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Serge Lentz (Autre)
EAN : 9782264006578
287 pages
10-18 (01/01/1985)
4.04/5   1188 notes
Résumé :
Au fil de ces trois novelas puissantes et sauvages, Jim Harrison compose une tragédie moderne où la violence, la rédemption et l'amour vibrent à chaque page. De Cochran, l'ancien militaire laissé pour mort, à Tristan Ludlow, parti pour le front de 1914, la vengeance, immuable, est au coeur de leur destin. Comptant parmi les plus grands succès de Jim Harrison, Légendes d'automne est aujourd'hui disponible dans une nouvelle traduction.

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Critiques, Analyses et Avis (97) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 1188 notes
D'une plume sans artifice, simple et robuste, claire et sans détour, Jim Harrison dépeint dans ce recueil de 3 grosses nouvelles, trois univers reliés par un lien ténu, celui de la vengeance qui donne un titre au premier récit , mais aussi cohérents au regard de l'écriture, superbe.

Avec Une vengeance, l'auteur conjugue amour et violence, par le truchement d'une histoire d'adultère avec une erreur de casting sur le choix du cocu, magnat du commerce de substances illicites, avec ce que cela implique du soutien de réseaux tentaculaires. Autrement dit, l'amant pourrait y laisser la peau, et c'est ainsi que débute le propos : un homme mourant est secouru par un paysan et sa fille. le temps de panser ses blessures, l'homme mûrit son plan de route pour retrouver sa belle et punir son agresseur

L'homme qui changea de nom est la plus moderne, la plus contemporaine des trois, se déroulant en milieu urbain, loin des grands espaces du Montana. Un homme mûr danse, seul, sans grâce mais avec entrain. Et c'est le flashback pour nous restituer le cheminement du personnage de son enfance à sa solitude présente, en passant par ses premières amours, et par sa réussite sociale que reflète son conformisme d'apparat .

Jim Harrisson est le chantre des peuples disparus, sacrifiés sur l'autel de la conquête légitimée. Avec Légendes d'automne, c'est un simple sursis qui est accordé aux descendants des conquérants. L'éphémère tient lieu d'éternité, malgré l'incarnation intense des personnages.
Le fils rebelle, dans une fuite perpétuelle, et tout aussi vaine, crée la dissonance face à à l'ancrage familial, mis à mal par les coups du sorts. Tous sont fous de chagrin, malades de regrets. Il faut une béquille surnaturelle pour ne pas imploser à chaque malheur inique : celui qui ne tire qu'une fois est cet homme là. Mais chacun des personnages est en lui même un héros même si c'est Tristan qui capte l'attention tel un trublion agité. le deuil a des séquelles complexes.

Il faut parfois une disparition pour se pencher sur l'oeuvre d'un écrivain, fut-il mondialement célébré et reconnu comme un talent exceptionnel.
Le recueil Légendes d'automne offre cet avantage de mettre en évidence ce talent à travers trois récits différents, qui soulignent l'éventail varié des productions écrites. Et incitent à poursuivre plus loin l'exploration de l'univers romanesques de cet écrivain de légende (et pas seulement d'automne).




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Jim Harrison est un personnage à lui tout seul, un oncle d'Amérique que l'on aurait aimé avoir, attendant son retour avec impatience, nous racontant de vieilles légendes indiennes ou ses parties de pêche à la mouche dans le Montana, le tout avec ses mots à lui, parfois crus mais jamais vulgaire.
" légendes d'automne " est le livre qui l'a révélé en France.
Dans ce roman se trouve trois récits avec pour fil conducteur la vengeance.
La première histoire n'est pas la plus intéressante à mes yeux je ne m'y attarderai pas.
Le deuxième récit " l'homme qui abandonna son nom " m'a fait penser au roman de Douglas Kennedy " l'homme qui voulait vivre sa vie ".
Nordstrom est un homme désabusé, il a de l'argent, un métier intéressant, mais son mariage est un échec. Pour tuer son ennui et gérer son stress il danse seul devant sa glace.
Il va se venger à sa manière de cette vie sans intérêt en léguant son argent et en recommençant sa vie à zéro.
Une belle histoire où la danse et la cuisine ont une belle place dans le récit.
Je finirais ma critique par " légendes d'automne " la plus belle histoire du roman, une magnifique fresque familiale.
William Ludlow a trois fils, Alfred l'aîné, Tristan le puîné et Samuel le cadet.
Peut-être avez-vous remarqué dans une portée de chiots il y en a toujours un plus actif que les autres, Tristan est ce jeune chiot exubérant.
Les trois frères vont s'engager dans l'armée et combattre aux côtés des canadiens, nous sommes en 1915.
" légendes d'automne c'est l'histoire de Tristan qu'un chagrin va anéantir, il quittera le Montana aura une vie d'aventurier et se moquera de la mort.
J'ai aimé tous ces personnes et j'ai aimé le Montana, le fait de savoir que d'autres romans d'oncle Jim m'attendent me met du baume au coeur.
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J'avais adoré l'adaptation cinématographique de Légendes d'automne, au début des années '90, donc c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je me suis lancé – enfin – dans ce bouquin. J'ai été très surpris de constater qu'il s'agissait en fait d'un recueil de trois nouvelles, dont la dernière est l'histoire qui a donné son nom à l'ensemble.

Les deux premières, malgré des débuts prometteurs, m'ont déçu au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture. Et je crois que ce qui a «sauvé» la troisième, c'est les images qui m'étaient restées du film. Je crois que Jim Harrison avait trois intrigues avec beaucoup de potentiel, trop peut-être pour des nouvelles, qui auraient pu constituer trois romans distincts. Je suis resté avec cette impression «d'entre-deux» : ces histoires contiennent, selon moi, trop d'éléments qui s'étirent pour une nouvelle mais ça manquait la profondeur d'un roman. Dans tous les cas, je sentais toujours une certaine distance entre l'histoire et moi-même. Peut-être à cause de la narration, ou de moi aussi, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

Pourtant, les premières pages de Une vengeance m'ont accroché. Ce pauvre paysan mexicain qui trouve un homme grièvement blessé, abandonné dans le désert, du mauvais côté de la frontière. Un médecin aux méthodes peu orthodoxes lui vient en aide. J'ai trouvé tout ça intriguant. Vraiment ! Puis on retourne en arrière, on découvre comment le mourrant Cochran s'est retrouvé là, son amour pour Miryea, les dealers, etc. Plus j'avançais, plus je trouvais cette histoire un peu exagérée et prévisible alors mon intérêt s'est émoussé.

Pareillement pour la deuxième nouvelle, L'homme qui abandonna son nom. Pire, même, ce Nordstrom, désabusé par sa femme et sa carrière, il m'a laissé indifférent assez tôt. Il a beau tout larguer et essayer de se refaire une vie, je m'en moquais, même de ses mauvaises rencontres. Dommages. Je suis passé à côté de toutes ses réflexions sur le sens de la vie mais tant pis.

La seule nouvelle qui a trouvé grâce à mes yeux est la dernière, Légendes d'automne. Mon dernier visionnage du film date un peu mais il me semble qu'il était assez fidèle, à quelques détails près. J'ai retrouvé plusieurs personnages que j'avais appréciés donc il est difficile de dire si leurs descriptions étaient suffisantes ou c'est les souvenirs que j'avais gardés du film qui ont opéré à merveille. Dans tous les cas, ils sont uniques, fascinants, du vieux William Ludlow à ses trois fils, en passant Isabel qui mène sa vie bourgeoise à Boston et par ses employés Un Coup (l'Amérindien) et Decker. Chacun apporte sa contribution à cette magnifique fresque familiale. Sans oublier cette ode aux grands espaces (Montana, Canada, océans et Afrique) et aux événements marquants de l'époque (Première guerre mondiale, prohibition). J'aurais souhaité que cette histoire s'étire sur des centaines et des centaines de pages. Mais bon, il faut se contenter de ce dont on a sous les yeux. Pour plus, il y a les adaptations cinématographiques !
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« Les romans de Harrison font entrevoir en chacun de nous l'ombre portée du criminel, du tricheur et du saint. » écrit Yann Queffélec en 4ème de couverture.
3 nouvelles ; 3 coups de poing littéraires violents.
Le premier uppercut fut le plus puissant. « Une vengeance » est une dissection humaine rarement aussi précise. La vie a-t-elle un sens ? Dans cet univers abominable qui nous est dépeint, 2 hommes s'affrontent à mort. Heureusement la rédemption existe ! Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.
Le deuxième coup est plus vicieux et nous atteint sur le côté. Dans « L'homme qui abandonna son nom », un homme doit refaire sa vie après son divorce. Là encore, des questionnements existentiels l'amèneront à changer radicalement l'orientation de sa vie. Lui-aussi, d'une certaine manière, sera illuminé par la rédemption.
Le troisième coup, qui a pour titre celui du recueil, achèvera le lecteur à travers les pérégrination du personnage de Tristan Ludlow. Sorte de parcours initiatique qui lui ouvrira les portes de la vie.
Je viens de découvrir l'univers de Jim Harrison. J'y vois un lointain cousinage avec la Beat Generation. Réflexions sur le conformisme. Harrison joue avec la morale, les bons sentiments, les codes sociaux… La mort n'est jamais très loin, pour nous faire prendre conscience de la vie. Comme le dit Queffélec, Harrison nous révèle à nous-même dans toutes les facettes qui nous composent. A nous de révéler notre propre humanité, sans quoi nous ne sommes pas plus que le coyote ou le bison aperçus dans les intrigues. D'ailleurs, dans le premier texte, l'homme est souvent vu à travers le prisme des animaux. Et dans la troisième intrigue, le vieil indien nous rappelle sans cesse notre lien animal.
Je peine encore à m'en relever. A lire de toute urgence.
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Légendes d'Automne, qui ne connaît pas le film ? Magique, impossible à oublier... Mais le livre du même nom est en fait un recueil composé de trois nouvelles (ou courts romans, je ne sais pas trop, je laisse le soin aux spécialistes de trancher).

Trois histoires de vengeance et surtout une écriture, mais quelle écriture : un style puissant, une narration parfaitement maîtrisée, une plume concise sans fioriture. Les thèmes abordés sont la vengeance, la violence, la trahison, la nature et la brutalité de la vie. Jim Harrison nous conte des histoires d'amour malheureuses, des aventures héroïques. L'ensemble est très compact, très dense, c'en est presque surprenant.

En fait, j'ai envie de dire que son écriture est avant tout virile. Sans doute aussi parce que les personnages masculins sont prépondérants, les femmes restent des faire-valoir et souvent des catalyseurs pour... tous les ennuis à venir mais aussi pour trouver le chemin de la rédemption. Non je ne parlerai pas de machisme, il s'agit d'hommes bousculés par la vie voilà tout. Des hommes en prise avec la faiblesse de leur nature, la cruauté de la société, l’absurdité de l'Histoire ; des hommes qui cherchent leur salut en se repaissant de leur impérieuse vengeance.

J'ai beaucoup aimé la première légende, moins la seconde et j'ai dévoré la dernière. En voici de courts résumés :
* Une Vengeance... :
Dans les années 70, un homme a l'excellente idée de tomber amoureux de la femme d'un magna de la drogue mexicain qui s'avère pas franchement partageur ni très pacifiste d'ailleurs.
* L'homme qui abandonna son nom :
Comment un cadre sup. largue les amarres pour se trouver et, prenant des chemins de traverse, fait quelques mauvaises rencontres.
* Légendes d'automne :
En 1914, 3 frères quittent leur ranch du Montana pour aller s’enrôler dans l'armée. La guerre, la mort du cadet changeront tout. C'est la vengeance du second fils, Tristan qui façonnera le destin de la famille.

J'ai fermé le livre secouée par ma rencontre avec l'indomptable, le libre Tristan, rêveuse et transportée au cœur des grands espaces du Montana car la plume de Jim Harrison est un superbe hymne à Dame Nature, à chaque page le lecteur peut la respirer. De ses légendes il est impératif de prendre de grandes bouffées. À bientôt M. Harrison et chapeau bas l'artiste ! 
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critiques presse (1)
Actualitte
25 septembre 2017
Légendes d’automne, de Jim Harrison : l’histoire de plusieurs hommes, écrite par un homme, et qui donnent (presque) envie d’en devenir un.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (87) Voir plus Ajouter une citation
Perdre une femme n’est pas une défaite ; on perd une femme et voilà tout. Ca arrive à tout le monde... J’ai perdu ma femme lorsque j’étais encore jeune mais à cette époque-là, j’étais aussi encore très bête. Elle était moins bête que moi et c’est pour ça qu’elle est partie.
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Durant la nuit, le Texan se mit à parler avec sa mère morte et déambule dans la chambre, alternant les rires et les larmes, sans jamais cesser de boire. Il mourut un peu après trois heures du marin et Cochran l’installa dans une position assise afin que la rigidité cadavérique se prête à la forme du siège, dans le camion. Aux premières lueurs de l’aube, il porta le Texan dans la cabine et rabattit le large chapeau sur les yeux du mort. Il quitta l’hacienda en saluant les gardes au passage et alla enterrer le Texan quelques kilomètres plus loin. Obéissant à son dernier souhait, il plaça une grosse pierre plate sur la tombe. Trois vaches éthiques assistèrent à la cérémonie.
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Il y a peu de choses à dire au sujet du bonheur ; il se contente d'être lui-même, placide, presque somnolent. C'est un état que l'on adopte d'un cœur léger mais avec un esprit parfois torturé
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Et qu'était-ce donc que ce gaz moutarde qui tuait les hommes après les avoir fait courir en rond, aveuglés et les poumons en feu au milieu de chevaux hurlants? Décidément, le monde n'était plus digne de faire la guerre [...].
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La prospérité acquise ne l’empêchait pas de se sentir victime de ces rêves bâtis à dix-neuf ans, à l’âge où chacun d’entre nous atteint son zénith de sottise idéaliste. Dix-neuf ans est l’âge du parfait fantassin qui acceptera de mourir sans un murmure, le cœur brûlant de patriotisme. C’est également l’âge auquel l’imagination naissante du poète s’élève à des hauteurs vertigineuses et où il subit avec une douleur heureuse les assauts de ce qui est le Dieu, en lui. C’est encore l’âge auquel une jeune femme a le plus de chances de se marier réellement par amour.
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Videos de Jim Harrison (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Harrison
Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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Une vengeance
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