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EAN : 9782848659220
213 pages
Sarbacane (02/11/2016)
3.65/5   192 notes
Résumé :
Vendredi, 13 novembre 2015. B. était à la terrasse d'un café, quand les terroristes ont tiré. Son frère est mort, lui s'en sort indemne.

Il quitte l'hôpital au matin, monte dans le métro. Son regard croise celui d'un passager.

Il reconnaît le visage de l'un des tueurs et décide de le suivre.

Ce livre est un témoignage fabuleux du point de vue du lecteur malgré son thème difficile à aborder car ce livre raconte le témoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (120) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 192 notes
Ce livre parle de l'histoire de Benjamin, qui le soir des attentats du 13 novembre est en terrasse avec son frère Pierre. Benjamin s'en sort indemne mais son frère lui, décède. Benjamin le matin dans le métro reconnaît l'un des 5 terroristes. Sans donner de nouvelles, il se lance dans un une course poursuite contre l'assassin, le suit jusqu'au domicile de la soeur du terroriste, rentre dans l'appartement et arrive à se
saisir de son arme. Alors commence une prise d'otage inconnue de tous.
Ce livre est un roman basé sur des faits réels, les attentats du 13 novembre 2015 qui sont les attentats les plus meurtrier commis sur le sol français (causant 130 morts). Le livre est un roman déformant un peu la réalité et qui parle de la vengeance d'un homme contre un des tueurs de son frère. Ce roman a été écrit par un romancier français, Vincent Villeminot. Il est spécialisé dans la littérature jeunesse et jeune adulte.
J'ai bien aimé ce livre car il parle d'un sujet d'actualité que j'ai vécu et donc dans lequel je sais des choses. Ce que j'ai également apprécié est le fait que l'auteur ne s'arrête pas sur un seul cas précis mais sur plusieurs cas, et nous montre que cela ne touche pas que les familles des morts et des blessés mais toute la France. Certaines scènes sont un peu choquantes mais s'intègrent bien dans le contexte de l'histoire.
J'apprécie également le fait de mêler la fiction avec les faits réels (par exemple la probabilité qu'il tombe sur un des tueurs dans le métro). Je pense que ce livre est vraiment fait pour les jeunes adultes malgré quelques scènes choquantes, ce roman
nous apprend également à juger la famille d'un terrroriste, on voit la soeur du terroriste qui n'est pas fière de son frère et se range progressivement du côté de B. Je conseille de lire ce livre car il est vraiment interessant et montre un fait réel sur un
autre angle avec une aventure et la vengeance d'un homme contre un des terroristes.
Lucas
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Ce livre raconte la vie d’un jeune homme du nom de Benjamin qui, avec son frère Pierre, va boire un café au C (comme il l’appelle dans le livre) pour l’anniversaire de Benjamin.
Mais malheureusement un terrible attentat a lieu et beaucoup de personnes meurent.
Benjamin, touché au bras, part à l’hôpital pour se faire soigner. En sortant, il prend le métro pour rentrer chez lui et il lui semble apercevoir le conducteur de la voiture des Terroristes. Il décide alors de le suivre pour en avoir le cœur net.
Il part tout en le suivant dans le train en partance pour Lille. Et le suit jusqu’à chez lui. Il voit alors le présumé terroriste rentrer dans un immeuble. Puis en attendant au café d’en face, la sœur de ce dernier sort de l’immeuble et lorsqu’elle sort du magasin, il la prend et lui ordonne de le ramener à son frère. Elle le ramène dans l’appartement et réussit à maîtriser le terroriste.
Il lui fait alors des choses horribles pour obtenir le nom des ses complices et aussi pour obtenir vengeance (vous saurez de qui il veut se venger en lisant le livre).
Mais pendant toute cette histoire il y a des flashbacks et cela montre le point de vu d’une autre personne qui a subit directement ou indirectement l’attentat.
Il oublie peu à peu sa petite amie et tombe amoureux d’une personne à laquelle on ne penserait jamais.
J’ai beaucoup aimé ce livre car c’est tout à fait mon style. Mais de plus, l’histoire en elle-même m’a beaucoup plus.
Il y a énormément de suspense et de frisson. Ce livre ne m’a absolument pas laissé sur ma faim, il m’a totalement comblé. J’ai très vite accroché car on peut voir ce que ça fait de perdre un ami ou un proche dans ce genre de situation.
Pour ce qui ont soif de suspense, d’actions et frisson, ce livre et fait pour vous. Mais pour les plus sensibles je ne vous le conseille pas trop, car l’auteur évoque des sujets de société actuels (racisme, intolérance) et cela peut parfois être violent (vulgarité).
Robin

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« Samedi 14 novembre » est un roman très touchant racontant ainsi l’histoire d’un homme ayant survécu dans l’attentat de Paris, mais malheureusement ce n’est pas le cas de son frère, qui lui, est bel et bien mort. Le lendemain, toujours sous le choc, celui-ci prend le train et le reconnaît : l’assassin de son frère. Alors sans ayant la moindre idée de ce qu’il va faire, ni comment il se vengera, Benjamin, en étant prudent, prend la décision de le suivre. Entre sueurs froides, angoisse, violence, suspens, vengeance, retournement de situation et remise en question, Benjamin va devoir réfléchir et faire face à sa haine pour ne pas disjoncter et devenir comme eux.
Mon avis sur ce roman est toutefois positif car l’auteur a réussi à faire en sorte d’introduire du suspens de manière à ce qu’on ait toujours envie de lire plus pour connaître la suite, et a permis qu’on ne s’ennuie jamais lors de la lecture. Néanmoins, le roman reste très violent, le vocabulaire employé est approprié pour le contexte mais est quelques fois choquant. Mais au moins cela m’a permis de ressentir la colère et l’état d’esprit dans lequel sont les personnes qui perdent un proche pour une raison semblable. Cependant, je pense qu’il faut l’avoir vécu pour comprendre la douleur que ça inflige. Le personnage de Benjamin est bien décrit : lorsqu’on perd quelqu’un, on ne voit plus rien autour, on veut juste se venger alors on fonce sans réfléchir, on s’enflamme, on est prêt à tout, quitte à devenir quelqu’un de mauvais, puisque désormais, nous n’avons plus rien à perdre.
Le passage que j’ai préféré est celui de la fin, lorsque la prise de conscience s’est enfin faite par Benjamin. « Et ce matin-là, dimanche 15 novembre, sur cette plage, vers l’heure du déjeuner, je crois qu’ils n’auront pas peur. »

Lisa Mis.

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Une histoire réaliste et surréaliste

Dans cet ouvrage, Vincent Villeminot nous plonge dans la France bouleversée par les attentats du 13 novembre 2015. Il nous raconte plus particulièrement le ressenti de B., rescapé de la tuerie. Cette soirée-là, il était assis sur une des terrasses visées par les kalachnikovs des terroristes, avec son frère, Pierre. Pierre est mort. Après une nuit passée dans les couloirs agités de l’hôpital, il choisit de ne prévenir personne et rentre chez lui. Dans le métro, il aperçoit un des hommes présents dans la voiture des tueurs de la veille. Sans idée précise, il décide de le suivre et se retrouve dans l’appartement de la sœur de l’ennemi…
En empruntant ce livre, je ne m’attendais pas du tout à cette histoire. Je pensais qu’elle serait plus réaliste compte tenu du contexte malheureusement réel : les attentats. En outre, la confiance qui s’installe entre B. et la sœur de l’ennemi me paraissait surréaliste. Cependant l’idée de l’histoire est intéressante et pleine d’espoir. J’ai beaucoup aimé le débat qui s’installe entre Benjamin et la sœur de l’ennemi sur l’origine de tous ces morts. La fin du livre est originale et positive malgré la tragédie. Ce livre nous amène à réfléchir au sujet des attentats et à trouver des solutions à cela.
Malgré le surréalisme, l’histoire porte beaucoup de réalisme. Vincent Villeminot parvient à nous mettre à la place des nombreuses personnes ayant vécu cette horreur et ayant perdu un proche. Le vocabulaire est certes dur, choquant et agressif, mais permet de justifier l’horreur et les sentiments de Benjamin qui a perdu son frère unique dans cette tuerie. La parenthèse au sujet de la politique m’a également séduite. Les mots sont justes à mon sens.
Je recommande ce livre aux lecteurs aimant la tragédie et les frissons mais aussi à ceux qui suivent l’actualité et cherchent des solutions au terrorisme islamiste.
Je lui donne la note de 3,5/5 !

Auriane
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Samedi 14 novembre nous raconte l'histoire de B. (Benjamin) qui, le soir du 13 novembre 2015, pour fêter son anniversaire, se retrouve à la terrasse d'un café avec son frère, Pierre. Cette terrasse fut visée par ce terrible attentat, Pierre y laissa la vie. Benjamin, qui fut touché au bras, passa la nuit à l'hôpital. Le lendemain, en prenant le métro pour rentrer chez lui, il reconnaît l'un des terroristes qui se trouvait dans la voiture des assaillants, la veille au soir. Ne sachant pas comment réagir, il décide de le suivre. Comment réagir face à l'homme qui a ôté la vie de son frère ?
Benjamin va donc vouloir connaître les noms des terroristes, et se venger. Ce livre est pleins de rebondissements, de suspens, et d'actions.

L'auteur est Vincent Villeminot, un auteur français. L'éditeur est Sarbacane, et le livre est paru fin 2016.

J'ai beaucoup apprecié le livre. J'ai aimé le fait que le sujet principal de l'histoire soit le terrorisme en général, et plus particulièrement les attentats de Paris. L'auteur nous raconte une dure histoire qui débute à cause du terrorisme, qui existe malheureusement pour de vrai. Le personnage de Benjamin m'a troublée, il a perdu son frère, et il en devient presque fou. Je pense que pour réellement comprendre le livre, il faut avoir vécu des faits similaires. L'histoire reflète très bien cette douleur. Puis il y a le vocabulaire, qui est assez vulgaire, dur voire choquant. Mais je pense que pour marquer les esprits et faire prendre conscience de cette horreur, il est justifié. Il y a également du suspens et beaucoup d'actions. La proximité de certains personnages qui n'étaient pas « censés bien s'entendre » est aussi remarquable. Cela nous apprend qu'il ne faut pas avoir des préjugés avant de connaître la personne, ou de le juger par rapport aux actions de quelqu'un d'autre. Enfin, je conseille ce livre à tous ceux qu'intéressent le sujet, malgré le vocabulaire qui pourrait choquer certains. Je lui donne la note de 4/5 !

Mots-clés : attentat, vengeance, famille

Juliette
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Cette histoire se passe le lendemain des attentas tragique du 13 novembre. Le personnage principale s'appelle B. il était sur une terrasse avec son frère lorsque ce dernier se fait tiré dessus. En montant sur une trame de métro, B. aperçut l'un des terroristes qui a participé a la tuerie de son frère. Une course poursuite commença entre Benjamin et le terroriste, il le suivit sans le perdre de vue jusqu'au moment où son ravisseur entra dans le domicile de la sœur du terroriste . Benjamin qu réussit à s'introduire dans l'appartement se para d'une arme puis une prise d'otage commença.

L'auteur de ce livre est Vincent Villemot né en 1972, Vincent Villeminot est diplômé de sciences politiques . Il étudie également au Centre de Formation des Journalistes (CFJ) . À l'âge 22 ans il part en Égypte avec son épouse où il participe à la création d'une université d'enseignement du journalisme français. Après avoir collaboré à plusieurs publications, dont le journal d'insertion La Rue, il se tourne vers l'écriture romanesque : il est désormais auteur à temps plein, pour les adultes comme les plus jeunes. Il compte à son actif une trentaine d'ouvrages pour les enfants, et explore aujourd'hui dans ses romans pour les adolescents plusieurs facettes du  fantastique et de l'anticipation 

J'ai adoré ce livre car il a su mélanger le réalisme et le surréalisme (l'amitié qui se nous entre la sœur du terroriste et Benjamin). J'ai aimé le sujet principal qui est le terrorisme et plus précisément ce qui s'est passé à Paris car certains d'entre nous ont été touchés par ces attaques. À travers ce livre , on sent vraiment ce que ressent le personnage grâce à son vocabulaire qui est de temps en temps vulgaire lorsque qu'il est énervé . Il y a beaucoup d'action et de suspens dans ce livre.
Je conseille ce livre aux personnes qui aiment l'action et qui sont intéressées par le sujet malgré le vocabulaire qui de temps en temps pourrait choquer.

Djebril
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"Samedi 14 novembre", un roman sombre et terrifiant retraçant ce lendemain des attentats du 13 novembre 2015, ce lendemain qui nous a laissé de marbre, ce lendemain de colère et de solidarité. Benjamin (nommé B) a vu son frère assassiner le jour de l’attentat, le jour de son anniversaire. Un évènement qui détruira sa vie.
J’ai aimé ce livre, il nous fait ressentir la haine et le désir de justice d’une victime de cet attentat.
Le livre est « vulgaire » certes mais c’est cette haine qui nous transporte vers le personnage et qui nous aide à comprendre ses peines. Ce livre montre surtout que n’importe quel homme peut commettre toutes les horreurs possibles et imaginables juste par vengeance et haine.
Je le recommande vivement à ceux qui sont prêt à voir le côté le plus sombre de l’Homme.
Arthur
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Ce roman ne parle pas des attentats du 13 novembre 2015. Il parle (tout est dans le titre) du lendemain, qui nous a saisi dans la stupeur, le silence et l'effroi. Dans l'inconfort de ne pas savoir comment être triste. Dans cet ennui blanc et ce bouillonnement confus. le lendemain, on était assommé, capable de rien.

Ok, partons de là.

Le héros s'appelle B., juste B. Car en ce lendemain, il n'est pas lui-même, il n'est pas entier. Il lui manque la part d'humanité qu'on lui a arraché la veille. La veille où son frère est mort à une terrasse, en trinquant avec lui.

B. circule dans cet état blanc. En montant dans une rame de métro, il reconnaît l'un des terroristes de la veille. Comme un fantôme, il lui emboîte le pas. le bouillonnement à l'intérieur de lui prend l'ascendant.

Il suit ce jeune type jusqu'à un appartement. Là, il apparaît face au terroriste. Face à lui et… face à la fille qui habite ici. Layla.

Il n'a rien décidé de ce qu'il allait faire.

§

Ce roman m'a waow… il m'a pfiou… Il est magnifique. de nombreux lecteurs vous diront qu'ils en ressortent avec de l'espoir ; qu'il leur a fait du bien. Alors, pas moi, il ne m'a pas fait du bien — mais je l'ai trouvé beau, puissant. Intime et épique.

J'ai échangé mes impressions avec Tom de la Voix du Livre au cours de la rédaction de cette chronique, et nous avons convenu de rebondir sur les impressions de l'autre : vous trouverez quelques liens au fil de l'article qui vous permettront de profiter de nos deux avis. Sur un roman aussi sensible, ce devrait être une expérience intéressante.

POURQUOI FAUT-IL LE LIRE (sans spoiler) :

* le style *

C'est de l'excellente littérature. J'aimerais vous dire que c'est détachable du fond, mais l'est-ce jamais vraiment ? le style est bon — il est parfait : par sa pudeur, son ton simple qui parle du profond, du secret, en évoquant le concret, l'évident. le point de vue est celui de B. Mais avant que le héros redevienne vraiment lui-même, avant qu'il retrouve son prénom en entier, c'est aussi un point de vue externe, un peu distant, sans jamais être froid. La première partie du roman, qui est sur un point d'équilibre délicat à tenir, le fait avec une simplicité et une justesse incroyables. Elle culmine en mon passage préféré, le point pivot où B. et Layla parlent enfin, à la table de la cuisine. Ce dialogue est génial.

* L'émotion *

Argh. Les mots justes, tout le temps ! Vincent Villeminot dévoile ici une voix d'observateur terriblement humaine.

« le type barbu, un peu gras, qui a donné ses clopes à B., sur le quai, ne comprend toujours pas qu'on laisse des survivants… Qu'on les laisse comme ça, divaguer dans les rues, la nature, sur un quai d'une gare, le lendemain matin… Sans soutien, sans écoute, sans cigarette. (…)
Ça le scandalise, même.
Le type barbu, il ignore qu'on est toujours seul, en ces heures. (…) Qu'accomplir le deuil, ce n'est pas un « travail » ; juste une affaire d'abîme qu'on affronte, ou pas. »

C'est pile ça.

* La structure *

Le roman, puissant, troublant, parfois étouffant, est entrecoupé d'entractes. Littéralement : on nous fait sortir du huis-clos entre B., le terroriste et Layla, par trois fois, pour aller du côté des autres (ceux qu'on a croisés, les parents, les victimes, les rescapés.). Et ces entractes sont terriblement bienvenus.

J'ai essayé de lire le roman d'une traite, et je n'ai pas pu, parce que, bon, la vie a tendance à nous interrompre — et parce que, tout d'un coup, ce serait trop. Mais j'ai pu faire ma pause lecture au moment de l'un de ces entractes, parfaitement placés et salutaires. On respire, on reprend pied dans la réalité, auprès des ces autres personnages, qui passent à l'arrière-plan, et dans lesquels on retrouve bien plus de nous-mêmes que dans les trois protagonistes du huis-clos. On respire auprès d'eux avant d'y retourner. Bien vu.

* le « thème » *

Alors justement, je n'aime pas du tout l'idée de roman « à thème », et encore moins celui-ci (les attentats de 2015), mais Vincent Villeminot est un maestro. Il ne traite pas un thème, fuck le thème. Il traite trois morceaux d'humanité qui s'entrechoquent dans ce décor traumatique.

* L'Exprim' power *

Tom, dans sa chronique sur La Voix du Livre qualifie Samedi 14 novembre de la « relance parfaite d'un pan brûlant de la collection Exprim', qui n'hésite pas à dépeindre un monde au plus près de ses agitations nerveuses et nervurées. » Il le dit bien et il a tellement raison ! La collection Exprim' c'est le roman ado-adulte français avec des riffs dans le ventre, toujours intense ; si c'est souvent feel-good comme avec Les petites reines ou Les Belles Vies, c'est aussi ardent et frappant comme avec Dans le désordre ou Samedi 14 novembre.

* L'espoir *

C'est un roman optimiste. Dur, mais optimiste. Beau, râpeux, un peu douloureux — mais ce qui est beau est toujours un peu douloureux à regarder…

§

Il y a cependant un élément qui me dérange. Et là, spoilers. (Ce n'est pas un énorme spoiler, mais si vous souhaitez ne rien vous gâcher de l'expérience, notez simplement qu'il y a une violence psychologique, dans ce roman, et passez à la conclusion, qui apparaît après « FIN DES SPOILERS ».)

*** SPOILERS, donc. ***

B. s'en prend à Layla d'une façon symbolique — et concrète. Layla pardonne… et nous aussi. Dans le cadre de ce lendemain, oui, nous aussi, on peut pardonner. Comprendre et pardonner.
Mais qu'elle tombe amoureuse de B. ? C'est une trop grande violence, ça, et personnellement ça me dérange.

Doit-on passer par cette violence pour se libérer de la première ? Peut-être. Car justement, B. n'est pas lui-même, et oui, les attentats de Paris ont suscité des réactions (paroles, actes) violentes, dans lesquelles leurs acteurs, plus tard, ne se reconnaîtraient pas. Tout cela est très bien fait.

Mais tomber amoureuse de cet homme-là ? Après ces gestes-là ? Peut-être. Ça ne serait pas la première fois qu'on le voit. Je me demande si Layla est simplement plus forte que moi.

Rire et rêver à haute voix, comme une enfant, avec l'homme qui, quelques heures plus tôt, te menaçait d'une arme, t'humiliait, pour moi ce n'est pas possible. Qui est cette Layla ? C'est une figure de sainte (d'ailleurs, c'est une infirmière : en terme de symbolique, c'est pas mal) et en fait c'est ça qui me démange, c'est que ce personnage, à partir du moment où elle se laisse séduire, je n'y crois plus vraiment.

Tom, dans sa chronique sur La Voix du Livre, lit dans Samedi 14 Novembre, en outre, une histoire où l'on « apprend à vivre à deux, avec des gestes précautionneux et doux ». le fait est que les gestes ne sont pas doux, ni précautionneux, et c'est le coeur de ce qui me dérange : la seule « intimité » à laquelle renvoyer, c'est celle, forcée, que Layla subit.

C'est une dynamique classique, à la James Bond, où l'on s'impose à une femme qui, une fois forcée, tombe amoureuse. Bah oui ! Il suffisait d'y goûter. #PussyGalore

Layla est un personnage profond, complexe, bien incarné. Mais quant à cette relation, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur la différence de ressenti entre lectrices et lecteurs : n'y aurait-il pas une question de point de vue à soulever ?

*** FIN DES SPOILERS ***

Tout ça, c'est du questionnement presque social mais qui ne peut se détacher de l'incarnation des personnages.

D'un point de vue littéraire, il y a pour moi un atout et une faiblesse qui vont jouer le rôle du « pour » et du « contre » cette histoire d'amour.

- La seule faiblesse du roman se situe pour moi dans l'interstice entre le moment où B. est un agresseur pour Layla et celui où il devient un ami : il manque des scènes pour développer cette complicité, cette intimité.
- Cependant, l'habileté indéniable, c'est que, de part et d'autre de cet interstice, on change de temps. La dernière partie du roman est au futur. Ces scènes où Layla et Benjamin s'aiment au futur d'un ton enfantin, elle peut se lire comme une hypothèse, un rêve.

La fin du roman est très symbolique, avec d'une part cette « projection ensemble » comme seule échappatoire possible, et d'autre part ce flash-back final post-générique, qui joue tout à fait le même rôle. Il souligne une lecture symbolique des promesses de Layla et Benjamin : est-ce qu'on est pas bien, là, à jouer comme des gamins ?

*** CONCLUSION ***

So what ?

Si vous comptez mes points d'interrogation, vous constaterez que ce roman m'amène à me questionner.

Mais il y a un point sur lequel je ne m'interroge pas : je l'ai trouvé beau. Tuant. Épuisant d'émotion, vibrant d'une étincelle de vie — et c'est d'elle que vient sans doute l'implication du lecteur. Samedi 14 novembre est doucement terrible, puissant et élégant.

Je suis très curieuse d'avoir vos avis sur ce roman que (donc), je vous recommande,

Bonne lecture,

Lupiot

(Si vous souhaitez lire cette (éléphantesque) chronique avec les respirations et illustrations qu'offrent les gifs et autres éléments d'illustration, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous.)
Lien : https://allezvousfairelire.c..
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B. était aux terrasses le soir du 13 novembre 2015. Il y a perdu son frère. Blessé et perdu, il croise le lendemain la route d'un des attaquants, celui qui était resté dans la voiture sans tirer.

Fou de douleur et à la recherche de réponses, il va suivre cet homme…

Un roman en cinq actes à la manière d'une tragédie. Avec une écriture tout à la fois journalistique et romancée, Villeminot nous entraîne dans ce passé proche et traumatisant qui a marqué notre histoire.

Nous sommes nombreux à chercher encore des raisons à cet acte pour nous insensé. B. nous servira de guide. le temps paraît s'être arrêté et pourtant il faut reprendre son cours.

De l'événement lui-même à ses conséquences individuelles et collectives, l'auteur dessine un panorama plutôt complet d'une situation inédite. Il introduit pour cela une ribambelle de personnages secondaires qui forment en quelque sorte le choeur antique.

Il alterne les passages factuelles avec des messages interrogatifs réflexifs qui sonnent justes. Il ajoute la question de la densité des corps et des relations hommes femmes qui humanisent le récit.

S'il s'agit de fiction, nous restons cependant constamment dans le réel. Les multiples fins évoqués par les protagonistes semblent autant de possibles lancés au lecteur.

Pour ma part, le décor de la plage me renvoie à “l'étranger” de Camus et à l'idée qu'il faut peut-être accepter de ne pas comprendre pour vivre…

A partager !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Un roman jeune-adulte qui s'inscrit dans l'actualité et qui pose question.
B., personnage de fiction, fait partie de ces personnes victimes des attentats du 13 novembre 2015. Il était assis à l'une de ces terrasses avec son frère lorsqu'il les a vu arriver à bord de leur voiture. Il a vu leurs visages, les portes s'ouvrir et a entendu les coups de feu retentirent. Il ne sait pas comment il a fait, mais il sait qu'il s'est protégé et qu'il s'en est sorti avec une blessure au bras. Son frère est mort... Lorsque les soins lui ont été prodigué, il part de l'hôpital, prend le métro et croise la route d'un de ces terroristes. Il décide de le suivre sans vraiment savoir ce qu'il va faire. Il attéri alors dans l'appartement de la soeur du terroriste, Layla, où va se jouer la confrontation de B. avec le terroriste.
Connaissant certains ouvrages de l'auteur, j'ai voulu découvrir ce roman qui permet de traiter les événements récents avec un regard fictif. L'histoire est bien orchestrée et il semblerait que l'auteur se soit réellement renseigné sur les différents "étages" d'un tel événement dramatique. En effet, la description du drame, le récit de la gestion des victimes par les secours sur place ou encore à l'hôpital permettent de faire sentir au lecteur l'atmosphère pesante. Malgré la tragédie décrite, Vincent Villeminot garde une certaine neutralité qui n'appuie pas sur la corde sensible même si les faits suffisent à ébranler le lecteur. Bref, le lecteur est parachuté dans les rues de Paris en ce 13 novembre 2015. L'intrigue est intéressante et accroche l'attention du lecteur qui attend avec appréhension de connaitre les décisions de B. à l'égard de ce "terroriste". Je reste un peu frustrée par la fin même si je comprends le choix de l'auteur.
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Que se passe-t-il dans la tête d'un rescapé d'un attentat ? Quelle est la première chose qu'il va faire en rentrant chez lui ?
Vincent Villeminot par son roman jeunesse décide de parler de B au lendemain des attentats du Vendredi 13 novembre. B lui va croiser un des tueurs et va le suivre.
Comme on peut le deviner dans la synopsis, l'auteur décide de traiter la vengeance. En 213 pages, son personnage fictif va prendre un chemin qui va en déconcerter plus d'un. Personnellement, j'ai été choquée et pourtant il m'en faut beaucoup. En fait je ne comprends pas comment ce livre peut être classé en littérature jeunesse malgré le message positif à la fin.
Je ne m'attendais pas à ce roman là. J'ai été très mal à l'aise avec la trame et les événements du roman. Je me demains où voulait en venir l'auteur. Que veut-il dire à part nous choquer. Les pensées du héros laissent parfois à désirer, je n'ai eu aucune empathie pour B.
Un roman réaliste ? Je ne l'espère pas.
Un roman choquant ? Oui malgré une couverture douce. D'ailleurs couverture que j'ai eu du mal à comprendre. Bien entendu il fallait attendre le dernier chapitre. Mais tout cela pour en arriver là. Trop pour moi.
Etait-ce le but de l'auteur ? Nous faire réagir ? Je pense.
A-t-il réussi son coup de maitre ? Oui
Mais je suis désolée nos adolescents n'ont pas besoin de message de violence. En tout cas, je parle en tant que maman et je sais que ce n'est pas un roman à conseiller.
Alors je ne peux pas dire que j'ai détesté loin de là. Mais je suis restée positionnée en tant que maman et là ce n'est pas passé.
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critiques presse (1)
Ricochet
16 janvier 2017
A destination des adolescents, visant le littéraire et non pas une quelconque leçon, le roman se lit d'une traite, et se « digère » longtemps.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
- On part quand même. Trois mois. Six, peut-être. Le temps qu'il faut.
- Qu'il faut pour quoi ?
Pour s'arrêter, pensera le jeune homme. Comprendre ce qui a foiré. Etudier, lire. Pardonner ce qui doit et qui peut l'être. Devenir meilleur.
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Est-ce ça qu'ils attaquent, vraiment? Le fait de rire, de boire, de mettre des robes légères, d'aller à un concert, en terrasse, de danser? Vraiment?
Est-ce si subversif? Ca les empêche de quoi ces salauds? D'être purs? (p 58)
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Il y a eu la voiture qui freine, les portières qui s'ouvrent, claquent. Et, sans une semonce, les rafales. Deux armes. Des fusils d'assaut, marque kalachnikov, modèle AKM (ou peut-être AKMS en tôle emboutie), dont on vide les chargeurs. Il y a eu - autour de B. - les chaises qui se renversent, les tables, les corps qui tombent, les verres qui explosent en esquilles, en milliers de débris ; l'impact sec sur les vitrines, les cris, de surprise, d'effroi. Et ensuite, les portières, le moteur qui s'emballe. Puis, ce silence. Ce sursis.

(extrait choisi par Emma)
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Elle éclata de rire, brutalement. Un rire incrédule, rauque, vital, rageur. Un rire du ventre, à la couper en deux. A devoir s'appuyer sur lui.
Déraisonnable.
Et ce matin-là, dimanche 15 novembre, sur cette plage, vers l'heure du déjeuner, je crois qu'ils n'auront plus peur.
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Très vite, on ne dirait plus ça : "les attentats terroristes". On dirait : "après les évènements", "après ce qui s'est passé", "en ces circonstances", ou encore "vu le contexte", comme si les mots précis - tueries, massacres, attentats, multi-cibles - ne convenaient plus.
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Videos de Vincent Villeminot (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Villeminot
Dans le cadre du cycle Visiteurs du soir, le Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Cette séance accueille l'auteur de littérature jeunesse Vincent Villeminot.Rencontre animée par Jean-Marie Compte, ancien directeur du département Littérature et art à la BnF, et enregistrée le 15 décembre 2022 à la BnF I François-Mitterrand.
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