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Sinouhé l'Égyptien tome 2 sur 3
EAN : 9782070372980
478 pages
Gallimard (18/06/1981)
4.23/5   343 notes
Résumé :
Au quatorzième siècle avant Jésus-Christ, voici l'extraordinaire Sinouhé.
Nous l'accompagnons dans les ruelles de Thèbes, la ville dissolue, chez la terrible courtisane Nefernefer qui le ruine, dans le temple d'Amon parmi les prêtres, chez le pharaon dont il est le médecin, chez les embaumeurs parmi les cadavres, à la guerre contre les Hittites, en Crète dans le labyrinthe du Minotaure où il cherche une jeune vierge. Luttes religieuses du temps d'Akhenaton, c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai dévoré le second tome encore plus vite que le premier.
Le découpage doit être simplement éditorial d'ailleurs, le roman étant trop gros pour tenir en un seul volume.

Avant de commencer, je pensais que l'action allait quelque peu retomber car les voyages dans les pays voisins étaient terminés. Mais que nenni ! Les événements d'Égypte sont dramatiques à cette époque. Il y a une véritable guerre de religion, avec Aton qui efface d'abord les autres dieux à marche forcée et violente ; la résistance du peuple et le retour d'Amon tout aussi implacable et violent.
Le pharaon Akhénaton est présenté comme un illuminé qui croit à une utopie où tous les hommes s'aiment et où la violence n'existe pas. Il se rend malade dès qu'on lui présente des faits qui ne collent pas à cette vision. Dégouté du comportement des Thébains, il part créer sa propre ville utopique d'où il gouverne selon des principes de non-violence qui ne sont pas appliqués en dehors de sa Cité de l'Horizon. Qu'importe pour lui, il préfère ignorer la réalité qui ne rentre pas dans les cases de son modèle.
Son gouvernement ruine l'Égypte, crée la famine et menace même la paix car les pays voisins tels que les Syriens ou les Hittites y voient évidemment une faiblesse à exploiter. A noter que les arguties diplomatiques décrites par Mika Waltari ressemblent trait pour trait à celles que l'on entend en ce moment autour des tensions de l'Ukraine (« Nous voulons la paix. Nous n'avons aucune intention belliqueuse »).
Et pourtant Akhénaton dispose d'un charisme messianique irrésistible pour qui le côtoie. Sinouhé son médecin et Horemheb son principal général ne peuvent que suivre sa vision et ses instructions, bien qu'ils anticipent leurs conséquences catastrophiques.

Et notre héros Sinouhé dans tout ça ? Il vit sa vie tant bien que mal, et un comptable pointilleux prouverait que le mal l'emporte sur le bien. Sinouhé est faible – il le dit lui-même. Il veut simplement vivre une vie simple, loin de la politique. Mais sa position de médecin du pharaon ne le lui permet pas. Il est contraint de voyager, de jouer les ambassadeurs, d'accompagner les armées lorsque la guerre éclate, et de rompre tous ses serments quand son « ami » Horemheb le lui demande. Il aimerait résister, mais il cède facilement à la menace.
S'il a la chance de vivre des instants de bonheur, lorsque celui-ci s'évanouit définitivement sous l'effet des tragiques événements religieux il devient blasé, écoeuré, il ferme son esprit, anéantit ses sentiments. le monde est fou, l'homme est encore plus fou. Sa fin revient à son début, car exilé, il écrit ses mémoires loin du monde, loin de son Égypte. Une sorte de Napoléon médecin à Sainte-Hélène.

Le texte est toujours aussi beau, dans ce style inédit de longues déclamations qui font office de dialogues. Après des doutes au début, mon impression finale est que l'auteur imprégnait sa plume dans l'encre de la vérité tellement ses phrases sonnent juste. La beauté de la Cité de l'Horizon éclate comme un feu d'artifice et, malheureusement, l'horrible réalité de la guerre explose à la figure du lecteur.

Ce roman historique est donc une réussite. La seule question qui se pose à moi maintenant, est d'arriver à séparer ce qui tient des connaissances historiques de qui est né de l'imagination. Je sais déjà que Mika Waltari a inventé le lien filial entre Horemheb devenu pharaon le futur Ramsès Ier. Mais l'auteur fait tellement bien revivre cette si lointaine époque qu'on peut accepter ces petites égratignures à L Histoire.
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Dans ce second tome, Sinouhé est de retour à Thèbes. Il nous raconte dans un premier temps de façon détaillée le règne excentrique et chaotique du pharaon Akhenaton.

Une gouvernance en effet très différente de celle des précédents pharaons. Elle se distingue en particulier par la volonté d'imposer un dieu unique Aton, et d'adopter une attitude pacifique extrême envers les peuples voisins. Exit les guerres et l'esclavagisme ! Mais fini la grandeur de l'Egypte…
Des choix politiques et religieux qui vont peu à peu amener à la guerre civile et aux invasions étrangères, l'exact opposé des rêves d'Akhenaton.

Sinouhé est proche du pharaon, mais aussi de son chef des armées Horemheb et il connait bien le prêtre Aï. Il voit ces deux compères comploter derrière le dos d'Akhenaton, le pays allant chaque jour davantage à la ruine. A la mort de ce dernier, Sinouhé décrit les guerres menées par Horemheb pour protéger l'Egypte de la menace hittite et ses entreprises pour incarner celui qui redressa l'Egypte.

Témoin de ces ambitions et complots, nous verrons un Sinouhé peu à peu désillusionné sur la vie et la nature humaine.

« Ce sont toujours les pauvres qui supportent les souffrances. »
Toujours d'actualité…

Un roman passionnant à lire et qui fut pour moi très instructif sur cette période de l'histoire antique égyptienne.

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XIVéme siècle avant JC : Avec le retour de Sinouhé à Thèbes, c'est l'histoire du règne d'Akhenaton et de l'opposition des dieux Aton et Amon qui occupent la première partie du récit. suivrons les guerres et les luttes de pouvoir.Profondément pacifiste, Akhenaton mène l'empire Egyptien vers sa ruine, l'aventure polythéiste est un échec face aux dieux ancestraux, l'Egypte se déchire et s'appauvrit, la Syrie se libère de l'empire et les hittites approchent des frontières. Sinouhé participera à l'avènement du dieu Aton et à sa chute, à la construction d'une nouvelle capitale et à sa ruine, à la guerre menée par Horemheb pour reconstituer l'empire, à l'arrivée à la tête de l'Egypte de Toutankhamon, aux complots d'Ay et d' Horemheb pour obtenir le trône d'Egypte.

Avec ce deuxième ouvrage, Mika WALTIRI clôt l'aventure de Sinouhé l'Egyptien. Tout aussi captivant que le précédent tome et aussi riche en aventures et intrigues, il est surtout plus profond, empreint d'humanisme et de philosophie. Les situations sont tristement proches de nos problématiques contemporaines, politiques, religieuses et philosophiques. A dévorer dans la continuité du premier tome!
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Ce second volume me semble encore plus palpitant que le premier tant le climat se détériore pour le médecin Sinouhé qui, par impuissance face à des enjeux de pouvoir qui le dépassent, quitte ses fonctions de médecin et rejoint le peuple.
A travers ce personnage, on vit un peu de ce qui a pu secouer l'Egypte antique, notamment lorsqu'Aménophis IV, qui devint Akhénaton, choisit d'abolir le culte des dieux traditionnels au profit du dieu unique.
On vit avec le héros les innombrables turpitudes que l'auteur lui fait traverser et on en éprouve beaucoup de plaisir.
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Entendons-nous bien dès le départ : je ne suis pas du tout spécialiste de l'Égypte antique, je me suis principalement nourrie à ce sujet d'oeuvres grand public entre les BD Papyrus, Alain Surget (Thuya je crois qu'elle s'appelle son héroïne), quelques documentaires jeunesse et plusieurs sagas de Christian Jacq, qui paraît-il n'est pas toujours très exact (voire largement pire). Tout ça j'ai bien aimé, et comme j'ai repéré beaucoup de choses qui se croisaient j'ai une représentation de l'Égypte antique globale certainement bien trop homogène mais j'espère pas tout à fait aux fraises quand même, et si c'est le cas bah tant pis, je suis prête à revoir mes connaissances.

Sur ce point je n'ai pas été déçue : Waltari nous embarque de Thèbes, que Sinouhé aime énormément, et qui nous est décrite avec beaucoup de détails et d'émotion, de même que les bords du Nil, ce qui donne lieu à un certain nombre de passages poétiques, lyriques même parfois. Il nous fait découvrir aussi un peu le reste de l'Égypte, Babylone, la Syrie, la Crète, Mitanni (en Mésopotamie également). Si le fil conducteur reste la vie de Sinouhé les événements politiques et économiques du pays de Kemi (l'Égypte, ça je m'en souvenais 😉 ) sont omniprésents tantôt en arrière-plan tantôt au premier selon l'action de Sinouhé parmi les Grands : les pharaons Aménophis III et son fils Akhenaton, puis le général Horemheb, jusqu'à l'avènement de Ramsès après le décès de Toutankhamon. Alors oui c'est sûr c'est un peu la période la plus représentée de l'histoire du pays, et 60 ans sur quelques milliers c'est un peu court… En même temps cela reste une période de grands troubles et grands changements pour l'Égypte, en même temps qu'elle met en scène des personnages que tout le monde connaît plus ou moins, donc ça reste un terreau fertile pour une bonne histoire. J'ai en effet apprécié qu'on me réexplique à nouveau tout ce qui s'est passé sur cette période historique, le pourquoi et le comment (même si j'imagine que Waltari a pu prendre des libertés), et le tout reste dense et riche en aventures autant qu'en références et explications historiques. L'immersion est donc plutôt réussie dans sa globalité.

Cependant j'ai eu plusieurs soucis pour apprécier pleinement ma lecture.

Déjà, le livre aurait pu s'intituler : Les Malheurs de Sinouhé. Ce type est bête comme ses pieds, d'une naïveté affligeante, et j'ai passé pas mal de temps à avoir envie de lui coller des baffes. La gentillesse c'est bien, mais c'est bien aussi de ne pas laisser tout le monde te marcher dessus ! Entre la courtisane qui lui « vole » tout avec sa permission, ses mauvais choix politiques qu'il n'assume pas complètement, sa manie de tomber amoureux de toutes les femmes qui passent (ce qui est déjà chiant en soi pour le lecteur) sans pour autant aller jusqu'au bout dans ses relations, ou bien perdre ceux qu'il aime en faisant des choix tellement mauvais qu'on se demande s'il a deux neurones qui se connectent… Et en plus il n'arrête pas de s'apitoyer sur son sort. C'est juste hyper frustrant.

Allez je retourne à mon petit laïus (trop) habituel : où sont les personnages féminins bordel ? Je parle bien de personnages qui ont une profondeur, un caractère, pas de simples motivations amoureuses/sexuelles pour le héros (présentes) ni de bonniche (présente aussi, même qu'elle s'appelle Muti, je me demande si le lecteur doit rapprocher ça de « Mutti » (« maman » en allemand) ou mutsi (« maman » en finnois) ?) ni de mère (également). Je vous épargnerai aussi les très nombreuses occurrences de femmes qui servent de « divertissement » aux hommes, qu'ils soient maris, amants, clients de maisons closes ou… violeurs. Oui, oui. Lors d'un pillage de guerre, les hommes se « divertissent » avec les femmes de la ville vaincue. On peut mettre ça sur le dos du traducteur, ou de l'auteur, j'en sais rien. Enfin, je pencherais quand même pour un minimum de responsabilité de la part de l'auteur.

En fait Sinouhé a l'air de se ficher complètement que des femmes soient violées pas loin de lui, ou de les traiter lui-même comme des objets ou d'exploiter leurs « rôles sociaux » assignés, alors qu'il exprime de la pitié pour les pauvres, de la compassion pour les malades, qu'il encourage ses amis masculins à évoluer ou à se faire respecter… et qu'il chouine aussi beaucoup sur lui-même.

Enfin hormis leur aspect historique je n'ai trouvé aucun personnage réellement intéressant ou consistant. le nain Kaftah, ressort comique du narrateur, a réussi sa mission sur moi – mais de justesse – et cela ne peut pas rattraper à mes yeux le fond bassement sordide plus qu'épique, les héros qui sont loin d'en être, la succession de crimes, d'intrigues vicieuses (même si je conçois très bien cet aspect puisqu'on est sur un thème politique assez fort), et de figures archétypales sans âme. J'ai franchement été pas loin de m'ennuyer sur ce bouquin, et je me suis rendue compte après qu'il avait 40 ans de moins que ce que je pensais ! J'avais en fait retenu la date de naissance de l'auteur, et déplorais que ça ait quand même mal vieilli…

L'auteur semble conclure avec un Sinouhé en même temps vaguement repentant de ses erreurs et de ses crimes – oui parce qu'en fait il y a un moment où il commence à faire des mauvais choix non plus par gentillesse mais par peur ou autres motivations, et tombe dans une spirale immorale – qui dresse un portrait plutôt amer de lui-même même s'il se dit satisfait des quelques moments de bonheur qu'il a vécu. Certains lecteurs trouveront probablement dans ce livre, qui n'est pas mal écrit non plus, une fresque humaine émouvante et réaliste ; pour ma part cela ne m'a ni plu ni convaincue tant je n'ai pas réussi à comprendre ou accepter les choix du héros qui se pose en éternelle victime, ni sa vision des choses, même si Waltari a par ailleurs su me faire voyager.
Lien : https://croiseedeschemins.wo..
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Je me rappelai comment Amon dominait les hommes par la crainte et comment il interdisait de demander : Pourquoi ? Je me rappelais aussi le dieu mort de la Crète qui flottait dans l’eau corrompue et dont les victimes étaient dressées à danser devant des taureaux, afin de réjouir le monstre marin. Tous ces souvenirs accroissaient ma haine pour les anciens dieux, et la lumière et la clarté d’Aton prenaient un éclat éblouissant à côté de tout le passé, car Aton libérait les hommes de la peur, et il était en moi et hors de moi et hors de tout savoir.
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Mais je tiens à dire ici que peut-être la vengeance enivre et que son goût est délicieux, mais de toutes les fleurs de la vie c’est elle qui se fane le plus vite, et sous les délices de la vengeance ricane un crâne de mort.
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Que tous les dieux de l’Égypte me protègent d’une femme qui fasse mon bonheur, car le pharaon aussi veut faire le bonheur des gens, et le fleuve charrie des cadavres à cause de cette bonté.
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Mais en vieillissant, j’ai compris qu’en dernière analyse tous les souverains sont les mêmes et que tous les peuples sont les mêmes, et que peu importe en somme qui gouverne et quel peuple en opprime un autre, car finalement ce sont toujours les pauvres qui supportent les souffrances.
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Mais en vieillissant, j'ai compris qu'en dernière analyse tous les souverains sont les mêmes et que tous les peuples sont les mêmes, et que peu importe en somme qui gouverne et quel peuple en opprime un autre, car finalement ce sont toujours les pauvres qui supportent les souffrances.
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