AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782364681705
288 pages
Editions du sous-sol (19/01/2017)
3.29/5   19 notes
Résumé :
Norman Moonbloom est un rêveur qui n'a jamais réussi à aller au bout des choses. Après des études avortées, il se voit confier par son frère autoritaire un poste de gérant de plusieurs immeubles à New York, pour la plupart défraîchis et sur le point de s'écrouler. D'un air distrait et distant, il fait la tournée des locataires pour récolter ses précieux loyers. Mais alors que la mission semble des plus simples, il va devoir se confronter à l'intimité des autres. Et ... >Voir plus
Que lire après MoonbloomVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Norman Moonbloom, la trentaine, sans grande ambition est nommé gérant des quatre immeubles dont son frère Irwin est propriétaire. Il se charge donc sans grande conviction de la collecte des loyers, tous les vendredis, essuyant les demandes des locataires qui se plaignent du mauvais état des appartements ou des parties communes : problèmes d'ascenseur, d'éclairage du couloir, toilettes bouchées, marches descellées...Aux problèmes purement liés aux logements auxquels Gaylord son homme à tout faire tente de faire face, les locataires y vont de leurs critiques vis à vis de la fonction de gérant ; entre del Rio, le boxeur qui se charge de nettoyer régulièrement les parties communes et se plaint de l'attitude de Karloff, centenaire qui vit dans un bouge qui attire les rats, les époux Jacoby qui sont dans le déni l'un vis à vis de l'autre ou Sheryl qui vit avec son père, chacun y va de ses récriminations qui insidieusement glissent vers des critiques plus personnelles à l'encontre de Moonbloom. Dépassé par les travaux à faire et surtout par l'image que lui renvoient les locataires, le gérant va lentement entreprendre une introspection et une remise en cause de son existence déclenchant une série de questionnements sur lui-même, jusqu'au jour où il dresse la liste de tous les travaux à faire et commence à redresser la situation et par là-même à reprendre sa vie en main.

Moonbloom est une étude psychologique extrêmement fine d'un anti-héros, pétri de doutes et d'angoisse, se connaissant mal et qui va, après une série de critiques et de remises en cause, se révéler et devenir acteur de sa vie. C'est également l'analyse des petites gens de New-York, chacun perdu dans ses contradictions, ses peurs ou ses angoisses, dévoilées au fur et à mesure des collectes des loyers.
De même que dans son roman "le prêteur sur gage", Moonbloom est un roman au rythme lent mais tourné foncièrement sur la nature humaine.
Moonbloom est un des deux romans édités à titre posthume de Edward Lewis Wallant , victime d'un AVC à trente-six ans, qui a publié au total quatre romans et c'est un auteur à découvrir, trop tôt disparu.

Commenter  J’apprécie          250
Dans l'Amérique de l'après-guerre, Norman Moonbloom, la trentaine, sans ambition, est nommé gérant de quatre immeubles de Manhattan dont son grand frère Irwin est le propriétaire. Chaque semaine, il se charge, sans grande conviction, de la collecte des loyers, visitant des locataires aux plaintes et récriminations diverses et variées au sujet de leurs appartements ou des parties communes : problème d'ascenseur, gazinière hors-service, éclairage du couloir défaillant, toilettes bouchées, marches descellées …

Ce roman est découpé en plusieurs parties inégales, qui ne m'ont pas toutes séduit et convaincu. La première est nécessaire et permet de poser le contexte de l'histoire, alors qu'arrive rapidement la seconde dans laquelle l'auteur s'évertue à présenter toute une multitude de personnages. J'ai souvent été perdu dans cette foule d'individus et il m'a parfois été difficile de me rappeler les traits de caractère de chacun, d'un chapitre à un autre.

Finalement, c'est le troisième et dernier volet de l'intrigue qui est, selon moi, le plus intéressant et qui m'a le plus plu : les doléances des locataires s'accumulent et pèsent de plus en plus lourd sur les épaules de Moonbloom, dépassé par l'image que les autres lui renvoient, jusqu'au jour où il décide de réagir, d'aller contre le cours des choses, de redresser la situation et de devenir acteur de sa propre vie.

C'est un roman au rythme plutôt lent, profondément tourné vers la nature humaine et porté par un personnage peu conventionnel : un anti-héros empli de ses doutes, ses angoisses, et ses questionnements sur lui-même. Amateurs d'introspection, appréciez !
Commenter  J’apprécie          90
4ème de couv':"Norman Moonbloom est un rêveur qui n'a jamais réussi à aller au bout des choses. Après des études avortées, il se voit confier par son frère autoritaire un poste de gérant de plusieurs immeubles à New York, pour la plupart défraîchis et sur le point de s'écrouler. D'un air distrait et distant, il fait la tournée des locataires pour récolter ses précieux loyers. Mais alors que la mission semble des plus simples, il va devoir se confronter à l'intimité des autres. Et les personnages qui peuplent ces appartements sont hauts en couleur. Il y a Karloff, un Juif d'Europe centrale centenaire qui a choisi de vivre dans la crasse et de boire pour oublier. Stan Katz, le joueur de trompette blanc qui partage un appartement avec Sidone, un batteur noir homosexuel ? les deux font la bringue à défaut de faire la paire. Des familles étriquées, des couples qui se disputent à coups de jets de bouteilles, des professeurs alcooliques qui récitent du T.S. Elliot en conspuant la société. Sans parler de leurs récriminations constantes : réparer ceci, réparer cela, boucher ce trou, repeindre, remplacer, vider... Sortant peu à peu de sa léthargie, c'est plein d'entrain et de façon frénétique qu'il va alors tenter de remettre à neuf ces immeubles et de rafistoler ces êtres bosselés, et prendre du même coup conscience de sa propre existence."

MON AVIS: Je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé ce roman. Et cela n'a rien à voir avec l'écriture de l'auteur. Au contraire il décrit très justement ses personnages, leurs sentiments, leur intimité et le comportement évolutif de Norman confronté à toutes ces vies si différentes.
Non je crois que c'est Moonbloom lui même qui m'a fortement déplu. Sa façon de ne pas être vraiment présent face à ces gens, d'être totalement détaché, indifférent, voire méprisant et médisant. Un homme peu attachant en somme pour moi, à la limite du détestable. Même lorsqu'il change paradoxalement d'attitude, il est à contre-courant. Alors oui sa conscience des autres s'ouvre peu à peu et par là même sa propre conscience de soi, mais ça n'a pas été suffisant pour que j'apprécie réellement cette lecture.
J'étais parfois à la limite de l'ennui tout en appréciant la description de certains locataires, affaiblis, tristes, seuls, dépassés voire pathétiques.
Oui j'ai aimé sans aimer vraiment. Je dirais que c'est un livre étonnant, ambivalent, questionnant.
Commenter  J’apprécie          40
Les éditions du Sous-sol ont toujours le don de surprendre, de découvrir une pépite ou de redécouvrir un grand auteur. Avec Moonbloom, je fais connaissance avec Edward Lewis Wallant et je ne peux que saluer cette sortie littéraire !

L'arrivée dans l'âge adulte est sûrement une des périodes les plus difficiles de la vie : un pied dans l'adolescence, un pied dans la vie active. On ne sait pas forcément ce que l'on veut, on ne sait pas nécessairement qui on est et surtout on a peur de l'avenir. Norman Moonbloom est un personnage parfait car il est très facile de s'identifier à lui: entre paresse et détresse, il cherche sa voie dans un monde qui avance trop vite...

Si au départ son côté flegmatique l'amène à rester sur un fauteuil et attendre que la journée passe, son univers va être totalement modifié et bouleversé lorsqu'il doit s'occuper de plusieurs immeubles remplis d'occupants excentriques, attachants, tous différents. La cohabitation est parfois difficile mais tel un réveil existentiel le jeune Norman va prendre sa vie en main et secouer le panier. C'est en traitant les problèmes à la fois sociaux et d'aménagement que notre antihéros va se découvrir et se révéler au monde.

Ce roman initiatique est drôle, émouvant et original ! Je n'ai qu'une envie : me replonger dans cette histoire qui donne envie d'avancer, de se dépasser et de sourire aux autres et à soi-même. Il suffit de trouver sa place, de se raffermir au dedans pour s'agrandir au dehors (Victor Hugo le dit lui-même!).

En définitive, un roman d'apprentissage surprenant et touchant !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          51
Magnifique. L'histoire d'un gérant d'immeuble, enracinée dans la grisaille de sa vie qu'il supporte tant bien que mal jusqu'à en devenir gris. Et puis,comme un étrange fait du hasard, il se remplit peu à peu de toute une altérité qu'il n'a jamais su comprendre. Il s'imprègne de la vie de ses locataires, tantôt loufoques, tantôt désabusés. Comme il l'est lui même. Comme il prend conscience de la vie qu'il a laissée coulé le long de son corps sans se rendre compte qu'il passait à côté. Comme on passe à côté. Une livre magnifique sur l'autre, sur soi.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
LaLibreBelgique
14 février 2017
Une singulière tranche de vie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, il était étrangement à l'aise au milieu des façades sévères des vieux bâtiments monochromes. Ses pas résonnaient à ses oreilles. Les arêtes des toits adoucies par la pluie, le flou des ormes et de leurs branches sur l'ivoire du ciel bouché, les barrières de fer luisantes qui entouraient le parc municipal, et le vol lourds des pigeons, tout avait la tranquillité, la quiétude inviolable de photos conservées dans un vieil album ; tout était doux et émouvant, mais tout était aussi suffisamment délicat pour donner à ses fragiles souvenirs une forme trop légère pour réveiller une quelconque douleur.
Commenter  J’apprécie          70
"Oui, je sais, je m'emporte. On oublie que les choses existent en dehors de soi. On vit seul et on se laisse dépasser par ses obsessions. Je l'admets, tout est hors de disproportion, tout est exagéré. Il y a aussi de l'égoïsme derrière, on ne pense qu'à soi. Je suis dans l'autre pièce, allongé sur mon lit, et je pense à ce mur. Je deviens enragé. Je commence à repenser à ce prêtre qui me persécutait quand j'étais enfant en Italie ; il me désignait au mépris des autres parce que je mettais ses paroles en doute. Je pense à ces malappris qui me molestaient parce que je voulais faire des études et apprendre les bonnes manières, et à cette jeune fille un peu fruste qui avait mis ma virilité en doute parce que j'étais méticuleux, à ces hommes politiques aux mains sales qui m'ont obligé à me traîner devant leurs pieds pour un passeport parce que je n'avais pas d'argent et pas d'amis. Je me souviens des employés incultes de l'administration qui se moquaient de moi à cause de mon accent et de mon ignorance des noms des joueurs de baseball. Et il me revient combien il est difficile de rester dans les limites de la dignité et de construire quelque chose qui soit beau avec de la grâce. Alors je commence et je termine avec ce... ce mur. C'est pour moi la porte ouverte sur la laideur, et il me suit jusqu'aux limites les plus lointaines de la ville, nonobstant la distance".
Commenter  J’apprécie          10
Quand il s'interrogeait sur le sens de sa vie, il revenait invariablement à la même réponse: "Elle n'a pas de sens, elle est, tout simplement."
Commenter  J’apprécie          150
S'il leur avait été possible de s'éviter, ils l'auraient fait, non par hostilité car il n'y en avait guère entre eux, mais plutôt parce qu'il n'y avait rien.
Commenter  J’apprécie          110
Il s’arrêta net dans la brume d’un blanc couleur de perle, car il venait soudain de comprendre quelque chose de regrettable : ce n’était pas lui le fantôme, pas aujourd’hui – c’étaient ces lieux et sa vie d’avant qui étaient fantomatiques. Quelle qu’ait pu être l’intensité de son aspiration à retrouver la paix et la tranquillité qu’il avait connues pendant la plus grande partie de sa vie, il en était maintenant irrévocablement exclu. Il balayait du regard la ville silencieuse qui luisait sous la pluie, et son désir l’étouffa quand il comprit que sa vie abominable de ces derniers mois était tout ce qu’il avait. L’image de ses épouvantables locataires s’imposa devant lui ; immenses dans ce paysage en miniature, ils piétinaient en marchant son passé si serein.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Edward Lewis Wallant (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edward Lewis Wallant
The Pawnbroker (1964) - Trailer
autres livres classés : roman d'apprentissageVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Edward Lewis Wallant (1) Voir plus

Lecteurs (83) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20201 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}