Une cicatrice due à un accident, une opération ou toute forme d'atteinte du corps, peut garder une trace émotionnelle et ainsi se comporter comme un kyste, voire un parasite.
A LA BRUNISMA
Un cirrus est si rose à son faîte renflé
que ruisselle de lui, dans l'heure encor diurne,
une douce grisaille où cède, taciturne,
le dôme fabuleux de saint Papabilé.
Vers la pierre ordonnée autour de l'ample clé
de plus en plus le soir courbe, lente, son urne,
et le mauve, pleuvant, se flatte que l'azur ne
retournera jamais aux rives du délai.
L'espoir se raréfie et le calme progresse.
Le monde se prépare à la noire allégresse.
Les fenêtres en rang font des spectres ombreux.
Et je mourrais soudain, trop déserté, trop libre,
si je n'apercevais, cruelle, aussi, pour eux,
ta main de lilas clair entre les flancs du Tibre.
Ce fait du prince est un camouflet pour la démocratie, une humiliation pour la Convention citoyenne et pour les opposants à la 5G qualifiés d'"amish désirant revenir à la lampe à huile".
La bourrache est diurétique, sudorifique, dépurative. Ces trois principes la font recommander comme dépuratif de printemps contre les dermatoses, l'eczéma, l'herpès et les autres maladies de peau.
L'odeur d'une friture de singes nains montait dans les arbres qui dressaient dans l'ocre du soir d'insolites hiéroglyphes.
— C'était un matin ; je me promenais dans le petit jardin en te tenant dans mes bras. Tu riais, tu semblais tout radieux, parce que le soleil du printemps commençait de briller sur les feuilles naissantes, et, moi, je pleurais en considérant un rosier que ton père avait planté, l'automne dernière, sous la fenêtre de ma chambre à coucher, en se réjouissant à l'idée des parfums que me réserveraient ses fleurs.
— Tout à coup, Geneviève, ma bonne servante badoise, qui n'avait pas voulu me quitter, malgré tous mes malheurs, accourt, toute pâle :
— Madame, balbutie-t-elle, voici quatre hommes qui demandent à vous parler... Oh ! mon Dieu !... Et je les ai bien reconnus trois d'entre eux sont les mêmes qui sont venus ici chercher monsieur !…
— Quatre hommes, sortant de la maison, s'avançaient en effet vers moi. Trois d'entre eux, Geneviève ne s'était pas trompée, étaient de ceux qui avaient arrêté ton père.
— Le quatrième, marchant à leur tête, oh ! je le reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse vu qu'une ou deux fois à Paris, le quatrième, c'était l'accusateur public ; c'était Foucquier-Tinville.
— Foucquier-Tinville pouvait avoir alors une cinquantaine d'années ; il était maigre, de moyenne taille ; vêtu avec une simplicité qui n'excluait pas certaine recherche. Il ôta son chapeau en m'abordant, et ses compagnons l'imitèrent, et il me dit, d'un ton dont la politesse contrastait avec l'ignoble tutoiement en usage forcé à cette époque :
— Citoyenne, notre visite te surprend désagréablement, je présume ; mais, j'en suis fâché : tu dois comprendre qu'il est impossible que tu restes plus longtemps ici.
— Ton mari a été jugé et condamné ; il faut que tu comparaisses à ton tour devant le tribunal révolutionnaire.
— Et, en attendant, force nous est de te conduire à l'Abbaye.
À l'Abbaye ! Je savais où l'on allait en sortant de l'Abbaye. Ma salive se sécha dans ma bouche. Cependant je parvins à répondre :
— Et pourquoi comparaitrais-je devant le tribunal révolutionnaire ? Qu'ai-je fait pour aller en prison ? Moi, une femme !... De quoi m'accuse-t-on ? N'est-ce donc pas assez d'avoir tué mon mari ? Pourquoi me tuerait-on aussi ?
Foucquier-Tinville, toujours calme, allait répliquer, mais quelqu'un l'en empêcha.
Ce quelqu'un, c'était toi, mon Paul, mon fils bien-aimé.
Étonné, j'imagine, à l'aspect de ces figures étrangères, étonné plutôt qu'effrayé, comme le terrible pourvoyeur de la justice républicaine ouvrait les lèvres pour me dire probablement que, coupable d'être la femme d'un homme guillotiné la veille, j'aurais mauvaise grâce à ne pas trouver équitable qu'on me guillotinât le lendemain, voilà que tu partis d'un de ces éclats de rire de nouveau-né, expression délicieuse d'une joie dont Dieu seul connaît le secret.
Je tremblai. Je voulus te faire taire. J'avais peur que ta gaieté ne déplût à ces hommes. Mais, te considérant en souriant :
— C'est à toi, cet enfant, citoyenne ? dit Foucquier-Tinville.
— Oui, citoyen.
— Quel âge a-t-il ?
— Dix mois.
— Il est fort pour son âge.. Où est sa nourrice ?
— C'est moi, citoyen, qui le nourris.
— Ah ! c'est toi qui... Ah ! c'est toi qui...
Après avoir proféré ainsi, par deux fois, ces mots, Foucquier-Tinville nous regarda, toi et moi, quelques secondes, en silence.
Mes larmes coulaient. C'était leur dire : Si vous m'envoyez à la mort, que deviendra mon enfant ? Toi, tu continuais de rire. Rire béni ! Il fut plus assurément pour nous que mes pleurs.
— Eh bien ! reprit soudain l'accusateur public en s'adressant à ses compagnons, puisque la citoyenne Kock nourrit, je ne vois pas l'inconvénient qu'il y aurait à la laisser encore un peu ici ? Jusqu'à ce que son enfant soit sevré, par exemple ?
— Mais, objecta un des hommes, tout a été saisi au nom de la loi dans cette maison ; on va tout vendre...
— Et puis ? interrompit Foucquier-Tinville, la citoyenne rachètera son lit et le berceau de son fils ; voilà tout ! Si elle n'a pas d'argent, elle est assez jolie pour trouver quelqu'un qui lui en prête.
C'est convenu, citoyenne ; tu resteras ici cinq ou six mois. Le temps de sevrer ton enfant. Salut et fraternité !
Et Foucquier-Tinville s'éloigna, suivi de ses acolytes. Il s'éloigna rapidement, peut-être pour s'éviter d'entendre mes remerciements ! L'accusateur public ne devait pas être remercié parce qu'il ne devait pas faire grâce.
Toujours est-il que je tombai à genoux quand Foucquier-Tinville et ses hommes furent partis, en remerciant Dieu, et en t'embrassant de toutes mes forces, mon Paul. Car c'est à toi, bien à toi, que je devais la vie !
Quand on parle d'Estomac on parle de nourriture et donc de famille car c'est la première structure qui nous a nourris. Souvent cette personne est un ex-enfant qui n'avait pas confiance en lui, surtout s'il s'est senti privé de Mère (Amer car cet enfant avait faim d'amour, d'affection, d'intérêt, et si maman ne fait pas cela avec lui c'est qu'il n'en vaut pas la peine, d'où de l'autocritique liée à un vide existentiel, une mauvaise estime de soi.)
En temps de guerre, il n’y avait pas d’issue, il fallait juste affronter.
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Le critique jacques Lassaigne récidive en mai : " Les natures mortes que Pellan vient d'exposer, abondantes et savamment ordonnées, aux couleurs franches et sobres, sont l'oeuvres d'un tempérament si riche qu'il peut prendre à tous sans devoir rien à personne. "
De nombreux médias sont donc tentés de privilégier certains sujets en fonction de leur potentielle capacité à générer du "clic" et non de leur pertinence ou de leur cohérence avec une ligne éditoriale de plus en plus floue. C'est leur fonction d'agent de l'organisation politique et sociale qui disparaît. Pour reprendre le terme de Bernard Stiegler, on peut dire que l'on est passé de la démocratie à la "télécratie".
Vert, que je t'aime, vert.
Vert du vent et vert des branches.
La barque sur la mer et le cheval dans la montagne.
Avec l'ombre à la ceinture,
elle rêve à sa balustrade,
vert visage, verts cheveux,
et des yeux de métal froid.
Vert, que je t'aime, vert.
Sous la lune gitane,
les choses la regardent,
et elle ne peut les voir...
La nuit dure si longtemps qu’on dirait qu’elle n’est pas comme les autres nuits, qu’elle est le lac au bord duquel elle est venue l’année dernière avec son père et avec Lev. Un lac infini, épouvantable et majestueux, sans la moindre transparence.
(page 54)
Il va sans dire qu’aux yeux des fils légitimes, les femmes représentent
rarement une concurrence sérieuse dans la quête du pouvoir. D’abord car,
comme nous l’avons vu, le sexisme est l’apanage du pouvoir patriarcal : les
femmes y sont avant tout des trophées qu’on exhibe à son bras, des
allégories ou des symboles. On peut donc à la limite tolérer une ou deux
exceptions pour se donner bonne conscience, mais elles ne seront jamais
vues comme des menaces importantes. Les sphères concentrant le pouvoir
politique ne font pas défaut à la règle. Pour cause, dans l’idéologie
patriarcale, la patrie en elle-même signifie la terre du père, terre, qui dans
l’imaginaire collectif, se présente comme une mère, que l’on féconde et que
l’on protège lorsque les enfants issus de cette union seront les futurs fils en
charge de servir le père.
Si cette représentation peut sembler dater d’un autre siècle, elle n’en reste
pas moins employée par nos politiciens contemporains. Dans une interview
accordée deux jours avant sa réélection du 24 avril 2022, le président
Emmanuel Macron définissait les gendarmes et les policiers comme « des
enfants » de la République . Ce discours rappelle celui du clergé, pour qui
Jésus est marié à l’Église, tout en étant symboliquement son fondateur .
Par cette rhétorique, le chef de l’État rappelait ainsi que les institutions
défendant le pouvoir politique, à savoir ici les policiers et les gendarmes,
étaient ses enfants légitimes. À l’heure où, en France, nous avons une
femme Première ministre, cette symbolique serait-elle en train de
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disparaître ? Je crois malheureusement qu’il faudrait être bien naïf pour le
penser : ce n’est pas parce qu’on met un palmier devant un désert qu’il y a
une forêt derrière lui. Si grâce à deux cents ans de combats féministes les
femmes ont réussi à être reconnues comme des citoyennes en obtenant
notamment le droit de vote, la symbolique de l’homme chef de file, elle, n’a
pas pris une ride. Les inégalités persistent dans tous les domaines et les
femmes partent avec un désavantage certain dans les compétitions
traditionnellement masculines. Si certaines exceptions arrivent
effectivement à se hisser au pouvoir, elles sont toujours moins respectées
dans son exercice et doivent lutter deux fois plus que les autres pour espérer
être adoubées par le père. En d’autres termes, pour monter dans les champs
masculins, elles doivent se montrer d’autant plus loyales et au service de
l’héritage du père et ce, tout en subissant un soupçon d’incompétence
constant. L’autrice Mathilde Viot le souligne : « Afin de se mouler dans un
genre, dans une méthode politique régulée par la violence de la masculinité,
certaines sont prêtes à dépasser leurs maîtres. Elles sont prises dans la
matrice . »
Le mariage avec Sabine avait été, croyais-je, une façon définitive de tourner la page. Mais au lieu de marquer le départ d'une nouvelle vie, les murs du trois-pièces de la rue Cail - un crédit sur vingt-cinq ans, car on avait tenu à la chambre supplémentaire, au cas où - s'étaient transformés en prison. Notre prison, dont nous avions ouvragé à deux, année après année, les barreaux.
Finalement, de la chambre de l’enfant qui n’était jamais né, Sabine avait fait sa chambre noire.
Donnez-moi une coupe de Pol Roger. Savez-vous que Winston Churchill répète à l'envi : "Dans la victoire, je le mérite. Dans la défaite, j'en ai besoin." Voilà bien le trait d'esprit d'un alcoolique.
Sortir du musée, être fou. Se rappeler que nos cellules ont été créées pour la joie, non pour la retraite.
Quelques moments après, sa respiration s’embarrassa, un nuage se répandit sur ses yeux qui bientôt se rouvrirent, elle me lança un dernier regard, et mourut aux yeux de tous, en entendant peut-être le concert de nos sanglots. Par un hasard assez naturel à la campagne, nous entendîmes alors le chant alternatif de deux rossignols qui répétèrent plusieurs fois leur note unique, purement filée comme un tendre appel.
[…] on est toujours vivant quand il reste quelqu’un pour se souvenir de vous.
Liv Sawyer est mon soleil.
Les ténèbres n'avaient aucune chance.
Soleil de ma vie,
Lumière de mes yeux,
Mes mains caressent ta peau lisse,
Mes pauvres mains, ailes brisées,
Crucifiées sous tes pieds.