AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782251001081
233 pages
Les Belles Lettres (15/03/2003)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Epictète, le philosophe esclave, n'écrivait pas, mais ses disciples notaient ses cours et ses discours. C'est pourquoi nous avons gardé l'enseignement de ce maître, noté en grec au II°s ap. J.-C. par Arrien, et publié ici par la Collection des Universités de France en bilingue grec-français. Le ton et le style des discours vise toujours à la plus extrême simplicité, à l'expression la plus directe, et laisse d'autant plus à penser.
Que lire après Entretiens, tome 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Épictète a beaucoup discuté, car c'est ainsi qu'il enseignait.
Il n'a rien écrit, du moins rien qui ne nous soit parvenu. Ce sont ses élèves qui ont transmis sa pensée et ses paroles, qui en sont vraiment, pour une fois.
Ces entretiens, répartis en quatre tomes dans la collection Budé (réunis en un beau volume de l'édition du centenaire), se lisent facilement.
On est loin de l'aridité ou de l'obscurité d'autres philosophes, anciens ou très récents. le style dialogué aère considérablement la pensée et la rend vivante, concrète.
Chaque dialogue est à part, ou presque, il n'y a pas d'introduction avec un beau plan bien déroulé, de façon académique. Ce sont des situations, des questions qui amènent des réponses, différentes et variées, courtes ou longues.
On a donc la place, nous aussi, de se poser des questions et de trouver peut être, des réponses dans le stoïcisme d'Épictète.
Comment conserver sa dignité, comment être heureux, de qui est-ce la faute, ce de quoi il faut s'occuper, s'inquiéter, ... Telles sont les questions auxquelles s'intéresse le philosophe.

En gros, il ne faut s'occuper que de ce qui nous appartient réellement. Notre âme, notre moi, ce qui est inexpugnable, le reste ne doit laisser aucune prise. Ainsi, même la mort, l'exil, la crainte et le torture ne peuvent rien contre nous. Ce qui doit arriver arrive ("dieu", Zeus est très présent chez Épictète, sans qu'il soit le même que pour les Chrétiens bien sûr !), dieu donc y pourvoit par sa volonté et nous a doté de quoi y répondre, notre volonté, notre raisonnement. Il ne nous appartient pas de pleurer sur ce qui est indépendant de nous. Ainsi est le bonheur intérieur et la fermeté du philosophe.
Commenter  J’apprécie          20
Les Entretiens d'Epictète, mis en forme par Arrien de Nicomédie, corrigent heureusement la sécheresse formulaire de son Manuel. Dans de brefs dialogues, souvent concrets et très vivants, le philosophe enseigne et débat apparemment sans ordre ni méthode. C'est que l'impression de liberté et de désordre peut être une séduction de plus.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Comme il convenait, les dieux ont placé sous notre dépendance uniquement ce qu’il y a de meilleur, ce qui commande à tout le reste, je veux dire le pouvoir de bien user des représentations. Quant à ce reste, il ne dépend pas de nous. Serait-ce qu’ils ne l’ont pas voulu? Je crois plutôt que, s’ils l’avaient pu, ils nous l’auraient également confié, mais c’était absolument hors de leur pouvoir. Etant, de fait, sur cette terre, lié à un corps tel que le nôtre, à des compagnons tels que ceux qui nous entourent, pouvait-il arriver qu’à l’égard de ces créatures nous ne fussions entravés par les objets du dehors?
Voyons que dit Zeus? Epictète, si c’eut été possible et ton pauvre corps et ton petit avoir, je les aurais fait libres et sans entraves. Mais ne l’oublie pas, ce corps n’est pas proprement tien; ce n’est que de la terre habilement pétrie. Donc n’ayant pu faire cela, nous t’avons donné quelque chose de nous, cette faculté de propension et d’aversion, ce pouvoir de désirer et de refuser, en un mot, d’user des représentations. si tu en prends soin, su tu places en ces biens toutes tes richesses, tu ne seras jamais entravé, tu ne rencontreras aucun obstacle, tu ne gémiras pas, tu n’adresseras de reproches à personne et tu ne flatteras non plus personne.
Commenter  J’apprécie          20
Telle fut aussi l'attitude d'un certain athlète qui risquait la mort si on ne le mutilait. Survint son frère (c'était un philosophe) qui lui dit : "Eh bien ! mon frère, que vas-tu faire ? amputons-nous ce membre et continuons-nous d'aller au gymnase ?" L'athlète ne put supporter cette idée, mais il se raidit contre le mal et mourut. Et comme on demandait : Comment a-t-il fait cela ? Comme un athlète ou comme un philosophe ? - Comme un homme, répondit Epictète, comme un homme dont le nom a été proclamé à Olympie et qui y a lutté, qui a passé sa vie sur un pareil terrain, et non comme un homme qui allait se faire parfumer chez Baton. Un autre se serait même fait couper la tête, s'il eût pu vivre sans tête. Voilà ce qu'est la dignité personnelle : telle est sa force chez ceux qui sont habitués à la faire entrer en ligne de compte dans leurs délibérations.

I-2-25 p. 13
Commenter  J’apprécie          10
On me parlait aujourd'hui du sacerdoce d'Auguste. Je répondis: "Homme, ne t'occupe pas de cette affaire ; tu dépenseras beaucoup pour rien."
-Oui mais dans tous les contrats on inscrira mon nom.
-Penses-tu donc être présent quand on lit ces contrats pour dire: "C'est moi qu'ils ont inscrit?" et supposé même que tu puisses maintenant être toujours présent, quand tu viendras à mourir que feras-tu ?"
-Mon nom restera.
-Écris-le sur une pierre et il y restera. Voyons, hors de Nicopolis, qui gardera ton souvenir ?
-Mais je porterais une couronne d'or.
-Si en tout et pour tout tu désires une couronne, prends une couronne de roses et mets la sur ta tête: ton aspect en sera plus élégant.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a deux sortes de sclérose : celle de l'intelligence et celle du sens moral, si l'on s'obstine soit à refuser son assentiment aux évidences, soit à ne pas fuir la contradiction. La plupart d'entre nous, nous redoutons la nécrose du corps et nous mettrions tout en oeuvre pour ne pas tomber en pareil état ; quant à la nécrose de l'âme, nous n'en avons cure. Or, par Zeus, pour l'âme elle-même, si un homme est dans l'état de ne pouvoir suivre aucun raisonnement, ni rien comprendre, nous jugeons que lui aussi va mal. Mais si en quelqu'un le sens moral, le sens de la convenance est mort, voilà même que nous appelons encore cela de la force ?

V-3 p. 22
Commenter  J’apprécie          10
Ceci plutôt vaut la peine: travailler à supprimer de sa vie les lamentations et les gémissements, les "hélas !" et les "malheureux que je suis !", la mauvaise fortune et les échecs ; apprendre ce qu'est la mort, l'exil, la prison, la cigüe, afin de pouvoir dire en prison: "Mon cher Criton, si cela plaît aux dieux, qu'il en soit ainsi !"
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Épictète (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Épictète
Dans la collection "sagesses du monde" . Textes d'Epictète Musique de Pierre Diaz Lu par Isabelle Wlodarczyk Editions Babouche à oreille www.baboucheaoreille.com

Nous sommes une maison d'édition et produisons des livres en musique; Roman, albums. Nous produisons aussi des livres audio téléchargeables sur notre site www.baboucheaoreille.com ou sur les plateformes Audible, Book d'oreille, Kobo et Munki. Nous réalisons des lectures concerts, vidéo, musique et textes, issues de nos livres ou de grands classiques.
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}