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Le premier Dumas tome 1 sur 2

Rubén del Rincón (Illustrateur)
EAN : 9782344045251
72 pages
Glénat (28/09/2022)
3.92/5   18 notes
Résumé :
Avant Alexandre Dumas fils, avant Alexandre Dumas père, il y avait le grand-père Dumas : premier général noir de l’Histoire de France !

Esclave noir originaire de Port-au-Prince, ce n’est pas une vie de soldat qui attendait Alexandre. Elevé par sa mère dans la douceur des Caraïbes, il est arraché à celle-ci par son propre père, M. de la Pailleterie, un noble blanc. En ramenant son fils affranchi à Paris, il lui offre l’éducation qui sied à son rang. A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Club N°50 : BD sélectionnée ❤️
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Quelle belle surprise !!!

L'histoire de Dumas père racontée par Dumas fils.

Bon OK, l'histoire est romancée mais j'ai hâte de lire la suite.

Aaricia
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Je ne connaissais pas du tout l'histoire de la famille Dumas : c'est bien écrit, on a envie de lire le tome 2 !!

Barbara
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Très bien.

Vu la vie incroyable de ce premier Dumas, il faut plusieurs tomes et ce, pour notre plus grand plaisir.

Hâte de lire la suite.

Wild57
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Dans la famille Dumas je demande … le fils ? le père ? Non le grand-père ! « le Dragon noir », titre du premier volume de ce qui s'annonce être une trilogie est paru au dernier trimestre 2022 aux éditions Glénat. le « Premier Dumas » qu'on appelle Alex pour plus de commodité dans l'album, premier général métis de l'armée française, figure historique désormais oubliée, est remis en lumière par deux auteurs espagnols : Salva Rubio à qui l'on doit déjà moults bios graphiques (« Miles », « Brel », « le photographe de Mauthausen ») et Ruben del Rincon qui adapta il y a plus de dix ans « Les Trois mousquetaires ».
C'est du reste ce dernier, inconditionnel de Dumas, qui conseilla à son ami scénariste désireux d'écrire un album sur l'écrivain de s'intéresser d'abord à ce père dont un si intéressant portrait était dressé dans « Mes mémoires ». C'est d'ailleurs la voix du romancier Alexandre Dumas qu'on entend dans les récitatifs, en voix off. Ce procédé, s'il met en avant l'admiration d'un fils pour son père, permet avant tout par sa subjectivité même d'éviter la sécheresse du documentaire historique.
LES BELLES HISTOIRES DE L'ONCLE RUBIO
Ce premier tome s'intéresse donc à la jeunesse du héros. Fils d'un noble déchu et d'une esclave, Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie grandit avec sa mère et ses deux frères à Saint-Domingue avant que son père, revenu en grâce, ne le fasse venir à Paris pour en faire son héritier et ne lui fasse donner une éducation digne de son futur rang tant dans les arts et les lettres que dans le maniement des armes. Dans la capitale, Alex est considéré comme un « Américain », c'est-à-dire un affranchi. Il s'attire rapidement l'estime du maître d'armes du Roi dont il est l'un des élèves le plus brillants et, grâce à l'un de ses professeurs, américain comme lui, le chevalier de St Georges, il fréquente bientôt la cour de Marie-Antoinette. Mais il découvre horrifié le sort réservé par « la police des Noirs » aux esclaves qui ont voulu se réfugier en France et, malgré ses titres, il est également victime de racisme. Humilié, il décide alors de rejeter son héritage, de prendre le nom de sa mère « Dumas » et d'adopter comme prénom le diminutif qu'elle lui donnait avant de lui être enlevée : « Alex » afin de renouer avec la partie de lui-même qu'il a reniée. Puis il s'engage comme simple soldat dans le premier régiment venu…
Comme Alexandre Dumas/Salva Rubio le souligne(nt) dans la voix off : « personne pas même l'écrivain d'aventures le plus fantasque n'aurait pu imaginer la vie qui l'attendait » (p.15). Alors bien sûr, il y a « dramatisation » des données historiques comme nous le rappelle dans le passionnant dossier final le scénariste : dès le prologue, les faits sont fictionnalisés puisque le jeune Alexandre Dumas n'était pas présent lors de la mort de son père ; de même, contrairement à ce qui est écrit dans ce premier tome, c'est parce qu'il n'acceptait pas le remariage de son père (qui avait sacrifié sa mère) que Thomas Alexandre choisit de devenir Alex et de s'enrôler ou encore le face à face entre Dumas et Lafayette lors de la journée du Champ de Mars se révèle totalement inventé …
RÉCIT DE CAPE ET D'ÉPÉES ET MISE EN ABYME
Mais Dumas, del Rincon et Rubio choisissent tous trois de magnifier la personne et d'en faire un personnage, presque un super héros. S'il mesurait dans les 1m 80, voilà qu'il devient un géant de plus de 2 mètres, souvent présenté en contre plongée pour accentuer sa force surhumaine. Il est capable de bien des prouesses et allie une tête bien faite à une tête bien pleine.
Éminemment sympathique, il est présenté d'ailleurs « à la Dumas » : flanqué d'un écuyer du nom de Planchet, se battant trois fois en duel le même jour comme un certain D Artagnan et nouant des amitiés indéfectibles avec un trio de dragons : Carrière, Espagne et Dermoncourt qui semble préfigurer les personnages d'Athos, Porthos et Aramis ! de tels clins d'oeil soulignent le jeu perpétuel entre réalité et fiction car les souvenirs du père nourrirent l'inspiration romanesque du fils qui à son tour inspire Rubio et del Rincon.
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
Ceci permet alors à l'album d'être un biopic à forte tendance romanesque assumée et l'exposition de cette « fictionalisation » créé l‘un des plaisirs de lecture. La couverture elle-même le rappelle puisqu'elle détourne un tableau célèbre de David qui glorifie le général Bonaparte au passage du grand St Bernard et participa à l'élaboration du mythe en plaçant le général Dumas à la place du Corse.
Salvia Rubio a fait des études d'histoire de l'art et possède également un master en écriture de scénarios pour le cinéma. Il conçoit son histoire comme un film historique à grand spectacle. On a souvent de grandes cases « plans d'ensemble » qui parfois prennent une demi page ou s'allongent en strips rappelant un format 16/9 eme. le découpage est très abouti et on n'a pas un album « empesé ». L'ensemble est virevoltant aussi bien grâce à l'utilisation de la stichomythie dans les dialogues que grâce au sens du mouvement de Ruben qu'on percevait déjà dans « Les trois mousquetaires ». On notera enfin un graphisme au trait rond, proche de l'animation qui contraste et s'harmonise à la fois avec la technique plus classique d'aquarelle - ou du moins de lavis avant colorisation informatique - employée pour la première fois ici par le dessinateur.

UN REMEDE A LA DAMNATIO MEMORIAE
Mais au-delà du grand spectacle, il y a aussi un message dans cet album. Est-ce un hasard si le compagnon d'armes philosophe, le baron Dermoncourt qui initie Alex aux écrits de Rousseau reçoit sous les pinceaux de Ruben del Rincon les traits de Salva Rubio ? Sous le divertissement, on perçoit des thématiques toujours d'actualité : l'identité, la question noire, le rôle des femmes (ah le joli personnage de Marie-louise Labouret lectrice fervente d'Olympe de Gouges !) et souvent « le premier Dumas » a des allures de roman de formation dans lequel les dilemmes qui se posent au héros entrent en résonnance avec des problématiques auxquelles le lecteur est également confronté.
On y trouve aussi du suspense qui crée à la fois une dramatisation mais également une interrogation : dans le bref prologue initial, il est question du rôle de Napoléon qui participa à faire « tomber » le général Dumas. L'on se demande bien ce qui a pu se produire entre les deux hommes pour déclencher l'ire de Bonaparte et que Dumas soit ainsi délibérément effacé … mais ce premier tome en mettant en avant les valeurs humanistes du héros suggère déjà quelques réponses ! On peut néanmoins s'attendre à de multiples anecdotes et rebondissements car l'épopée napoléonienne (et surtout la campagne d'Egypte) est bien connue de nos deux auteurs qui ont déjà travaillé dessus chacun de leur côté avec « L'ombre de l'Aigle » (d'après Arturo Perez-Reverte) et «La pyramide immortelle ».

Alors qu'il est question de remettre sur la place du général Catroux à Paris (XVIIe) une statue d'Alex Dumas (l'ancienne avait été fondue en 1941 sur ordre des nazis pour qui cette exaltation de la négritude défigurait la capitale !) , nous pouvons dire que del Rincon et Rubio érigent d'ores et déjà au Général un beau monument de papier. Vivement la suite !

Lien : https://bulles2dupondt.fr/20..
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Voilà une BD historique sur le père d'Alexandre Dumas qui suscitait ô combien d'attentes… déçues.

Passons sur les choix graphiques (personnages ronds aux traits souvent caricaturaux), sur une colorisation sans nuance (d'un côté les blancs, de l'autre les noirs ; rappelons que le général Dumas était métis, comme ses frères et soeurs), le gros problème vient de la façon de présenter l'histoire de fils d'esclave et de nobliau, né à Saint-Domingue, élevé en métropole auprès de son père (qui n'a pas hésité à vendre sa famille comme esclave), et réussissant à s'imposer dans le monde militaire (essentiellement sous la Révolution, ce sera l'objet sans doute des deux tomes suivants).

Salva Rubio suit la pensée du moment : dans l'introduction il prétend rétablir la mémoire d'un oublié, pris dans la masse de l'histoire, comme ces vies « noires, féministes, queer, trans, migrante » (sic). N'en jetez plus, j'espérais juste lire l'histoire d'un de ces généraux de la Révolution, au parcours plus qu'inattendu. Comme un Desaix, lui aussi mis de côté par la grande Histoire, mais au parcours tout autant original.

Le récit amplifie donc la lutte de Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, que les auteurs simplifient en Alex, pour exister dans une époque où le statut d'esclave des noirs des Caraïbes ne commence qu'à peine à être contesté par la société des amis des noirs créée en 1788. Des parcours comme celui du chevalier de Saint-George, lui aussi fils d'esclave, que Alex Dumas a effectivement rencontré, sont rarissimes. Et l'arrivée de Dumas sur le sol français correspond à l'instauration d'une police des noirs qui vise à renvoyer les noirs, quelque soit leur statut. Triste période...

Finalement la partie la plus intéressante de l'album réside dans les notes finales de Rubio. Il explique s'être basé avant tout sur Mes mémoires d'Alexandre Dumas (le romancier), dans lequel l'auteur, qui n'a pas connu son père, revisite son histoire familiale avec son art de conteur (et les mêmes imprécisions que dans tout ses traitements historiques). Rubio y a ajouté une Marie Labouret passionnée des écrits féministes d'Olympe de Gouge.

Cette BD n'est donc pas une biographie collant au plus prés à une réalité historique, mais une vision romancée très ancrée dans les thématiques de notre temps. Des biographies existent, comme le le général Dumas de Claude Ribbe, sans doute plus intéressante que cette présentation orientée.
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Mon avis est que j'ai encore appris pas mal de choses. Oui, bien sûr le nom de Dumas en tant qu'écrivain ne m'était pas inconnu mais ça en restait là. Je ne savais pas que c'était une lignée et encore moins son histoire. C'est d'ailleurs le but de cet album, faire connaître des héros du temps passé qui ont contribués à l'Histoire ici de France. Mais surtout des héros de couleurs, des héroïnes aussi, des personnes de genres différents également. Je salue pour cela le travail tant du scénariste que de l'illustrateur, c'est une belle cause et de fait cet album valait bien le détour !

Cette BD retrace donc la vie d'Alexandre Dumas grand-père de notre célèbre écrivain, un parcours hors du commun et plein de rebondissements. Une vie compliquée mais que notre héros a choisie, se refusant de faire partie de ceux qui oppressent d'autres êtres humains. Un fervent défenseur de la liberté sous toutes ses formes ! Je ne peux qu'admirer cet homme et ma foi il aurait encore bien de quoi s'insurger de nos jours…

Je dois avouer que de prime abord la couverture ne m'engageait pas tellement à la lecture, et quand j'ai entamé l'album, je me suis demandé ce qu'on faisait à Saint-Domingue dans la jungle. Mais au fil de ma lecture et avec les informations sur la couverture, j'ai pu découvrir une personne hors du commun avec une grande générosité de coeur et d'esprit. Cela dit, et avec le respect que j'ai pour les dessinateurs, je ne suis pas fan du type de dessin. Mais, cela reste cohérent avec l'ensemble, le point positif c'est que les couleurs sont belles et rendent l'ensemble vivant. Je souligne également la présence d'un carnet explicatif de plusieurs pages à la fin de l'album.

Pour conclure, c'est une bonne BD très instructive qui mérite d'être découverte. Et puis bien sûr, j'attends la suite des aventures de la famille Dumas dans les prochains tomes.
Lien : https://sambabd.net/2022/11/..
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Mon père, ce héros

Si Alexandre Dumas est passé à la postérité en tant que romancier de génie, peu savent que son père qu'il a tant chéri est né esclave avant d'être reconnu par son père noble, de recevoir l'éducation due à son rang pour ensuite lui tourner le dos et de s'engager dans un régiment de Dragons comme simple soldat et de faire la brillante carrière militaire que l'on sait…

Porté par la plume flamboyante de Salva Rubio, scénariste éclectique à qui on doit des oeuvres aussi différentes que Max - les années 20, Degas, la danse de la solitude ou le Photographe de Mauthausen, ce premier opus du Premier Dumas est mis en image par le trait puissant et généreux de Rubén del Rincón dont le talent ne cesse de nous émerveiller.

S'inscrivant dans la veine d'un roman de Dumas, le récit prend des libertés quant à la véracité historique ! Mais quoi de plus normal puisqu'il s'appuie sur des mémoires d'Alexandre Dumas qui n'a sans doute pas hésité à travestir sans vergogne la vérités historiques pour retranscrire l'admiration qu'il avait pour ce père héroïque qu'il a trop peu connu…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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critiques presse (1)
ActuaBD
11 juillet 2023
Des Dumas, on connaissait le père, celui du « Comte de Monte Christo », le fils : Alexandre Dumas Fils, l’auteur de « La Dame aux Camélias », mais on connaît moins le… grand-père qui fut un grand général de Napoléon. Cet album en réalise la biographie.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Souvenez-vous de qui vous êtes... pour moi et pour mes hommes...

Et choisissez bien comment vous voulez rester dans l'Histoire.
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« Nous sommes Noirs, il est vrai, mais dites-nous ,Messieurs, vous qui êtes si judicieux, quelle est cette loi qui dit que l’homme noir doit appartenir et être une propriété à l’homme blanc?»
Toussaint Louverture, Lettre à l’Assemblée générale (1792)
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Videos de Salva Rubio (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salva Rubio
Après l'émigration causée par la guerre civile et la production de BD pour l'étranger par le biais d'agences sous le régime franquiste, on assiste depuis la fin du XXe siècle à un phénomène qui peut être considéré comme la troisième grande vague migratoire des auteurs espagnols vers les marchés étrangers, fondamentalement les marchés américains et francophones.
En utilisant différentes sources, tant françaises qu'espagnole (le site BDtheque.com et Bdoubliees.com, le groupe informel PIF, l'association ARC, etc.) l'auteur et chercheur en histoire de l'art Salva Rubio et Félix Lopèz, co-directeur de l'association Tebeosfera, on mené une étude quantitative et qualitative sur l'émigration des auteurs espagnols de bande dessinée en France.
Ils expliquent ici les moyens mis en oeuvre pour réaliser cette étude et en restituent une partie des résultats.
Cette intervention a eu lieu dans le cadre du 2e Symposium Tebeosfera, organisé à l'Institut Cervantes de Paris à l'occasion de l'édition espagnole du 13e SoBD. Organisation Félix Lopès. Interprétation David Rousseau.
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