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EAN : 9782258104938
324 pages
Presses de la Cité (07/05/2013)
3.73/5   13 notes
Résumé :
Une chronique villageoise dans les années 1950 en Bretagne rurale et le regard d'une petite fille sur sa mère institutrice à l'école laïque, l'école du diable...


Ils s'appellent Marie, Hervé, Roger, Nadège..., orphelins de l'Assistance, sans le sou, cancres, bons à rien, et sont les élèves de l'école laïque de Brennac. Au coeur de la Bretagne rurale des années 1950 où l'église régente tout, l'école sans Dieu, républicaine, gratuite et mixte, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Titre évocateur des tensions qui existaient dans les années 50 en Bretagne, terre de catholicisme exacerbé.
L'histoire : sans doute classique à cette époque : années cinquante : un couple d'enseignants, Simon et Julia Mondrieux, arrive de la région parisienne car l'école dans laquelle ils oeuvrent pour les enfants en difficultés est fermée. Simon est nommé à Rennes et Julia à Brennac, commune des côtes du nord (aujourd'hui côte d'Armor). Ils arrivent à Brennac en milieu fort hostile : l'école n'est ni habitable pour le couple et leurs cinq enfants, ni fonctionnelle, ils n'ont aucun mobilier, aucun matériel et doivent commencer par défricher le terrain, ne recevant que très peu d'aide de la population locale sous le joug des religieuses, du maire, un noble opposé à l'ouverture de cette « école du diable », mal accueillis, prévenu par des collègues de Lamballe que les enfants de l'école des soeurs « caillassent » ceux de l'école laïque. Julia qui devra assurer l'éducation des enfants inscrits n'est pas au bout de ses peines : elle reçoit des enfants que l'on qualifierait aujourd'hui d'enfants en grande difficulté (voir citation), de petits « sauvageons » qui n'ont pas pu recevoir une éducation parce qu'ils sont orphelins pour la plupart, et dont les soeurs ne souhaitent pas assurer l'éducation. elle fera pourtant de son métier, un sacerdoce, risquant d'y laisser sa santé, son moral, sa vie de couple.
Ce livre expose la façon dont on a pu instrumentaliser la religion catholique, alors encore largement pratiquée en Bretagne dans ces années. Je savais qu'il y avait eu des oppositions très fortes entre les laïques et les cléricaux, particulièrement dans les années qui suivirent la séparation de l'église et de l'état au début du siècle, et que cette situation avait perduré, et que dans les années cinquante, les on faisait encore la différence entre ceux qui allait dans le public et ceux du privé pour en avoir entendu parler par mes aînés, alors que je vivais moi-même en Bretagne, mais je n'imaginais pas qu'un maire puisse refuser toute aide à une école, jusqu'au chauffage pour des enfants, accordant une aide financière uniquement à ceux qui s'inscrivent chez les soeurs qui, dans la logique, ouvertes à tous, refusaient les enfants perturbés, handicapés, de parents dits communistes sous prétexte qu'il ont des relations avec quiconque sympathise avec le diable.
Au début le style m'a paru lourd à force de phrases alambiquées et kilométriques pleines d'appositions et de propositions relatives pour expliquer qu'un train arrive en gare ou présenter des personnages. Puis on s'installe confortablement dans ce roman que je qualifierais de documentaire fortement romancé tant la documentation de l'auteure est sérieuse et approfondie.
Ce qu'il faut retenir de ce livre, c'est que, bien que nous ne soyons plus dans les années cinquante et que les mentalité aient évolué, dans toutes les religions, il y a les intolérants, les personnes qui se permettent de juger comme si elles étaient Dieu en personne, sans pour autant agir, et puis d'autres qui vivent leur foi en s'ouvrant aux autres , et encore d'autres qui ne pratiquent aucune religion mais vivent chaque jour de leur vie comme une mission, aujourd ‘hui plus que jamais, pas seulement en Bretagne…

Je remercie Babélio et les éditions Presse de la Cité pour ce partenariat.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Elsa prend la plume pour raconter un épisode marquant de son enfance. Brennac, bourgade fictive du Centre Bretagne, dans les années 50. Simon et Julia se retrouvent parachutés dans un univers où laïcité et religion sont encore rivales. Ils découvrent, abasourdis, la guerre des écoles. Julia devra se battre, becs et ongles contre les soeurs mais surtout contre le puissant maire de la commune. Si Simon est cartésien, Julia est catholique pratiquante. Ce n'est pas suffisant. Elle reste la représentante de l'école du diable et on a de mauvais souvenirs dans le pays de 1905. Simon, professeur de lettres classiques à Rennes, s'échappe un peu de ce vase clos mais pour Julia, il n'y a pas d'échappatoire. Sur tous les fronts, elle rêve de transformer les mentalités et de faire parvenir à un semblant d'éducation ces enfants, majoritairement de l'assistance publique, rejetés de tous et si attachants. Création d'une cantine, bal, projection de cinéma, fête de Noël, elle met tout en oeuvre pour faire évoluer les mentalités. Heureusement, ils ont quelques alliés qui osent fréquenter des "rouges". Certains aimeraient bien les approcher mais la pression est trop forte. Mais elle tire trop sur la corde, son abnégation devient nocive, pour elle-même, ses enfants, son mari. Mais l'avenir est en marche même si ça prend parfois du temps.
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Masse critique mai 2013:


Un véritable coup de coeur que ce livre. J'aime les romans qui parlent de la guerre ou de l'après guerre, mais j'en lis de moins en moins ces dernières années, car j'ai plutôt tendance à vouloir sortir de mon quotidien par des genres littéraires imaginaires.. Je suis ravie d'avoir eu l'opportunité de lire celui-ci.

Et pourtant... Ce livre me rappelle ô combien il est difficile d'être institutrice dans une école laïque avec des enfants de milieu défavorisé, ce qui est en fait mon cas... d'autant plus que je travaille dans une école spécialisée. Donc, au premier abord, je me demandais si cette lecture allait me plaire.

Quel plaisir que cette lecture! L'auteure fait bien passer chacune des émotions, on passe du rire aux larmes...

La narratrice est Elsa, la fille de Julia, l'institutrice qui s'est lancée dans la folle aventure de faire revivre "L'école du diable" à Brennac. Elle nous narre avec ferveur son ressenti face à l'entreprise de sa mère, à laquelle elle n'adhère pas tout à fait... Les personnages sont attachants (pour la plupart) et exacerbants pour d'autres.
On sent bien les tensions d'après guerre, les tentatives du clergé et des politiques de soumettre toute une population à leur autorité.

L'auteure s'est bien documentée sur le sujet de la vie après guerre, sur les tensions entre école religieuse et laïque, et même sur le dialecte local. On sent que ce roman a été réfléchi.

En conclusion, il s'agit ici d'un roman à lire, magnifique, bouleversant, poignant!
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Livre sur les débuts de l'école libre (malgrés que cela se passe dans les années 50) avec son lot de rivalité instituteur/religieux...
Intéressant du point de vu de l'installation des instituteurs et de leurs combats face à une municipalité pro religieux, cependant, je l'ai comme même trouvé un peu plat...
Livre à tendance autobiographique....
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La bibliothéquaire me l'avait recommandé mais j'ai très vite décroché.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
...Julia hériterait des enfants les plus démunis. Anne et Elsa y compris, elle aurait seize élèves à la rentrée. Huit orphelins de l'assistance publique, "hospitaliers" inscrits d'office, deux enfants dont le père, son salaire ne dépendant pas d'une décision du maire, affichait ouvertement son appartenance au parti communiste, deux autres dont les soeurs se débarrasseraient sans amertume : Hervé, un petit garçon de sept ans né avec un syndrome d'alcoolisme foetal, Nadège, une longue fille hargneuse de douze ans, rebelle à tout enseignement, laissée par sa mère abandonnée par le géniteur à la garde des grands-parents maternels peu concernés.
Les Le guignec, furieux que les soeurs ne présentent pas leur fils, analphabète au certificat d'études, l'inscrirait cette année à l'école laïque. La cadette de leurs filles, une gamine certainement en retard, mais intelligente, refuserait alors de rester dans une école où elle serait brimée, où l'on montrerait du doigt celle dont le frère allait chez le diable, l'école gratuite, des pauvres, des deshérités, des mauvais élèves, de ceux dont on conteste la présence à la messe.
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Une petite hache à la main, il dégrossissait une bûche , marquait "ici le bout, là, le talon".
Maman, comment le monsieur savait qu'il y avait un sabot dans son morceau de bois ?
- C'est une jolie question ma chérie. Il y a très longtemps, un célèbre sculpteur italien appelé Michel-Ange expliquait que pour sculpter un éléphant, il suffisait de prendre un bloc de marbre et d'enlever tout ce qui n'est pas l'éléphant. C'est ce que fait le sabotier avec sa bûche.
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Je ne voyais pas ou quiconque pouvais localiser l'enfer et le paradis parmi ces milliards d'étoiles dans un univers infini sans coins ni haut ni bas, puisque nous roulions sur nous même comme un petit pois dans l'espace.
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Je croyais avoir accepté ce poste en connaissance de cause, je crains hélas que la situation ne dépasse mon entendement et, pire encore, mes compétences. Comment faire appliquer des règle de grammaire ou de mathématiques à des élèves qui n'en comprennent pas les mots? Nous nous bornons depuis la rentrée à des leçons de vocabulaire de base, ils en ont si peu à leur disposition.
Par ailleurs, la faiblesse de leur niveau scolaire, leur faculté d'inattention sont telles que je ne vois pas comment, malgré tous mes efforts, mes enfants ne perdront pas leur temps. Or, il m'est impossible, comme il le faudrait, de me consacrer à chacun, individuellement.
Et pourtant, je considère comme un privilège d'éveiller des élèves aussi carencés intellectuellement et affectivement. En tant que pédagogue laïque croyante et pratiquante, ma vocation est de former des êtres épanouis à défaut de les mener au certificat d'études. Le travail est immense, l'enjeu passionnant.
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Simon parlait de l'humanisme de l'homme sans Dieu, de mythologie, du besoin de spiritualité, de tolérance, de ce que ni la laïcité ni la religion ne devaient rester aux mains d'extrémistes.
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