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EAN : 9782882505163
96 pages
Noir sur blanc (05/04/2018)
3.57/5   14 notes
Résumé :
Tecia Werbowski aime les voyages en train. Elle a un don pour les rencontres insolites et prête volontiers l'oreille aux confidences des voyageurs anonymes. Un jour, alors qu'elle est dans un train pour Cracovie, un mystérieux inconnu entre dans son compartiment. L'homme, qui vient de revoir son grand amour perdu, lui confie le drame de sa vie. Dans les années soixante, alors follement épris d'une jeune femme, il avait inexplicablement fui juste avant leur mariage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En pensant commencer un cycle polonais avec ce récit, l'autrice nous a ramené à Prague - souvenir d'un voyage empreint de brumes et de rêveries. Mais surtout en train !
Pour cette première lecture il s'agit d'une variation autour du voyage en train et d'un drame intime qui fait intrusion dans la vie de la narratrice.
C'est romanesque, imprévu et déroutant, comme un voyage en train lorsque l'on sait prêter attention à ceux qui nous entourent. Toutes ces histoires dans les replis de la conscience des passagers qui nous accompagnent.
« J'ai toujours été fascinée par la cadence rythmée de ce monstre noir, cette bête mystérieuse qui emporte des passagers vers l'inconnu »

Dans ce cas, la confession n'est pas recherchée par la narratrice qui se retrouve être la dépositaire d'une histoire qui traverse la guerre froide comme le train les frontières : « la confrontation avec le passé peut se révéler douloureuse ».

Nous sommes des fanas de voyages en train, plutôt longs pour Mademoiselle, étalés sur plusieurs jours de préférence 
Il y a une forme de fascination à regarder le paysage défiler sous nos yeux, c'est l'espace qui défile et non le temps qui semble être suspendu, même si en descendant du train, nous serons rattrapés, voire déjà dans le train quand nous sommes informés du retard ou de la correspondance ratée.
On observe le mouvement, en traversant ces territoires ainsi, nos pensées plus intimes ont aussi de l'espace pour surgir, en tant que pur esprit, qui ne sollicite pas son corps pleinement qui pourtant se déplace. Une situation étrange qui doit avoir un effet sur cerveau, nos pensées…
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Il y a des livres qui vous attirent sans qu'on sache pourquoi : la couverture de celui-là a joué pour beaucoup dans l'acquisition (penchez-vous sur les autres de la même collection si vous en avez l'occasion : les couleurs et le graphismes pourtant très simples sont toujours très tentants). le format à la fois sobre et attrayant de ce petit éditeur, aussi, sans oublier le résumé. Un ensemble d'éléments très prometteurs malgré la brièveté du texte, nouvelle qui nous est présentée au début de l'ouvrage comme un "roman miniature" dans la pure tradition des écrits de cette auteure polonaise, Tecia Werbowski : "des hors-d'oeuvre après lequel on ne commande pas le plat principal tellement on est déjà comblé". Un avant-goût de voyage et de mystère propre à l'Europe de l'Est complétait l'alléchant tableau.

le texte, même court, remplit son office : son format se prête à merveille à cette anecdote vécue par Tecia Werbowski elle-même et racontée à la première personne. Elle entame son récit par une brève historiette qui retarde le début de l'intrigue principale et qui peut décontenancer le lecteur de prime abord mais qui sert à justifier son propos. Cette mise en bouche sur les aspects cosmopolites du train, fenêtre l'espace de quelques instants sur la vie intime des passagers qu'on y côtoie, sert d'introduction au noyau dur du livre. Un événement qui, partant d'un voyage en train, a touché la narratrice bien au-delà du trajet.

Une rencontre banale dans un compartiment à la fin des années soixante débouche sur une étrange confession de la part d'un compagnon de voyage : une histoire d'amour avortée par les choix inexpliqués de son narrateur lors de sa prime jeunesse puis de nouveau une fuite lorsque la possibilité de renouer s'est présentée. La narratrice poursuit sa propre vie avec, dans un coin de sa tête, ce dépôt de souvenirs aux éléments légèrement disparates. Ce n'est que plusieurs décennies plus tard que cette anecdote lui revient : qu'est devenu ce compagnon de voyage? Pourquoi s'était-il montré si lâche? Tecia se met à sa recherche pour obtenir des réponses.

En une soixantaine de pages qui semble beaucoup plus au regard de tout ce qu'elle évoque, T.Werbowski nous raconte la vie comme un romanesque voyage en train : d'une station à l'autre, d'une bifurcation à l'autre, les wagons ballotés par les affres de l'existence et de l'histoire. Entre Prague et Montréal (mais avec une préférence pour le décor de sombre poésie de la première), la narratrice apprend à aller creuser l'arrière-scène d'un événement intime dont la résolution pourtant véridique semble aller toucher quelque chose de la tragédie antique.

En bref : "Looking back" est un texte court mais puissant dans sa construction comme dans son pouvoir d'évocation. Ce récit qui relate avec style et force une anecdote issue de la vie de l'auteure est une réelle invitation à découvrir les autres ouvrages de Tecia Werbowski.
Lien : http://books-tea-pie.blogspo..
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Une autrice d'origine polonaise s'interroge dans ce roman miniature sur son goût pour les voyages en train. Alors qu'elle écoute l'album posthume de Léonard Cohen Técia réfléchit sur le thème des "amours de jeunesse", si émouvants et exaltants, ainsi que sur les actes manqués qui nous hantent parfois... le souvenir d'un voyage à Prague effectué dans les années 60, et des confidences que lui avait alors faites un voyageur inconnu, remonte à la surface. C'est décidé, elle va retrouver cet homme qui lui trotte toujours dans un coin de la tête, jusqu'au Québec s'il le faut. Un texte court et envoutant tout simplement parfait pour s'évader sur les rails.
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J'ai déjà eu l'occasion de vous dire tout le bien que je pense de cette auteure, ici et là. Il s'agit comme d'habitude d'un texte court, plutôt une nouvelle qu'un roman. Il se déroule entre Prague, la Pologne et Montréal. Une certaine confusion est entretenue entre réalité et fiction, s'agit-il de l'auteure ou d'une narratrice ? mais ce n'est guère important pour apprécier l'écriture et le charme suranné qui se dégage d'une ambiance vieille Europe, surtout Prague qui exerce une véritable fascination sur la voyageuse.

Il est question ici de périples en train où se racontent des histoires qui ne se diraient pas ailleurs. Un Polonais fait grand effet à la narratrice en lui confiant les souvenirs de son premier amour et l'issue affreuse qui lui a été réservé. Impressionnée, elle comprend que l'homme s'est exilé lui aussi à Montréal et elle fait tout pour le retrouver, sans s'expliquer pourquoi.

Un texte en fin de livre précise le genre de littérature que l'auteure apprécie et qui correspond à ce qu'elle cherche à faire. Je suis toujours étonnée de tout ce qu'elle arrive à dire sans un mot de trop, en si peu de pages. Une auteure que je vais continuer à découvrir sans aucun doute.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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critiques presse (1)
LeDevoir
07 août 2018
Le froid du dehors alimente celui du dedans dans ce récit à l’acuité dérangeante qui, à l’image du Joueur d’échecs de Zweig, pour ne nommer que lui, trouve sa densité dans le raffinement du verbe et sa beauté dans la douleur qu’il convoque.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un nombre incalculable de livres, romans ou récits, racontent un premier amour. Cette jeunesse, cette naïveté affective, cette fraîcheur de corps et de confidences - combien tout cela nous émeut ! Nous, les lecteurs, nous aimerions tant éviter à ces jeunes la souffrance de la première séparation. Et qu'en est-il de l'amour ultime : si insensé, si inesthétique ? Quelle image pathétique : un vieil homme bedonnant, l'air béat, vêtu d'un élégant costume, le sourire dévoilant un dentier flambant neuf (résultat de tortures physiques et d'un gros effort financier) ; à son bras, une jolie jeune femme aux ongles d'un rouge carnassier.
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La vie est comme un train qui roule depuis la station de notre naissance jusqu’au terminus où notre vie prend fin. De temps à autre, il s’arrête dans des endroits agités, troubles, voire dangereux, et nous nous demandons alors, incertains, s’il faut continuer le voyage. Mais pour aller où, avec qui ?
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En vérité, il se parlait à lui-même, comme si je n'avais pas été là. J'avais le sentiment qu'il éprouvait une envie irrépressible de confier son secret à quelqu'un, même à une parfaite inconnue rencontrée par hasard dans le train. (p. 25)
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Je sens la présence du passé. Des visages familiers et des visages anonymes me regardent, sans la moindre tendresse.
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