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EAN : 9782823605013
203 pages
Editions de l'Olivier (03/03/2016)
2.84/5   46 notes
Résumé :
Au coeur de l'été athénien, une romancière britannique anime un atelier d'écriture. Transparente, presque absente à elle-même, elle semble n'exister qu'à travers le récit des autres. Prêtant à chacun une oreille attentive mais lucide, elle s'oublie au milieu d'un chœur de voix solitaires... Ces histoires bancales entrent en résonance avec la sienne et lui donnent un nouveau contour.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je me souviens avoir lu une liste dans une grande revue littéraire anglaise sur les romans récents qui repoussent le plus les limites de la narration. Celui-là figurait en tête de palmarès, je l'ai donc acheté, curieux.

Quelle déception!

Je ne peux pas vous dire si l'auteur de la liste est analphabète, ou si la littérature blanche anglaise est à des kilomètres (ou miles) de ce qui se fait en littérature de l'imaginaire ou francophone.

Ce livre est nul. L'histoire est sans intérêt. Une autrice anglaise part en Grèce. À moitié pour prendre des vacances, à moitié pour donner un cours de création littéraire pendant l'été. On y apprendra surtout sur la vie des personnages qu'elle rencontrera.

Je pourrais pardonner ça si l'exercice de style était intéressant, mais ce n'est même pas le cas. On y lit une plume très impersonnelle. La personnalité, les pensées, l'identité de la narratrice flottent en surface sans qu'on les atteignent. On voit surtout comment elle recrée la vie des gens qu'elle rencontre dans sa tête.

Le résultat est une narration de style "scaphandre", on est à l'intérieur des mécanismes de défense du personnage.

Truc que j'ai vu des centaines d'auteurs faire. Mieux. Et la plupart réussissent à raconter une histoire par dessus ça.
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Une romancière en voyage à Athènes pour animer un cours d'écriture croise sur sa route différentes personnes qui vont lui raconter un pan de leur vie, dessinant en creux le portrait de l'héroïne principale, dont on ne sait rien, sauf le prénom (et encore, on l'apprend au détour d'une conversation, aux trois-quarts de l'ouvrage). Si le résumé est rapide à faire (il n'y a pas d'action supplémentaire), en revanche, le roman est d'une profondeur psychologique remarquable.

En effet, sans qu'elle semble le chercher au départ, l'héroïne de Rachel Cusk attire les confidences : celles d'un milliardaire qui souhaite créer un magazine littéraire, d'un homme dans l'avion vers Athènes qui lui raconte ses trois mariages malheureux, et qu'elle reverra ensuite en ville pour quelques baignades, d'un collègue universitaire, des étudiants qui assistent à son cours, d'une romancière féministe, etc. Une galerie de portraits, et le plus souvent de relations amoureuses malheureuses ou disparues, est ainsi proposée au lecteur, dans lesquels l'héroïne intervient peu à peu, pour creuser quelques aspects, comme si ces histoires pourraient lui servir pour ses romans futurs. Mais c'est également le portrait « extime » d'une femme, d'un écran blanc qu'on a ensuite l'impression étrange de connaître, bien que superficiellement, alors qu'on referme le livre sans rien savoir d'elle.

Et cette froideur, une certaine solitude, se dégageant de l'ensemble m'ont empêchée d'entrer véritablement dans l'ouvrage. C'est très bien écrit, j'ai pris plaisir à lire les différents récits qui composent cet ouvrage, mais je n'ai pas réussi à entrer véritablement dans leur vie (ni dans ce dernier, d'ailleurs). Comme si la mise à distance, la réserve que l'héroïne met entre elle et les autres, ou ne veut pas rompre, m'avait mise également à l'écart de ce roman.
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Rachel Cusk fait partie de ces auteurs dont je sens que je devrais aimer, un jour au moins, ce qu'ils écrivent, même si je n'ai pas eu pour le moment le sentiment de me retrouver dans ce que j'ai lu. J'avais eu l'impression que tout le monde aimait Arlington Park, alors que j'étais restée relativement indifférente tout en pensant qu'il fallait suivre cette plume. Avec Contrecoup, récit plus personnel d'une séparation, je n'avais pas non plus éprouvé grand chose.

"Nous en sommes venus à attendre de l'existence ce que nous attendons des livres."
Disent-ils a au contraire su m'attraper tout de suite pour ne plus ma lâcher jusqu'à la fin. C'est sans doute dû en partie à sa structure originale où des personnes, rencontrées par la narratrice lors d'un séjour à Athènes, ville où elle va animer un atelier d'écriture, prennent la parole et dialoguent avec elle. Cette romancière anglaise a le don de savoir écouter, d'être vraiment à l'écoute, et de laisser venir à elle des confidences fort intéressantes, sur la vie, sur l'amour, la famille ou la création artistique.

"Les gens intéressants sont comme des îles, dit-il : on ne tombe pas sur eux par hasard dans la rue ou à une fête, il faut savoir où ils se trouvent et s'arranger pour les rencontrer."
Le fait que cela se passe en Grèce, la diversité des personnes rencontrées, certaines d'entre elles étant fort originales, la subtilité des sujets abordés lors de conversations, tout ceci m'a subjuguée, et j'ai été ravie d'apprendre qu'il s'agissait du premier tome d'une trilogie. J'ai adoré toute cette réflexion sur le discours d'autrui et sur la manière dont on le reçoit, aucun des protagonistes ne m'a laissée indifférente avec une préférence pour certains, comme cette auteure qui se découvre différente hors de la présence de son mari, ou le voisin d'avion de la narratrice, qui se dévoile petit à petit, ou encore cette femme qui n'arrive plus à écrire des pièces de théâtre, car elle a pris l'habitude de résumer toutes les situations qu'elle affronte d'un seul mot...



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Ils disent, elle écoute. Ils prennent toute la place, ils se racontent, articulent leurs argumentations, font de grands gestes parfois pour se faire mieux comprendre. Ils énumèrent les étapes de leur vie privée et sociale : rencontre(s) sentimentale(s), mariage(s), rupture(s), divorces(s), enfant(s), métier(s)... ils déroulent le fil de leur pelote existentielle. Ils se répandent en histoires personnelles, tour à tour ils se vantent, ils s'apitoient, ils regrettent, ils critiquent, ils analysent... Eux, ce sont les autres. Ceux qui croisent son chemin à elle... Celle qui prête une oreille attentive à ces discours.
Elle, elle s'appelle Faye – prénom que le lecteur ne connaît qu'au deux tiers du livre –. Elle semble avoir la cinquantaine, a, selon ses dires deux enfants – désormais adultes – et est séparé de son mari. Romancière anglaise, elle part sous le soleil d'été à Athènes pour animer un atelier de creative writing. Nous n'en saurons guère plus sur elle. Personnage omniprésent et flou. C'est pourtant à travers le regard porté par Faye sur les gens – monologues intérieurs – que les choses se cristallisent peu à peu. La complexité des relations humaines, amicales, amoureuses, professionnelles, la solitude, la tristesse, les conflits, la crise sociale, autant de thèmes, autant de voix qui trouvent une résonnance chez Faye. le lecteur, comme elle, est d'abord spectateur puis est emporté par ce flot de paroles. Il ne s'attache pas aux protagonistes, qui ne font que passer d'ailleurs, mais il écoute, il observe, il cogite.
Il n'y a pas d'intrigue dans ce roman, il y a un fil ténu à suivre, des fragments à assembler – ou pas –. La construction narrative est osée et cérébrale. Les ellipses sont légions. Si les personnages parlent beaucoup, ils sont très peu décrits, comme les paysages ou les monuments d'Athènes. Si l'action m'a manqué, l'architecture du roman m'a épatée. Disent-ils est le premier volume d'une trilogie.
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Faye, une romancière britannique, est invitée à Athènes pour animer un atelier d'écriture. D'elle, on devine qu'elle est séparée de son mari, a deux enfants et des problèmes d'argent. Dans l'avion, son voisin commence à lui raconter ses trois mariages malheureux, récit qu'il continue lors de sorties en mer sur son bateau que Faye accepte avec une certaine insouciance parce qu'il fait chaud. Durant son séjour, elle rencontre aussi Ryan, universitaire, auteur d'un seul ouvrage publié, persuadé de l'effet boomerang des échecs, Paniotis, un ami éditeur, dont le mariage, construit "sur un principe de progression", s'est arrêté une fois tous les objectifs atteints, et Angeliki, en pleine tournée promotionnelle, suite au prix obtenu par un de ses livres. Elle retrouve aussi Elena, une amie, et Melete, une poétesse lesbienne, qui explique comment, enfant, jouer de la trompette l'a sauvée. Enfin, avant de repartir pour Londres, elle fait la connaissance d'Anne, dont le rapport avec la nourriture est compliqué depuis son divorce et "l'incident" dont elle a été victime. Faye écoute et réagit à toutes ces confidences en les creusant et en laissant apparaître son propre désenchantement. Et c'est à-travers les textes que Faye leur a demandé d'écrire que les participants de l'atelier se racontent aussi. Dans ce premier volet d'une trilogie, l'auteur parle avec beaucoup de subtilité de la violence des rapports humains, de la perte des illusions, et se livre aussi à une réflexion sur le pouvoir des mots.
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critiques presse (1)
Telerama
02 mars 2016
L'auteure d'Arlington Park laisse de côté toute forme de psychologie et livre une réflexion terriblement lucide sur la condition humaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
« De même, je me sentais exposé par ce que je voyais, décontenancée. Je pensais souvent au chapitre des Hauts de Hurlevent où Heathcliff et Cathy, tapis dans l'obscurité du jardin, regardent par les fenêtres du salon des Linton et observent la scène familiale brillamment éclairée qui se joue à l'intérieur. Le plus terrible dans ce passage est la subjectivité des regards : les deux protagonistes voient des choses différentes, Heathcliff ce qu'il redoute et déteste ; Cathy ce qu'elle désire et dont elle se sent privée. Pour autant, ni l'un ni l'autre ne voient les choses telles qu'elles sont vraiment. De même que je commençais à voir mes peurs et mes désirs se manifester hors de moi, à reconnaître dans la vie des autres un commentaire de la mienne. Quand j'observais la famille sur le bateau, je voyais ce que je n'avais plus : ce qui n'était plus là en d'autres termes. Ces gens vivaient dans leur présent alors que, de mon côté je ne pouvais pas plus retourner à ce présent que je ne pouvais marcher sur l'eau qui me séparait de cette famille. De ces deux modes de vie – dans le présent et en dehors -, quel est le plus réel ? »
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« Quand il lui demanda comment il avait fait pour apprendre toutes ces langues, il avait expliqué que la méthode consistait à bâtir une ville imaginaire pour chacune d'elles, la bâtir si bien et si solidement qu'elle ne tomberait pas en ruine quels que soient les événements qu'il traverserait dans la vie ou le temps écoulé depuis sa dernière visite. « J'ai imaginé toutes ces villes de mots, dit-elle, et lui qui les parcourait l'une après l'autre, une petite silhouette au milieu des hautes structures imposantes. Je lui ai dit que son image me rappelait l'écriture si ce n'est qu'une pièce de théâtre s'apparentait plus à une maison qu'à une ville : je songeais à la force que j'avais éprouvé en construisant cette maison puis en regardant derrière moi après l'avoir terminée pour constater qu'elle était toujours là. Et pendant que ce sentiment me revenait en mémoire, dit-elle la certitude absolue que je n'écrirai plus jamais de pièce s'est emparée de moi, et, à vrai dire, je ne savais même plus comment j'avais pu en écrire une seule, quelle avait été ma démarche, quels matériaux j'avais pu utiliser. J'étais persuadée qu'il me serait désormais aussi impossible d'écrire une autre pièce que de construire une maison sur l'eau alors que je flottais en pleine mer. »
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La polarisation de l'homme et de la femme est une structure, une forme : elle ne s'en était aperçue qu'après l'avoir perdue et avait presque l'impression que l'effondrement de cette structure, de cet équilibre, était responsable de la détresse extrême qui s'était ensuivie. En d'autres termes, l'abandon d'un homme avait conduit à l'agression par un autre jusqu'à ce que les deux choses - la présence de l'incident et l'absence de son mari - n'en viennent à faire qu'une.
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J ai parfois l impression que la vie nous punit de nos aveuglements et que nous forgeons notre destin sur ce que l on manque de voir ou sur notre absence de compassion ; ce que tu ne remarques pas, ce que tu ne t efforces pas de comprendre, c est ce que tu seras obligé d apprendre.
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Il avait toujours eu l'impression d'être un bon père il s'imaginait même avoir été plus apte à aimer ses enfants et à se faire aimer d'eux qui ne l'avait été avec leurs mères respectives. Sa propre mère lui avait dit une fois, juste après sa première séparation et alors qu'il s'inquiéter des effets du divorce sur les enfants, que quoi que l'on fasse, la vie de famille était toujours douce-amère. Si ce n'était le divorce, ce serait autre chose dit-il. Une enfance sans tache, ça n'existait pas, même si l'on s'acharnait à se convaincre du contraire.
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Videos de Rachel Cusk (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rachel Cusk
D'un côté le récit d'une anglaise qui s'éveille à la sexualité dans les années 60, de l'autre celui d'une romancière entre deux âges, bouleversée par l'arrivée chez elle d'un artiste qu'elle admire. Remise en cause des sentiments et des idéaux dans les romans des deux écrivaines britanniques.
Rachel Cusk, La dépendance (Gallimard), Tessa Hadley, Free love (Bouquins)
Une rencontre entre les deux écrivaines, interprétée par Dominique Hascoët, le 11 septembre 2022 au palais du Gouvernement.
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