de voyages lointains pour en profiter.

Il revient toutefois sur les paysages magnifiques qu'il a pu admirer lors de ses voyages et qui l'ont laissé ébloui. Il y a des pages superbes et poétiques sur le site d'Ankhor.

Mon exemplaire est hérissé de post-it, tant de passages m'ont donné envie d'y revenir tôt ou tard.

Vous l'avez compris c'est un vrai coup de coeur, destiné aussi bien aux marcheurs en fauteuil qu'à ceux qui se lancent sur les chemins. Chacun y trouvera une inspiration.

Je dois vous prévenir que la bibliographie finale, bien fournie, risque d'aggraver vos envies de lecture.

Merci à Masse Critique et aux Editions Tallandier

L'interview de Sonia Devillers (France Inter) ici
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
17 avril 2023
À la fois lecteur invétéré et grand marcheur, Patrick Tudoret publie un magnifique livre, gorgé de littérature, de philosophie, de paysages, de souvenirs mais aussi d’humour. Un récit qui donne des fourmis dans les jambes.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaCroix
14 avril 2023
Son nouveau livre, En Marchant : Petite rhétorique itinérante, est une ode érudite et intime à la marche, occasion de revenir à l’essentiel et de prendre son temps dans une société au rythme effréné.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
« Il était revenu de tout, sans doute pour n’y être jamais allé... », pourrait-on dire d’un être blasé. Rien de plus désastreux que cette banalisation qui, de fait, renvoie Homo sapiens à sa condition. Où que nous allions, ce ne sera jamais que nous-même que nous finirons par trouver… Marcher, c’est par essence dire, par la mise en mode ambulatoire, que l’on n’est pas blasé, qu’il y a toujours quelque chose qui nous attire, nous attend derrière telle colline toscane, telle crête alpine ou telle échancrure de la côte bretonne. Comme nous y exhorte Béatrice Commengé, il faut « voyager vers des noms magnifiques », des lieux magnifiques, des visages magnifiques, pour, justement, ne pas en revenir, se laisser capturer par eux, par ce que l’on pourrait appeler la grâce.
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Il y a chez les marcheurs les hauturiers, les caboteurs et les insulaires. Sylvain Tesson, Alexandra David-Néel, Jen-Louis Etienne, Bruce Chatwin ou Nicolas Bouvier, d’autres encore, me font en effet penser à des marcheurs hauturiers quand je serais, plus modestement, un caboteur opportuniste ou un modeste insulaire. Entendons-nous bien : le marcheur hauturier dont j’admire l’audace, comme celle des terre-neuvas et autres navires de grande pêche, part volontiers loin de son port d’attache, pousse sa quête du monde jusqu’à ses limites – le terme est éloquent - les plus extrêmes (...). Il est en quête – pour faire écho au mot fameux de Sainte-Beuve – d’un Kamtchatka intime, métaphysique, et en infère que la marche confine aux marches. Les caboteurs (…) sont, eux, des opportunistes. Ils ne décident pas forcément de prendre l’avion pour aller marcher à 15 000 kilomètres de chez eux dans un espace précis, mais saisissent toute opportunité. (…) Quant à ceux que j’appelle les insulaires, bien sûr, ils n’arpentent pas exclusivement les îles (…) mais ont une certaine aisance à se bâtir une île intérieure. A l’abri des nuisances, des agressions multiples du monde, ils peuvent éprouver du plaisir à marcher partout, au coin de la rue, y compris dans les lieux les moins avenants de la terre, forts qu’ils sont – don suprême – d’y instiller de la poésie.
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Il fut un temps où la vanité humaine se repaissait d’immobilité. Aujourd’hui elle s’étourdit dans la danse panique ou le catapultage aérien, dans le voyage, qui n’en est d’ailleurs plus un quand on se contente d’une ellipse dans le ciel au lieu d’aligner, une à une, les bornes milliaires du « dépaysement », au sens le plus fort du mot. Ce n’est que céder à l’évidence que de constater la disparition du voyage. Voilà déjà longtemps que cette ellipse que permet l’avion – souvent salutaire, soyons justes – a sacrifié le voyage au profit du séjour, du stationnement tarifé. (…) Sur l’ellipse du voyage, pourtant moins criante en son temps, Rousseau avait déjà ce verdict : « Quand on ne veut qu’arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. » (…) Dans ce même esprit, comme le déplore Le Breton, même s’il est une belle invention, le GPS (sauf bien sûr en cas de danger ou d’égarement sans remède) « est contraire à la philosophie de la marche. Il transforme le chemin en parcours. Il le subordonne au but et le dissout pour le transformer en pur passage indifférent. »
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Les trois seuls vrais luxes en ce monde, où superflu et vanité pullulent, sont le temps, l'espace et le silence. Le reste n'est que fumées.
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La marche est, bien sûr, l’art de la tangente, de l’évitement, de cette distance que l’on met entre le monde – du moins ce qu’il y a de moins reluisant en lui – et soi. J’aime, à échéance régulière (pas toujours parce que je suis gourmand…), pratiquer une certaine ascèse, cet éloignement de soi et de ces « besoins » pas si nécessaires au fond. Marcher, c’est aussi se mettre à l’écart de soi, faire ce fameux pas de côté, cesser de tourner en boucle autour de son ego, sortir des gonds d’un narcissisme infantile, ne pas s’appesantir sur son petit sort, écoeurant de banalité quand tant croient y voir une apothéose. Marcher, c’est préférer les lointains nébuleux aux premiers plans trop nets, la perspective atmosphérique des peintres de la Renaissance, les sfumatos de Léonard ou de Raphaël, au motif principal qui s’offre trop facilement et jusqu’à l’écoeurement.
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Videos de Patrick Tudoret (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Tudoret
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/patrick-tudoret-en-marchant-53762.html
Voilà un livre qui fait un bien fou, un livre qui prend le temps, qui nous invite à l'introspection et nous invite surtout à marcher pour nous approcher de ce que nous sommes au plus profond de nous. « En marche », c'est le nouveau titre de Patrick Tudoret.
Il y eut le politologue, il y eut le chef d'entreprise, l'homme de media et puis il y a l'écrivain, l'écrivain polyformes qui s'exprime aussi bien dans l'essai que dans le roman ou la dramaturgie avec plusieurs pièces à son actifs.
Son 1er titre, « Impasse du Capricorne » sort en 1992 aux éditions de la Table ronde. D'autres titres suivront jusqu'en 2015 avec « L'homme qui fuyait le Nobl » paru chez Grasset qui lui permet d'atteindre un public plus large. A travers cet écrivain sélectionné pour recevoir le prestigieux prix et qui préfère partir sur les chemins pour s'en échapper, Patrick Tudoret nous racontait aussi une bouleversante histoire d'amour, de deuil et de résilience. Ce livre reste une référence, le genre de livre qu'on garde précieusement dans sa bibliothèque pour les bienfaits qu'il apporte mais que l'on a aussi plaisir à partager pour ses enseignements. Dans le même registre, mais cette fois-ci sous la forme de l'essai, Patrick Tudoret nous avait aussi séduits avec son « Petit traité de bénévolence » dans lequel il nous rappelait l'importance de l'ouverture aux autres.
On l'aura compris, dans notre monde d'urgence, de violence, de repli sur soi, Patrick Tudoret nous apporte par son écriture une salvatrice bouffée d'air frais.
Il le prouve cette fois-ci encore avec son nouveau livre « En marchant » paru chez Tallandier. A travers son expérience personnelle mais aussi en convoquant d'autres écrivains, il nous raconte l'importance de ces quelques pas qui deviennent des kilomètres, l'art de la marche qui nous permet de nous recentrer sur nous-mêmes, de revenir à l'essentiel tout en restant attentif à la rencontre et à l'inattendu.
Porté par une écriture douce, poétique, riante aussi, ce livre qui mêle étroitement pérégrinations pédestres, vagabondage philosophique et littéraire, souvenirs personnels et interrogations sur le sens de l'existence fait un bien fou. Que vous soyez vous-même adepte de la marche ou que vous vous disiez « un jour je m'y mettrai », emparez-vous de ce joli livre qui est avant tout un acte de vie et aussi un acte de foi.
« En marchant » de Patrick Tudoret, est publié chez Tallandier
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