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Citations de David Lodge (461)


A novel is a 'Gestalt', a German word for which there is no exact English equivalent, defined in my dictionary as "a perceptual pattern or structure possessing qualities as a while that cannot be described merely as a sum of its parts."
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What kind of knowledge do we hope to derive from reading novels, which tell us stories we know are not “true”? One traditional answer to that question is: knowledge of the human heart, or mind. The novelist has an intimate access to the secret thoughts of her characters denied to the historian, the biographer or even the psychoanalyst. The novel, therefore, can offer us more or less convincing models of how and why people act as they do. Postmodernism and poststructuralism have deconstructed but not demolished the Christian or liberal humanist ideas of the self on which this project is based – the unique, autonomous individual responsible for his or her own acts. We continue to value novels, especially novels in the classic realist tradition, for the light they throw on human motivation.
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De quelque manière qu'on le définisse, le début d'un roman est un seuil qui sépare le monde réel dans lequel nous vivons du monde que le romancier a imaginé. Le début d'un roman doit, par conséquent, nous " attirer " de l'autre côté de ce seuil.

Chapitre 1 : Le début.
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Doreen et Lesley, les deux standardistes, sont en train d'enlever leur manteau derrière le comptoir. Elles sourient et minaudent tout en rectifiant leur coiffure et en défroissant leur jupe.
- Bonjour, M.Wilcox.
- Bonjour. On ferait bien de mettre des fauteuils neufs ici, non ?
- Oh, oui, M.Wilcox, ceux qu'on a sont plutôt durs.
- Je ne parlais pas de vos fauteuils mais de ceux des visiteurs.
- Oh...
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C'est le milieu de la matinée, en pleine saison estivale, et pour aggraver les habituels encombrements, un dispositif spécial de sécurité a été mis en place à la suite d'un récent accident d'avion provoqué, pense-t-on, par un sabotage. (Trois organisations terroristes différentes en ont revendiqué la responsabilité, ce qui signifie qu'au moins deux d'entre elles profitent de l'occasion pour prouver à bon compte qu'elles sont capables de tuer à tout moment. Voilà le monde moderne dans toute son horreur : plus Leslie Pearson le découvre, moins il le comprend et moins il l'aime.)
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Ce n'est pas un hasard si le tourisme s'est développé au moment même où la religion commençait à décliner. C'est le nouvel opium du peuple, et il faut le dénoncer comme tel.
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Le grand monsieur grisonnant à lunettes , qui se tient en lisière de la foule dans la salle principale de la galerie, et qui se penche tout contre la jeune femme au corsage en soie rouge, baissant la tête et la détournant de son interlocutrice, opinant du chef sagement et émettant un murmure phatique par moments, n'est pas, contrairement à ce que vous pouvez penser, un prêtre hors service qu'elle aurait convaincu d'entendre sa confession au beau milieu de cette assemblée, ni un psychiatre à qui elle aurait extorqué une consultation gratuite ; et lui, il n'a pas adopté cette posture pour mieux regarder dans le décolleté de la jeune femme, bien que ce soit un bonus accidentel qu'il tire de la situation, le seul en fait...
Il est, voyez-vous, " dur d'oreille " , ou " malentendant " ou encore, pour faire simple, sourd - pas sourd comme un pot, mais assez sourd pour rendre la communication imparfaite dans la plupart des situations sociales, voire impossible dans certaines, comme celle-ci... Ils parlent, ou plutôt elle parle, depuis dix minutes maintenant, et il a beau faire, il est incapable d'identifier le sujet de la conversation. S'agit-il des œuvres d'art accrochées aux murs - des photos en couleur représentant en gros plan des terrains vagues ou des fragments de détritus ? Il ne le pense pas, elle ne les regarde pas ni ne les montre du doigt, et l'intonation de son discours, pour ce qu'il peut en saisir, ne correspond pas à ce schéma déclaratif caractéristiques des palabres sur l'art ou de ces couillonneries artistiques comme il dit parfois de manière irrespectueuse pour taquiner sa femme. Elle parle plutôt d'un ton personnel, anecdotique et confidentiel. Il regarde le visage de la jeune femme pour voir s'il trahit quelque chose. Elle le regarde fixement d'un air sérieux avec ses yeux bleus, et marque un temps d'arrêt dans son débit, comme si elle attendait une réponse. " Je vois ", dit-il, ajustant son comportement afin d'exprimer à la fois son acquiescement et une réflexion judicieuse, dans l'espoir que l'une ou l'autre expression semblera adéquate, ou tout du moins pas grotesquement inappropriée à ce qu'elle pouvait bien être en train de dire.Toujours est-il qu'elle semble s'en satisfaire, et elle se remet à parler. Il ne reprend pas son ancienne posture : il ne sert à rien en fait d'orienter son oreillette droite pour capter ce qu'elle dit puisque le babillage de la réception se déverse dans la gauche, et si d'aventure il essayait de couvrir son oreille gauche avec sa main cela ne ferait que déclencher un hurlement en retour dans sa prothèse auditive et lui imposer en même temps une posture qui paraîtrait totalement excentrique. Que faire maintenant ? Que dire lorsqu'elle s'arrêtera de nouveau de parler ? Il est bien trop tard pour avouer : " Écoutez, je suis désolé, je n'ai pas entendu un traître mot de ce que vous m'avez dit depuis dix minutes " ( ça peut faire un quart d'heure maintenant ), " je suis sourd, voyez-vous, je n'entends rien dans ce vacarme. " Elle se demanderait raisonnablement pourquoi il ne l'avait pas dit plus tôt, pourquoi il l'avait laissé continué à parler, hochant la tête et murmurant comme s'il la comprenait. Elle serait contrariée, embarrassée, offensée, et il n'a aucune intention de paraître grossier... Par ailleurs, elle semble plutôt gentille, elle doit avoir entre vingt-cinq et trente ans, elle a des yeux bleus étincelants, un teint pâle et soyeux, des cheveux de lin qui lui tombent sur les épaules mais coupés droit avec une raie au milieu, et une silhouette naturellement gracieuse- à en juger par le petit puits d'ombre entre ses deux seins que l'on discerne par l'ouverture déboutonnée de son corsage, sa poitrine n'est pas maintenue artificiellement par de la silicone, ni tendue ou soutenue par une armature métallique, mais possède la plasticité trémulante de la chair réelle et en liberté, et une légère transparence de peau comme une jolie porcelaine - et il ne veut pas laisser une mauvaise impression à cette jeune femme avenante qui a pris la peine de parler à un vieux chnoque comme lui, même si ce genre de rencontre fortuite a peu de chance de se répéter.
Elle marque à nouveau une pose dans son monologue et le regarde comme si elle attendait quelque chose. " Très intéressant, dit-il. Très intéressant. "Espérant gagner du temps, attendant de voir si cela suffira, il porte le verre de vin à ses lèvres mais pour se rendre compte aussitôt qu'il est vide et qu'il lui faut l'incliner presque à la verticale et le tenir ainsi quelques secondes pour contraindre les dernières gouttes de chardonnay du Chili à descendre dans son gosier. La jeune femme le regarde d'un air curieux comme si elle attendait à ce qu'il réalise un tour de magie, tenir par exemple son verre en équilibre sur son nez. Son verre de vin blanc à elle est presque plein, elle n'en a même pas bu une gorgée depuis qu'elle a commencé à lui parler, de sorte qu'il ne peut proposer d'aller avec elle au bar se resservir, et il serait tout aussi discourtois de partir seul remplir son verre ou de l'inviter à l'accompagner dans sa démarche. Heureusement , elle semble comprendre son embarras - non pas son véritable embarras, à savoir sa totale ignorance de ce qu'elle a dit - mais son besoin de boire un autre verre ; elle sourit et, faisant un geste en direction de son verre vide, dit quelque chose qu'il est presque sûr de pouvoir interpréter comme un encouragement à aller refaire le plein. " je crois que je vais y aller, dit-il. Puis-je vous en rapporter un autre ? " Question stupide, que ferait-elle de deux verres de vin blanc, un dans chaque main ? Et ce n'est manifestement pas le genre de personne à avaler un verre d'un trait pendant que vous allez lui en chercher un autre. Cependant, elle sourit à nouveau ( un joli sourire qui découvre une rangée de petites dents blanches régulières ), décline l'offre en secouant la tête, puis, à son grand désarroi, lui pose une question. Il comprend que c'est une question en raison de l'intonation montante et parce que ses yeux bleus s'élargissent légèrement, ses sourcils se froncent, et cela exige évidemment une réponse. " Oui ", dit-il, en prenant le risque : et, comme cela semble lui faire plaisir, il ajoute vaillamment : " Absolument ". Elle pose une autre question à laquelle il répond également par l'affirmative, et alors, à sa grande surprise, elle lui tend la main. Manifestement, elle va quitter la réception. " Ravi de vous avoir rencontrée ", déclare-t-il en prenant la main et en la serrant. Elle est fraîche et légèrement moite au toucher. " Comment avez-vous dit que vous vous appeliez - avec tout ce bruit, je n'ai pas très bien saisi." Elle prononce de nouveau son nom mais en vain : le prénom sonne vaguement comme " Axe ", ce qui n'est pas plausible, et le nom de famille est totalement inaudible, mais il ne peut se permettre de lui demander de répéter une nouvelle fois. " Ah, oui ", dit-il, hochant la tête, comme s'il était content d'avoir assimilé l'information. " Eh bien, c'était très intéressant de parler avec vous ".
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Dans sa pratique de romancier et nouvelliste, Henry avait
acquis la ferme conviction que pour l'expressivité et la vraisem-
blance, un point de vue restreint était préférable. Selon lui, dans
les récits de fiction, l'auteur devait représenter la vie comme elle
était perçue dans la réalité par une conscience individuelle, avec
toutes les lacune, les énigmes et les interprétations erronées
qu'une telle perception entraînait indubitablement ; et si cette
fonction était répartie entre plusieurs personnages au fil d'un
roman, il fallait qu'elle passât de l'un à l'autre, comme le
« témoin » dans une course de relais, avec une certaine régularité
planifiée. L'antithèse trouvait un bon exemple dans «Trilby», où le
narrateur-auteur, la manière de Thackeray, sortait ses pantins
de la boîte, les mettait en mouvement, vous disait en confidence
de sa propre vois réfléchie que qu'ils étaient en train de penser au
juste à n'importe quel moment et leur distribuait de bonnes ou
mauvaises notes pour leurs mobiles, afin de parer au moindre
danger que le lecteur e à fournir lui même un effort d'interpré-
tation.

Les deux premières lignes du chapitre 2 de la Troisième partie, p. 249.
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Il gravit devant elle l'escalier vers le second étage. "En ce qui concerne le bureau, reprend-il, il y a deux écoles. Selon l'une, il doit être au rez-de-chaussée, afin qu'on puisse rester en contact avec ce qui se passe dans la maison, mettre plus facilement le nez dehors pour profiter au maximum du moindre temps mort. Selon l'autre, il faut que le bureau soit tout en haut de la maison, aussi loin que possible des activités domestiques, un lieu de retraite où on ne sera pas dérangée.
- Une tour d'ivoire, dit Helen.
- Exactement. Je suis pour la tour d'ivoire."
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Le Museum avait un aspect automnal, on eût dit une construction en brouillard pétrifié.
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Quelque chose était arrivé à la culture du monde anglophone durant ces dernières décennies, un glissement sismique, énorme, provoqué par diverses causes convergentes - la généralisation et l'appauvrissement de la capacité de lire, l'effet niveleur de la démocratie, l'énergie conquérante du capitalisme, l'altération des valeurs par le journalisme et la réclame - qui rendaient impossible qu'un praticien de l'art de la fiction atteignît en même temps à l'excellence et à la popularité, ce qu'avaient fait à la fleur de l'âge Scott et Balzac, Dickens et George Eliot.
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Elle me dit souvent "chéri", même si ce n'est pas nécessairement une signe d'affection. En fait, je ne connais personne qui puisse prononcer ce mot tendre sur des tons d'hostilité si différents, incluant l'impatience, la désapprobation, la pitié, l'ironie, l'incrédulité, le désespoir et l'ennui.
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Il était tard, j'étais épuisée et je me sentais aussi sexy qu'un sac de choux de Bruxelles
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Alex Loom est une personne énigmatique.Même son nom est une énigme.Je n'ai pas trouvé "Loom" dans le dictionnaire Penguin des noms de famille.Il se pourrait que ce soit une mutation américaine de quelque nom d'immigré.Allemand ou scandinave peut-être --Elle a le type nordique d'une reine des glaces
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Il y a au moins une chose que nous autres les sourdingues réussissons à faire dans une réception, c'est de déclencher le rire des gens avec nos bourdes, et ils n'ont pas se plaindre de moi en la circonstance
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C'est apparemment son destin que de mourir très, très lentement, de s'enfoncer centimètre après centimètre vers l'oubli, dans une succession de jours et de nuits identiques... (650)
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Tout ce que je sais, c’est qu’il y a un fossé entre les générations, et pour moi ce fossé réside dans l’opposition public-privé. Dans notre génération, on croit à l’intégrité du moi telle que nous l’a enseignée la vieille doctrine libérale. C’est la base même de toute la fiction réaliste, le sujet de tous les romans. La vie privée se trouve au premier plan, et l’histoire n’est qu’un simple grondement de canons, au loin dans les coulisses.
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C'était déjà assez difficile d'admettre que le bombardement de l'Allemagne eût pu être excessif; mais qu'il ait été de surcroît un gâchis inefficace, c'était là quelque chose de presque insoutenable.
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« Ayant quitté l’école signifie un adolescent bon à rien renvoyé d’un collège secondaire. C’est un euphémisme, insista ma mère qui était une femme instruite. Depuis le temps qu’elle était mariée avec mon père, son sens de l’humour irlandais avait pris un mordant assez juif ».
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Les sacrifices engendrent des plaisirs que les enfants ne connaîtront jamais.
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