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André Markowicz (Traducteur)
EAN : 9782742730629
110 pages
Actes Sud (08/11/2000)
3.67/5   21 notes
Résumé :
Un roman en neuf lettres - Polzounkov - Le voleur honnête - Un sapin de Noël et un mariage

Sont regroupées sous ce titre quatre nouvelles écrites par Dostoïevski entre 1846 et 1848. On y trouvera une première apparition des thèmes fondateurs de son œuvre ainsi que certains types de personnages alors en "gestation romanesque" — on reconnaîtra par exemple dans le "voleur honnête", qui vole parce qu’il a besoin de boire, comme une première image du Marm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Fedor Dostoïevski n'a pas écrit que des romans-fleuve, non. Il s'est aussi essayé aux nouvelles et je dois admettre que celles incluses dans Premières miniatures sont assez réussies. En effet, la brièveté de ces quatre récits n'a aucunement altéré les portraits réalistes, la précieuse analyse psychologique du grand maitre russe. C'est comme une version condensée de ses futures oeuvres. La première nouvelle, Un roman en neuf lettres, est ma préférée. Elle décrit à travers une correspondance l'étiolement d'une longue amitié suite à de simples malentendus qui ne sont jamais corrigés mais qui empirent la situation. Ce à quoi peut mener l'orgueil masculin… et un peu de folie destructrice comme seul Dostoïevski sait si bien le rendre. Dans les trois autres, on retrouve un bouffon, un voleur et une jeune fille innocente qui attire les convoitises. Je ne désire pas transformer ma critique en un long résumé. Il suffit de signaler les personnages riches, complexes, aux prises avec des démons intérieurs – ou extérieurs, selon le cas – et, en arrière-plan, la société russe du XIXe siècle dans toute sa splendeur et ses revers. Bref, une lecture rapide (peut-être un peu trop, j'en aurais souhaité davantage), qui permet de plonger au plus profond des âmes humaines mais qui reste tout de même agréable.
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Pour renouer avec l'univers de Fiodor Dostoïevski j'ai saisi l'occasion de lire Premières miniatures, un recueil de 4 nouvelles publiées entre 1846 et 1848. Déjà les thèmes que développera Dostoïevski dans ses romans sont effleurés.
L'alcool bien sûr, les notions de Bien et de Mal et l'argent et surtout le manque d'argent et la pauvreté sont déjà là bien présents.
Ma préférée est sans conteste Roman en neuf lettres suivi de près par Un Sapin de Noël et un mariage....
Et me voilà piégée je ne peux plus remettre à plupart: il me faut lire ou relire cet auteur qui m'a accompagnée dans ma prime jeunesse ...



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Premières miniatures regroupe quatre nouvelles écrites entre 1846 et 1848 par Fédor Dostoïevski, Un roman en neuf lettres, Polzounkov, le voleur honnête et Un sapin de Noël et un mariage.
Ces courtes chroniques restent un tableau mouvant de la Russie de cette époque, une peinture vivante perçant la nature humaine errante, les couches sociétales, point picturale du coeur de ces petites miniatures Dostoïevskiennes. Débute dans ses écrits l'âme première et le sang bouillant de sa vie littéraire, cette source inépuisable dévorante, une folie destructrice d'écrire encore et encore.
Un roman en neuf lettres, ébauche d'une nuit d'octobre 1845 sera publié dans le Contemporain de janvier 1847, Dostoïevski entremêle son intrigue dans neuf correspondances comme un combat entre deux adversaires se livrant l'un à l'autre, l'histoire s'articule dans cet échange. L'argent semble être le point de rupture entre ces deux hommes, mais trouble dans cette petite prose l'adultère troublant comme une comédie moderne, un vaudeville finale amusant.
Polzounkov écrite en 1847, sera éditée dans L'Almanach, début 1848 est une petite farce savoureuse, plaisante, critique amère et acidulée la crédulité et de l'avarice des êtres humains. le narrateur témoin de la scène brosse le portrait de ce bouffon, hilare du public, vivant au crochet des autres depuis six ans d'emprunt successifs. Cette histoire au comble de la bêtise est celle de ce plaisantin clamant sa déconvenue à tous comme une bouffonnade d'un autre, se moquant de lui comme pour se soustraire de sa bêtise, cet homme fantôme et prisonnier de son passé, revit encore et encore son erreur pour l'offrir à ses hôtes. Dostoïevski adore se jouer des incrédules avec ce troubadour psalmodiant son idiotie comme une liqueur enivrante, amusant son public. L‘amour s'égare d'une dote, l'argent devient chantage, le 1er avril attrape son poisson, notre acteur perd sa fiancée, son travail, son argent devant le dindon de la farce.
Le Voleur honnête, troisième nouvelles de ce court recueil, écrite au printemps 1848 puis parut dans Les Annales de la Patrie en avril 1848, raconte l'histoire d'un homme se remémorant une anecdote, en subissant avec celui qui l'héberge grâce à la cuisinière un vol dans l'enceinte de cet appartement. Dostoïevski aime la faiblesse des êtres pour la mettre en valeur puis la creuse dans un détail si minutieuse, la fissure craquelle la fibre des humeurs sensibles d'un coeur en peine où l'interstice de la pitié généreuse caresse ces êtres perdus. La pauvreté, la misère, l'alcool, la miséricorde sont les fléaux émergeants de cette courte prose, cette photo fige la Russie de cette époque, le manque d'argent, la sous location d'une pièce pour survivre et héberger les plus nécessiteux, l'alcoolisme, les petits larcins comme le vol …Cette histoire encrer dans l'histoire par un des personnages n'oublie pas cette parabole du voleur honnête ? La bonté, la misère et la faiblesse sont les couleurs de ce sombre décor russe obsédant Dostoïevski. L'ivrogne voleur au coeur noyé dans le veloute de la boisson en retrait des évènements aspire dans l'enfer de son addiction, son paysage est le nihilisme du présent, son bienfaiteur du moment le logeant pas charité sera le lieu de son larcin et de son mensonge.
Ce drame est la descente en enfer de cette loque humaine imbibée d'alcool vivant dans l'errance, refusant avec stoïcisme et fatalisme l'aide de son logeur, cet homme, au coeur faible, à la bonté généreuse, des années se sont écoulées qu'il narre cette histoire avec émotion et regret.

Un sapin de Noël et un mariage, la dernière nouvelle de cet opus écrite en 1848 puis publiée dans Les Annales de la Patrie en septembre 1848 sous le titre L'Arbre de Noël et le Mariage. Cette courte nouvelle riche par sa dramaturgie est un récit de souvenir, celui d'une soirée pour enfants où se mêlent des adultes. Cette scène est atroce dans sa manière d'être, le narrateur témoin d'un acte outrageant et malsain, reste en suspens, dans l'inertie stagnante du voyeur. Un invité dodu au penchant pervers ose s'éprendre d'une jeune fille d'une dizaine d'année, pour en devenir goujat envers le petit garçon jouant avec lui. Ce jeu ignoble a cette sournoiserie de la convoitise double, celui de la proie juvénile, celle de la chair mais de la cupidité de la dot offerte. Dostoïevski lentement joue de la misère humaine, la petite fille innocente jouant avec son camarade issu d'une famille modeste, reste dans ce monde d'enfants happée par cet homme avide, le pseudo pédophile. le plus affreux dans cette aventure enfantine où le sapin de noël prône le mensonge des adultes, l'opportuniste aura sa convoitise abreuvée mais le témoin dans sa neutralité relatant cette mauvaise intrigue est le plus horrible, il devient l'homme sans âme, son regard sans machiavélisme désarçonne, laissant le loup attraper sa proie sans mots dire.
Ces quatre nouvelles auront l'initiative d'annoncer l'oeuvre futur de ce grand génie torturé de l'écriture. Une mise en bouche agréable et savoureuse.
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Je continue de découvrir les auteurs russes avec ce recueil de quatre nouvelles de Dostoïevski. Pour être totalement honnête il s'agit seulement de mon deuxième auteur russe après ma sublime entrée en matière avec Pouchkine. Et là, malheureusement, le plaisir ne fut pas le même et je me suis dit que j'avais bien fait de choisir de lire des nouvelles plutôt que me lancer dans Crime et châtiment.

Cela avait pourtant bien commencé avec la première histoire intitulée Un roman en neuf lettres, ou comment une amitié peut rapidement se détériorer sur un malentendu. J'ai beaucoup aimé le lyrisme et le cynisme de l'auteur.
Puis, cela s'est fortement gâté avec Polzounkov, ou comment une simple blague tourne au cauchemar, et surtout le voleur honnête à laquelle je n'ai vraiment pas adhéré alors que j'ai quand même aimé la chute de la précédente.
Enfin, la dernière, Un sapin de Noël et un mariage, m'a un peu réconciliée avec ce recueil même si elle m'a glacé le sang.

Si Dostoïevski est encore si connu et reconnu aujourd'hui c'est qu'il possédait certainement une plume exceptionnelle mais j'avoue, pour ma part, l'avoir plutôt trouvée ennuyeuse, ou alors la traduction n'était pas à la hauteur. Je sors déçue de cette lecture, l'âme russe ne m'a pas conquise cette fois-ci.


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
POLZOUNKOV

Il avait l'air de craindre les moqueries, alors qu'il ne vivait, à peu de choses près, que de son art d'être le bouffon universel et d'exposer son crâne de laquais à toutes les pichenettes, au sens moral, sinon au sens physique, selon la compagnie dans laquelle il se trouvait. Les bouffons volontaires ne font même pas pitié. Je remarquai pourtant que cette étrange créature, ce petit homme risible n'avait résolument rien d'un bouffon professionnel. Il conservait encore je ne sais quoi d'honorable. Son inquiétude, sa peur perpétuelle et maladive témoignaient déjà en sa faveur. Il me semblait que son désir de plaire venait plutôt de son bon cœur que de l'appât du gain. Il permettait avec plaisir de rire de lui à gorge déployée, de la manière la plus indécente, en face, mais, en même temps - ma main au feu - son coeur geignait et s'inondait de sang à la pensée que ces auditeurs si ingratement cruels, qu'ils pussent rire non d'un fait, mais de lui-même, de sa propre personne - son coeur, sa tête, son aspect extérieur, toute sa chair, tout son sang.
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Je loue votre prudence, mais il y a papier et papier, et, moi, les papiers importants, je ne les donne pas à ma femme pour en faire des papillotes.
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Cette apparence extérieure, et en même temps cette crainte intérieure qui semblait toujours le torturer, de même que ce besoin de s'humilier sans cesse, constituaient un contraste qui amenait à la fois le rire et la compassion. S'il était persuadé en son cœur – ce qui lui arrivait souvent malgré ses expériences – que tous ses interlocuteurs étaient des hommes bienveillants, capables de ne rire que d'eux-mêmes ou d'un épisode comique
en soi et non de sa pitoyable personne, alors il aurait eu plaisir à enlever son habit ; il l'aurait endossé à l'envers et serait allé ainsi se promener dans les rues rien que pour amuser ses protecteurs et leur être agréable.
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Les bouffons volontaires n'excitent même plus la pitié.
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« Les frères Karamazov » , de Dostoïevski, c'est à lire en poche chez Actes Sud Babel.
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