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EAN : 9782818500606
192 pages
Fayard (09/11/2011)
3.88/5   12 notes
Résumé :
Un couple qui transporte pierre par pierre la demeure qu'il vient d'acquérir pour la reconstruire en un autre endroit, une fille qui démolit de ses mains la maison de sa mère, un homme qui consacre sa vie à se construire un donjon, une femme qui ne parvient jamais à se trouver une maison...
" À travers ces histoires d'hommes et de femmes aux prises avec leur maison, le lecteur peut saisir, comme sans doute il peut le faire à partir de sa propre expérience, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
François Vigouroux est romancier et psychanalyste. Il raconte ici 15 surprenantes histoires de maisons: la maison qui brûle, la maison des soeurs qui se battent, l'hôpital bunker, la maison donjon…
Mais toutes ces histoires ont une chute identique: leur secret tient dans l'enfance du propriétaire dont elle est l'exact reflet. Maison ostentatoire qui affiche la réussite mais qui restera un chantier permanent faute d'avoir reçu autrefois un regard approbateur. Maison inhabitée pour ne pas déroger aux injonctions maternelles. Maison impossible à reconstruire à l'image d'une enfance saccagée…
Réduites à un résumé lapidaire, ces histoires peuvent paraître ridiculement simplistes. Mais l'écriture de Vigouroux les magnifie et les transforme en contes cruels sur le modèle avoué de « La maison Usher » dont la chute a été contée par Edgar Poe.
J'ai pourtant regretté que ces histoires, à de rares exceptions, soient centrées sur un unique propriétaire. D'autant plus qu'il s'agit toujours d'une maison, jamais d'un F2 ou d'un studio, et qu'une maison est le plus souvent le projet d'un couple. J'aurais aimé lire un récit plus complexe où se seraient entrechoqués deux désirs de réparation difficilement compatibles.
Il est vrai que, pour Vigouroux, s'il y a divergence il y a vie. Il termine ainsi le récit d'une lente dislocation familiale qui voit des frères et soeurs quitter un à un le giron familial : «Naturellement ils regrettaient le passé et se plaignaient de ce que la maison fût morte, sans comprendre que c'était au contraire une maison vivante: on pouvait la quitter.»
Impossible, donc, de lire ce court recueil sans se sentir concerné et même remué. Quitte à entreprendre un nouveau confinement, autant faire connaissance avec l'enfant que nous fûmes et que nous squattons en toute inconscience.
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Je le dis d'emblée, j'ai beaucoup aimé ce livre. D'abord parce que j'ai toujours personnellement eu un attachement particulier avec la maison, avec mes maisons... pour moi tout s'enracine là et tout nous ramène là...
Maison territoire, maison refuge, niche, rempart, terrier, ….maison en paille, en bois, en pierre des trois petits cochons...
Amour, espoir, attachement, souvenir y sont cristallisés :  « mon chez moi », « mon nid », « la porte de ma maison est grande ouverte » ...
Maison reposante, ressourçante, étouffante, protectrice, maison prison, ...
Maison mise en scène, maison de rêve, maison qui vous ressemble, …
La maison fait partie de notre squelette, la quitter est toujours un deuil d'une part de soi, un renoncement, en intégrer une nouvelle toujours un espoir, un à-venir....
Ses pièces sont nos espaces, nos labyrinthes, les lieux de nos peurs et de nos joies, ...maison creuset de notre histoire présente et future.... jusqu'à notre "dernière demeure"...
Ses coins et recoins ont toujours peuplé mes rêves... maisons, vous êtes nos demeures intérieures....
La maison nous hante toujours, peur d'en être exclue, bonheurs à jamais enfuis, espoirs et désespoirs.
Avoir un toit !
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Ce livre est une clé de libération intérieure pour ceux qui souffrent inconsciemment du passé, du mal qu'on nous a fait... il s'est passé dans ma maison d'enfance de la maltraitance, de l'inceste, et adulte j'ai déménagé des tonnes de fois car je ne me sentais bien nulle part, j'ai commencé à faire des rêves de ma maison d'enfance où je me sentais prisonnière et j'appelais à l'aide, j'ai alors compris que mon âme m'indiquait qu'il fallait que je déménage de cette famille, de leur méchanceté, j'ai coupé les ponts avec mes parents, et depuis que j'ai quitté "la maison des méchants" je vais beaucoup mieux dans ma vie et je ne ressens plus le besoin de fuir à l'autre bout du monde... MERCI François Vigouroux pour cette aide précieuse
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Qu'est-ce que notre habitat, notre refuge dit de nous ?
Ce petit livre nous montre comment le lien à une maison peut nous révéler à nous-mêmes. Elle est notre enracinement vers le futur.
Le lecteur peut s'identifier à une situation et comment on fait d'une maison un lieu de vie, voire un foyer, ou même un lieu de tourments.
Et que nous révèle-t-elle de nous-mêmes ?
Chaque histoire est décortiquée aux ciseaux, aux aiguilles... transcendée... agitée jusqu'à la pulpe, la substantifique moelle.
"Car toute la vie d'Alexandra est une maladie de l'espace. Une maladie de la maison absente. Pays, ventre maternel, chambre d'enfant et de jeune fille, demeure de femme, maison de vacances, tous ces ces espaces sont pour elles des blessures. Et c'est naturellement, la maladie de toute la famille qu'elle tente de guérir "...
Mais sinon @pluriel pourquoi cette typographie ??? Que ça fait souffrir les yeux !
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Lecture parallèle à la construction de notre propre maison. C'est frissonnant, surprenant, beau et étrange à la fois.
Je recommande.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les troubles sentiments qui surgissent - on ne veut pas trop savoir pourquoi - dans la vie quotidienne sont comme exaspérés dès qu’il est question de la maison. On découvre alors les écheveaux de passions qui s’enroulent autour d’elle. On voit les enfants se disputer avec acharnement des biens qui ne sont que des symboles. Car l’enjeu est toujours le même : à travers les histoires de maison, à travers ces histoires de territoires, de frontières, de peau, il n’est question que de l’amour et de son manque.
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On croit avoir la maison pour soi. On en franchit le seuil en disant: c'est à moi. C'est un moment de grâce où l'on croirait enfin frôler quelque réconciliation intime. C'est le moment où nous ne sommes plus nous-mêmes et pas encore ce que nous deviendrons. C'est toujours celui où il faut commencer à perdre. Chacun de nous est comme cet homme. Cette folie ne nous est pas étrangère. Elle dit notre besoin d'amour. Un besoin d'amour à perdre la raison. Si les hommes construisent des tours et des temples, c'est aussi pour ne pas devenir fous.(p.87)
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Car la construction de la maison et nos rapports avec elle n'obéissent pas seulement à un besoin régressif de protection mais aussi à cette loi de symbolisation croissante qui semble caractériser le phénomène humain. La maison s'enracine dans la terre mère et elle en est en même temps un exhaussement. Elle exerce dans notre vie une fonction symbolique majeure. Et nous-mêmes qui cherchons dans la maison quelque paradis perdu, nous sommes malgré nous contraints d'y appeler un Eden à venir. (p.76)
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Ce serait donc pour se protéger de la peur, pour se séparer du magma des origines, que l'homme invente des techniques et se construit des maisons. Il s'y abrite sans doute. Mais elles lui servent d'abord à fixer les limites symboliques de l'espace où il vit. (p.69)
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Il y eut ensuite à mettre un plancher et des fenêtres. Et enfin une porte. C'était l'acte fondateur par lequel on instaure la limite et donc l'existence. Ce fut pour eux un moment important. Ils purent tirer un verrou, fermer sur eux la porte et ils passèrent leur première nuit au Château de Ferrières" (p.83)
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