C'est un roman pour ado que je trouve extrêmement fort.
L'héroïne, Justine, est une lycéenne victime de harcèlement scolaire depuis l'école primaire, entre autres parce qu'elle ne vient pas du même milieu social que ses camarades.
Elle essaye donc d'esquiver les attaques des filles de sa classe surnommées "Les hyènes" à la tête desquelles la sublime et riche Margot, reine d'une cour d'admiratrices et que Justine admire depuis toujours.
Mais le jour où l'on apprend son suicide, Justine se demande ce qui a pu pousser une fille à la vie si parfaite à mettre fin à ses jours. Elle va dérober les journaux intimes de Margot pour essayer de comprendre et son enquête va lui faire toucher du doigt une réalité plutôt sordide.
Le récit est intéressant parce qu'à travers le point de vue de Justine, le lecteur découvre que les apparences cachent des problèmes dans tous les milieux et qu'il vaut mieux s'abstenir de juger sans connaître.
J'adore l'amitié qui se noue entre elle et la bande de Keindra, "ses lionnes", qui l'aident à affirmer sa personnalité propre.
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Jeanne a 16 ans et ne supporte plus le regard des autres sur son apparence. Pourquoi se sent-elle obligée de modifier son physique ? Ce court récit nous apporte les réponses à ces questions : le harcèlement, le regard et les remarques des garçons. Etre jolie, être laide même combat.
Le ton est juste et basé sur un article dans la presse. On est touché par la douleur, le ressenti de cette jeune fille même si ...... un je ne sais quoi m'a gêné : peut être que le sujet aurait mérité d'être un peu moins dévoilé dès le titre.
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Au lycée Pasteur, Justine est depuis toujours victime de harcèlement, elle s'est réfugiée dans le travail et la nourriture et elle encaisse les quolibets depuis des années. Dans sa classe, la star, c'est Margot Emeline, elle est belle, elle est intelligente, elle est riche et elle est évidemment très populaire. C'est la princesse. Or elle se suicide et tout le lycée assiste à ses obsèques à Moroi.
Justine va présenter ses condoléances à la famille Emeline et en profite pour voler dans la chambre de la défunte les journaux intimes de celle-ci. Elle a une arme redoutable, elle connaît dorénavant les secrets de la bande de bourgeoises qui gravitaient autour de Margot et elle en profite sur les réseaux sociaux pour prendre un ascendant sur ses anciennes tortionnaires.
Elle devient amie avec la bande de Keindra, de jeunes filles noires, Eliana, Syrine, Deborah, Rafia. Mais Justine rencontre Jordan, le petit ami officiel de Margot, celui-ci avait conclu un pacte avec Margot, il était officiellement son petit ami pour cacher son homosexualité et Margot pour cacher un secret...
Justine enquête et découvre que la famille Emeline cache de nombreux secrets, la mère est alcoolique, le père est un joueur invétéré et a besoin de l'aide financière de son frère qui est présent dans la maison...
Un roman social noir français. Harcèlement scolaire, suicide abouti, alcoolisme, addiction au jeu, racisme, discrimination sociale, licenciement économique et inceste sont les thèmes de ce court roman.
La narration à la première personne permet d'entrer frontalement dans les souffrances, les colères et les doutes de la jeune héroïne, victime de harcèlement scolaire et boulimique. L'enquête sur sa camarade de lycée suicidée conduit à faire éclater la vérité, la jeune fille trop parfaite cachait de terribles secrets familiaux.
Cette narratrice est intelligente, studieuse et cultivée et elle a de nombreuses références littéraires. La surabondance des thématiques ne permet pas toujours de donner une réponse à toutes les questions et il est possible de rester dérouté.e par quelques ellipses du récit.
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Un roman pour enfants qui peut servir à expliquer la maladie d’Alzheimer. Côme mélange les mots tandis que sa grand-mère mélange les choses. La maman, qui travaille beaucoup pour élever seule son enfant , va écouter les conseils de l’institutrice. Un ton léger et drôle pour un sujet délicat. Une bonne entraide sur trois générations qui se termine bien.
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Offense dans la cité est un livre que j’ai particulièrement aimé car non seulement : le livre reflète beaucoup sur la vie d’aujourd’hui mais aussi car Momo est un personnage qu’on peut facilement identifier à une personne de notre entourage . Je pense que l’auteur a voulu écrire ce livre pour faire passer un message : la communication est un outil pouvant impacté les gens il faut donc s’armée avec un vocabulaire riche et savoir formuler des phrases correctement. J’ai été très déçu de cette fin tragique et incompréhensible .
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Il y a du bon et du décevant dans ce roman.
D'abord, l'intérêt c'est qu'il montre de façon assez réaliste la vie des cités, ses lois, ses codes et sa violence. Le jeune héros est un jeune délinquant qui va évoluer grâce à sa rencontre avec un vieil homme.
Cette relation, forte et intéressante est toutefois un peu rapide à s'établir et c'est dommage car cela nous empêche d'y croire complètement.
Ensuite, il y a une part belle faite à notre langue, aux pouvoirs et à la force des mots qui est bien amenée.
L'évolution du personnage est bien faite et la relation avec la petite fille du grand-père est plutôt bien imaginée, jusqu'à un certain point.
En effet, la fin, sans la dévoiler, est trop abrupte et peu claire dans la compréhension de la dernière phrase. Elle nous laisse sur une impression d'inachevé et de flou qui nous déçoivent.
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Jeanne ne se doutait pas à ce point que son acte pouvait trouver un écho plus large que son blog.
On l'avait entendu.
Le micro était tendu cette fois, la parole va pouvoir être délivrée, pour toutes les "Jeanne", connues ou inconnues de son lycée, toutes les jeunes filles insultées, offensées d'être trop belles ou trop moches.
Jeanne gardait l'anonymat, prenant le nom de son lycée mais ses amies savaient ce qu'elle avait fait, d'un coup de ciseau rageur. Les cheveux au pied, Jeanne levait le menton bien haut...
: " Si je ne suis rien, peut-être mon geste sera t-il quelque chose".
Le sous-titre est percutant et le crâne rasé de la couverture éloquent.
La formule de l'interview que choisie de prendre l'auteure Gwladys Constant, presque pamplet féministe, pour signifier que "Jeanne" appelle au respect est original. La chevelure, à l'âge ado en particulier, est une forme ostentatoire forte de féminité et de beauté. La jeune fille de 17 ans qui se cache sous le pseudonyme de "Jeanne" (voir l'explication dans le texte!) fait le sacrifice de sa jolie chevelure pour exprimer le ras le bol du harcèlement des rues, l'approche de la drague irrespectueuse et offensante pour être précis qui fait rentrer les jeunes vénus dans leur coquille. L'héroïne ouvre un blog et explique son acte militant pour être entendue, pour partager, échanger et d'ici se justifie l'interview. Le format est très court mais tout est dit, de la souffrance personnelle à l'incompréhension générale. Au travers de son personnage, l'auteure brosse une critique de la société qui s'adapte à un état de fait séculaire et l'héroïne tire ses conclusions. Elle va même au delà. Au delà des critères ostentatoires, je suis et je reste. Si le Samson de la légende perd sa virilité les cheveux coupés, Jeanne n'en reste que moins solide, forte de sa féminité ancrée, d'une beauté bien plus indéfinissable qu'une coupe à la mode et on le lui dit.
Intéressant.
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Aux Lilas, Morgan dit Momo est un caïd de 14 ans que même les adultes croisent en baissant les yeux. Sauf celui que les copains de sa bande appellent Yoda, un très vieux monsieur qui les chasse de sa canne. Momo, par agacement, le gifle et le frappe. Hélas pour lui, la fille dont il est secrètement amoureux est la petite-fille de « Yoda » et va vouloir se venger...
Un très joli roman sur le pouvoir des mots et vraisemblablement écrit par une amoureuse de la poésie, qui y distille des doses habiles.
La fin, aussi tragique que Le Cid souvent cité, est saisissante.
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Je n'aurais jamais entendu parler de ce roman si je n'avais pas regardé une vidéo d'une booktubeuse que j'aime bien.
Justine est une jeune fille victime de harcèlement au sein de son lycée et sur les réseaux sociaux. Et pourtant, ce n'est pas elle qui va se suicider mais Margot, la reine des abeilles, la fille belle, intelligente et populaire. Troublée par cette mort incompréhensible, surtout de son point de vue, Justine fera tout pour en comprendre les raisons.
Comme son titre l'indique, il sera question dans ce roman pour adolescents du harcèlement et du culte des apparences, ce que nous montrons aux autres, et qui a son pendant bien entendu, ce que nous ne voulons surtout pas montrer. Mais ce roman aborde bien d'autres thèmes dont je ne parlerai pas ici pour ne pas trop en dévoiler, car ce roman est court, bien trop court.
Même si sur le fond, c'est très intéressant, qu'il se lit vite et bien, l'autrice, certainement dans un souci de bien faire, en fait trop, justement, en évoquant beaucoup, beaucoup trop de sujets. Ce qui fait qu'en parlant de beaucoup de choses, on n'approfondit pas assez, et qu'on finit par ne parler de rien. Et c'est bien dommage car elle aurait pu sans difficulté s'accrocher à son sujet de départ et dérouler son intrigue comme un thriller (car oui, on veut savoir la raison du suicide de Margot). Pour le coup, il n'y a aucune longueur dans ce roman, il y manque par contre de la densité et de l'épaisseur.
Les personnages sont rapidement abordés, même Justine dont on ne comprend pas trop la "transformation". Je ne suis pas certaine que dans la "vraie" vie cela puisse se dérouler de cette manière. Vous allez me dire qu'on est dans un roman, certes. Mais il est à destination des adolescents et à cet âge-là, sauf en partant dans du bon gros fantastique ou de la SF, on veut du réel, du palpable. Le public adolescent est très exigeant (et il a bien raison).
Mais si je passe au-dessus de ces constatations, je peux quand même dire que j'ai trouvé cette lecture plaisante et que j'ai même eu le coeur serré à la fin.
Une dernière chose: je n'aime pas du tout mais alors pas du tout la couverture, notamment les détails sur le côté (il s'agit d'une personne derrière un appareil photo). Cela colle au sujet mais elle m'a mise pour ma part assez mal à l'aise (mais ce n'est que mon opinion).
Lu en septembre 2021
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A deux, c'est pas tout seul !
A deux, on peut se soutenir, s'aider, s'aimer.
Aimer, cela, Jérémie peut le faire.
Un bisou, des dessins tout sympas pour sa maman qui revient des courses ou vient le chercher, des « je t'aime plus que le chocolat, et ma BD préférée, tu sais ! ».
A deux, selon Jérémie, la vie est plus simple, plus facile, moins coûteuse, bref !
Selon Jérémie, dans la vie, il faut être à plusieurs, c'est certain. Mais des plusieurs, grands !
Un Jérémie de six printemps et une maman qui pense être à l'Automne de sa vie amoureuse, ça fait un et demi apparemment.
Pire, un Jeremy, ça compte pour du beurre, enfin, une demi-plaquette toute riquiqui. Ça ne gagne pas de sou, c'est costaud comme un Jérémie de 6 ans gonflé aux corn-flakes face aux petites factures à envoyer. Et puis, Jérémie, il a ses devoirs à faire, les copains.
La solution, c'est peut-être de trouver un "un", enfin un deuxième pour cajoler pour sa maman, la soutenir et être un super papa. Pas vraiment en remplacement, juste un nouveau.
Là dessus, Jérémie a une petite idée, les célibataires ne manquent pas dans son immeuble et autour.
Une petite annonce pour venir rencontrer la promise et ding-dong, l'amour sera à sa porte.
C'est maman qui va être contente !
: « Gwladys Constant parle du bonheur des enfants dans l'épanouissement des papas et mamans. Cela est vu à hauteur de bouts de chou, comme ils pourraient le ressentir, le vivre et vouloir le résoudre avec leur candeur et leur bonne volonté maladroite.
Avec « La grande-famille des tout-seuls », l'auteure nous fait sourire avec cette vision du monde décrite qui entoure ce petit Jérémie, vivant paisiblement dans son petit quartier de banlieue. Les castings vont bon train du rez de chaussée au dernier étage, et autour, le petit héros passe au crible les qualités et les petits travers de Omar l'épicier, Stéphane le Plombier qui le laisse fouiller dans sa boîte à outils, Pascal le maître des CM1- pratique pour faire des calculs et payer les factures-, le Docteur Cachiat le médecin de famille- on est parfois malade, cela peut servir!- et enfin, son challenger, son grand copain « adulte» Mamadou.
L'amour ne se commande pas et Jérémie comprendra qu'il est inapproprié et compliqué d'entrer dans les histoires d'adultes, avec toute la bonne intention dont il voulait faire preuve.
On est touché par sa tendresse pour sa maman un peu super-occupée, débordée et esseulée.
Ses observations du monde des adultes sont drôles, on ne s'ennuie pas sur ces quelques pages qui expliquent certaines réalités avec tact, les enfants sont de vrais détectives et nous regardent, sont sensibles à nos petits tracas, nos petits bonheurs.
Jérémie inverse les rôles et sa maman lui redonne sa liberté, l'insouciance auquel il a le droit.
Mais comme dit Tata Ghislaine, avec les amis, la famille, les chouettes voisins, c'est pas deux mais c'est pleins d'amour et ça, ça compte !
Sympa et très accessible pour de jeunes pré-ados lecteurs !
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Pas facile d'être auteur de contes de nos jours. Les personnages ne sont plus aussi dociles que dans le bon vieux temps. Ils ont de la personnalités et c'est peu de le dire! Ils ont tous des revendications à exprimer, même le château. Et l'auteur, s'il veut avoir la paix, doit se plier à ces exigences. Courage! Nous, lecteurs, te soutenons de toute notre lecture.
C'est drôle à lire. Tour à tour, dans les différents échanges, nous soutenons l'auteur ou l'un de ses personnages. Ma sympathie va particulièrement au château et à la chaumière, éléments de décor souffrant de reconnaissance.
Ça se lit vite, ça décrasse le conte classique, met en avant la dépendance de l'auteur aux caractères de ses personnages. Bref, une jolie réussite.
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Dans cette lettre aux bourreaux de sa soeur, Gwladys Constant raconte les moments douloureux qui se sont traduits en vengeance et en haine contre les « assassins » d'Iris. Elle retrace toutes ses stratégies pour ne pas faire oublier que cette tragédie est restée impunie. Elle renverse le harcèlement contre les quatre jeunes bourreaux. Elle dénonce aussi le déni des responsables de l'éducation nationale; notamment la principale du collège où était scolarisée Iris, sa fleur. L'auteure raconte cette scène du « devoir de mémoire » qui n'est pas sans me rappeler une scène que j'ai vécue dans un autre contexte moins dramatique : «La principale a fait appeler la police pour nous déloger. Ça aussi je ne l'ai jamais accepté. Elle aurait dû venir nous saluer, embrasser même le visage en papier de ma soeur, qu'elle n'avait pas protégée. Cette femme en tailleur juchée sur les talons de sa fausse autorité, elle aurait mérité de décrocher le corps d'Iris pendu au lustre de sa chambre. » Le comportement de Gwladys peut choquer, mais il faut faire cet effort de se mettre à sa place pour le comprendre. Elle vit la disparition subite de sa soeur comme une insupportable injustice.
Il n'existe pas de mots assez durs pour hurler sa tristesse et sa colère contre des institutions éducatives (mais aussi sanitaires) qui se rendent coupables, probablement sans le vouloir, de négligence et de maltraitance. Malheureusement Iris fait partie de cette liste d'élèves qui ne cesse d'augmenter. L'Education nationale et les pouvoirs publics ne semblent pas avoir pris la mesure de ce qui se joue pour un élève, et sa famille, à travers la spirale du harcèlement scolaire. Combien de suicides faudra-t-il encore pour qu'ils réagissent à la mesure de ces tragédies ?
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