Retour en vidéo sur la présentation des coups de coeur de nos libraires pour la rentrée littéraire 2018 !
Merci aux 50+ les participants de notre première rentrée littéraire.
Retrouvez la liste des livres présentées sure notre site :
https://www.librairiemartelle.com/239-a-la-une-presentation-rentree-litteraire.html
Fabien présente « Frère d?âme »
DAVID DIOP - ÉDITIONS SEUIL
https://www.librairiemartelle.com/98022-litterature-francaise-grand-format-frere-d-ame.html
Fabien présente « Et j'abattrai l'arrogance des tyrans »
ABDECKER MARIE-FLEUR - ÉDITIONS FORGES VULCAIN
https://www.librairiemartelle.com/99950-romans-historiques-et-j-abattrai-l-arrogance-des-tyrans.html
Alice présente « En nous beaucoup d'hommes respirent »
MARIE-AUDE MURAIL - ÉDITIONS ICONOCLASTE
https://www.librairiemartelle.com/101058-litterature-francaise-grand-format-en-nous-beaucoup-d-hommes-respirent.html
Alice présente « Arlo Finch »
JOHN AUGUST - ÉDITIONS MILAN
https://www.librairiemartelle.com/103929-romans-11-et-plus-arlo-finch--tome-01---le-mystere-des-longs-bois.html
Sophie présente « Le malheur du bas »
INES BAYARD - ÉDITIONS ALBIN MICHEL
https://www.librairiemartelle.com/99441-litterature-francaise-grand-format-le-malheur-du-bas.html
Sophie présente « Trancher »
AMÉLIE CORDONNIER - ÉDITIONS FLAMMARION
https://www.librairiemartelle.com/100691-litterature-francaise-grand-format-litterature-francaise---trancher.html
Pierrick présente « Les enfants de coeur »
HEATHER O'NEILL - ÉDITIONS SEUIL
https://www.librairiemartelle.com/98019-litterature-etrangere-grand-format-les-enfants-de-coeur.html
Pierrick présente « La vraie vie »
DIEUDONNE ADELINE - ÉDITIONS ICONOCLASTE
https://www.librairiemartelle.com/101059-litterature-francaise-grand-format-la-vraie-vie.html
Pierrick présente « Trois fois la fin du monde »
SOPHIE DIVRY - ÉDITIONS NOIR BLANC
https://www.librairiemartelle.com/100106-litterature-francaise-grand-format-trois-fois-la-fin-du-monde.html
Pierrick présente « Le mur invisible »
MARLEN HAUSHOFER - ÉDITIONS ACTES SUD
https://www.librairiemartelle.com/52870-litterature--etrangere-format-poche-le-mur-invisible-babel-44.html
Clémentine présente « Le manuel de survie à l'usage des jeunes filles »
MICK KITSON - ÉDITIONS MÉTAILLÉ
https://www.librairiemartelle.com/101280-litterature-etrangere-grand-format-manuel-de-survie-a-l-usage-des-jeunes-filles.html
Clémentine présente « Dans la forêt »
HEGLAND JEAN - ÉDITIONS GALLMEISTER
https://www.librairiemartelle.com/35864-litterature-etrangere-grand-format-dans-la-foret.html
Clémentine présente « My absolute darling »
TALLENT GABRIEL - ÉDITIONS GALLMEISTER
https://www.librairiemartelle.com/70704-litterature-etrangere-grand-format-my-absolute-darling.html
Clémentine présente « Lèvres de pierre »
NANCY HUSTON - ÉDITIONS ACTES SUD
https://www.librairiemartelle.com/99056-litterature-francaise-grand-format-levres-de-pierre---nouvelles-classes-de-litterature.html
Anne présente « Capitai
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Il vit dans le vent sucré des iles nacrées.
les averses n'étaient pas tristes, les danses et les chants beaucoup plus naturels, les enfants dormaient parfois sur des nattes. L'ile ne suscitant chez eux aucun effroi rien n'y était abimé.A Brel, elle rappela les gravures de Gustave Doré qui illustraient l'ile mystérieuse.
Il y avait tant de personnes qui ne voyaient pas ou ne voulaient pas voir qu’il était loin déjà. Et qu’il avait le dos tourné. C’était peut-être la seule chose qui ne mentait pas sur la photo. Il n’avait pas imaginé, depuis qu’il avait annoncé son retrait de la scène, qu’on le presserait autant dans l’espoir de lui arracher des regrets. Il fallait vraiment ne pas le connaître pour se le figurer déjà nostalgique ou incertain de son choix.
"Pourquoi n'était il pas musulman? Frère Christian ne se lassait pas d'explications. Il répondait à leurs questions. Leurs mystères n'étaient qu'apparence, comme les nappes de brume au matin. Il suffisait d'y mettre du temps, de la chaleur, pensait il."
– Croyez-vous possible de regagner la confiance de ceux que l’on a trahis? lui demanda Paliki.
– On peut l'espérer, lui répondit-il. Il en va de la photographie comme de la musique. Ils ont aimé Mozart mais se méfiaient des appareils qui le faisaient entendre.
Prendre l’image des hommes signifiait aussi retenir celle des esprits, les empêchant de cheminer librement, pour venir à leur rencontre. En ces photographies, les Yanomami craignaient de voir l'âme des morts à tout jamais emprisonnée.
Les explorateurs l'avaient ignoré. Paliki ne se le pardonnait pas. Elle pleurait. Elle revoyait l'éclat de ses flashs: ils avaient désordonné l'univers tout entier, sa merveilleuse immobilité. Elle pensait qu’il n’y aurait plus d’abandon: celui, heureux, que les siècles avaient préservé. p. 34
Je t'écris sur le pont,à la lueur d'une lampe à pétrole. Il fait doux. La terre bruisse et respire. Un moment rare et merveilleux, trop formidable pour un homme seul. Envie de t'écrire. Acte rare et important pour moi. J'ai tant d'amitié et de respect pour toi que les mots me semblent insolents et que, de toujours, j'ai préféré le silence. Mais me reste l'envie de dire aux hommes que j'aime, que je les aime. Et je t'aime.
Peu après leur arrivée, un enfant avait abordé Brel pour lui dire qu’il l’avait rencontré dans un livre. La nouvelle s’était vite répandue parmi les Marquisiens qu’un chanteur célèbre était venu jusque dans leur île. Ses chansons leur étaient parfaitement inconnues ; ils écoutaient plus volontiers du tamouré, des danses tahitiennes que des musiques venues d’ailleurs, à l’exception notable de Tino Rossi.
Les mois passèrent. Rien n'y faisait. Sa faiblesse était grande. Il se renfermait, reccroquevillé dans une vaine solitude. Aurait-il jamais sa place sur cette montagne escarpée ? Il se sentait affreusement lâche. Il pleurait ; il étouffait ses cris. Dieu ne lui parlait pas. Il voyait uen ombre immense s'étendre sur lui. Frère Christian lui apporta son soutien. Il l'écoutait ; il craignait que la richesse intérieure qu'il entrevoyait ne se perde. Le renoncement s'imposait. Il en allait de sa vie. Il devait d'abord assurer sa vocation. Un jour peut-être, l'Atlas serait pour lui.
Notre-Dame de l’Atlas était une abbaye trappiste d’Algérie ; elle s’accotait aux flancs généreux d’une montagne de jardins et de vergers. C’était une ancienne ferme viticole de couleur ocre, bâtie par des colons anglais. Au commencement de 1938, des moines étaient venus en faire leur monastère. Il s’y trouvait tout ce qu’ils espéraient : l’eau dont on ne vient jamais à manquer, la terre et le silence qui aident à chercher Dieu. Ils étaient désireux d’y enfouir leur prière. Les fleurs étaient partout, dans les arbres et par terre. Les amandiers, surtout, émerveillaient.
L’Église elle-même ne croyait pas en eux.
Ces religieux étaient comme des rameaux morts. On ne verrait jamais sur cette ardente terre d’islam un monastère en mesure de faire rayonner Dieu selon l’idéal cistercien.
Les avis étaient tranchés, les prédictions assassines. Il convenait de rappeler les moines, de suspendre cette fondation inutile.
Mais la décision fut ajournée. La guerre avait tout alourdi