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Patrick Honnoré (Traducteur)
EAN : 9782809700169
163 pages
Editions Picquier (28/03/2008)
3.35/5   126 notes
Résumé :
A dix-neuf ans, Wataya Risa est la plus jeune lauréate jamais couronnée du prix Akutagawa, le Goncourt japonais. Et l'histoire qui a conquis le jury et le public japonais n'est sans doute pas très éloignée de sa propre expérience de lycéenne, il n'y a pas si longtemps. Ce journal intime d'une jeune fille qui n'arrive pas à s'intégrer dans sa classe est au plus près des sensations, de la contradiction des sentiments qui affleurent sous la surface unie des apparences.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 126 notes
Elle occupe un bureau, au fond de la classe. Seule. A la pause, elle se pose à la fenêtre et regarde la cour de récréation. Seule. A midi, elle s'installe pour manger son bento. Seule. La solitude au lycée ne se vit pas forcément bien. Jamais réellement choisie, surtout quand les groupes de travail se forment et qu'à la fin, elle se retrouve toujours seule, ou la dernière à être choisie pour intégrer d'autres filles qu'elle trouve immatures.

A quelques rangées de là, il y a bien ce garçon qui lit cet étonnant magazine de mode en cours de maths. Il parait même plus seul qu'elle. Elle tente un rapprochement. Il l'intrigue, la façon dont il s'isole du reste du monde. Un début de quelque chose, peut-être… Sauf que le garçon n'a d'yeux et de pensée que pour cette stupide mannequin-chanteuse-vedette, avec des jambes aussi longues que… Un vrai otaku.

Derrière l'apparence presque d'un manga littéraire sans image, Risa Wataya écrit un petit roman sur le spleen de la jeunesse japonaise, sur l'exclusion et la solitude d'une génération désenchantée. L'écriture est fluide, la lecture rapide et finalement le sujet bien plus profond que ne le laissait présager cette couverture Picquier. Un roman, un « Appel du Pied » qui lui valut le prix Akutagawa (en même temps que l'excellent « Serpents et Piercings » de Hitomi Kanehara), écrit à dix-neuf ans, pendant sa seconde année de fac… 4 romans à son actif, et déjà 3 prix littéraires… Un certain prestige de l'écriture.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Wataya Risa a écrit ce roman a dix neuf ans durant ses vacances d'été et il a été couronné du prix Akutagawa 2003. Autant j'avais beaucoup aimé Install, son premier roman et adoré Pauvre chose, autant celui-ci me laisse sur ma faim. Je l'ai trouvé mou du genou.
Cela commence très bien. La narratrice est une jeune adolescente revêche, à côté de ses pompes. Elle n'en peut plus du lycée, de sa copine avec laquelle elle partageait son panier repas depuis l'école primaire. Celle ci est maintenant avec des ringards qui jouent tous un rôle pour sauver les apparences. Hatsu aussi tente de prendre un air dégagé toute seule avec son bento. Lors d'une manip de SVT alors qu'il faut former des équipes, elle se retrouve à faire l'appoint avec Nikagawa, un autre "rebut" de la classe. Il attend la fin du cours en lisant un magazine de filles sur les genoux. Plus tard, Hatsu lui fait un appel du pied, elle la connaît la mannequin en couverture, elle lui a même parlé...Nikagawa la regarde, les yeux dilatés comme un cadavre, raconte-t-elle, à sa copine...
Tout le début est juste, percutant, drôle, fin mais ensuite j'ai été très déçue. le gars n'a pas l'air net, il est fan d'une mannequin de troisième zone, il se livre à des découpages bizarres, on se dit hou la la il va l'entrainer dans un enfer trash à la Kirino, à la Ryu Murakami. Et puis, non, rien, cela reste mignon, gentillet, de plus en plus mollasson. J'ai décroché.
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Pas mal du tout pour cette jeune auteure de 19 ans. Les premiers émois amoureux de deux ados. On suit les tribulations de cette jeune fille attirée par ce garçon. Avec pour toile de fond, l'ambiance des salles de classe et de gym d'un lycée de province japonais. C'est assez bien écrit. En tous cas, la traduction nous rend bien l'atmosphère de ce premier roman.
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Chronique de la vie d'une jeune japonaise Hatsu, en plein doute sur sa personnalité et sa place dans son groupe d'amies et dans la société au sens large. Peu à peu elle lâche prise et s'isole, jusqu'au moment où elle sympathise avec Ningawa, un jeune camarade un peu perdu comme elle, enfermé dans son admiration obsessionnelle pour une mannequin chanteuse.
J'ai beaucoup aimé le style de ce court roman qui s'inscrit dans la nouvelle génération d'écrivains japonais, et j'ai apprécié cette analyse de l'évolution d'une adolescente un peu perdue, mais qui reste très lucide sur elle-même et sur le monde et qui montre (comme Chansons populaires de l'ère Showa de Ryu Murakami), une certaine déshérence de la jeunesse, en perte de valeurs, sans passion et sans intérêt pour leur vie.
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Court roman ou longue nouvelle ? C'est probablement ainsi qu'en France, on classerait ce livre. Il nous offre un moment de la vie d'Hastu et de Ninagawa, particulier, certes, mais pas décisif.
Ce qui ressort de ce livre est la profonde solitude dans laquelle se trouvent ses personnages. Ninagawa est seul avec sa passion hors-norme pour cette mannequin-chanteuse, il n'est pas qu'une groupie, il est le détective privée de sa vie, guettant le moindre article sur elle, notant le moindre lieu où elle est passée, tel un historien de sa vie. Ninagawa vit quasiment en autarcie dans sa chambre, n'ayant que quelques contacts obligatoires avec le monde extérieur, y compris avec sa propre mère qui semble pourtant veiller sur lui, prendre soin de lui, même si lui n'aime pas que l'on prenne soin de lui.
Hatsu semble encore plus isolée que lui – volontairement. Ne trouvant sa place nulle part, ne sachant d'ailleurs pas très bien ce qu'elle veut faire de sa vie, totalement coupée des autres. Comme souvent dans la littérature japonaise contemporaine, je ne peux que remarquer le fossé entre la jeunesse et le monde des adultes : les deux évoluent les uns à côté des autres.
Y a-t-il une lueur d'espoir dans ce roman, une possibilité de changement ? Pas tant que cela, à moins d'imaginer qu'Hatsu prenne enfin les mains qui lui sont tendues.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Tous les jours, j’avais l’impression de vivre pour avoir quelque chose à raconter. Le silence me faisait peur, l’abîme d’eau froide du silence dans lequel sombrent les bateaux, et je mettais tout mon cœur à le combler par mes récits de ce qui m’étais arrivé la veille. Je me suis coupé le doigt, là. Hier soir, à la télé c’était marrant. Ce matin, mon poisson rouge est mort. Les événements de la journée ne suffisaient pas et l’eau du silence suintait de toutes parts.
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Je veux que quelqu’un délie un à un tous les fils noirs qui sont pris dans mon cœur comme on détache un à un les cheveux dans un peigne, et les jette à la corbeille. Je voudrais que les autres répondent à mon attente, mais je ne suis même pas capable de penser à faire quelque chose pour quiconque.

Combien de fois ai-je été obligée de retenir un rire depuis que je suis au lycée ? Rire c’est baisser sa garde, et il faut un grand courage pour baisser sa garde quand on est seul.


Si je m’efforce de m’effacer ainsi le plus possible, en même temps j’ai peur de m’apercevoir que j’ai complètement disparu.
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Je préfère encore avoir l’air de choisir volontairement la solitude, et c’est depuis ce jour que j’ai pris l’habitude de manger à côté de la fenêtre. Je pioche dans les différents mets qu’a préparés ma mère, qui est loin de se douter que je mange ainsi seule, avec mes baskets à moitié déchaussés qui se balancent au bout de mes orteils. De l’autre côté du rideau, la salle de classe est en pleine animation. Mais de ce côté-ci, seul résonne le bruit puéril de mes baguettes en plastique contre le fond de la boîte.
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Çà me rappelle le club de volley au collège. Mais c'est fini pour moi, les sports collectifs. Physiquement, je ne pourrais plus. Depuis que j'ai découvert le plaisir de l'effort solitaire de l'athlétisme, je ne pourrais plus supporter la promiscuité de ces échanges de regards entre équipiers.
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Et pour venir ici, il a bien fallu que j'emprunte tout le couloir et que je descende les escaliers, pourtant je ne m'en souviens pas. Ca, c'est parce que je ne regarde que moi, en fait. Au lycée, je me parle toute la journée à moi-même dans ma tête, c'est pour ça que le monde extérieur est devenu si lointain.
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