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EAN : 9782264045034
256 pages
10-18 (17/01/2008)
3.41/5   33 notes
Résumé :
Paris, 1934. Andrew Singleton et James Trelawney sont chargés d'enquêter sur une étrange affaire. Un spécialiste du sommeil et un poète surréaliste, dont le seul point commun semble être l'intérêt pour l'étude des rêves, ont été retrouvés littéralement morts de peur dans leur lit. Fait troublant, un énigmatique « personnage en noir » a visité chacune des victimes quelques jours avant leur disparition. Mais qui est cet homme de l'ombre ? Quelle terrible machination p... >Voir plus
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“Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire et de corne qui nous séparent du monde invisible.” Gérard de Nerval - “Aurélia”

Le détective britannique Andrew Fowler Singleton profite d'une pause entre deux enquêtes pour s'offrir une escapade à Paris et explorer un mystère qui le turlupine depuis des années : la mort du poète Gérard de Nerval, le 26 janvier 1855, était-elle naturelle (si tant est qu'un suicide le soit), ou l'a-t-on assassiné ? Nous sommes en 1934, le décès a eu lieu 79 ans plus tôt… on a déjà connu des pistes plus fraîches et des scènes de crime mieux préservées !

Qu'à cela ne tienne : bientôt rejoint par son compère et associé, le détective James Trelawney, il s'apprête à mener l'enquête quand il en est détourné par une actualité criminelle des plus étrange : le vieux marquis de Brindillac, spécialiste des rêves, vient de mourir dans son sommeil, mort paisible s'il en est à ceci près qu'il est mort de peur, tout comme une autre victime avant lui, un jeune poète auteur d'un recueil sur les rêves décédé dans les mêmes circonstances - submergé de terreur, semble-t-il, par ses propres cauchemars. Et d'autres cas viennent allonger la liste des victimes de ce sommeil qui tue !

Dès lors se pose une question inquiétante : les rêves nocturnes ont-ils le pouvoir de tuer leurs rêveurs ? Pire encore : est-il possible de susciter volontairement et à distance dans l'inconscient d'une personne le rêve qui lui sera fatal ? Auquel cas nous serions en présence d'un tueur d'un genre nouveau, doté de pouvoirs psychiques singuliers, surnaturels et mortifères.

Dans le Paris des Années folles où fleurissent sociétés secrètes, cercles métapsychiques et clubs ésotériques, où le mouvement surréaliste explore les recoins de la psyché humaine et franchit les portes de l'inconscient, du sommeil et du rêve pour en retirer des expériences artistiques inédites, le commissaire Edmond Fourier, de la Sûreté nationale, et les deux détectives britanniques s'avancent à pas circonspects dans les brumes d'un univers onirique où, tapies dans la nuit, les guettent d'effrayantes forces occultes… ainsi qu'un mystérieux Docteur Autrichien. Jusqu'où ce sinistre individu est-il prêt à aller pour barrer l'accès aux secrets des songes ?

J'ai beaucoup aimé le ton et l'écriture légèrement - et volontairement - désuets de ce polar “à l‘ancienne” dont les deux détectives britanniques rappellent un peu le célèbre duo Holmes / Watson. Hommage à la littérature, aux grands anciens du polar comme aux maîtres du fantastique, aux illuminations De Nerval et au surréalisme, "Les portes du sommeil" et ses nouveaux mystères de Paris est un polar d'ambiance plein de charme et d'étrangeté qui nous mène aux frontières de l'inconscient et de nos mondes intérieurs inexplorés.

Une lecture originale et très plaisante et une exploration passionnante des réalités paradoxales du rêve lucide. Je me suis régalée.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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Tout comme c'était le cas pour le Fantôme de Baker Street, on peut tout à fait se passer de lire cette nouvelle aventure policière d'Andrew Singleton et James Trewlaney. Certes, il y avait quelque originalité à bâtir une série sur papier dont les énigmes ressortiraient du fantastique le plus pur. Mais cela aurait supposé de bien maîtriser à la fois le genre policier et le genre fantastique pour accrocher le lecteur jusqu'au bout. Déjà que la majorité des auteurs de la collection Grands détectives de 10/18 a un peu de mal à écrire du policier de réelle bonne qualité, alors s'il faut s'élever carrément haut-dessus de la moyenne, c'est pas gagné !

Certes, Fabrice Bourland sait insuffler une certaine ambiance à son roman, et la promenade qu'il nous offre dans le Paris des surréalistes se révèle plutôt plaisante - bien qu'un peu frustrante, puisqu'après tout, les surréalistes en question, on ne les voit guère. Certes, l'intrigue principale, celle du "sommeil qui tue", a de quoi appâter le lectorat. Cette histoire d'hypothétiques meurtres commis par l'intermédiaire des rêves comporte d'ailleurs quelques réminiscences de plusieurs épisodes de X-Files... Mais, comme dans le précédent opus, l'auteur a manqué de rigueur (défaut majeur de la littérature fantastique actuelle, à mon sens).

D'une part, le récit est construit autour de trois histoires menées en parallèle, rien que ça : l'éventuel mystère de la mort de Gérard de Nerval, qui ne se serait peut-être pas suicidé à la moitié du XIXème siècle ; les rêves "conscients" d'Andrew Singleton ; la fameuse affaire du "sommeil qui tue". Les deux dernière se rejoindront (bien que la seconde s'avère assez inutile), mais la première va être laissée à l'abandon, l'auteur n'ayant su l'incorporer au reste. du coup, cette partie de l'intrigue apparaît comme du pur remplissage. D'autre part, Fabrice Bourland n'a pu s'empêcher de se laisser aller à une profusion d'éléments fantastiques excessifs qui, au final, donnent un aspect assez brouillon au scénario. Et que je te parle de multiples théories sur le rêve, et que j'y ajoute une vague histoire de corps astral, et que je rajoute encore des succubes, et que je fais allusion à des tas de créatures élémentaires (quelles qu'elles soient), etc., etc. Bon, cela dit, la fin se tient à peu près.

Bref, j'avais tenté par curiosité cette seconde expérience, après une première déception avec le Fantôme de Baker Street, pour ne pas condamner l'auteur sur un seul roman. À présent, je doute sérieusement de revenir à sa série policière un de ces prochains jours.
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Comme dans " la dernière enquête du Chevalier Dupin", l'auteur reprend ici deux thèmes qui ont l'air de lui tenir à coeur, à savoir la suspicion sur le décès de Nerval et les manipulations psychiques sous couvert d'étude du sommeil.
Entre sciences et science fiction, on suit l'enquête commencée à Paris et qui trouvera son dénouement en Autriche, à moins que ce qui est annoncé comme fin ne soit que le début d'autres dérives idéologiques.
Un polar distrayant même si parfois on a du mal à croire à l 'histoire.
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Andrew Singleton et James Trelawney sont à nouveau sur une enquête au-delà du réel et de la compréhension. Cette fois, Andrew part seul à Paris, à la recherche d'explications sur le décès d'un de ses auteurs favoris, Gérard de Nerval, qui s'est pendu quelques décennies plus tôt rue de la Vielle Lanterne, à Paris. Dans ses déambulations, il tombe sur le commissaire Fourrier, qui l'allèche avec un décès récent pour le moins bizarre. Il appelle son compagnon, et les voilà embarqués aux portes du sommeil, où le laisser aller peut-être fatal.

Des scientifiques, des médecins meurent de terreur dans leur sommeil, et André breton, le chef de fil des surréalistes manque de peu d'y passer. Nous naviguons dans le milieu de la littérature, grâce aux connaissances livresques d'Andrew Singleton. le monde de l'imagination est ici aussi très présent, on voit son pouvoir sur le psychisme, et comprendre le fonctionnement de la psychologie dans ce type de page demande une certaine ouverture d'esprit. Dans la vie, il faut accepter le lâcher prise, il faut admettre que l'imagination prenne parfois le pas sur la conscience, mais toujours en espérant que les mauvais esprits ne prennent pas le dessus !

Malheureusement, cette enquête sur la mort De Nerval n'aboutit pas, elle sert juste de prétexte à lancer une enquête devant débuter à Paris, même si cet auteur intervient parfois grâce à ses écrits en filigrane de la présente quête de vérité. le narrateur nous promet de futurs renseignements à ce sujet, des révélations inédites, et l'éditeur du narrateur venant de recevoir un manuscrit, il est possible que Fabrice Bourland soit dans quelques temps l'intermédiaire, grâce à Singleton, de nouvelles révélations.
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Ce roman n'est pas un roman policier comme les autres. Certes, les ingrédients sont réunis : un policier débonnaire, deux détectives amateurs dont la ténacité et le courage ne sont pas à prouver, des morts suspectes, et des allusions à des personnages célèbres (Rouletabille) mais Les portes du sommeil tient à la fois du roman d'aventures et du roman fantastique. Roman d'aventures, car, de rebondissement en rebondissement, il entraîne les deux détectives de Londres au château de W*** en s'attardant un long moment à Paris, lieu principal de l'enquête, sans oublier un voyage dans le mythique Orient Express. Roman fantastique, car les meurtres se produisent pendant le sommeil des victimes, et les principaux indices vont apparaître à notre enquêteur pendant le sommeil. Roman onirique ? Non, car le dénouement ramène brutalement le lecteur dans la réalité des années 30. Un petit regret toutefois : le point de départ de l'enquête ne trouvera son aboutissement que dans le volume suivant. Il n'empêche : la lecture de ce roman est très plaisante et très distrayante et plutôt qu'aux romans de Gaston Leroux, m'a fait penser aux aventures d'Arsène Lupin.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
LE SOMMEIL QUI TUE
Serions-nous au début d'une effroyable série ? Alors qu'avec la précipitation qui lui est coutumière la justice s'apprête à classer l'affaire concernant la mort, pendant son sommeil, du marquis de Brindillac (voir notre édition d'hier), l'information que voici réussira-t-elle à faire s’interroger magistrats et enquêteurs ? Dans la nuit du 25 au 26 août, à Paris, dans le quartier Montmartre, est mort le poète Pierre Ducros d'une façon qui n'est pas sans rappeler la "sortie", en fin de semaine dernière, de l'éminent physiologiste. À l 'époque, notre journal avait rapporté que, s'étant tranquillement endormi la veille au soir dans son lit, Pierre Ducros y avait été retrouvé mort, le lendemain matin, par Suzanne Ducros, sa sœur et unique parente, une artiste peintre qui partageait avec lui son appartement de la rue des Martyrs et possédait un atelier à l'étage au-dessus. Selon les dires de Mlle Ducros, son frère avait les yeux fermés lorsqu'elle était entrée dans sa chambre pour ouvrir les rideaux, et son visage portait le masque d'une frayeur extrême - exactement comme celui, est-il besoin de le rappeler ? de notre infortuné marquis. Pierre Ducros, affilié un temps au mouvement surréaliste, s'était fait remarquer il y a quelques mois par un magnifique recueil de poésies intitulé La forme des rêves.
Cet été, le Parquet de la Seine, à la suite d'une enquête pour le moins paresseuse de la Préfecture de police, avait lui aussi classé l'affaire, estimant que le jeune homme était mort d'un arrêt du cœur pendant qu'il sommeillait. Après le décès d'Auguste de Brindillac, samedi dernier, il est troublant de constater à quel point le sommeil est meurtrier ces derniers temps en région parisienne. Surtout, il est fâcheux de déplorer qu'à ce jour pas un seul de nos brillants limiers ne se soit ému de cette "coïncidence". Cela place la gendarmerie, en charge de "l'affaire Brindillac", sur un pied d'égalité avec les agents de la Préfecture ou ceux de la Sûreté. La population sera rassurée d'apprendre que les mesures initiées en avril par le cabinet Doumergue ont déjà porté leurs fruits : après rééquilibrage des forces, aucune de nos polices n'est plus alerte que l'autre. Françaises, Français, dormez sur vos deux oreilles !
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Allongé sur un transat, le corps tourné vers l'orient, le visage caressé par les embruns et les doux rayons du soleil, je relisais quelques pages de "Sylvie". Les côtes anglaises avaient déjà disparu à l'horizon, celles de France commençaient à peine à se dessiner, depuis Calais jusqu'à plusieurs milles marins au-delà du phare du cap Gris-Nez, quand soudain, déjouant in extremis ma glissade inéluctable sur la pente du sommeil, j'écarquillai les yeux devant un spectacle étourdissant. À une assez grande hauteur sur l'horizon, à droite de la ligne des côtes du Boulonnais, et donc précisément au-dessus des eaux scintillantes de la Manche, s'élevait un immense paysage de rêve, sur une distance d'un mile environ, dans lequel on pouvait reconnaître le simulacre d'une sorte de longue vallée, dans les tons vert-orangé, chargée de vignes et abondamment boisée. De loin en loin, sur des coteaux encaissés, je distinguai, trouant les frondaisons des conifères et des châtaigniers, les toits et les clochers de quelques cités de légende. Au milieu de ce panorama surgi de nulle part serpentait un fleuve aux reflets bleutés, large comme la Tamise, sur les eaux vives duquel faisait route ce qui m'avait tout l'air de ressembler à des navires à aubes. Près des rives se dressaient de solennels pitons rocheux, enveloppés de brume, et l'on pouvait apercevoir à leur sommet les ombres de châteaux moyenâgeux, ou de petits fortins aux pierres abandonnées. Un de ces châteaux surtout, surplombant le fleuve en face d'un îlot, attirait de manière impérieuse mon attention : un nid d'aigle constitué d'une haute tour carrée et d'une autre plus basse, au toit pointu.
Quel était ce spectacle ? Avais-je sans m'en rendre compte plongé dans l'extase du sommeil ? Ou, au contraire, tout à fait conscient de ce qui m'entourait, étais-je le spectateur d'un de ces mirages grandioses qui sont parfois dépeints dans les récits d'expéditions lointaines ?
- Fata Morgana ! prononça une douce voix féminine près de moi.
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- Faire mourir un homme de peur durant son sommeil, il est vrai que le procédé n'est pas encore répertorié dans les nomenclatures.
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Pour être franc, monsieur Singleton, le succubat était avant tout une récréation littéraire , aucun d'entre eux ne croyait sérieusement à la réalité d'unions immatérielles. Breton, pour ne parler que de lui, réduisait le sujet à un simple phénomène psychologique.
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Où trop de lecture nuit gravement au sommeil.
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Vidéo de Fabrice Bourland
Entrez dans La Tour Bidouane à Saint-Malo et suivez Anneclaire Macé et Gérard Cousseau les scénographes de cette exposition, pour une visite guidée exclusive de BAS LES MASQUES !
Cette exposition virtuelle a été mise en place à l'occasion de la saison alternative du festival Quai des Bulles à Saint-Malo. Visite virtuelle sur : https://bit.ly/expositionBasLesMasques
Les artistes exposés : Benjamin Bachelier, Franck Bouetard, Faustin Cérak, Nadine Commandeur, Gégé (G. Cousseau), Marcel de la Gare, Laurent Houssin, Christophe Iomai, Jipé, Loïk Josse, Laurent Lefeuvre, Loeiz le Guillerm, Anneclaire Macé, Poch, Anne des Prairies, Lucien Rollin, Pauline Rühl Saur, Isabelle Tréguer, Julie Wallois, Sarah Williams.
Conception et scénographie : Gérard Cousseau & Anne-Claire Macé Soutien artistique et technique : Anne des Prairies, Philippe Bourland, Lucien Rollin Coordination du projet : Camille Lacrouts Réalisation vidéo : Guillaume Aussant
www.quaidesbulles.com
+ Lire la suite
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