Même si je persiste à trouver cette partie plus faible, je ne peux que saluer le travail d'auteur de
Naoki Urasawa et surtout de chroniqueur d'un monde sur le déclin qui continue à se battre.
J'ai eu le sentiment tout au long de ce tome, qu'après nous avoir présenter le monde à l'intérieur des murs et la résistance multi-facette qui s'y organise, l'auteur s'est plu à nous présenter le monde de l'extérieur, comme dans toute bonne dystopie. Il maîtrise cela à la perfection, utilisant à nouveau un procédé qu'on lui connaît bien, celui d'utiliser des petites gens pour nous amener vers les figures importantes de l'histoire. Cette fois, il reprend un duo de frère et soeur rappelant beaucoup celui formé par Kenji et Kiriko, nous préparant à cette idée. C'est donc entre nostalgie du passé, revisite de celui-ci à l'aune du présent qu'Ami a imaginé et rébellion pour un futur meilleur que se retrouve tiraillé le lecteur.
Je suis partagée en ce qui concerne la rébellion imaginée par l'auteur. Je trouve aussi caricatural ce qu'il a fait de Kanna et du prête de Kabukicho. Après attention, ça ne manque pas de logique mais j'aurais aimé peut-être plus de surprise, de twist ou de profondeur. Là, c'est un peu lisse. du coup, je me suis plus intéressée à ce qui se passe à l'extérieur. L'auteur prend le temps de repartir en arrière en se calant dans les pas d'Otcho pour découvrir les premiers temps après que le virus et son vaccin aient été lâchés. En mode survival, le récit est très pertinent car révélant bien la noirceur et le désespoir de l'âme humaine. Cela prépare d'autant ce qui arrive ensuite et qu'on voyait venir : le retour d'un certain personnage.
J'ai beaucoup aimé la façon dont la musique irrigue peu à peu le récit. Celle-ci est présente depuis le début, parfois bien mise en avant comme au début, parfois plus en sourdine comme au milieu. Elle revient en force ici et prend tout son sens. L'auteur nous la présente comme un vecteur d'espoir, un vecteur d'affirmation de son indépendance et sa liberté, mais aussi un vecteur d'information et d'appel à la rébellion. C'est top !
Avec ce nouveau tome de présentation – transition,
Urasawa nous présente un nouveau monde dystopique fragmenté et totalitaire qui fait froid dans le dos, où un homme tout puissant a fait des ravages, où la population est sous cloche ou rejetée, où un virus et son vaccin font des ravages sur les liens entre les gens. C'est puissant et pertinent et le fait que la musique soit appelée à être l'un des derniers remparts est une idée lumineuse qui me plaît beaucoup. Alors je pardonne les maladresses que j'aperçois aussi et qui me chagrine devant de si belles idées.
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