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EAN : 9782213015606
194 pages
Fayard (01/01/1985)
5/5   2 notes
Résumé :
Les textes qui composent le présent recueil ont été écrits par Simone Weil à Marseille, puis à Casablanca, du mois de novembre 1941 au 26 mai 1942. Simone Weil, qui étudiait alors la philosophie grecque en vue d'un grand travail qu'elle voulait entreprendre avec le R.-P. Perrin, avait formé le dessein de réunir les plus beaux écrits non chrétiens sur l'amour de Dieu.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Que dire des "Intuitions pré-chrétiennes" ? C'est incroyable !

Avec une érudition et une clarté stupéfiantes et à partir de textes de Platon (La République, le Banquet, le Timée) et d'Eschyle (Prométhée enchaîné et Les Suppliantes), Simone Weil, par le biais de la méthode analogique, dresse l'inventaire des symboles communs et des ressemblances entre la pensée grecque et le christianisme.

"L'être qui se meut lui-même", dont la pensée est à la fois sujet, objet et relation, qui a précipité Prométhée, son alter ego, dans la souffrance parce qu'il lui avait préféré les hommes (un Prométhée qui se plaint et désespère alors même qu'il se réconciliera avec l'auteur de ses souffrances), évoquent furieusement :
- Dieu
- Dieu le fils nommé Christ (Prométhée)
- et leur relation sublime, le Saint Esprit.

La Trinité est donc les trois en un :
- Dieu qui pense
- Dieu qui est pensé - mais qui est Dieu quand même, car Dieu ne peut être passif (Dieu le Fils) -
- la pensée (Saint Esprit).

Je mentirais si je disais que j'ai absolument tout compris : cela exigerait une connaissance approfondie de l'oeuvre de Platon, de celle d'Eschyle, et pourquoi pas, du grec ancien. Mais c'est envoûtant. C'est beau comme un grand poème. Ça enivre un peu.
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Pour finir, Simone Weil nous régale des relations entre la pensée pythagoricienne, les mathématiques et les mystiques grecque et chrétienne. Sur ces questions, j'ai jeté l'éponge, j'ai eu mon compte avec la première magnifique partie, qui est aussi la plus longue.
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Que l'on examine la question sur la plan de la foi ou sur celui des mythes et de leur puissance, c'est époustouflant.

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le beau absolu est quelque chose d'aussi concret que les objets sensibles, quelque chose qu'on voit mais par la vue surnaturelle. Après une longue préparation spirituelle, on y a accès par une sorte de révélation, de déchirement : c'est la description d'une expérience mystique. (...) Celui qui voit le beau absolu par le seul organe auquel il soit visible, c'est-à-dire l'amour surnaturel, mais son coeur et son âme hors d'atteinte de tout mal.
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Une autre conception essentiellement chrétienne qui existait dans la tradition grecque, et qui apparaît dans Eschyle, surtout dans la tragédie "Les suppliantes", c'est de penser que la supplication d'un malheureux vient de Dieu lui-même et qu'on ne peut la repousser sans offenser Dieu.
"La colère de Zeus suppliant les attend
Ceux que touche peu la plainte d'un être qui souffre"

Eschyle (Les suppliantes)
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"Tombez sur nous et cachez-nous loin de la colère de l'agneau".

L'Apocalypse
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La beauté exclut les fins particulières. Quand, dans un poème, on peut expliquer que tel mot a été mis par le poète là où il est pour produire tel, tel ou tel effet, par exemple une rime riche, une allitération, une certaine image, et ainsi de suite, on peut dire que le poème est de second ordre.
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Les meilleurs parmi les grecs, à commencer par le ou les poètes de l'Iliade, savaient que tout ce qui exerce ou subit la force est pareillement, et dans la même mesure, soumis à son empire dégradant. Qu'on manie la force ou que l'on soit blessé par elle, de toute façon son contact pétrifie et transforme un homme en chose.
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En somme, le bon larron seul a vu la justice telle que le concevait Platon, discernée parfaite et nue à travers l'apparence d'un criminel. (...) C'est à cause du retournement opéré dans les choses humaines par le péché originel qu'il y a cette incompatibilité entre l'apparence et la réalité qui oblige la justice parfaite à apparaître ici-bas sous la forme d'un criminel condamné. Si nous étions innocents, l'apparence serait la couleur même du réel, et non pas un voile à déchirer.
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