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Maria del Carmen Ariet Garcia (Autre)Disamis Arcia Munoz (Autre)Aleida Guevara (Autre)Antoine Martin (Traducteur)Calixta Grigoriou (Traducteur)
EAN : 9782264081346
504 pages
10-18 (15/06/2023)
4.42/5   6 notes
Résumé :
De ses premières pérégrinations à motocyclette à travers l'Amérique latine à ses dernières expéditions tragiques au Congo et en Bolivie, Ernesto "Che" Guevara n'a jamais cessé d'écrire. A ses parents, ses amis, ses amours, ses enfants, ses camarades de lutte, ses alliés...

C'est la vie entière du Che que ces lettres dévoilent, des missives les plus tendres aux échanges politiques les plus graves. On l'y découvre tour à tour enjoué, drôle, sarcastique... >Voir plus
Que lire après Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire : Lettres 1947-1967Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Che Guevara est devenu une icone, de ceux dont on parle sans plus très bien connaître l'homme. Un visage devenu un poster punaisé dans les chambres ou imprimé sur des tee-shirts, au point d'oublier qui il était réellement, trouvant la légende parfois bien plus belle que la vérité. Ce révolutionnaire né en Argentine et exécuté en Bolivie a marqué le XXe siècle de son empreinte, soulevant des passions, réanimant des espoirs, parlant d'un monde socialement meilleur. Mais au fond, qui était-il ? Plutôt que de laisser la parole aux historiens, l'idée est ici de permettre au lecteur se plonger dans sa correspondance, de se livrer à un dépouillement de son courrier couvrant les années 47 à 67, des premières pérégrinations à travers l'Amérique latine aux dernières expéditions tragiques au Congo et en Bolivie, en passant bien sûr par la révolution cubaine. Des plus politiques aux plus personnelles, ces lettres largement inédites font découvrir un homme passionné, engagé, drôle, visionnaire, poète, amoureux de la vie et des femmes, épris de justice sociale, soucieux du bien-être des autres mais également déterminé dans la tâche qu'il devait mener. Au demeurant, un autre regard, loin du portrait véhiculé par les médias, les poncifs et la jeunesse en manque de repères !
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
LÀ son père Guayaquil, [le 21 octobre 1953),
Je t'écris la lettre que tu liras va savoir quand, depuis ma nouvelle position d'aventurier à cent pour cent. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis mon dernier compte rendu épiscolaire.
La chose est celle-ci: Calica, (Eduardo] García (une des recrues) et moi marchions, un peu nostalgiques de la patrie aimée. Nous nous disions que les deux membres du groupe qui avaient réussi à partir au Panama devaient y être bien et nous commentions la formidable entrevue avec XX, cet ange gardien que tu m'as envoyé, et dont je te parlerai plus loin. Le fait est que, mine de rien, García a lâché la proposition de partir avec eux au Guatemala, et je me trouvais dans une disposition d'esprit tout à fait favorable à l’invitation.
Calica a promis de donner sa réponse le lendemain et cette dernière fut positive, si bien qu'il y avait quatre nouveaux candidats pour se frotter à l'opprobre Yanqui. Mais c'est alors que nos malheurs dans les consulats ont commencé. Il a fallu aller pleurer chaque jour afin d'obtenir le visa pour le Panama, qui est la formalité qui nous manque, et, après diverses péripéties, accompagnées de bien des hauts et bas psychologiques, la tendance semble aller plutôt vers le non. Ton costume, ton chef-d’œuvre, la prunelle de tes yeux, à fini héroïquement dans un dépôt-vente, et il est arrivé la même chose à tous les objets inutiles de mon bagage, qui s'est beaucoup réduit au bénéfice de la réalisation (soupir) d'une certaine stabilité financière du trio.
...
Guayaquil, le 24 : après bien des allées et venues et à force de de démarches, et moyennant même une petite magouille, nous avons enfin le Panama à portée de vu. Nous partons demain dimanche et nous serons là-bas le 29 ou le 30. j'ai écrit une courte lettre au consullat.
Ernesto
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À Tita Infante Lima, le 3 septembre 1953,

Nous nous sommes promenés dans les alentours plus ou moins proches de la capitale, comme Las Yungas, qui sont des vallées tropicales magnifiques, mais la chose la plus intéressante à laquelle nous nous sommes consacrés a été d’observer le paysage politique, qui est extrêmement intéressant. La Bolivie est un pays réellement exemplaire pour l’Amérique. Nous avons vu les théâtres des luttes, les impacts des balles, et même les restes d’un homme tué lors de la dernière révolution, retrouvé récemment dans une corniche où son tronc avait volé après l’explosiondes bâtons d’explosif qu’il portait à la ceinture. Bref, on s’est baru
s comme il faut. Ici, les révolutions ne se font pas comme à Buenos Aires, et deux ou trois mille morts (personne ne sait exactement combien) sont restés sur le Carreau.
La lutte continue toujours et, presque toutes les nuits, il y a des blessés par balle dans l’un ou l’autre camp. Mais le gouvernement est soutenu par le peuple en armes, si bien qu’il n’y a aucune chance pour qu’il soit liquidé par un mouvement militaire venu de l’extérieur. Il ne pourrait tomber qu’à cause de ses luttes internes.

Bien, voici donc quelques vues du panorama bolivien vécu un peu plus longtemps. Mais, dans l’ensemble, il me paraît que la domination Yanqui n’a même pas apporté au Pérou ce bien-être économique fictif tel qu’on peut le voir, par exemple, au Venezuela.
Je sais peu de choses de ma vie future en ce qui concerne l’itinéraire et encore moins le calendrier. Nous pensions aller à Quito, et de là à Bogotá, puis à Caracas, mais nous ignorons quelles voies nous emprunterons. Je viens juste d’arriver à Lima via Cuzco.

( Souviens-toi de cet ami / Qui pour toi va jouer sa peau ! Afira de t’aider autant qu’il le pourra/ Dès la première occasion.) Vers du tango Mano a Mano, interprété par Carlos Gardel
(p49/../52)
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À sa mère Cuzco, le 22 [août 1953,
Regarde bien l’en-tête, maman,
Je me suis offert un grand plaisir pour la deuxième fois, de façon presque indécente cette fois-ci, mais l’effet est différent. Alberto s’est mis en tête de se marier à toute force avec des princesses incas, pour récupérer des empires perdus, Calica peste contre la crasse ambiante et, à chaque fois qu’il marche sur l’un des innombrables étrons qui jalonnent les rues, plutôt que de lever les yeux au ciel, pour voir si quelque cathédrale ne se découperait pas dans l’espace il regarde ses souliers sales. Il ne sent pas l’odeur de cette matière impalpable, si évocatrice, qui flotte dans l’air de Cuzco, mais les relents de tambouille et de bouses. Question de tempérament.

À Puno, nous avons eu une embrouille avec les douaniers, parce qu’ils ont trouvé dans nos affaires un livre bolivien qu’ils supposaient être de la propagande rouge. Et il n’y a pas eu moyen de les convaincre qu’il s’agissait d’une publication scientifique. ... (p47/48)
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À sa mère Bogotá, le 6 juillet 1952,
Mais, à cause du petit couteau de Roberto, que j’ai sorti dans la rue pour faire un dessin par terre, nous avons eu une embrouille avec la police. On nous a traités de façon si désobligeante que nous avons décidé de partis au plus vite pour le Venezuela. Quand tu recevras cette lettre, je serai donc sur le départ.
[…] De tous les pays que nous avons parcourus, c’est celui où l’on respecte le moins les droits individuels. La police patrouille dans les rues fusil à l’épaule et réclame sans arrêt ton passeport (il n’est d’ailleurs pas rare que les agents le lisent à l’envers!), et il règne un climat de tension qui laisse présager un soulèvement prochain. Les plaines sont déjà en état de révolte ouverte et l’armée est incapable de la réprimer. Les conservateurs, incapables de se mettre d’accord, sont en lutte entre eux et le souvenir du 9 avril En résumé, le climat est étouffant. Si les Colombiens veulent le supporter, ça les regarde. Nous, nous filons dès que possible. Il semble qu’il y ait pas mal de chances pour qu’Alberto obtienne un poste à Caracas. […]
Un baiser de ton fils, à qui tu manques par tous les pores de la peau. […]
Ciao - Ernesto (p44)
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À son père 1quitos, 4 juin 1952,
[…] A mesure que nous nous éloignons des centres scientifiques où on pourrait nous donner un coup de main, notre voyage prend le caractère d’un évènement pour le personnel des dispensaires antiléprosiques de la région. Ils nous traitent avec un respect digne des deux chercheurs qui leur rendent visite. Le souffle de la léprologie est entré en moi avec une certaine intensité et je me demande si c’est pour longtemps. Il faut dire aussi que des adieux comme ceux que nous ont offerts les malades de la léproserie de Lima vous poussent à continuer. Ils nous ont offert un réchaud de la marque Primus, ils ont collecté entre eux cent sols, ce qui, dans les conditions financières où ils se trouvent, est une somme énorme, et plusieurs d’entre avaient les larmes aux yeux à notre départ. Toutes marques d’affection sont la conséquence du fait que nous ne portions ni blouse ni gants, que nous leur serrions la main comme à tout un chacun, que nous prenions place au milieu d’eux pour causer de tout et de rien ou que nous jouions au football avec eux. Ça te semblera peut-être une vantardise gratuite, mais ces malades trouvent un bénéfice psychologique incalculable à se voir traiter comme des êtres normaux, eux qu’on considère habituellement comme des bêtes sauvages, et le risque encouru est extraordinairement faible. Jusqu’à présent, les seuls membres du personne contaminés sont un infirmier indochinois qui cohabitait avec ses malades et un moine zélé pour qui je ne mettrais pas ma main au feu. …
(p 36)
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Vidéo de Ernesto Che Guevara
La última batalla del Che en Bolilvia (Octubre del 67 - Documental) "Octubre del 67" documental con relatos de los únicos sobrevivientes de la guerrilla del Che en Bolivia, seleccionados por él para esta gesta y, participaron en su última batalla en octubre de 1967
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