Ce livre, publié par les éditions Flammarion sur des
écrits autobiographiques de
Voltaire, est assez étonnant et inattendu. Autant, son contemporain,
Jean-Jacques Rousseau, est connu pour exprimer sans ambages ses conflits intérieurs et ses sentiments en apparence les plus secrets, autant
Voltaire a laissé l'image d'un intellectuel peut propice aux épanchements intimes. La lecture de ces écrits, composés de trois ensembles : "Mémoires pour servir à la vie de Monsieur de
Voltaire, écrits par lui-même", "Commentaire historique sur les oeuvres de l'auteur de
la Henriade" et des extraits de "Lettres de Monsieur de
Voltaire à Madame Denis, de Berlin", ne dément pas cette réputation.
Voltaire ne s'y dévoile pas vraiment. Pas question ici de tout dire et de tout exposer,
Voltaire écrit en historien et relate surtout ses rapports avec l'érudit monarque Frédéric II de Prusse, les intrigues de cours (nombreuses !), ses implications diplomatiques, la publication de ses oeuvres ou la création de ses pièces, avec les réactions épidermiques qu'elles déclenchèrent chez les dévots et les moucherons des grands princes, ainsi que toutes les actions partisanes qu'il pu mener contre l'intolérance et la stupidité des hommes de son temps.
Ces écrits ne sont pas des aveux sincères et complets sur l'un des plus grands esprits des Lumières, mais plutôt des témoignages très subjectifs, savamment composés, pour sa propre postérité.