- Ma petite !..., commença-t-il d'une voix faible, je sais que tu es sage et vertueuse. Tu es une bonne chrétienne et ressembles à ta mère. Tu n'as rien fait de répréhensible avec ce garçon. Tu as commis une imprudence, voilà le mot...
Sanchez détestait les ennuis et les fuyait. Tout s'arrange dans la vie. Il suffit d'un peu de patience. Il ne redoutait rien tant que d'avoir à prendre parti. Il implorait sa fille du regard et voulait tout pardonner. Il se refusait à connaître la vérité et demandait à Magda de mentir.
- Tu te trompes, papa. Je ne suis pas comme maman. J'ai fait des choses répréhensibles.
L'Andalou posa sur sa fille un regard haineux. Il ne la haïssait pas d'avoir mal agi mais de le lui avouer. Il lui en voulait de troubler son existence paisible. Il gémit.
[...]
L'Andalou eut une idée.
- Je comprends, ma petite fille bien-aimée. Vous vous êtes fixé des rendez-vous secrets, vous vous êtes même embrassés... Cela n'est pas bien grave. Tu demanderas pardon à la Sainte Vierge. Allons, oublions cette vilaine affaire.
Il fit un geste comme pour balayer le passé. Magda ne l'entendait pas ainsi :
- Tu te trompes, papa. Nous nous sommes donné rendez-vous et je me suis mise toute nue devant lui.
Michel del Castillo vous présente son ouvrage "Mamita" aux éditions Fayard.