Épictète a beaucoup discuté, car c'est ainsi qu'il enseignait.
Il n'a rien écrit, du moins rien qui ne nous soit parvenu. Ce sont ses élèves qui ont transmis sa pensée et ses paroles, qui en sont vraiment, pour une fois.
Ces
entretiens, répartis en quatre tomes dans la collection Budé (réunis en un beau volume de l'édition du centenaire), se lisent facilement.
On est loin de l'aridité ou de l'obscurité d'autres philosophes, anciens ou très récents. le style dialogué aère considérablement la pensée et la rend vivante, concrète.
Chaque dialogue est à part, ou presque, il n'y a pas d'introduction avec un beau plan bien déroulé, de façon académique. Ce sont des situations, des questions qui amènent des réponses, différentes et variées, courtes ou longues.
On a donc la place, nous aussi, de se poser des questions et de trouver peut être, des réponses dans le stoïcisme d'Épictète.
Comment conserver sa dignité, comment être heureux, de qui est-ce la faute, ce de quoi il faut s'occuper, s'inquiéter, ... Telles sont les questions auxquelles s'intéresse le philosophe.
En gros, il ne faut s'occuper que de ce qui nous appartient réellement. Notre âme, notre moi, ce qui est inexpugnable, le reste ne doit laisser aucune prise. Ainsi, même la mort, l'exil, la crainte et le torture ne peuvent rien contre nous. Ce qui doit arriver arrive ("dieu", Zeus est très présent chez Épictète, sans qu'il soit le même que pour les Chrétiens bien sûr !), dieu donc y pourvoit par sa volonté et nous a doté de quoi y répondre, notre volonté, notre raisonnement. Il ne nous appartient pas de pleurer sur ce qui est indépendant de nous. Ainsi est le bonheur intérieur et la fermeté du philosophe.