« Allez Zou… » Telle est la dernière entrée de ce dictionnaire … qui avoue lui-même qu'« On n'est pas plus avancé au début qu'à la fin ». Certes on peut en convenir, mais quel fatras réjouissant.
Ça commence fort, par l'Affabuloscope, musée dont j'ignorais l'existence, situé en Ariège et dont on doit la création à un certain
Claudius de Cap Blanc. Il contiendrait plus de 800 oeuvres oeuvres de ce créateur légèrement « allumé » dont certaines devenues des objets culte : « L'embouteilleur de nuages », le «redresseur de torts », le « sèche larmes », « la machine à creuser les déficits », « le judas portatif », etc.
Mais ce que ne dit pas l'auteur c'est ce qui est arrivé à ce malheureux Claudius, dommage, car c'est fort instructif…
Un autre créateur à l'imagination incroyable, Théo Jansen, un artiste néerlandais du mouvement cinétique, avec ses oeuvres plus ou moins en forme de myriapodes gigantesques, ses bêtes de plage comme il les appelle, a retenu mon attention. Impressionnant et poétique.
On fait la connaissance de personnages vraiment hors du commun dans ce dictionnaire, tel cet avocat fort sérieux,
Frank Samson, grand admirateur de
Napoléon Bonaparte, qui crée un micro-état pour pouvoir régner sur ses terres, ça vaut le détour sur le Net, je vous garantis.
En vrac, plus ou moins hilarant ou diabolique, j'ai fait la connaissance de « la boîte inutile », du « concombre de mer », de la « consonne affriquée », de « l'extracteur d'oeuf », de « l'eau en poudre », de l'académie des menteurs de Moncrabeau », du « loto bouse » si, si, il nous vient de Bretagne (une bouse de vache sur la bonne case et c'est gagné), je passe sur les renifleurs d'aisselles, masturbateurs de dindons et autres joyeusetés…et appris qu'il y aurait eu des sondages consacrés à la fossette, et comment adopter un « pet rock » entre autres … car avec près de 300 entrées il y a de quoi faire ses emplettes.
Ce qui est sûr c'est que je n'adopterai pas le Ferret-Legging (pratique consistant à s'introduire, pour le sport, un furet dans le pantalon et à résister le plus longtemps possible aux assauts du rongeur sur notre anatomie).
J'ai passé de très bons moments avec ce dico, ce n'est sans doute plus d'actualité mais je dirais déconfinement assuré (mental en tout cas). D'aucuns le qualifieraient de « Littérature sans estomac » qu'importe, car heureusement qu'il existe encore des Morel, des esprits décalés et facétieux pour se pencher avec facétie et malice sur ce qui ne remplit pas les bourses.
En tout cas mieux vaut lire ça que peigner la girafe sans doute… Pour tout savoir, ou presque sur l'origine de l'expression, voir l'entrée « Girafe », étonnant non ?
Bon ça suffira comme ça, « allez zou ». Mais quand même, j'ajouterais qu'au passage j'ai fait la découverte de cette collection de dictionnaires amoureux chez Plon, et noté avec ravissement qu'il existait un « Dictionnaire amoureux des dictionnaires amoureux » Ah Ah !!