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EAN : 9782848658384
156 pages
Sarbacane (06/01/2016)
3.46/5   28 notes
Résumé :
Alexandre Marius Jacob (né en 1879) est un homme à la destinée extraordinaire ! Il aura sillonné les mers du globe, embrassé la cause anarchiste, constitué une " équipe de travailleurs de la nuit " créditée de près 500 cambriolages dans les demeures bourgeoises et les églises (pour donner aux pauvres), transformé son procès en tribune politique et survécu au bagne de Cayenne où il passa 22 ans...
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Premier album pour autant que je sache que cet Alexandre Jacob, Journal d'un cambrioleur anarchiste. le scénariste est juste crédité pour un autre album paru en 2014.
le livre était vendu comme la biographie du personnage qui a servi d'inspiration à Arsène Lupin. C'est une manière comme une autre d'attirer l'attention. Il y a bien une allusion en fin d'album, mais dans les faits, l'influence réelle d'Alexandre Jacob sur le personnage de Maurice Leblanc semble plus relever de la légende.
Alexandre Jacob était un anarchiste. Pour lui, la vie ne lui laissait que le choix entre l'esclavage (travailler pour enrichir un autre), la mendicité et le vol. Il choisit la dernière voie, se faisant une spécialité des cambriolages de demeures bourgeoises, de riches rentiers, de hauts focntionnaires, d'écclesiastiques... Si le personnage force une certaine sympathie, il n'est pas pour autant un Robin des Bois ou un justicier. Il vole, il redistribue une partie à la cause. Mais son action politique reste limitée. Reste un orateur séduisant et non dénué d'humour qui n'a poas hésité à utiliser son procès comme tribune.
Cette biographie revient sur sa vie jusqu'à son procès en 1905, le récit se construisant en flashbacks à partir de ce procès-spectacle qui polarisa l'opinion publique. L'influence de Blain est très présente. Presque écrasante. Ce livre a presque un charme désuet, tant il me semble influencé par les grandes heures de la collection Poisson Pilote. Alexandre Jacob fait partie de ces bandes dessinées plutôt bien faîtes mais qui me paraissanet trop marquées par les influences des auteurs. Il manque de personnalité. Un travail appliqué et bien fait mais un peu vide. Cela dit, question de goût, je préfère des auteurs biberonnés à Blain et quelques autres qu'à la succession sans fin de resucée post Delcourt et Soleil qui ont rarement beaucoup de saveur.
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Qu'ils soient chrétiens, ou au contraire athées, les penseurs anarchistes ont toujours dénoncé le caractère arbitraire de la propriété, suivant la formule lapidaire célèbre : - La propriété, c'est le vol !

Plus qu'une biographie circonstanciée, Vincent et Gaël Henry avec "Alexandre Jacob, Journal d'un anarchiste cambrioleur", paru en 2016 chez Sarbacane, proposent d'aborder le thème de l'anarchie et de ses limites à travers le récit des tribulations d'Alexandre Marius Jacob (1879-1954).

Le Marseillais Alexandre Jacob, en effet, fut un authentique cambrioleur, aussi rusé qu'habile, n'hésitant cependant pas à faire feu sur les représentants de l'ordre public ; certes, Alexandre Jacob mit à profit ses procès pour dénoncer l'exploitation dont les milieux ouvriers étaient victimes ; certes, le butin de ses cambriolages servit à financer des publications anarchistes désintéressées... mais les bourgeois aussi ont leurs "bonnes oeuvres", qui les rachètent à leurs propres yeux et aux yeux du monde.

Le vol est, bien sûr, une première limite de l'anarchie telle qu'Alexandre Jacob l'envisage ; une limite comparable à l'usage du terrorisme : cambriolage et terrorisme justifient en effet les moyens de répression mis en oeuvre par l'Etat bourgeois autant qu'ils servent à le combattre.

Cette limite est facile à cerner ; les origines modestes d'Alexandre Jacob constituent-elles une excuse ? Non, car son goût pour l'aventure, pour l'indépendance, son tempérament audacieux, l'ont probablement poussé dans cette voie, plus que la nécessité. Les origines modestes d'Alexandre expliquent plutôt pourquoi il est devenu un marginal, pourquoi il a fui sa condition, sans pour autant la trahir en s'embourgeoisant. Alexandre Jacob n'était pas né pour être esclave, mais il s'est refusé à faire partie de l'espèce des maîtres, en quoi sa ruse et son audace auraient pu l'aider à se transformer.

- Ce qui oppose l'anarchie au socialisme est peut-être plus difficile à cerner aujourd'hui ?

L'anarchie souligne l'iniquité sociale, la férocité de l'espèce humaine ; en prétendant que l'on peut remédier à cette férocité légalement, le socialisme s'avère un nouvel opium du peuple, succédant ainsi aux religions inclinant à l'optimisme, à la passivité et à la confiance dans l'Etat. le socialiste revendique son appartenance à l'espèce humaine, tandis que l'anarchiste, lui, est un individualiste.

Comme la propriété demeure, et que les moyens mis en oeuvre pour la protéger de la convoitise de ceux qui ne possèdent rien n'ont jamais été aussi sophistiqués et puissants, l'iniquité, qui est le point de départ de l'anarchie, est toujours aussi forte. Quant à l'utopie socialiste, sa promesse de lendemains qui chantent finit par paraître un mirage à ses paroissiens les plus dévots.

Les auteurs de cette BD (basée principalement sur un ouvrage de Jean-Marc Delpech) soulignent à juste titre que l'anarchie joue un rôle crucial dans les temps modernes, aussi difficile soit-il à cerner précisément. le socialisme, qui est selon K. Marx la meilleure ruse inventée par la bourgeoisie afin de contenir l'anarchisme - le socialisme est-il une digue solide, à l'épreuve du temps ? On serait tenté de croire, si on examine la presse française, aussi muette aujourd'hui qu'elle fut éloquente au XIXe siècle, que l'anarchie est morte. Mais, a contrario, l'avenir du monde n'a jamais paru aussi incertain.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Allez, Maurice Leblanc est un petit malin, car de son Arsène Lupin, il avait qu'à se pencher sur Alexandre Jacob, un putain de héros du début du XXe siècle que je connaissais absolument pas jusqu'à présent.

On va la faire courte, c'est une bd biopic qui retrace la vie du voleur de son enfance jusqu'à sa capture au bagne.

Si t'étais pas trop doué en histoire à l'école c'est pas très grave et tant mieux du coup bicause ça veut dire que t'es vierge d'histoire au niveau de tes neurones. Et je trouve que cet épisode devrait se trouver dans tous les manuels déjà beaucoup trop lourds dans les sacs de nos futurs citoyens.

Ouais. Nos ancêtres n'étaient pas que gaulois, ils pouvaient être aussi marseillais, comédiens, cambrioleurs et anarchistes. T'avoueras que devant un chef d'état banquier qui pleure au premier pain dans la gueule sur le banc de l'ENA ça la fout mal nan ?

Alors plonges-y toi dans cette fabuleuse aventure puisqu'en plus elle est vraie, fabuleusement traitée et documentée (on a mis les Experts sur le coup, pas ceux de ton écran plasma, plutôt ceux qui t'en apprennent des bonnes pour que tu puisses toi aussi te mettre à réfléchir de temps à autre).

Côté scénar' c'est tout vu donc et c'était difficile de se louper. Côté illustration j'ai trouvé ça bon enfant, l'usage du noir et blanc m'a fait penser à la fois aux vieux strips de westerns avec des BANG BANG et des BOUM qui fusent de partout (un peu comme les Kids tu te rappelles ? Pim, Pam et Poum ?)
Un petit air de Blain aussi qui m'a donné envie de porter cette BD comme coup de coeur du moment.

Un pur moment d'aventure sous le signe d'une cause qui en valait la peine à cette époque !

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Les éditions Sarbacane ont fait paraître une imposante bande dessinée de Vincent et Gaël Henry sur la vie mouvementée d'Alexandre Marius Jacob, anarchiste cambrioleur au parcours peu commun. Né à Marseille en 1879, il fut tour à tour marin au long cours, typographe, monte-en-l'air ingénieux à la tête des « Travailleurs de la nuit », une bande créditée de plus de 500 cambriolages à travers la France, théoricien anarchiste et enfin bagnard durant vingt-deux ans. D'un style simple, les 150 pages de noir et blanc présentent la vie de cet honnête cambrioleur de son enfance à son départ pour Cayenne.
Je ne résiste pas à l'envie de vous reproduire ici une longue tirade prononcée par Alexandre Jacob lors de son procès en mars 1905 :
« Car la société ne m'accordait que trois moyens d'existence : le travail, la mendicité, le vol. le travail, loin de me répugner, me plaît, l'homme ne peut même pas se passer de travailler. Ses muscles, son cerveau possèdent une somme d'énergie à dépenser. Ce qui m'a répugné, c'est de suer sang et eau pour l'aumône d'un salaire, c'est de créer des richesses dont j'aurais été frustré. En un mot, il m'a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité, c'est l'avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de sa vie. le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. »
Une postface de Jean-Marc Delpech ainsi qu'une chronologie enrichissent ce bel ouvrage.
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Franchement, un must pour les anarchistes; une belle découverte graphique et idéelle pour les autres, un élan de poésie et d'esprit libertaire. On se souviendra, en le lisant, du film "Le voleur" avec Bébel, ou, mais en plus joyeux, de "La bande à Bonnot".

Plus de soleil aussi.

Les fans des "vieux fourneaux" apprécieront aussi.

Je connaissais l'autobiographie du personnage, que j'ai chez moi, que j'ai dévorée il y a des lustres. Cette adaptation en bédé permet de se plonger dans un univers à la fois chaud, méditerranéen et idéologiquement bien planté. C'est léger, ça manque peut-être un tout petit poil de la dimension sociale qu'on attendrait un peu plus que sur une planche consacrée aux esclaves de Zanzibar, mais on se laisse porter par la pensée libre de Jacob, ce cher Marius Alexandre, cet homme qui aurait mérité sa place entre Rimbaud et Brel, manifestement fait pour changer le monde.

On s'arrête au moment où il se fond dans une cale de bateau, s'engouffre vers le bagne... Qui sait? Matière à un second tome?

A encourager de sa lecture, de sa découverte.
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critiques presse (3)
Bedeo
02 février 2017
Une excellente biographie d’Alexandre Marius Jacob, cambrioleur haut en couleur qui aurait inspiré à Maurice Leblanc le personnage d’Arsène Lupin.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
04 mars 2016
Alexandre Jacob est une œuvre intelligente et rafraîchissante, originale graphiquement et narrativement ambitieuse.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
24 février 2016
Bravo à Gaël et Vincent Henry qui ont su nous tenir en haleine en nous projetant dans la vie de cet anarchiste cambrioleur, espiègle et rigolard mais sérieux.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A quoi bon se battre pour des gens qui confondent honnêteté et soumission ?

Je les jugeais incapables de comprendre que les voleurs, ce sont les bourgeois, les rentiers, tous ceux qui volent le fruit de leur travail !

Mon arrivée au commissariat sembla confirmer mes plus noires pensées : les "braves" gens du coin m'auraient tous lunché si les condés ne m'avaient pas protégé .... Quel paradoxe.
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Car la société ne m’accordait que trois moyens d’existence : le travail, la mendicité, le vol. Le travail, loin de me répugner, me plaît, l’homme ne peut même pas se passer de travailler. Ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser. Ce qui m’a répugné, c’est de suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire, c’est de créer des richesses dont j’aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité, c’est l’avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de sa vie. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend.
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Je n'ai pas honte de ce que j'ai fait. J'aurais plutôt honte d'avoir honte.
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Selon moi le criminel n'étant, au fond, qu'un honnête homme qui n'a pas réussi, il suffit d'inverser le postulat pour avoir la définition de l'honnête homme.
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Videos de Gaël Henry (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaël Henry
Retour sur le Festival de BD Au Temps Buller le samedi 17 février 2018 organisé à la librairie Au Temps Lire ! Merci aux auteurs Héloïse Chochois, Nicolas Delestret, Lucas Harari, Gaël Henry, Alex W. Inker et Winoc pour leur venue, leur participation aux jeux, leur enthousiasme et leurs magnifiques dédicaces ! Merci à vous tous !
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