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EAN : 9782709662499
400 pages
J.-C. Lattès (22/08/2018)
2.83/5   12 notes
Résumé :
C’est la première fois que Nithap, alias Vieux-Père, rend visite à son fils installé aux États-Unis. Il a accepté de quitter Bangwa, à l’ouest du Cameroun, cette ville où il a toujours vécu, où il est devenu infirmier, où il a connu la guerre, où il est tombé amoureux, où ses enfants sont nés. Mais le séjour se prolonge : Nithap est malade et son fils veut le garder auprès de lui. À quarante ans, celui-ci refuse que son père se laisse mourir. Il entend connaître en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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OUAOUHHHHHHH ! cela va être difficile de parler de ce roman qui a été un uppercut pour moi, mais je vais essayer…

C'est un roman puissant qui raconte l'histoire d'une famille et en parallèle l'histoire d'un pays, le Cameroun, avec la colonisation, la guerre civile entre ethnies, instrumentalisée par l'Occident et les pogroms, génocides…

La première partie évoque l'histoire de Tanou, installé aux USA avec sa femme et ses filles, avec un travail qui lui plaît. Il est hanté par son enfance, son éducation sévère, les coups de martinet qui pleuvent, Nithap, son père patriarche autoritaire, Ngountchou sa mère qui soutient son mari de façon systématique, les humiliations et les injustices. Il décide de faire venir son père chez lui, aux USA.

Il faut un accident aux USA, lors d'une fête, pour que le père, qui est en fait un véritable héros dans son pays, commence enfin à parler, à raconter sa terrible histoire. C'était alors un médecin, et il avait refusé de prendre les armes, voulant seulement soigner, ce qui va le conduire dans la forêt, les guerres entre ethnies, tendu vers un objectif : l'indépendance de son pays. Ce qu'il a vu alors, il n'en parlera plus. Seule sa rencontre avec Ngountchou, avec laquelle il fondera une famille, rend sa vie supportable et la puissance de leur amour, ce couple soudé, fusionnel qu'ils forment, au détriment de leurs enfants, apportentau récit une note de douceur. Mais, comment survivre après avoir vu autant d'atrocités et comment en parler ?

« à son rêve d'épouser Ngountchou, s'ajouta ainsi la volonté de devenir le disciple du père de celle-ci… Il ne cherchait plus à labourer le coeur du pasteur pour épouser sa fille, mais tournait entièrement son esprit vers le monde invraisemblable que cet homme lui dévoilait mot à mot, page par page. P 142

On a une similitude dans la vie de Tanou et celle de son père, des liens familiaux compliqués et des répétitions au cours des générations.

Patrice Nganang évoque les exécutions publiques, les assassinats, la destruction des villages au napalm, l'exode, les camps.

Un livre puissant donc, avec toute la musique d'un pays martyr et martyrisé, les guerres fratricides, la honte que nos ancêtres aient pu faire des choses pareilles : colonisation, attiser les haines d'autrefois entre les tribus, les ethnies.

Les scènes de torture à la machette, les seins et les têtes coupées sont extrêmement violentes car on les ressent physiquement en lisant les phrases abruptes de l'auteur. Heureusement, Patrice Nganang alterne les récits entre les évènements actuels et les années soixante, ce qui allège le récit qui serait sinon intolérable.

L'écriture est chirurgicale, les phrases sont souvent très fortes et interpellent le lecteur comme celle-ci par exemple :

« On nous met devant des choix impossibles, et nous demande de mourir pour l'un d'eux. Quel être intelligent peut dire que choisir ici, c'est agir de manière juste ? Nous n'avons même pas encore appris qui nous sommes que nous voulons déjà mourir pour défendre ce que nous devons devenir. » P 194

ou encore:

« Si Einstein était camerounais, je vous jure que n'importe quel gougnafier qui se casse les dents sur des problèmes enfantins de logique lui demanderait de garder sa théorie de la relativité pour les blancs, est-ce que je mens ? » P 126

Je ne connaissais pas l'histoire du Cameroun et ce roman m'a permis d'apprendre beaucoup de choses et donner l'envie d'approfondir.

Ce livre est comme une symphonie, ou du moins un chant choral où tout démarre en douceur, légèrement (comment ne pas penser aux années trente avec la montée des nationalismes ?) et devient de plus en plus puissant, violent. Sans oublier la magie des couleurs, des habits de l'amour… Beau mais violent.

Challenge : pavés : 510 pages.

PRIX FNAC 2018
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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**

Tanou est camerounais. Il vit depuis quelques années aux États Unis, avec sa femme Angela et leur petite fille Marie. A la mort de sa mère, il cherche par tous les moyens à faire venir son père, Sakio Nithap. le Vieux Père résiste mais il rejoindra finalement son fils et découvrira la nouvelle vie qui l'attend... Les changements seront de taille, si l'on compare cette vie à celle du Cameroun, et surtout aux conditions de survie lors de la guerre civile...

Qu'il m'a été difficile de lire et de terminer ce roman !!! L'histoire était pourtant intéressante, les personnages semblaient attachants mais j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture. Beaucoup de protagonistes, avec des multiples noms pour la plupart, une histoire récente et passée qui se chevauchent sans cesse, des phrases où tout s'emmêlent...

Je suis allée au bout, par respect pour l'auteur et surtout pour l'histoire tragique qu'il cherche à nous conter... mais ce fut douloureux !!!

Merci à NetGalley et aux Éditions Lattès pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Certaines chroniques sont plus difficiles à écrire que d'autre...
Empreintes de crabe de Patrice Nganang est un roman de la rentrée littéraire 2018 découvert grâce à net galley et les éditions J.-C. Lattès. Je l'ai terminé il y a quelques jours et je ne sais pas vraiment quoi en dire...
Empreintes de crabe est une saga familiale qui m'a fait voyager entre le Cameroun et Les Etats-Unis. Ne connaissant rien au Cameroun, j'ai trouvé ça très intéressant. Pourtant, malgré mon intérêt pour cet ouvrage, ma lecture fût difficile.
C'est un livre passionnant, j'ai appris énormément de choses sur le Cameroun, sur l'actualité.
Mais j'ai eu du mal à accrocher avec l'écriture. C'est très bien écrit mais je pense que le problème vient du fait que je n'ai pas vraiment l'habitude de la littérature, la vraie ! Et là, c'est un niveau qui n'est pas le mien, je l'avoue.
J'aime lire pour le plaisir, je lis rapidement, j'aime être prise par l'histoire... Là, c'est plus difficile pour moi à lire ce genre d'ouvrage.
Je le recommande car c'est un ouvrage très instructif, mais c'est de la littérature, ça ne conviendra pas à tous les lecteurs.
Ma note : 3.5 étoiles
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« Cette chronique d'Empreintes de crabe » de Patrice Nganang risque d'être courte car je n'ai absolument pas apprécié ce roman.
Dès les premières page, les principaux personnages sont campés : Tanou qui est camerounais et professeur aux Etats Unis, sa femme, sa fille et son père Nithap. Nithap arrive aux Etats Unis pour se faire soigner, en parallèle, l'auteur nous conte la mort de la mère de Tanou. Après cette ouverture, Nithap nous faire rentrer dans son passé : la rencontre avec sa femme, son métier d'infirmer, ses relations avec ses amais en particulier Nyamsi. Suis, ensuite, sa grande histoire et son propre rôle dans la guerre civile du Cameroun.

Je n'ai pas apprécié ce roman car je pense que la lecture est rendu plus que difficile par différents éléments : d'abord à cause des références culturelles qui, je trouve est compliquée quand on ne connaît pas le Cameroun ; Patrice Nganang utilise beaucoup le langue de son pays (certes traduit la plus part du temps par l'auteur mais ce qui ne facilite pas la lecture). Puis, à cause de beaucoup de références historique et politique. Car la guerre civile est du a un certains nombres d'évènements qui opposent les nationaliste au pouvoir colonial français puis aux autorités du Cameorun. Les différents évènements mèneront à la constitution de la République du Cameroun.

Je trouve que « Empreintes de Crabe » est un roman qui peut se lire si on a des connaissance sur l'histoire en générale du Cameroun mais surtout sur son histoire politique et sur sa guerre civile. Cette lecture a été pour moi difficile et laborieuse car l'histoire du Cameroun est pour moi inconnu et pour dire vrai ne m'intéresse guère. de plus, je ne connais pas la politique du Cameroun et je ne m'intéresse pas aux guerres civiles.

Malgré les différents points négatifs, j'ai beaucoup aimé le récit de la rencontre entre Nithap et sa femme : « la naissance du bonheur » comme le dit Nithap. J'ai apprécié la description de la mise en scène des sentiments, de l'amour à venir, décrit avec de magnifiques mots et surtout grâce a une culture méconnue de la rencontre entre un homme et une femme camerounais.

Pour conclure, j'ai été dérouté par la langue, les références, l'histoire inconnue car étant novice sur ce pays, le Cameroun, son histoire et sa politique. C'est un roman très atypique que Patrice Nganang livre ici : celui de la guerre du civile du Cameroun.

Ce roman ne m'a pas emporté en Afrique, cependant à la fermeture de la dernière page, j'ai ressenti un auteur ancré dans l'histoire de son pays, un auteur qui veut réhabilité la mémoire collective, donner un nouveau souffle et ouvrir une nouvelle route pour le futur du Cameroun.
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Une saga familiale entre les Etats Unis et le Cameroun, ponctuée de retours vers le passé, très documentée, dense que j'ai néanmoins peiné à terminer.
Je salue pourtant le sens du récit de l'auteur, son écriture et la complexité des personnages.
Le récit commence par le réveil de Nithap, « vieux père », qui a quitté le Cameroun quelques années auparavant pour rejoindre son fils et sa famille aux Etats Unis. Les premières pages sont sensibles, la description du vieil homme est touchante.
Le fils, Tanou, est un enseignant respectable, soucieux de son image, il enseigne «aux blancs », il a déployé toute son énergie pour une intégration réussie.
Entre le père et le fils, la communication et la compréhension font défaut, absence de souvenirs communs, de complicité et vécu tellement à l'opposé l'un de l'autre. Une histoire familiale complexe, fortement bousculée par les conflits qui ravagent le Cameroun dans les années 1960.
En effet, le Cameroun, ce pays d'Afrique centrale, a été tour à tour sous protectorat allemand puis confié à la France et au Royaume Uni. Il gagnera son indépendance dans le sang le 1er janvier 1960 pour la partie française suivie d'une réunification sanglante avec la partie britannique l'année suivante. Guerres tribales, massacres, luttes d'influence ont alors ravagé le pays, dispersant les habitants, décimant les familles.
La documentation est rigoureuse, précise – je suis tentée de dire trop - car tellement de détails m'ont un peu perdue et découragée dans ma lecture. de plus, le vocabulaire en Bamaléké requière une concentration qui fait perdre le fil du récit.
L'attention se porte alors plus sur la compréhension historique que le parcours des personnages.
Je suis néanmoins satisfaite d'avoir découvert ce livre car je connaissais peu le Cameroun ; il éclaire sur l'actualité, je tends une oreille plus attentive lorsqu'il est question de ce pays désormais.
Je remercie #netgalleyfrance# et Les Editions JC Lattes pour leur confiance.


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critiques presse (2)
LaCroix
21 septembre 2018
Dans ce roman familial où un fils se rapproche de son père, Patrice Nganang s’attaque à un tabou national : la guerre civile camerounaise des années 1950-1960.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
10 septembre 2018
Empreintes de crabe, roman sensible sur la relation entre un fils et son père, Nithap, qui a quitté le Cameroun pour venir lui rendre visite aux Etats-Unis.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Vous voyez, nous les Américains, n’avons pas eu de guerre sur notre territoire depuis cent ans, même si à travers le monde, les États-Unis sont les instigateurs de nombreuses guerres civiles. Même si les États-Unis font la guerre partout sur la terre, pratiquement chaque année, et même si ce pays est encore le plus belliqueux qui soit… Eh bien parce que le souvenir de la guerre sur notre territoire est lointain, les gens gardent de ça une certaine nostalgie, et chaque année mettent en scène les moments de la guerre. De la guerre civile américaine. P 31
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La fierté est un derrière bien douloureux, quand il n’est pas assis sur un siège confortable. En plus, notre médecin avait l’habitude d’être, lui, l’objet de la fierté alentour. P 141
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Les fils deviennent leur père sans le savoir, le temps d’un silence. Car au fond, c’est ce moment qui dans sa répétition quotidienne fait un mariage… P 90
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A Bangangté, la maison familiale, même vidée de ses deux filles, n'était pas calme. Poules, canards et chèvres vadrouillaient dans la cour. Picorant des graines de maïs, broutant des chiendents. p. 404
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Angela le regarda, surprise, regarda à gauche, surprise encore, et puis devant elle, surprise. Elle le regarda une fois de plus, secoua la tête, sourit et lui caressa la cuisse. p. 89
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