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Émile Zola (Autre)
EAN : 9782203170155
136 pages
Casterman (27/05/2020)
3.77/5   116 notes
Résumé :
Venue de sa lointaine Normandie, Denise arrive à Paris avec ses deux frères sans un sou en poche... D’abord aidée par l’oncle Baudu, un commerçant méfiant, elle va franchir la porte du Bonheur des Dames, un immense magasin de nouveautés qui fait se déplacer tout ce que Paris compte d’élégantes…
Engagée comme vendeuse, Denise découvre autour d’elle les rivalités avec les autres vendeuses, devenant vite la victime d’un système aliénant où il faut sans cesse se ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Mais quelle déception ! J'en grincerais presque des dents, drôle de façon de démarrer la nouvelle année. Et pourtant... s'il y a un bien un roman dont j'attends avec impatience et depuis des années l'adaptation graphique, c'est bien "Au bonheur des dames" d'Emile Zola. Découvert au collège grâce à un extraordinaire professeur passionné, M. Courtaud - rendons hommage aux profs qui ont compté pour nous, à l'heure où ils peuvent si cruellement perdre la tête - ce roman trône depuis mon adolescence sur la plus haute marche de mon podium littéraire personnel. Lu et relu une dizaine de fois en vingt ans, il représente pour moi la quintessence du souffle romanesque : descriptions à couper de souffle, personnages bien campés et aux relations complexes sous des dehors de simplicité, roman de moeurs, roman sociétal, roman social, roman d'amour, roman de la modernité, roman historique. Bref, je n'en jette pas plus, j'attends toujours avec impatience qu'un réalisateur s'empare de ce chef-d'oeuvre pour en faire un long-métrage digne de ce nom.

Dans cette attente, ce sont les métrages de tissu que je m'attendais à voir déployés avec faste à travers ce roman graphique. Hélas, mon enthousiasme a tourné court à la vue des dessins tout simplement affreux. Autant le dire franchement, je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout adhéré au trait d'Agnès Maupré. S'il y a bien un roman qui méritait un dessin soigné et esthétique, quitte à tomber dans un trait classique et académique, c'est "Au bonheur des dames". En effet, on ne peut guère trouver de roman plus visuel que celui-ci, ode à la parure, long poème dans lequel s'exposent non seulement toutes les sortes de tissus possibles et imaginables mais encore la relation proprement charnelle de la Femme avec la mode, et ce que son vêtement représente socialement à une époque où elle n'a pas la possibilité de s'exprimer autrement.

Sous ses dehors de classique du XIXème siècle, "Au bonheur des dames" est un roman extrêmement moderne et terriblement érotique, dans l'acception noble et littéraire du terme. A chaque page, on ressent la volupté des sens exacerbés par l'envie, le désir et le besoin de posséder, de dominer, de séduire et d'aimer. le génie naturaliste de Zola a permis à un homme, Octave Mouret, d'ériger son empire commercial sur la femme, par la femme, pour la femme, puis d'être enferré dans le propre piège qu'il a tendu à ses clientes, ses "victimes", par l'épanouissement de sentiments puissants pour la plus humble des femmes, Denise, petite vendeuse aux confections. Les décors emphatiques de son magasin, Au Bonheur des dames, la magnificence des costumes d'époque et l'atmosphère du Paris du Second Empire méritaient vraiment mieux, graphiquement parlant.

Déçue par le dessin, que me restait-il ? Découvrir le contenu narratif. Agnès Maupré reste plutôt fidèle au roman dans son déroulement mais là encore, elle m'a désagréablement surprise, notamment en passant purement et simplement à côté de la scène centrale du roman, pourtant l'une des plus belles scènes de jalousie de la littérature. Cette scène privée réunissant dans l'intimité trouble d'une chambre d'amants le trio amoureux constitué de Mouret, de Henriette Desforges, sa maîtresse, et de Denise, la femme qu'il aime sans pouvoir le révéler, Agnès Maupré en a tout simplement fait la crise de nerfs d'une femme capricieuse en pleine foire commerciale, dans un espace public et effervescent. Sans parler de l'absence remarquée du vendeur Hutin, un personnage capital du chemin initiatique de Denise. Ce manque de compréhension profonde de l'oeuvre a achevé de me désappointer et c'est sans aucun entrain que je suis allée au bout de ma lecture.

J'attendais donc depuis longtemps cette adaptation, d'où mon niveau d'exigence élevé. Je constate avec regret qu'il me faudra encore attendre sans doute plusieurs années avant de trouver le Graal. J'ajoute que ma déception est d'autant plus cuisante que j'ai découvert la même semaine l'excellente adaptation de "Pot-Bouille" - le roman qui précède "Au bonheur des dames" dans la série des Rougon-Macquart - par Cédric Simon et Eric Stalner.


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Challenge PLUMES FEMININES 2021
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Après avoir passé d'excellents moments de lecture du roman D'Emile Zola, l'histoire étant fraîche dans ma mémoire, j'ai ressenti l'envie de lire la bande dessinée. Toute heureuse de retrouver Denise, j'ai vite déchanté face à ces personnages aux physiques ingrats, résultat de dessins hideux qui déforment les visages, font des poches sous les yeux, et transforment certains personnages en caricature vivante. Je me suis demandé pourquoi l'oncle Baudu est représenté avec ce nez rouge qui lui donne un faciès d'alcoolique, ce qui n'est pas le cas dans le roman.

J'ai tout de même poursuivi, je n'allais pas m'arrêter aux dessins, et j'ai pu constater que certains dialogues, s'ils sont bien fidèles au texte, ne sont pas attribués aux bons personnages : au tout début, Octave Mouret explique comment il compte mettre la femme au centre de son commerce, il l'explique à Bourdoncle, le deuxième dans la hiérarchie du personnel, or dans le roman, c'est au baron Hartmann qu'il s'adresse, mais admettons que pour le besoin de la bande dessinée, on change l'interlocuteur, c'est sans doute possible pour certaines scènes, toutefois la déclaration de jalousie d'Henriette, maîtresse de Mouret n'a aucune raison d'être en plein commerce, au milieu des clientes, cette scène est maladroitement introduite dans la bande dessinée, il s'agit en fait d'un événement majeur dans le roman. c'est vraiment dommage !

J'aurai également envie de commenter la promenade en campagne de Denise et son amie Pauline. Dans la bande dessinée, c'est juste une belle promenade, dans le roman, elles décident de partir parce qu'une journée de congé est prévue pour les employées et Denise n'y est pas invitée, une scène qui permettait de juger de l'ambiance de ce milieu de travail.

Le dernier point que je ne peux m'empêcher de commenter, c'est la soi-disant initiative de l'oncle Baudu qui s'amuse à faire varier le prix de la soie, histoire d'entrer en concurrence avec le grand magasin, mais ce n'est pas lui qui prend cette initiative dans le roman, mais un autre personnage qui a été renvoyé du bonheur des dames et qui n'apparaît pas dans la bande dessinée. Cette surenchère destinée à mettre en évidence la toute-puissante du grand magasin apparaît bien "édulcorée" et sans effet sur le lecteur. On admettra que quelques scènes varient mais dans le cas présent, c'est trop, peut-être n'aurais-je pas dû m'attendre à un récit fidèle à l'oeuvre de l'écrivain.

Par ailleurs, nul besoin des scènes quasi pornographiques entre Mouret et Henriette qui n'ont aucune esthétique et qui n'ajoutent que vulgarité à ce roman grandiose et qui n'existent pas dans le roman.

Je suis vraiment déçue de cette lecture, peut-être ne l'aurais-je pas ressenti de la même façon si j'avais attendu plus longtemps pour lire cette bande dessinée.
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« Vous savez…Le temps sont durs pour les petits commerçants. Les clients ne jurent plus que par les grands magasins…vous-même tout à l'heure…en extase devant cette sale maison ! Je vous ai bien vus, allez ! Mais ça ne durer pas. Ce n'est qu'une mode »

Ce roman graphique reprend le célèbre roman d'Emile Zola « Au bonheur des dames » et qui nous raconte la naissance des grands magasins dans le Paris de Napoléon III que le baron Haussmann est en train de transformer.
A travers l'histoire de Denise, cette humble et naïve provinciale débarquée dans la capitale, nous découvrons une ville en effervescence, avide de nouveautés. Cette agitation extrême ce « toujours plus » est incarné par le personnage d'Octave Mouret, jeune arriviste ambitieux et visionnaire qui ne jure que par la publicité dans son magasin qu'il ne cesse d'agrandir et attire sa clientèle grâce aux étalages aguichants de marchandises toujours renouvelées Sa vie sentimentale est à l'envi de sa vie professionnelle, faite de bruits, de fureur et d'hypocrisie.
Plus que l'histoire fleur bleue entre Octave Mouret et Denise, j'ai aimé le récit d'une époque où la femme est peu considérée en dehors du mariage. le sort des demoiselles des magasins n'est pas très enviable, elles sont liées à leur patron tyrannique qui peut les renvoyer comme il veut. de plus, elles ne peuvent se marier ni avoir des enfants, ceci pour satisfaire une clientèle féminine aisée et despotique. Pour accentuer la différence, les demoiselles ainsi que les commis, sont vêtues de noir afin de ne pas faire d'ombre aux étoffes chatoyantes, robes, dentelles, rubans colorés qui remplissent les rayons. Il faut attiser la convoitise des acheteuses, les rendre dépendantes au point que certaines dames de la bonne société vont se transformer en voleuses à l'étalage. Selon leur naissance, les femmes de cette époque n'avaient pas beaucoup de choix : soit elles étaient épouses et mères, soit gourgandines ou petites employées qui, pour joindre les deux bouts, devaient avoir un protecteur.
On découvre là les débuts d'une société de consommation qui ne s'arrêtera plus jusqu'à connaitre les excès que l'on connait.
Les moeurs de l'époque et leur évolution à travers les changements de la société sont très bien restituées.
Autant que je me souvienne, on retrouve dans cette BD les éléments du roman de Zola, mais le roman graphique s'aborde avec plus de facilité que celui de Zola mais ne remplace en rien ce chef-d'oeuvre de l'écrivain du naturalisme.
Les dessins sont très colorés mais je n'ai pas été séduite par leur graphisme que j'aurais souhaité plus élégant et plus fouillé pour mieux correspondre à l'époque XIXe.

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Scénario : Agnès Maupré d'après l'oeuvre d'Emile Zola
Postface de Manuel Charpy
Couleur : Grégory Elbaz

"Au bonheur des dames" est un roman que j'ai lu dans ma jeunesse. Je me rappelais les grandes lignes, mais pas les détails. C'est donc avec plaisir que j'ai replongé dans cet univers.
En sous-titre, on pourrait mettre :
"Le bonheur des uns fait le malheur des autres"
En effet, le premier grand magasin "Au bonheur des dames" provoque la ruine des petits commerçants alentour. Ils ne peuvent pas lutter contre ce mastodonte.
Les femmes s'agglutinent "au paradis des fanfreluches" pour le plus grand bonheur du propriétaire, Monsieur Mouret. Et c'est la ruée lorsqu'un nouvel espace est inauguré.
J'ai trouvé que les dessins représentaient bien ce 19e siècle, dans un univers réservé, bien sûr, aux nantis.
Si vous n'avez pas encore fait connaissance avec Emile Zola, je vous recommande cette bande dessinée. C'est une belle approche de son univers où se côtoie misère et richesse.
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Oh, que les dessins sont vilains !
Les traits sont à peine esquissés et les couleurs sont criardes, ce qui m'a gâché la relecture de ce célèbre roman d'Emile Zola, adapté ici en bandes dessinées.
Le « Bonheur des dames » est un magasin comme on n'en avait encore jamais vu à l'époque, une boutique géante qui va éclipser toutes les autres et changer notre façon de consommer.
On y trouve de tout, en quantité et à des prix abordables et ce nouveau temple du commerce va faire le bonheur des femmes et la ruine de leurs maris.
Dans son roman l'auteur met l'accent sur les conditions de vie de l'époque et sur les conditions de travail des employés. Ici, ce point est abordé succinctement, on a l'impression que la bande dessinée se concentre surtout sur la bluette sentimentale entre la toute jeune vendeuse, Denise et le directeur du magasin, Octave Mouret et j'ai trouvé ça dommage.
L'aspect social du roman est totalement mis de côté pour nous montrer cette jeune femme digne mais pauvre qui voudrait bien se laisser embrasser, mais ne peut pas, qui a envie de s'offrir, mais il ne faut pas, qui refuse les avances répétées de son patron jusqu'à ce que celui-ci cède et fasse d'elle une honnête femme... que de clichés !
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critiques presse (3)
BoDoi
26 août 2020
Le feuilleton à rebondissements est presque intégralement retranscrit, sans que la densité de l’histoire ne gêne la clarté du récit. Emporté dans le Paris du Second Empire, on se passionne facilement pour cette jeune ingénue qui ne s’en laisse pas compter, séduite par la modernité mais ancrée dans l’humanité, dont la tignasse « mal peignée » serait presque, sous le trait de l’autrice, un personnage à part entière.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeSoir
15 juin 2020
Sous le Second Empire, dans le Paris de Napoléon III, l’élégance n’avait pas de prix. Agnès Maupré dessine la fracture sociale aux étalages du Bonheur des Dames de Zola.
Lire la critique sur le site : LeSoir
ActuaBD
12 juin 2020
Superbe illustration moderne, romantique et saturée de couleurs vives d'un classique qu'on croit toujours bien connaître. Avec des portraits saisissants, dans un Paris en mutation.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Chanson du bonheur

Au paradis des fanfreluches,
On pèle les filles, on les épluche,
Couche après couche comme un oignon,
Et quand elles sont nues pour de bon,
On sort le velours et la soie,
On les drape pour qu'elles n'aient pas froid.

Au bonheur des dames,
On rêve les femmes.
Au bonheur des dames,
On trompe les femmes.

On les noie dans le taffetas,
Dans le satin et l'alpaga.
On les affole, les empoisonne,
Les séduit et les emprisonne.
Elles perdent ce qu'elles ont de tête
Dans tout ce lustre et ces paillettes.

Au bonheur des dames,
On rêve les femmes.
Au bonheur des dames,
On dompte les femmes.

Au fond, les femmes sont des poupées
Qu'on ne se lasse pas d'habiller,
De coiffer et de pomponner,
De lisser et de cajoler.
Et si leur coeur est chiffonné,
Elles ont des robes pour le cacher.

Au bonheur des dames,
On rêve les femmes.
Au bonheur des dames,
On brise les femmes.

Car il y a un prix à payer,
A trop vouloir tourbillonner,
Elles se cassent en mille morceaux,
Les rêves en miettes sur le carreau.
Une de perdue, dix de retrouvées,
Tout ce qu'il reste, c'est la beauté.

La chanson est à l'écoute sur le soundcloud d'Esprit Chien :
https://soundcloud.com/user-175120400
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Ce nouveau Paris me fascine. Finie la ville noire, fangeuse, labyrinthique. Place aux larges boulevards, à la lumière, à la vitesse, au mouvement.
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regardez cette soie! Douce comme un duvet, brillante comme une aile de papillon. Drapez-y n'importe quel laideron et face à un miroir, elle se prendra pour Vénus.
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p.95.
Deloche : Mais enfin ! Cela est-il si inconcevable qu'une fille ne veuille pas ! Ne veuille pas tout simplement pas d'un homme et qu'elle se refuse !
La foule : Ha ha ha
- Deloche ! Que vous êtes innocent !
- Et que vous êtes bête !
- Toutes les filles sont à vendre ! Toutes !
- Il suffit d'y mettre le prix !
- Et celle-là s'estime bien cher.
- Bien cher pour ce qu'elle est !
BIM (Deloche lui envoie un uppercut)
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- Que c'est bête d'aimer quelqu'un qui ne vous aime pas.
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Videos de Agnès Maupré (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Agnès Maupré
"Le journal d'Aurore", Marie Desplechin, Agnès Maupré, éditions Rue de Sèvres
Conseil lecture d'un livre jeunesse par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (Département de Seine-Maritime)
Vidéo : Paris Normandie
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