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EAN : 9782267025835
373 pages
Christian Bourgois Editeur (02/01/2014)
2.77/5   57 notes
Résumé :
Mamoon Azam, écrivain d'origine indienne de renommée mondiale, voit sa notoriété décliner à 70 ans passés. Afin de réactiver l'intérêt pour son oeuvre, Harry Johnson se voit confier la mission de rédiger sa biographie. Un travail qu'il accomplit aux côtés de celui qu'il a toujours admiré et de sa nouvelle épouse italienne, dans leur grande demeure de la campagne anglaise. Mais au-delà de l'excitation initiale, l'entreprise se révèle plus qu'ardue. Harry se trouve pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Harry Johnson, trentenaire britannique blanc cherchant le chemin de la réussite, accepte de tenter d'écrire la biographie de Mamoon Azam, écrivain britannique vieillissant, musulman d'origine indienne, qu'il admire depuis l'adolescence, et dont la grande aura s'est fanée avec les ans et ne suffit plus à couvrir les dépenses compulsives et la soif de reconnaissance de son extravagante épouse italienne, Liana.

L'éditeur veut du sensationnel, une biographie controversée pour créer un big-bang et relancer les ventes des livres de l'écrivain à l'étoile pâlissante. Maniant les menaces et les arguments pervers, il souligne les défauts de Mamoon et la médiocrité de la vie qui attend le jeune biographe s'il ne réussit pas dans cette entreprise. Chargé de ces lourdes consignes, extrêmement tendu et instable, Harry part donc vivre dans la maison recluse à la campagne de Mamoon, pour tenter dans un face-à-face avec l'écrivain de lui extirper le matériau nécessaire pour écrire la biographie, dont il espère retirer argent, célébrité et reconnaissance paternelle.

Provocateur et colérique, ulcéré du manque de talent du biographe – ou de son incapacité à le raconter -, Mamoon vit en réalité une existence beaucoup plus banale que l'image diabolique qu'on veut bien lui prêter. le face-à-face se transforme rapidement en un affrontement verbal, mais aussi physique sur les courts de tennis et sur le terrain de la séduction.

«J'aimerais bien que vous arrêtiez de chercher à m'éplucher comme si j'étais un oignon. Vous savez, comme tout le monde, j'ai une passion pour l'ignorance. J'ai envie de travailler dans l'obscurité : c'est le meilleur endroit pour moi, pour n'importe quel artiste. Tout jaillit spontanément, aussi dense que dans un rêve.»

Sixième roman de l'auteur paru en 2013, ou l'on reconnait bien les talents d'Hanif Kureishi dramaturge et scénariste, «Le dernier mot» est un livre à multiples facettes (et parfois difficile à suivre, semblant trop léger et inconséquent de ce fait), vibrant des échanges d'idées et des conflits incessants entre les protagonistes, un récit très divertissant et sérieux à la fois, sur la concurrence entre ces deux hommes, le désir et le sexe, le retour incontournable d'un homme vieillissant sur son parcours, un livre très drôle sur l'indécence de la littérature faite uniquement pour vendre, la dramatisation du statut de l'écrivain, la médiocrité et le mensonge, avec un arrière-plan tout aussi savoureux sur la coexistence des milieux sociaux et la société "multiraciale" anglaise.

«Le vieil homme a été frappé par une histoire qu'il a entendue à propos d'Ingmar Bergman : alors qu'il était mourant, le réalisateur avait revu tous ses films dans l'ordre chronologique. Ce qui avait forcé l'admiration de Mamoon, qui voulait expliquer, dans un dernier souffle d'intégrité, ce que c'était qu'être vieux, ce que ça signifiait d'examiner sa vie sans ciller. Il était stupéfait de constater à quel point le passé peut être labile, comment on peut le réécrire et écrire par-dessus encore, indéfiniment.»
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Le dernier mot

Hanif Kureishi nous livre un dernier opus particulièrement scabreux et dérangeant. Un jeune auteur est missionné par son éditeur pour faire une biographie sans retenue de Mamoon Azam auteur indien célèbre et en perte de vitesse à l'âge de soixante-dix ans. Ce qui implique que le jeune Harry plonge dans le grand bain de l'histoire sulfureuse du maître intransigeant et irascible.

Le bain est saumâtre qui le conduit à rencontrer les vielles maîtresses échangistes, la première épouse alcoolique (par le biais de carnets intimes) et la seconde hystérique et intéressée. L'oeuvre du maître se noie dans un cloaque où flottent Alice la fiancée de Harry, l'Editeur, la femme de ménage et sa mère, ces dernières se succédant après une escale ancienne dans le lit de Mamoon, dans celui de Harry qui est un infatigable baiseur.

Voilà un bon moyen de récolter des anecdotes croustillantes pour le bouquin à paraître mais un dur chemin pour le lecteur qui n'accorderait peut être pas autant d'intérêt pour l'ouvrage de Kureishi qui surfe lui-même sur sa renommée. C'est le danger d'une possible identification Hanif/Mamoon qui se regardent cruellement de part et d'autre du miroir malgré leurs dix ans de différence.

C'est dur d'avoir sa vie derrière soi et de sentir le corps qui échappe aux ordres. Ce constat est glaçant pour qui a eu une vie pleine et trépidante ou qui s'apprête à le vivre à moyen terme. Abandonner le train en marche provoque une blessure invalidante, même si l'action ultime est de faire un dernier tour de piste pour avoir de dernier mot.

L'auteur de « beautiful Laundrette » n'en ressort pas intact.


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« Le dernier mot » de Hanif Kureishi ne m'a pas plu autant que je le prévoyais. J'oserais même dire que c'est une petite déception au vue du plaisir que j'espérais retirer de sa lecture. Il y a quelques années, j'avais beaucoup aimé « Quelque chose à te dire » de ce même auteur, j'avais donc fondé de trop grands espoirs sur « Le dernier mot ». le récit possède quelques aspects intéressants et développe certaines réflexions qui ont retenu mon attention, mais j'ai trouvé l'ensemble terriblement lent et ennuyeux par moments. L'essentiel de ce livre se compose de dialogues et de débats, ce qui n'est pas un mal en soi, mais j'ai trouvé certains d'entre eux creux et vides de sens. La plupart ont souffert d'un agaçant manque de crédibilité, de saveur et de piquant. La prose de Kureishi, d'ordinaire si mordante, est ici insipide et sans aspérités. Quel dommage, quand on sait de quoi il est capable !

Harry est chargé par son éditeur de rédiger la biographie de l'illustre Mamoon Azam, écrivain Indien de renommée mondiale qu'il admire, vieil homme grincheux dont la notoriété périclite lentement mais sûrement. Afin de propulser sa propre carrière et de remettre Mamoon sous les feux de la rampe, Harry s'installe auprès de sa femme et lui, dans leur grande demeure, pour éplucher sa vie, son passé, décortiquer son âme, son coeur et écrire une biographie aguicheuse que son éditeur souhaite pleine d'anecdotes inédites et croustillantes ! Mais très vite, il se confronte à une difficulté évidente : que dire ? Que taire ? Doit-il romancer la vie de l'écrivain afin de l'embellir, de préserver sa réputation et sauver les apparences au détriment de la vérité, ou doit-il prendre le risque de tout raconter avec véracité et transparence ? Même le pire ? L'inavouable ? Risquer de blesser des personnes, détruire des vies ? le dilemme est dur et Harry est tiraillé entre les exigences commerciales de son éditeur et celles plus égoïstes de l'homme qu'il s'apprête à mettre à nu.

Ce roman s'attache à raconter de quelle manière un contact quotidien peut dégrader les sentiments les plus beaux et les plus forts, briser les illusions les plus coriaces et envenimer les relations. Il s'agit du récit de l'évolution des rapports entre Harry et Mamoon au fil de leurs échanges - tantôt conflictuels, rivaux, tantôt plus affectueux - et de leurs discussions passionnées - mais guère passionnantes ! Mamoon rejette l'intrusion indécente de Harry dans ses affaires privées et lui complique considérablement la tâche, se refusant à lui parler, à lui communiquer les informations qu'il recherche. Les voilà engagés dans un affrontement verbal et physique, défendant chacun leurs intérêts. Les protagonistes ont des caractères imbuvables, des relations dérangeantes, des comportements étranges, des réactions étonnantes. Mêlés dans un huis clos pervers et malsain, ils ne m'ont pas convaincue.

Libido - active ou déclinante - sexe, tromperie et débauche ont la part belle dans ce roman et apparaissent comme intrinsèquement liés au processus de création. Ce roman s'interroge sur les liens indissociables entre désir, sexe, amour, inspiration et création. Dans ce récit, la Femme est une muse, une inspiratrice, mais aussi une parfaite emmerdeuse. Les personnages féminins sont nombreux, variés, mais tous perturbés à leur manière... Je n'ai pas ressenti le moindre attachement pour qui que ce soit dans ce roman... Gênant.

Une petite déception. J'avais misé trop d'espoir.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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C'est le premier livre de Kureishi que je lis, sur le conseil de ma libraire.

L'histoire décrit le parcours d'un jeune biographe qui veut écrire sur un auteur célèbre, mais dont la renommée s'est amoindrie et dont la dernière femme espère que cette biographie va le remettre à flot au niveau financier en incitant les lecteurs à relire ses livres.

Cela parle beaucoup de relations intimes, mais l'ensemble est attachant et prenant. C'est un bon livre sans être un chef-d'oeuvre. On ne peut pas découvrir tous les jours des oeuvres uniques. Celle-ci est un très bonne nouveauté et il ne faut pas bouder son plaisir.

Je fulminerai quand même sur le relecteur de l'éditeur Christian Bourgeois car il y a de nombreuses fautes de français et même des verbes ou des mots qui manquent dans certaines phrases ou des erreurs dans le prénom du style 'Harry avait dit à Harry'. Vraiment du travail bâclé et c'est dommage pour le livre qui vaut le détour.
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C'est un écrivain que j'aime bien d'habitude, Hanif Kureishi. Avec le dernier mot, il écrit un gros roman au centre duquel on lit la rencontre, au fin fond de la campagne, entre un jeune biographe et un auteur aux allures de monstre sacré, nommé Mamoon Azam. Cet auteur d'origine indienne a beaucoup de points communs avec le prix Nobel V.S. Naipaul (bien que l'auteur s'en défende). de nombreux autres thèmes se mêlent à cette rencontre, les relations entre hommes et femmes, la transmission, la société multicuturelle…
Je n'ai pas été aussi séduite par ce roman que par le précédent, les dialogues et les relations entre les différents personnages m'ont semblé peu crédibles. J'avais déjà trouvé précédemment que les romans de Kureishi manquaient un peu de rythme, mais là c'est encore plus flagrant que d'habitude et, à part la fin qui rattrape un peu le reste, j'ai eu du mal à m'y intéresser, et n'y ai pas trouvé l'humour annoncé…
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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critiques presse (5)
Lexpress
25 février 2014
Le duel sans merci entre un célèbre écrivain et son jeune biographe, sous la plume ironique de Hanif Kureishi.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
29 janvier 2014
Ce récit riche et drôle dresse le portrait d'un écrivain autant que celui de la société dans laquelle il a vécu. Un roman passionnant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
15 janvier 2014
Kureishi dresse au final, un drôle de portrait de l’écrivain en diable, en monstre. Un désespéré de l’humanité qui serait à la fois un séducteur, jouissif et tendre. "Le dernier mot" est une tragi-comédie, parfois caricaturale, sur comment peut naître une œuvre littéraire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
15 janvier 2014
« Le Dernier Mot » [...] devrait passionner les lecteurs français bien au-delà des cercles littéraires. D’abord parce qu’il est animé d’un humour irrésistible. Que ce soit dans les dialogues ou les situations les plus scabreuses, on est saisi par la quantité d’acide versée par Hanif Kureishi.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
08 janvier 2014
Le ton du Dernier Mot est de bout en bout celui de la comédie intime, sociale – souvent grinçante, parfois très émouvante –, mais les thèmes qu'il brasse sont nombreux et subtils.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
C’est dur de trahir les autres pour ne pas se trahir soi. Peut-être qu’on peut essayer de convaincre l’autre qu’il est toujours désirable. Et, pendant ce temps-là, comme chez Proust, on se transforme en un malheureux Swann devenu myope, qui s’abaisse à ouvrir les lettres d’Odette, à l’espionner quand elle est chez elle et à passer toutes ses soirées chez ces horribles Verdurin. La jalousie survit au désir et Swann utilise cette femme atrocement vide pour remplir sa propre bouche d’excréments.
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Cette fille sans substance, tel un article vaporeux au rayon du néant érotique, qui semble s’absenter d’elle-même, peut l’aider à se préparer à la mort. Il sait bien qu’elle est fuyante, insipide, mais au moins elle est sincère et elle a encore quelques années de réelle beauté devant elle. Il est persuadé qu’il a perdu son temps à faire enrager les autres, à leur donner des miettes, ce pourquoi il se sent complètement déchiré maintenant
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Elle est allongée nue devant le feu de la cheminée et il la regarde. Elle pose, tel le modèle d’un artiste peintre, et il n’arrête pas de la regarder. Elle se montre à lui. Cette seule expérience, pour eux, est électrique. Il se languit de pouvoir s’exprimer, ce maître des mots, sans utiliser aucun mot. De pouvoir “être”, c’est tout, avec une autre personne. Comme un bébé satisfait quand il est avec sa mère.
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L’air du soir était une gorgée de whisky ; bientôt, il avait mis la musique à fond dans sa voiture et il chantait tout seul en taillant la route à travers les ruelles. C’était vrai : son sexe n’entendait rien à la raison. Mais n’était-ce pas plutôt que sa raison était devenue sourde aux appels de son sexe ? N’était-ce pas sa mère qui lui avait dit : « Prends l’amour là où tu le trouves et estime-toi heureux » ?
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Nous sommes en situation de survie, dans cette agréable enclave de tolérance où les gens peuvent lire et s’exprimer à leur guise, mais nous n’en avons plus pour longtemps. Et pour ceux qui n’y vivent pas – les expropriés du monde, les pauvres, les réfugiés, ceux qui sont contraints à l’exil –, l’existence est en jachère.
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Videos de Hanif Kureishi (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hanif Kureishi
Le premier livre officiel des Beatles depuis Anthology, et sans doute le dernier… Ultime célébration et testament sublime.
Janvier 1969. Lorsque les Beatles se réunissent pour enregistrer leur nouvel album, Get Back, ils sont dans une période de transition et de doute : George Harrison rentre de New York où il a travaillé main dans la main avec Bob Dylan, Paul McCartney est dans son histoire d'amour naissante avec Linda Eastman, John Lennon est inséparable de Yoko Ono, sa partenaire à la ville comme à la scène. L'enregistrement de « L'Album blanc », en 1968, a divisé le groupe, et la disparition de leur mentor à tous, « M. Epstein », a laissé un grand vide. Pourtant, c'est dans cette atmosphère étrange, tandis qu'ils repartent à la source de leur art, que les Beatles vont composer quelques-unes des leurs plus belles chansons, cultes dès leur sortie. Pendant un mois, Michael Lindsay-Hogg enregistre les sessions studio des Beatles, de Twickenham à Savile Row, en vue d'une émission spéciale en mondovision et d'un live, qui sera le mythique concert sur le toit, au sommet de l'immeuble d'Apple Corps. le montage qui a été fait de ses prises de vues dans le documentaire Let it be, sorti après la scission du groupe en avril 1970, mettait volontairement l'accent sur l'aspect dépressif, chaotique, du processus créatif. Or, c'est justement ce que ce livre et le documentaire qui l'accompagne vient nuancer, sinon de contredire, comme l'écrit Peter Jackson dans sa préface : « La véritable essence des séances de Get Back est contenue dans ces pages : il suffit de compter le nombre de fois où la mention “rires” est indiquée entre parenthèses. » Hanif Kureishi, renchérit : « le résultat de toutes ces blagues, de ce travail incessant et de ces disputes, c'est un final fabuleux. La séance live sur le toit de l'immeuble qui se déroule à la fin du mois de janvier 1969, et en février de la même année, les Beatles qui se mettent allègrement à travailler à ce chef-d'oeuvre qui se révélera être Abbey Road. » Grâce à ces archives enfin restaurées et révélées au grand public, tous les fans des Fab Four ont le privilège d'entrer en studio pour assister aux premiers brouillons, aux erreurs, à la dérive de chacun et aux digressions de tous, à l'ennui, à l'excitation, au brouillage joyeux et aux percées soudaines… D'assister au crépuscule superbe de leurs idoles.
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