J'avais adoré l'adaptation cinématographique de
Légendes d'automne, au début des années '90, donc c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je me suis lancé – enfin – dans ce bouquin. J'ai été très surpris de constater qu'il s'agissait en fait d'un recueil de trois nouvelles, dont la dernière est l'histoire qui a donné son nom à l'ensemble.
Les deux premières, malgré des débuts prometteurs, m'ont déçu au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture. Et je crois que ce qui a «sauvé» la troisième, c'est les images qui m'étaient restées du film. Je crois que
Jim Harrison avait trois intrigues avec beaucoup de potentiel, trop peut-être pour des nouvelles, qui auraient pu constituer trois romans distincts. Je suis resté avec cette impression «d'entre-deux» : ces histoires contiennent, selon moi, trop d'éléments qui s'étirent pour une nouvelle mais ça manquait la profondeur d'un roman. Dans tous les cas, je sentais toujours une certaine distance entre l'histoire et moi-même. Peut-être à cause de la narration, ou de moi aussi, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
Pourtant, les premières pages de Une vengeance m'ont accroché. Ce pauvre paysan mexicain qui trouve un homme grièvement blessé, abandonné dans le désert, du mauvais côté de la frontière. Un médecin aux méthodes peu orthodoxes lui vient en aide. J'ai trouvé tout ça intriguant. Vraiment ! Puis on retourne en arrière, on découvre comment le mourrant Cochran s'est retrouvé là, son amour pour Miryea, les dealers, etc. Plus j'avançais, plus je trouvais cette histoire un peu exagérée et prévisible alors mon intérêt s'est émoussé.
Pareillement pour la deuxième nouvelle,
L'homme qui abandonna son nom. Pire, même, ce Nordstrom, désabusé par sa femme et sa carrière, il m'a laissé indifférent assez tôt. Il a beau tout larguer et essayer de se refaire une vie, je m'en moquais, même de ses mauvaises rencontres. Dommages. Je suis passé à côté de toutes ses réflexions sur le sens de la vie mais tant pis.
La seule nouvelle qui a trouvé grâce à mes yeux est la dernière,
Légendes d'automne. Mon dernier visionnage du film date un peu mais il me semble qu'il était assez fidèle, à quelques détails près. J'ai retrouvé plusieurs personnages que j'avais appréciés donc il est difficile de dire si leurs descriptions étaient suffisantes ou c'est les souvenirs que j'avais gardés du film qui ont opéré à merveille. Dans tous les cas, ils sont uniques, fascinants, du vieux William Ludlow à ses trois fils, en passant Isabel qui mène sa vie bourgeoise à Boston et par ses employés Un Coup (l'Amérindien) et Decker. Chacun apporte sa contribution à cette magnifique fresque familiale. Sans oublier cette ode aux grands espaces (Montana, Canada, océans et Afrique) et aux événements marquants de l'époque (Première guerre mondiale, prohibition). J'aurais souhaité que cette histoire s'étire sur des centaines et des centaines de pages. Mais bon, il faut se contenter de ce dont on a sous les yeux. Pour plus, il y a les adaptations cinématographiques !