AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782862748306
214 pages
Le Cherche midi (07/02/2001)
3.58/5   6 notes
Résumé :
De la manière la plus ludique qui soit, l'auteur de ce manuel nous administre la preuve que la poésiethérapie est peut-être un remède souverain à des maux comme la tristesse, l'impuissance, les insomnies, les rhumatismes, les allergies, la déprime, la timidité, le stress, les illusions, etc. À chacun de ces « maux » ou incommodités de la vie, Jean-Joseph Julaud indique, comme traitement, un ou plusieurs poèmes assortis d'une posologie en forme de conseil. Les poèmes... >Voir plus
Que lire après Ça ne va pas ? Manuel de poésiethérapieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les âmes poètes sont souvent bien difficiles à comprendre…
Toujours mélancoliques, regrettant des temps anciens où les prescriptions médicales prenaient la forme d'élixirs et de décoctions végétales, même engoncés au plus profond de leurs maux, les poètes louchent tristement sur les ordonnances des médecins du 21e siècle. Heureusement, Jean-Joseph Julaud se dresse contre la tyrannie de l'allopathie.


Marre d'avaler des pilules ? de recracher l'eau imbuvable des sachets de solutions en poudre ? Et si la guérison se trouvait à l'intérieur de nos plus chers amis –je veux bien entendu parler des livres ? Voici un exemple-type de prescription que pourrait vous faire ce cher docteur Jean-Joseph Julaud :


« 1) Contre l'insomnie : un Corbière (non, pas le vin, le poète !) chaque soir avant d'aller dormir.
2) Contre la constipation : des « Quatrains » de Péguy, une fois par jour, à lire dans les lieux qui conviennent.
3) Contre les inégalités d'humeur : « Baise m'encor » de Louise Labé, matin, midi et soir, pendant la nuit aussi, si le Corbière n'a pas fait d'effet. »


Nous remarquerons que la plupart des maux ciblés par ces remèdes poétiques sont d'ordre vaguement somatique : insomnie, constipation, inégalités d'humeur… sont de plus en plus considérés comme des troubles résultant de discordances psychiques et s'exprimant par voie corporelle. Puisque le mal émerge de l'esprit, les oeuvres intellectuelles viendront le guérir ! Ne craignez pas de rencontrer Jean-Joseph Julaud : pas fataliste, il ne vous condamnera pas au trouble éternel dès la première consultation. Son esprit bon enfant se joue des mots et des idées reçues et, sachant certainement qu'un placebo est d'autant plus efficace que celui qui le reçoit en connaît parfaitement le prétendu « mode d'action », il accompagne ses prescriptions d'exemples et de recommandations préliminaires qui auront déjà l'avantage de redonner le rire au souffrant.


Il ne faudrait jamais prendre la poésie trop au sérieux car on passerait là à côté d'une source de satisfactions spirituelles –et donc physiques- d'un grand intérêt. En s'amusant à imaginer des mises en scène faisant de son lecteur un patient, le Docteur es lettres Jean-Joseph Julaud nous permet non seulement de faire la connaissance de quelques poèmes parmi les plus renommés de la littérature française, mais aussi de nous engager vis-à-vis d'eux dans une démarche légère et dansante –un remède que Nietzsche parmi tant d'autres n'aurait pas renié !

Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          213
Un petit souci de santé, une baisse de forme ou de morale? Jetez vos pillules, poudres et autres flacons! Jean-Joseph nous propose mieux que l'aromathérapie ou la photothérapie, la POESIETHERAPIE. A chaque problème son poème. Et si les mots peuvent blesser, ils peuvent guérir également.

Avec beaucoup d'humour et d'à-propos, Jullaud introduit chaque maladie (très variées: de l'obésité aux MST tout y passe ou presque) avant de proposer le poème-remède miracle.

Ce manuel jovial et enthousiasmant est un excellent moyen de découvrir ou redécouvrir les poètes français. On y trouve les grands pontes tels que Péguy ou Verlaine et d'autres moins connus (en tout cas, en ce qui me concerne) comme Evariste Parny et Charles Cros.

C'est également une excellente idée cadeau pour les amoureux de poésie.A consommer sans modération ni crainte d'effets secondaires. Ou tout du moins sans effets secondaires indésirables. Mais un fort risque d'accoutumance à la poésie!
Commenter  J’apprécie          130
Ce bouquin me faisait de l'oeil à la bibliothèque et son "feuilletage" a achevé de me convaincre... L'auteur nous propose de guérir certains maux grâce à des poèmes soigneusement choisis et nous présente ses "prescriptions" avec humour. C'est très bien vu et je me demande si je ne vais pas essayer tout de suite, en cette période post-agapes de fin d'année, son régime anti-surcharge pondérale à base de François Villon, de Rostand et de Saint-John-Perse...

Autre considération, plus générale, celle-là : la poésie, c'est quand même bien... J'en lis très peu mais à chaque fois, j'ai l'impression de découvrir un monde extraordinaire! Et j'ai eu grand plaisir à relire certains poèmes classiques, comme "Harmonie du soir" de Baudelaire, qui m'a valu une sacrée bonne note au bac de Français, il y a fort fort longtemps...!
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
Lexpress
29 février 2012
Jean-Joseph Julaud prescrit ses ordonnances poétiques.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Vous rappelez-vous le prénom d’Alzheimer ? Non ? Eh bien, méfiez-vous, c’est comme ça que ça commence…

Mais n’exagérons rien, si votre mémoire est défaillante, vous n’en êtes peut-être pas encore là.

Afin de vous en assurer, nous vous proposons d’effectuer un petit examen clinique et poétique indolore : il s’agit de vous faire poser quelques questions que Paul Verlaine posa lui-même à une personne qui lui était chère : celle-ci, manifestement, souffrait de la maladie d’Alzheimer à un stade déjà avancé puisque l’amnésie caractéristique de cette affection semble totale dans le poème où se trouve relaté cet interrogatoire.

Les questions sont les suivantes : « Te souvient-il de notre extase ancienne ? » et : « Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? Toujours vois-tu mon âme en rêve ? » Elles devront vous être posées par voter conjointe ou concubine, et par celle de vos maîtresses qui a le plus d’ancienneté.
[…]

Notre conseil : si vous êtes célibataire depuis toujours, vous pouvez effectuer sur vous-même cet examen clinique, mais vous ne vous poserez alors que la question : « Te souvient-il de notre extase ancienne ? »
Commenter  J’apprécie          100
Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,

Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,

Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;

Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire
Commenter  J’apprécie          100
Vous voulez vous marier pour prouver au monde entier que, s’il vous a choisie, c’est que vous êtes belle, même si vous avez les mollets en quenelles, du poil sous les aisselles, et l’acuité visuelle en délicatesse avec la netteté. Pas grave ! Il est à vos côtés.
[…]
Ah ! ah ! La belle affaire, eussent dit les grands-mères au temps si proche encore où les corps, dans le bref et brutal, traitaient de politique natale.
Aujourd’hui, qu’en est-il ? Après le travail et le stress, il y a si peu de temps pour exalter la fesse.
Commenter  J’apprécie          134
Contre la surcharge pondérale : le régime minceur en poésie et en douceur

[…]
Pour le dîner, pendant ces deux semaines, procurez-vous, en édition de poche, Exil de Saint John Perse. Vous devez en lire chaque soir, avant le repas, un extrait, et le comprendre. Vous constaterez qu’il vous restera seulement le temps de préparer une petite salade avant d’aller dormir. Voici donc votre menu du soir :

Entrée : Saint John Perse
Plat principal : Salade
Pas de dessert (pas le temps !)

Voici à titre d’exemple, un extrait d’Exil :

« Relations faites à l’Edile ; confessions faites à nos portes… Tue-moi, bonheur !
Une langue nouvelle de toutes parts offerte ! une fraîcheur d’haleine par le monde
Comme le souffle même de l’esprit, comme la chose même proférée,
A même l’être son essence ; à même la source sa naissance :
Ha ! toute l’affusion du dieu salubre sur nos faces, et telle brise en fleur
Au fil de l’herbe bleuissante, qui devance le pas des plus lointaines dissidences ! »
Commenter  J’apprécie          30
Une charogne

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux :
Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu’ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s’épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l’herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D’où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s’élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l’eau courante et le vent,
Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers, une chienne inquiète
Nous regardait d’un œil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu’elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez vous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposées !

Charles Baudelaire
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Jean-Joseph Julaud (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Joseph Julaud
Et vous, savez-vous épeler Stanislas Le********* ? Si vous souhaitez vous frotter à la redoutable "dictée pour les nuls" de Jean-Joseph Julaud et de son acolyte Julien Soulié, lue par Juliette Arnaud, rendez-vous à 11h, dimanche 15 septembre, au Muséum-Aquarium de Nancy.
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}