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EAN : 9782221261156
192 pages
Robert Laffont (19/05/2022)
4.05/5   179 notes
Résumé :
Le journal intime de Mathou.
Filgoude, c'est la meuf toujours positive, en forme, joyeuse, au top, adepte du bien-être : c'est sûr, si j'étais elle, je serais une "meilleure moi".
Et si j'essayais d'être cette "moi en mieux" ?
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Detox, Yoga, méditation... Mathou a testé pour vous et elle en est revenue.

Une chouette lecture avec un petit bémol.

le bon :
J'ai adoré Mathou, sa personnalité, attachante et émouvante, ses failles et son caractère bien trempé, la façon dont elle plonge dans le piège tendu mais pas trop quand même !
J'ai lu avec gourmandise ce journal piquant où elle dézingue gentiment toutes ces promesses souvent creuses et prêtes à l'emploi, la manière dont elle prend du recul par rapport à ces solutions miracles dans lesquelles il m'est arrivé de plonger avec avidité, pigeon volontaire, cobaye consentant.
Bien sûr, je sais que tout n'est pas à jeter, et que certains y trouveront une aide précieuse et du réconfort et c'est déjà très bien.
L'essentiel comme toujours, c'est de rester lucide.


Le moins bon :
Pas trop fan par contre du biais idéologique un peu lourdingue suivant lequel les deux grands méchants bouc-émissaires, capitalisme&patriarcat, seraient à l'origine de toute cette mouvance. le sujet est me semble-t-il bien plus trivial et vieux comme le monde : des gens cherchent à gagner des sous, certains le font de bonne foi, avec éthique et conscience, d'autres sont justes des escrocs sans scrupules (il n'y a qu'à voir la quantité de gourous improvisés sur les RS qui exploitent notre soif d'aller-mieux et notre désir de vivre bien.)
Bref, il y a des personnes plus ou moins bien intentionnées qui flairent l'air du temps, les souhaits du public/les envies du consommateur et s'y adaptent.
C'est le jeu, à nous d'être plus malins et de ne pas tomber dans le(s) panneau(x), d'armer notre sens critique et d'aiguiser notre perspicacité.
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J'aime parler de développement personnel – et plus particulièrement « d'anti-développement personnel » ou « développement anti-personnel » ou comme l'a écrit Julia de Funès « développement (im)personnel ». Et j'aime Mathou. Je vais donc essayer de faire preuve d'une totale objectivité à propos de Filgoude, comment je me suis disputée avec le développement personnel de manière à ce que vous puissiez vous faire une idée sur ce journal intime illustré sur le développement personnel. Même si je suis sûre que ça va vous plaire. Sûre, sûre.

Dans Filgoude, Mathou raconte sa relation avec le développement personnel. Elle aussi, comme beaucoup, a cédé aux sirènes de toutes ces techniques qui nous promettent, joie et bonheur. Elle nous raconte son envie d'y croire, le constat que tout ne marche pas sur elle et que ça n'est pas du meilleur effet sur son moral (Je ne spoile pas, le sous-titre de Filgoude est je le rappelle : comment je me suis disputée avec le développement personnel). Non parce que si on n'y arrive pas, c'est que c'est notre faute. Oui, quand même. Ben si.

Mathou évoque par chapitre toutes les injonctions (plus ou moins) bienveillantes auxquelles elle a été confrontée dans sa quête d'être « elle en mieux » : « ton corps tu purifieras », « la paix intérieure tu trouveras », « un esprit sain dans un corps sain », « soyez un modèle pour vous et pour les autres », etc. etc. L'occasion aussi d'évoquer sa déception autour du #bodypositive et tout un tas d'autres choses super intéressantes.

Considérée comme une autrice et illustratrice bienveillante et feel good, Mathou envoie de la joie et des coeurs partout autour d'elle. Elle, elle parle de #bodypositive (et on y croit), des moments où ça va bien (#paillettes) et de ceux où ça va moins bien (#cestpasgrave #unpasalafois). Derrière toute cette bienveillance, on sait bien que Mathou est une fille comme nous (enfin en tout cas, comme moi, mais j'imagine que c'est aussi comme vous). Qu'elle sait à quel point c'est important d'apporter de la bienveillance aux autres (à chaque fois que j'écris ou que je dis « bienveillance », c'est un gros fuck à mon ancienne boss qui refusait qu'on utilise ce terme trop politisé. Je sais que ça manque un peu de bienveillance, mais elle, elle n'en mérite pas, alors c'est pas grave). Et Filgoude, c'est un concentré de bienveillance. Parce que c'est complètement déculpabilisant.

Il n'y a pas que pour nous que ça ne marche pas complètement. Mathou, c'est pareil. Et imaginez comme c'est décomplexant. Imaginez comme ça aurait été cool pour moi si j'avais lu Filgoude avant de découvrir le développement personnel ?

Je ne sais pas si vous vous intéressez au sujet, mais moi oui. Comment ne pas se laisser tenter par des manuels qui nous promettent de changer de vie en trois mois, de réaliser nos rêves, de trouver ce qui nous anime, de savoir dire merde, d'être plus bienveillants, de ne plus se laisser marcher sur les pieds, de devenir une meilleure version de nous-même ? Hein, franchement ?

Malheureusement, je fais partie de ceux qui s'enthousiasment, sont prêts à tout changer, mais… environ deux jours. Après je me lasse, je m'ennuie, le soufflé retombe et le livre qui me promettait une nouvelle vie devient un gros caillou dans ma chaussure, une nouvelle illustration que je n'arrive pas à tenir une résolution. Bref, un échec, une envie de me rouler en boule sur le canapé de mon salon totalement hygge (c'est déjà ça !).

J'ai lu pas mal de livres sur le développement personnel et ce que j'en retire c'est qu'il ne faut pas se jeter sur la nouvelle méthode en vogue – parce qu'il y en a toujours de nouvelles. Et surtout qu'il ne faut pas tout prendre à la lettre.

Si vous dormez mal, vous lever à cinq heures du matin pour méditer, faire trois machines de linge et passer la serpillière, ce n'est pas forcément l'idée du siècle. Surtout si vous piquez du nez à 9h15 alors que vous finissez le boulot à 19h et devez préparer le repas après avoir fait des courses (d'ailleurs, vous avez pensé au batch cooking ? Ce serait bien pour vous, mais vous n'avez plus une once d'énergie (peut-être parce que vous vous levez à 5 heures du mat'?)).

On vous dit de dire Fuck, de devenir le coach en bonheur dans votre boîte, de prioriser vos taches pour ne pas vous disperser. Mais si vous souffrez d'un burn out, que votre boss vous harcèle, que vous n'avez même plus l'énergie de chercher un autre boulot… Ça vous donnera juste envie de pleurer, on est d'accord.

Alors, moi, dans les manuels de développement personnel, je prends ce qui m'intéresse et je laisse le reste (je ne dis pas que je ne pleure pas un peu en me rendant compte qu'il y a des choses que je suis incapable de faire). Parfois, un bouquin ne me parle pas du tout et parfois quelque chose résonne en moi et ça me fait réfléchir à ma manière d'être, de réagir, de laisser les autres m'atteindre. Et ça me donne envie de changer. Parfois. Deux jours (bon, parfois, ça me reste en tête comme les accords toltèques qui complètent très bien ma formation sur la communication non violente et la gestion des conflits). Et puis, donc, il y a des choses que je ne suis pas capable de faire. Damned.

Il y a quelques temps, on m'a conseillé plein de lectures, qui ne répondent pas à une nouvelle tendance, mais pourraient m'aider. Et surprise, aucune ne me demande de me lever à 5 heures pour faire du repassage et le ménage au dessus des armoires et à réparer mon âme selon la méthode du Kintsugi. Parmi elles, les livres de Lise Bourbeau, la base du développement personnel et qui devraient me permettre de mieux comprendre mes prochaines lectures. Peut-être que celles-ci me feront du bien ?

Dans mes pérégrinations, évidemment, je me suis retrouvée dans Filgoude. J'ai moi aussi essayé d'être une meilleure version de moi. Mais j'ai essayé surtout de ne pas me laisser miner par les injonctions du développement personnel, exactement comme Mathou. Alors, si vous êtes tentés par la lecture de ce type de livres, pensez à Filgoude. Et si vous avez l'impression d'être nuls parce que rien ne marche, pensez à Filgoude. Ce journal intime fait tellement de bien parce qu'il rassure et donne plutôt envie de trouver les tips qui pourront nous aider. C'est pas cool, ça. Au lieu d'être une meilleure version de soi-même, on pourrait devenir un soi qu'on aime ?
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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J'aime beaucoup le travail de Mathou en règle générale. J'ai apprécié cette lecture, même si je me pose quelques questions sur ce qu'elle partage dedans.
Pour commencer, on retrouve toute la simplicité et le coup de crayon de Mathou. La mise en page est sympa, très claire et aérée. Cela apporte une légèreté à ses propos et les petites illustrations, toujours plus d'humour, sont très agréables à découvrir. Elle développe ses propos avec intelligence, en chapitres bien pensés permettant de suivre sa pensée de façon simple et logique.
Mathou remet donc en cause l'approche du développement personnel et en fait la critique dans un essai très accessible et facile à lire.

J'ai aimé cela, car je trouve qu'il faut toujours avoir un recul sur tout et notamment cette approche et tenter de la comprendre un peu avant de se jeter dedans sans vraiment en connaître le sens réel ou en tout cas, juste pour suivre une tendance…

Alors évidemment, on ne sera sûrement pas totalement d'accord avec Mathou et c'est très bien ! Ce livre invite à une réflexion au-delà de l'avis de l'autrice. Mais je trouve néanmoins intéressant de placer le développement personnel au sein de cette société patriarcale, qui tend à toujours plus d'individualisme aussi. Mathou invite seulement à une réflexion et à un recul avec des exemples concrets, des réflexions intéressantes.

Évidemment, c'est là où le bât blesse, c'est que l'on peut y lire aussi une critique facile et aussi stéréotypée sur la façon dont elle présente les choses et ses contre-exemples. Même si elle tente de nuancer parfois, je trouve que la lecture peut vite devenir parfois caricaturale.
C'est facile à lire, il y a des choses à prendre et à laisser, mais cet ouvrage à le mérite de nous rappeler de toujours avoir du recul sur ce que nous faisons et de s'écouter !
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Mitigée sur cette lecture...

J'attendais beaucoup de ce livre, un je ne sais quoi qui m'apporterait du bien-être et une certaine réflexion mais ça n'a pas vraiment été le cas.
Bien que Mathou ait raison sur le poids de la culpabilité et l'injonction au bonheur qu'engendrent le développement personnel (ou plutôt ce qu'on en a fait), son analyse manque de nuances et d'objectivité.

Oui, désacraliser la santé mentale et le mal-être est essentiel, indispensable dans une société où l'on se doit d'aller bien, de "se prendre en main".
Cependant, tout dans le développement personnel n'est pas à jeter, même si il faut garder que ce qui nous correspond et que le tri est parfois difficile à faire.
Le développement personnel, je crois, ne nous blâme pas d'aller mal de temps à autre ou d'être malade psychiquement parlant, au contraire, il reconnaît nos blessures passées et présentes ; et il nous donne des conseils pour essayer de trouver un équilibre dans le chaos.
Après effectivement, les influenceurs, les médias, les produits de consommation se sont emparés du sujet jusqu'à le distordre, et c'est plutôt ça le problème.

Ce qui me dérange dans ce livre, je crois, c'est le fait de tout mélanger et de tout rejeter... Au final, on s'y perd tous un peu dans ce récit même si on comprends l'intention.

L'important, c'est juste de trouver ce qui nous fait du bien et d'être en cohérence avec soi.
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C'est toujours un plaisir de lire une bande dessinée de Mathou. Elle apporte beaucoup de fraîcheur, de sensibilité, de fragilité avec une bonne dose d'humour. Dans "Filgoude - Comment je me suis disputée avec le développement personnel", elle se se dévoile un peu plus. Elle propose de réfléchir à ces impératifs de bonheur, de bien-être de quiétude que l'on demande aux femmes. Les bouquins sur le lâcher prise, s'assumer, trouve le vrai soi ne manque pas en rayon de librairie et connaissent un véritable succès. On devrait interroger ce que cela signifie? Les gens vont-ils de moins en moins bien? Il cherche des solutions pour avancer dans la vie plus sereinement. La solution se trouve t'elle dans des formes de mantra, dans la reprogrammation de notre état d'esprit? Faut-il que les choses soient si dogmatiques? On se doute bien que non, rien ne peut être si simple.

A travers plusieurs chapitres thématiques, la bédéaste déconstruit ces approches toutes faîtes et trop fermée. Elle a testé et cela n'a jamais été très concluant. Par contre, cela lui a appris à trouver des justes milieux, à identifier des limites et ce qui lui fait du bien, à moins surévaluer les autres pour mieux se dévaloriser... Se déconstruire prend du temps et demande de travailler son esprit critique. C'est fait avec beaucoup de pédagogie, de calme et de rire. Même si c'est dramatique d'être en souffrance morale, il faut l'accepter sans que cela soit forcément catastrophique. Les choses ne sont jamais toutes noires ou toutes blanches. La vie n'est remplie que de nuances. Tout n'est pas une question de performance, de rentabilité, d'indicateurs... Au passage, c'est à destination des femmes ses recommandations de perfection. "Et puis, au fond (ou aussi???), est-ce qu'on demande aux mecs d'être une meilleure version d'eux-mêmes? Pas vraiment." (p.160). Tout est dit. Une bonne lecture qui devrait être dans le rayon développement personnel pour incité les lectrices à avoir une autre approche vers soi.
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critiques presse (1)
Psychologies
21 juin 2022
Avec l’humour qui la caractérise, Mathou signe un nouvel album, Filgoude, dans lequel elle tacle les travers du développement personnel. Mais cette bande dessinée est aussi plus personnelle et plus sérieuse, car l’illustratrice livre en filigrane un récit intime de son combat contre la dépression.
Lire la critique sur le site : Psychologies
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le feel good ça ne nous unit pas, ça nous individualise, ça fait souvent de nous des êtres autocentrés sur nos petites problématiques persos.
Le développement personnel nous oblige à penser pour et à travers nous seul.e les problèmes viennent de nous, les solutions aussi, rien n'est dû à la société où à des rapports de force et de pouvoirs extérieurs et tout doit se résoudre par une reprise en main personnelle : on a (à mon goût) trop vite fait d'oublier les pressions politiques et sociétales qui pèsent (avant tout) sur les femmes aujourd'hui.
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L'injonction au bien-être est moralisatrice et pèse lourdement sur nos corps et nos cerveaux fatigués.
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"Rien ne sert de planquer sous le tapis les ombres, les chutes, la colères et les pleurs ; elles sont moi autant que les joies"
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Si on est ce que l'on mange, alors il vaut sans doute mieux être un chou à la crème qu'un brocolis vapeur, non ?
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