Hannah Arendt, La
condition de l'homme moderne (1958)
C'est un ouvrage fondamental de philosophie contemporaine, proche de la philosophie politique.
Hannah Arendt tente de donner une définition philosophique de l'homme, partant du constat que l'homme contemporain (elle a en vue l'homme de cette première partie du XXè siècle) est frappé par plusieurs maux et reste fort imparfait, indépendamment de ces maux.
Les maux principaux qui frappent l'homme du XXè siècle sont
- le phénomène des "masses" qui conditionnent l'individu sans respecter les personnes qui composent ces masses (le "consumérisme" est ce phénomène en Occident).
- l'industrialisation, qui transforme l'homme ('homo faber') en rouage d'un système qui l'écrase. Alors que le progrès technique aurait dû libérer l'homme du travail, elle en fait un pantin qui ne sait plus quoi faire de son temps libre ("C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté." (Pocket Agora, p. 37).
Avec la conquête spaciale, l'homme cherche à se libérer sa condition terrestre, il cherche à transformer sa condition humaine. Or qu'est-ce qu'un homme? C'est un être capable d'action. le mot "action" a dans ce livre un sens particulier, qui le distingue du simple travail ou de l'ouvrage. L'homme d'action est celui qui prend place dans un société d'hommes (dans laquelle chacun a un place et une dignité respectée) et cherche à faire advenir un monde 'meilleur' (le terme est un raccourcit qui trahit Arendt, qui s'abstient de parler du bien ou du mal).