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Philippe Honoré (Illustrateur)Michaël Lainé (Éditeur scientifique)
EAN : 9782869597761
116 pages
Arléa (10/05/2007)
4.05/5   19 notes
Résumé :
La prose à la fois précise et bon enfant d’Alexandre Vialatte, son intérêt pour tout ce qui respire, marche, nage ou vole, ses passions d’entomologiste et son amour de la zoologie, et surtout les nouvelles « grandes et magnifiques » qu’il ne cesse de nous donner de l’homme « depuis la plus haute antiquité », tout concourait à la réunion de ces textes, pour la plupart issus du journal auvergnat La Montagne.

Quant aux illustrations d’Honoré, qui allient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bestiaire, ou un florilège autour du thème des animaux, mais pas uniquement nos "frères inférieurs", puisqu'on trouve aussi dans ces pages : le russe, l'Homme, la Femme !

Des textes parfois très courts, extraits des célèbres (?) "Chroniques" qu'a tellement vantées Desproges (un homme de goût)

Pour le lecteur assidu de Vialatte (un autre genre d'oiseau rare, je le crains) ce livre n'est qu'une confirmation du talent de l'auvergnat amateur de proverbes bantous.

Pour les autres, une belle occasion de découvrir une fabuleuse plume !
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Je ne connaissais pas Alexandre Vialatte avant de lire ce Bestiaire qui m'a été offert. J'ai découvert, donc, un chroniqueur inventif, drôle et décalé, et j'ai pris plaisir à lire ces courts textes joliment illustrés de gravures d'Honoré, tout comme le bestiaire d'Apollinaire avait été illustré des gravures de Raoul Dufy.
Certains textes m'ont donc bien fait sourire par leur côté absurde, d'autres m'ont laissée indifférente mais s'en n'en reste pas moins une découverte sympa. Pour avoir une petite idée du style, je vous conseille les citations.
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Comme Jean Rolin a obtenu le prix Vialatte pour le traquet kurde, l'idée de lire Vialatte s'est ré imprimée dans ma tête, et plutôt que de me lancer dans ses chroniques complètes parues dans La Montagne (deux tomes épais dans la collection Bouquins), j'ai choisi cet opuscule reprenant des textes présentant (à la Vialatte, évidemment) des animaux.

Je préviens. Humour pince sans rire, servi par une écriture tirée au cordeau, ça peut laisser sur le flanc. Mais à petite dose (j'avoue), j'aime beaucoup.

Les illustrations sont superbes, non dénuées d'humour elles aussi. Honoré, quel talent! (cruellement stoppé le 7 janvier 2015)

LOUP : Sans le loup pas de froid de loup, sans froid de loup pas d'hiver.

CHAT : Les chats sont de sales bestioles qui lacèrent les fauteuils et font pipi au milieu des salons, après quoi ils vont s'établir sur les genoux d'une dame respectable, une présidente de confrérie, une grand-mère de parents d'élèves, une lauréate de jeux floraux infiniment maigre et savante.(...) Il se compose, assure un écolier, de deux pattes de devant, de deux pattes de derrière et deux pattes de chaque côté.

CHIEN DE TRAINEAU : Moins carnivore que le chat et le digitigrade vermiforme, il se contente pour sa nourriture de harengs frais qu'on lui lance de très loin à cause de sa férocité et qu'on pêche dans des criques grandioses à la lueur des aurores boréales en creusant des trous dans la glace avec des poignards eskimos.

AUVERGNAT : Ce qui caractérise l'Auvergne, c'est qu'elle est remplie d'Auvergnats : presque autant que Paris. Ils ont de bonnes joues rouges, fruit d'une saine nourriture, des yeux qui brillent, la chair entrelardée et des dents blanches de trois espèces : les incisives qui tranchent le saucisson, les canines qui le percent, les molaires qui le broient. Quand le saucisson les voit arriver, il se déclare vaincu d'avance.

Quant à l'Auvergnat de race très pure, la zoologie nous fait voir que, sous un gilet de laine marron, qui se boutonne et qui a quatre poches, il porte un pullover couleur aubergine sous lequel il a mis un chandail qui dissimule quelques menus lainages superposés sur l'épaisse chemise qui recouvre son tricot de peau.

FEMME : La femme remonte à la plus haute antiquité. Elle est coiffée d'un haut chignon. C'est elle qui reçoit le facteur, qui reprise les chaussettes et fait le catéchisme aux enfants.

La femme se compose essentiellement d'un chignon et d'un sac à main. C'est par le sac à main qu'elle se distingue de l'homme. Il contient de tout, plus un bas de rechange, des ballerines pour conduire, un parapluie Tom Pouce, le noir, le rouge , le vert et la poudre compacte, une petite lampe pour fouiller dans le sac, des choses qui brillent parce qu'elles sont dorées, un capuchon en plastique transparent, et la lettre qu'on cherchait partout depuis trois semaines. Il y a aussi, sous un mouchoir, une grosse paire de souliers de montagne. On ne s'expliquerait pas autrement la dimension des sacs à main.

PIEUVRE : On sait généralement que la pieuvre est une espèce de monstre mou de cinquante mètres d'envergure, inventé par Victor Hugo pour compliquer la vie des îles anglo-normandes. Il accule le pêcheur dans une grotte sous-marine, lui barre la porte et l'enveloppe de lui-même comme d'un manteau gluant dont on ne peut se dépêtrer, étrangle le malheureux de ses bras, la suce de ses ventouses, et on ne peut s'en tirer qu'en lui crevant les yeux avec une fourchette à dessert.(...) La pieuvre est l'enfant naturel du foie de veau, de Fantômas et du chat à neuf queues.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Parce que sans Vialatte, pas de Desproges... à la fois très drôle et terriblement bien écrit.
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Ces petits textes sont très drôles, parfois absurdes.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
CHAT
Les chats sont de sales bestioles qui lacèrent les fauteuils et font pipi au milieu des salons, après quoi ils vont s'établir sur les genoux d'une dame respectable, une présidente de confrérie, une grand-mère de parents d'élèves, une lauréate de jeux floraux infiniment maigre et savante.
Tel est l'avis de plusieurs personnes autorisées. Ce sont des choses qu'on ne permettrait pas à un vieux général en retraite tout couvert de décorations, ou au premier vicaire d'une paroisse distinguée. a un igame, à un banquier utile, à un diplomate en fonction.
Et que font les dames ? Elles disent : "minou, minou, minou."
On voit par là combien le mal est profond.
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Il y a trois sortes de femmes, disait Apollinaire : les em...bêtantes, les embêteuses et les embêteresses ; la Grammaire est une embêteresse.
Elle distille l'ennui distingué.
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L’éléphant se compose en gros d’une trompe, qui lui sert à se doucher, d’ivoire, dont on fait des statuettes, et de quatre pieds, dont on tire des porte-parapluie. Dieu l’a fait gris, dit Bernardin de Saint-Pierre, pour qu’on ne le confonde pas avec la fraise des bois.
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«Que serait l'homme sans le kangourou? Sans le kangourou, l'homme n’aurait jamais su qu'il ne possède pas de poche marsupiale. Le kangourou et le jardinier sont seuls à se distinguer par une poche marsupiale.»
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L'Homme

L'homme vient du singe, dit-on, et va au cimetière.

In "L'homme d'aujourd'hui" .
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Videos de Alexandre Vialatte (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Vialatte
Emmanuelle Bayamack-Tam et son invité, Frédéric Boyer.
À l'occasion d'une grande journée dominicale qui célèbre à La Criée les 40 ans des éditions P.O.L, Oh les beaux jours ! a convié l'un des grands noms de ce catalogue, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aussi des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, et dont l'oeuvre, dense et d'une folle liberté, échappe à toute tentative de classification. Récemment couronnée par le prix Médicis pour La Treizième Heure, l'écrivaine reviendra sur les thèmes récurrents de ses romans : la métamorphose, qui parcourt son oeuvre, mais aussi le rapport au corps – notamment lorsqu'il se transforme à l'adolescence –, la famille et le nécessaire requestionnement du rôle qu'on lui alloue dans nos sociétés, la religion et l'appartenance à une communauté, la question du genre et des identités multiples…
L'entretien explorera également le style Bayamack-Tam, sa capacité à mêler les voix en explorant les genres littéraires (poésie, récit, chanson…) jusqu'à les renouveler, son art singulier et assumé de laisser infuser dans ses romans toutes les lectures qui l'ont «enfantée» en littérature. La conversation portera également sur une pièce de théâtre en cours d'écriture, dont nous sommes allés filmer les répétitions, et sur son goût pour le cinéma, en particulier pour les films de Pedro Almodóvar. Il sera aussi question du roman graphique qu'elle a écrit avec Jean-Marc Pontier, et bien sûr de Marseille, ville de ses origines présente dans nombre de ses romans, avec une interview exclusive d'une patronne de bar bien connue des Marseillais…
À ses côtés, pour évoquer la richesse de son travail et sa double identité littéraire, son éditeur, Frédéric Boyer, apportera un éclairage sur cette oeuvre sans pareille.

À lire (bibliographie sélective) — Emmanuelle Bayamack-Tam, « La Treizième Heure », P.O.L., 2022 (prix Médicis 2022). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie », P.O.L, 2018 (prix du Livre Inter 2019). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Je viens », P.O.L, 2015. — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Si tout n'a pas péri avec mon innocence », P.O.L, 2013 (Prix Alexandre-Vialatte). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Une fille du feu », P.O.L, 2008. — Rebecca Lighieri, « Il est des hommes qui se perdront toujours », P.O.L, 2020. — Rebecca Lighieri, « Les Garçons de l'été », P.O.L, 2017. — Rebecca Lighieri, « Husbands », P.O.L, 2013. — Rebecca Lihieri et Jean-Marc Pontier, « Que dire ? », Les Enfants Rouges, 2019.
Un grand entretien animé par Chloë Cambreling et enregistré en public le 28 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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